Actualité du dopage

Bruyneel : "On n'a jamais forcé les coureurs à se doper, ils étaient demandeurs"


12/07/2019 - rtbf.be - Giovanni Zidda

Six ans après les aveux de Lance Armstrong, son directeur sportif historique Johan Bruyneel a lui aussi accepté de s’exprimer sur les méthodes de dopage (...) avec les équipes US Postal et Discovery Chanel.

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"En tant que coureur, j’ai évolué pendant les 'années EPO'. J’avais donc de l’expérience en la matière", a entamé Bruyneel, enchaînant sur le fait que l’affaire Festina n’avait rien changé dans les habitudes du peloton. "Un mois après on était au Tour d’Espagne et on a très vite compris que rien n’avait changé dans le peloton."

A l’époque tout comme quelques années plus tard, l’usage de 'raccourcis' faisait légion. "L’utilisation de l’EPO n’était pas un tabou. C’était un produit indétectable et facilement disponible. C’était facile pour un coureur de se doper. Ce n’était pas une nouveauté dans le cyclisme. Chaque époque a connu ses systèmes. On est passés de l’alcool aux amphétamines puis aux hormones, aux anabolisants, aux corticoïdes ou encore aux transfusions. Tous les vainqueurs des Tours ont utilisé les méthodes non traçables qui étaient à leur disposition à l’époque dans laquelle ils couraient", a-t-il affirmé cyniquement.

"Aucun coureur ne devait être testé positif"

En passant directeur sportif, Bruyneel a bien compris que les habitudes du peloton n’avaient pas changé. "Quand un coureur venait te demander des produits, tu savais que tu ne pouvais pas lui dire non. Les problèmes commencent quand les coureurs se dopent eux-mêmes. Il y avait deux principes de base chez nous : préserver la santé des coureurs et faire en sorte qu’aucun coureur ne soit testé positif. On ne pouvait pas se le permettre avec un sponsor comme US Postal. C’est pour cela que les taux d’hématocrite devaient être à 48. Et le seul médecin capable de faire ça, c’était Michele Ferrari."

"Les coureurs étaient demandeurs"

Bruyneel a ensuite parlé des accusations de son ancien coureur David Zabriskie qui a déclaré qu’il avait été forcé à prendre de l’EPO. "C’est un gros mensonge. Avec la main sur le cœur, je peux dire que je n’ai jamais forcé quelqu’un à se doper. Les coureurs ont toujours été demandeurs. On ne leur a jamais posé un revolver sur la tempe. A l’époque, il y avait des jeunes coureurs qui venaient littéralement nous implorer pour faire partie de notre programme médical."

"Nous faisions partie d’une génération"

L’ancien directeur sportif est conscient du dommage fait au cyclisme mais tient à remettre ces agissements dans leur contexte. "Nous faisions malheureusement partie d’une génération qui a choisi de faire du vélo à l’époque de l’EPO. Tout le monde a été confronté à ce problème. Nous n’avions pas vraiment le choix. Si vous vouliez rouler au plus haut niveau, vous n’aviez pas le choix"


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Cette page a été mise en ligne le 12/07/2019