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Movistar Team - Saison 2025


cyclisme-dopage.com - 03/07/2025

Sommaire

Introduction Vingt-neuf affaires de dopage Trois coureurs épinglés Cinq dirigeants épinglés Deux coureurs flashés Aucun dirigeant flashé L'équipe adhère MPCC Découvrez l'indice de confiance obtenu par l'équipe

Introduction


L'équipe Movistar est née en 1980, comme Alejandro Valverde. Elle a eu cinq noms : Reynolds (1980-1989), Banesto (1990-2003), Illes Balears (2004-2005), Caisse d'Epargne (2006-2010) puis Movistar depuis 2011. Valverde, un de ses coureurs emblématiques, a eu deux noms : Valverde et ValvPiti, du nom de son chien retrouvé dans les petits papiers du Dr Eufemiano Fuentes. Après s'être essayé à une troisième vie en occupant un poste mal défini dans l'organigramme de l'équipe Movistar et surtout en pédalant sur son vélo de gravel, il a finalement quitté l'équipe en début d'année pour prendre en charge la sélection nationale espagnole.


Histoire de l'équipe

La liste des affaires de dopage de l'équipe est désespérément longue. On y retrouve (presque) au hasard : Angel Arroyo (1982), Julian Gorospe (1987), Thomas Davy (1996), Abraham Olano (1998) ou Marco Fertonani (2007). Mais on y trouve aussi deux vainqueurs du Tour de France (Pedro Delgado et Miguel Indurain) et deux champions du monde (Alejandro Valverde et Rui Costa).

Le contrôle positif au Methylhexaneamine de Rui Costa remonte au Tour du Portugal 2010. Depuis, l'équipe espagnole n'a eu à déplorer aucune affaire.

1981 : première affaire pour la Reynolds-Galli

La première affaire pour l'équipe qui s'appelle à cette époque Reynolds-Galli est due à Juan-Maria Azcarate. Le coureur espagnol est contrôlé positif le 12/08/1981 lors de la Classique de San Sebastian.

1982 : Angel Arroyo perd le Tour d’Espagne sur tapis vert

Plus connue est l'affaire d'Angel Arroyo. L'Epagnol avait déjà été contrôlé positif en 1979. C'était sa première année dans les pelotons professionnels et il portait le maillot de l'équipe Moliner-Vereco. Rebelotte en 1982, cette fois sous les couleurs Reynolds-Galli et pendant le Tour d'Espagne qu'il avait pourtant remporté. Le produit incriminé est la Ritaline, une amphétamine. Il écope d'une amende de 1000 Francs Suisses, d'une pénalité de 10 minutes et surtout est déclassé à la treizième place au classement général, laissant la victoire finale à Marino Lejarreta... qui sera contrôlé positif trois ans plus tard au Tour de Lombardie. Mais c'est une autre histoire.

1988 : nettoyage du corps pour Pedro Delgado


Chacun se souvient du contrôle positif au Probénécide du maillot jaune Pedro Delgado pendant le Tour de France 1988. Ce produit masquant permettant de dissimuler la prise de stéroïdes anabolisants est alors interdit par le CIO mais pas encore par l'UCI. Le coureur espagnol sauve son maillot grâce à un imbroglio juridique dont l'histoire de l'antidopage a le secret.

Interrogé par Damien Lemaître dans le livre Secrets de Maillots Jaunes, publié en 2018 (Editions Hugo Sports), il revient sur cette affaire : « J'ai été contrôlé tous les jours jusqu'à Paris à partir de l'étape de l'Alpe d'Huez (...) et cette molécule n'est apparue qu'une seule fois. Si j'avais vraiment voulu masquer quelque chose, je l'aurais prise tous les jours, non ? J'ai la conscience tranquille. J'ai dû prendre une pastille à l'hôtel, le soir de l'étape de l'Alpe d'Huez ou le lendemain matin, je ne m'en souviens plus. Peut-être qu'on me l'avait administrée. L'étape de l'Alpe avait été très difficile. Le lendemain, il y avait ce contre-la-montre individuel et il fallait bien nettoyer le corps, éliminer les toxines. C'était une aide, rien de plus. Je ne savais pas du tout ce que c'était. Dans l'équipe, tout le monde était en état de choc ». Autrement dit, Delgado prenait ce qu'on lui donnait pour « nettoyer le corps », sans trop se poser de questions.

Miguel Indurain, asthmatique et mutant


En 1988, Pedro Delgado a pour équipier un certain Miguel Indurain. Le Navarrais est un jeune plein de promesses. Accompagné de José Miguel Echavarri, le manager de l'équipe, il passe des tests en Italie à la clinique de Ferrara, dirigée par le Dr Francesco Conconi. Le médecin italien est célèbre pour avoir dirigé la seconde partie de carrière de Francesco Moser et l'avoir mené au record du monde de l'heure en remettant au goût du jour les transfusions sanguines. Indurain revient d'Italie avec un plan sur cinq ans, basé essentiellement (et officiellement) sur un travail spécifique et une perte de poids : Indurain pesait alors 90 kg.

About #Jaja and Ferrari, I just find this interesting piece, from the italian police investigation "Il prezzo del silenzio" in 2000... #Valverde @festinaboy @lancearmstrong pic.twitter.com/Hkfm3Ult8T

— Stéphane Mandard (@StephaneMandard) October 1, 2018

Cinq ans plus tard, en 1991, Indurain est devenu un autre coureur. Il commence à piaffer dans l'ombre de son leader Pedro Delgado. Quelques mois plus tôt, il a commencé à travailler avec le docteur Sabino Padilla. Ses tests sont excellents, meilleurs que ceux de Delgado. Ils se confirment en course puisqu'Indurain remporte son premier Tour. Greg LeMond, le vainqueur de l'année précédente, ne comprend plus rien : « Des vitesses jamais atteintes devinrent la norme. De bons coureurs certes, mais pas des champions patentés, se mirent à survoler la discipline. Ceux qui tenaient le haut du pavé jusqu'alors étaient devenus trop vieux, trop gras ou trop fainéants pour préserver leur rang », écrit-il en 2009.

Patatras ! Le 15 mai 1994 au Tour de l'Oise, Miguel Indurain, est contrôlé positif au Salbutamol, un produit destiné à soigner l'asthme, plus connu en France sous le nom de Ventoline. En septembre, Indurain est blanchi par la formation disciplinaire de la Ligue du cyclisme professionnel français, composée de Pierre Chany (journaliste de L'Equipe, du groupe Amaury, comme ASO, organisateur du Tour de France), Cyrille Guimard (directeur sportif), Thierry Cazeneuve (organisateur du Dauphiné Libéré) et Jean-François Lachaume (juriste). Tout comme son coéquipier Delgado en 1988, Indurain bénéficie d'une ambiguïté des règlements : le Salbutamol est autorisé sous certaines conditions en France et par le Comité international olympique (CIO), et sans restriction par l'Union cycliste internationale (UCI). Il est blanchi au bénéfice du doute.

En 1995, l'équipe Banesto embauche le coureur français Thomas Davy. Entendu lors du procès de l'affaire Festina, il témoignera : « Dans cette équipe, notamment en 1995, j'ai été amené à prendre de l'EPO je pense. Le médecin, Sabino Padilla, venait dans les chambres des coureurs après l'étape. Les seringues étaient déjà préparées... Lorsque nous demandions ce qu'il y avait dans les seringues, nous n'avions jamais de réponse... Jamais personne n'a réussi à savoir. Ces injections étaient systématiques lors des grands rendez-vous notamment sur le Tour de France (...) ... nous nous doutions qu'il devait y avoir autre chose que des produits de récupération... nous marchions en général mieux après ces injections... on m'a également fourni des gélules de Pantestone ».

A la fin de la saison 1995, le Dr Padilla décide subitement de quitter la Banesto pour s'occuper du club de football Atletico Bilbao. Le 3 janvier 1996, Jose Miguel Echavarri se rend à Milan à la recherche d'un nouveau médecin : « Je recherche une collaboration avec [les médecins] Casoni, Alfieri et Lodi. (...) Sabino Padilla a laissé un vide. (...) Il nous faut donc trouver un nouveau médecin, que ce soit en Espagne ou en Italie, mais probablement à l'Université de Ferrara ».

Miguel Indurain est aussi le coureur « mutant » par excellence, selon la définition d'Antoine Vayer. Il a explosé tous les compteurs. Même Lance Armstrong n'a pas fait mieux, et de loin.


Source : Le Monde 08/06/2013

Pour en savoir encore plus sur Miguel Indurain, on peut lire son portrait ici.

Revue de presse de l'affaire Indurain au Tour de l'Oise 1994

2006 : Valverde est rattrapé par l’opération Puerto


Valv'Piti

Alejandro Valverde, qui rejoint l'équipe Iles Baléares (c'est le nom que porta alors la Movistar) en 2005, est passé professionnel trois ans plus tôt chez Kelme, formation où le dopage est institutionnalisé. Le 7 avril, alors que le coureur espagnol participe au Tour du Pays basque, il reçoit une transfusion. Le contrôle antidopage pratiqué ce jour-là est négatif. Normal, il s'agissait d'un simple contrôle urinaire. La saison terminée, en décembre, Valverde reçoit à son domicile Jon Riva, un compatriote journaliste. Piti, le sympathique berger allemand du coureur est un témoin privilégié de la conversation. Le 6 mai 2006, des poches de sang sont retrouvées dans un frigo du Dr Fuentes. L'une d'elle deviendra célèbre. Elle porte le code « 18 VALV. (PITI) ». Piti... comme le gentil toutou !

Le 23 mai 2006, le Dr Fuentes est arrêté en possession d'une carte de l'hôtel Silken au dos de laquelle figure en clair le nom de Valverde. La Garde Civile saisit aussi le parfait attirail du médecin dopeur ainsi qu'environ 200 poches de sang ou de plasma. Le laboratoire de Barcelone, qui analyse en août 2006, 99 poches retrouvées chez Fuentes, trouve de l'EPO recombinante dans neuf d'entre elles, dont la fameuse poche n° 18.

Il faudra pourtant attendre novembre 2006 pour que le nom de Valverde soit évoqué publiquement dans l'affaire Puerto. Ceci ne l'empêche pas de garder de nombreux soutiens dont celui de son équipe, devenue entre-temps Caisse d'Épargne-Illes Balears, qui lui garde sa confiance jusqu'à sa retraite à la fin de la saison 2022.


Confondu par son ADN

Alors que Valverde participe au Tour de France 2008, il fait l'objet d'un contrôle antidopage de routine le 21 juillet à Prato Nevoso en Italie. Enfin… un contrôle presque de routine, car le Comité National Olympique Italien (CONI) envoie au juge d'instruction espagnol, le 6 novembre 2008, une commission rogatoire lui réclamant un échantillon de sang contenu dans la poche n° 18. L'objectif est de comparer l'ADN de la poche avec celui du prélèvement sanguin de Prata Nevoso qui porte le numéro A-278350. C'est chose faite le 2 février 2009. Bingo. Confondu par son ADN, Valverde est bien le fameux « VALV. (PITI) ». Il est convoqué par le CONI pour le 16 février 2009 mais obtient un report de l'audition au 19 février. Miraculeusement, le juge d'instruction espagnol rédige le 18 février une « Ordonnance de Révocation » annulant celle autorisant l'utilisation de l'échantillon de la poche n° 18 par le CONI. S'ensuit une longue bataille juridique menée par Valverde et ses avocats pour faire obstacle au CONI, à l'UCI et à la justice italienne. Il faudra encore plus d'un an pour que les arbitres du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) statuent et décident à l'unanimité de le suspendre pour une période de 2 ans, à compter du 1er janvier 2010. « [S'ils me sanctionnent], je reviendrai au cyclisme et je continuerai de gagner. Sans états d'âme », avait déclaré Valverde quelques semaines plus tôt. De fait, revenu en 2012 sous le maillot de la Movistar, il n'a eu de cesse d'enrichir son palmarès.

Figure historique de la Movistar, a fait un temps partie de l'encadrement dans un rôle resté vague. Il passait le plus clair de son temps à pédaler sur son vélo de gravel. Il a fini par quitté son équipe chérie au début de l'année 2025 pour prendre le poste de sélectionneur national de l'équipe d'Espagne.

Pour en savoir encore plus sur Alejandro Valverde, on peut lire son portrait ici.

Revue de presse de l'opération Puerto

Actovegin

En 2000, quand il commence à faire parler de lui, ce médicament à base de sérum de veau déprotéiné ne fait pas partie explicitement de la liste des produits interdits bien qu'il contienne des dérivés de sang de veau. Dans un communiqué publié le 11/12/2000, la commission médicale du CIO précise que la substance est interdite sous la catégorie du dopage sanguin.

Il est indiqué pour les insuffisances artérielles. Il agirait plus particulièrement sur la circulation sanguine dans le cerveau (selon WPS), en raison de ses propriétés anti-coagulantes. Il permettrait également d'abaisser l'hématocrite.

L'Actovegin est interdit à la vente en France et aux États-Unis mais il ne figure par sur la liste de l'AMA, sauf en intraveineuse.

Ce médicament a été utilisé par l'équipe US Postal de Lance Armstrong pendant le Tour de France 2000. On en retrouva aussi des traces dans un sac poubelle découvert au départ d'une étape du Giro 2004. Suite à cette affaire, ce produit est véritablement devenu à la mode dans les pelotons, comme le rapporte Philippe Gaumont dans son livre "Prisonnier du dopage". En 2002, on le retrouve dans la "trousse à pharmacie" retrouvée dans la voiture de d'Edita Rumsas. Thomas Dekker, dans son autobiographie The Descent affirme avoir reçu une injection d'Actovegin par le Dr Geert Leinders dès sa première saison chez les professionnels :

Dekker - The descent
Source : Thomas Dekker, The Descent

En 2006, on retrouve encore l'Actovegin dans l'incroyable pharmacie du Docteur Fuentes, découverte dans le cadre de l'opération Puerto. En 2009, un contrôle douanier permet d'établir l'usage d'Actovegin par des coureurs ukrainiens lors du Tour de l'Avenir.

Le docteur Müller-Wohlfahrt, médecin de l'équipe de football du Bayern de Munich et de la sélection nationale allemande, mais aussi de Boris Becker, Yannick Noah ou encore d'Usain Bolt, est un fervent promoteur de ce médicament : "C'est le meilleur produit qui existe pour soigner les lésions musculaires, mais ça soigne également la maladie de Parkinson ou la polyneuropathie", déclarait-il à L'Equipe le 27/01/2014.

ADAMS

Voir Localisation.

ADN

L'ADN est une molécule que l'on retrouve dans tous les organismes vivants. L'ADN de chaque individu est unique ce qui permet son identification avec un risque d'erreur proche de zéro.

L'utilisation de tests ADN a été réclamée pour identifier les coureurs impliqués dans l'affaire Puerto. En 2006, les équipes du Pro Tour avaient annoncé unilatéralement qu'elle rendraient ce test obligatoire pour tous leurs coureurs dès 2007. En janvier 2007, Jan Ullrich accepte de s'y soumettre, ce qui permettra d'identifier son sang parmi les poches retrouvées chez le docteur Fuentes. En avril 2007, l'UCI obtient l'accord des équipes du Pro Tour pour créer un passeport biologique des coureurs à partir de leur ADN. Aucune sanction ne serait toutefois prévue pour les coureurs qui ne s'y soumettraient pas. Alejandro Valverde et Paolo Bettini, notamment, ont fait savoir qu'ils ne donneraient pas leur ADN.

Adrénaline

L'adrénaline est une hormone. Son nom anglo-saxon est l'épinéphrine. Sa libération met l'organisme en état de préparation à l'action. Elle active les grands systèmes fonctionnels (respiration, circulation), joue sur les émotions et la pensée, elle renforce l'organisme pour d'éventuelles actions à venir.

L'adrénaline fait partie de la classe des stimulants et fut à ce titre interdite dès les premières lois antidopage. Depuis 2002, les préparations à usage local sont autorisée. L'adrénaline ne figure pas explicitement dans la liste des produits interdits par l'AMA.

Agonistes bêta-2

Les agonistes bêta-2, appelés aussi bêta-2 stimulants, sont utilisés en thérapeutique pour leur effet bronchodilatateur et myorelaxant utérin. Les principales indications sont le traitement préventif et curatif de l'asthme et le traitement du risque d'accouchement prématuré.

Parmi les agonistes bêta-2 les plus répandus, on trouve le Salbutamol, le Terbutaline, Pirbutérol.

Pour en savoir plus : consulter le site pharmacorama.

AICAR

L'AICAR, aussi connu sous le nom d'acadésine, est un cardioprotecteur favorisant la libération d'adénosine. Il est présent naturellement dans l'organisme. Il n'est pas encore commercialisé, bien qu'il soit connu depuis 1956. En 2008, des chercheurs du Salk Institute for Biological Studies ont découvert qu'il pouvait avoir un effet sur l'amélioration de l'endurance en agissant sur les tissus musculaires et en brûlant les graisses. Associé au GW 1516, son effet serait renforcé.

L'AICAR a été ajouté en 2009 sur la listes des produits interdits par l'AMA. En 2011, il est toujours indétectable mais les laboratoires antidopage seraient entrain de finaliser une méthode de détection. En mars 2012, il aurait fait partie des produits saisis sur le docteur Beltran.

En juin 2012, le Dr Neal Robinson, responsable de l'APMU, annonce que le test de dépistage de l'Aicar est déjà opérationnel. En janvier 2013, le Pr Mario Thevis, Directeur du laboratoire antidopage de Cologne n'évoque pourtant une mise au point du test que pour l'été 2013.

En savoir plus :
Dossier sur l'Aicar
Dossier sur l'Aicar du Dr De Mondenard
Enquête sur l'Aicar, un produit dopant jamais testé sur l'homme (vidéo)

Albumine

L'albumine serait utilisée pour faire baisser l'hématocrite par dilution du sang, ainsi qu'en témoigne Simeoni un des coureurs suivis par le Docteur Ferrari.

Lire le témoignage de Filippo Simeoni

Alcool

Pendant un temps, l'alcool a fait partieualite/2007-05-08-lequipe.htm">Basso dément

  • 07/05/2007 - Basso admet son implication dans l'affaire Puerto
  • 30/04/2007 - Tinkoff suspend Jaksche et Hamilton
  • 30/04/2007 - Ivan Basso quitte l'équipe Discovery Channel
  • 30/04/2007 - Un 2e volet de l'affaire Puerto citerait 49 noms
  • 27/04/2007 - Ivan Basso contre attaque
  • 24/04/2007 - L'équipe Discovery Channel suspend Ivan Basso
  • 03/04/2007 - Jan Ullrich encore accablé
  • 24/03/2007 - L'"opération Puerto", une enquête inachevée
  • 20/03/2007 - Affaire Puerto : l'AMA partie civile
  • 14/03/2007 - Affaire Puerto : le parquet fait appel
  • 13/03/2007 - Affaire Puerto : le ministère ferait appel
  • 12/03/2007 - Opération Puerto: le juge rend un non-lieu
  • 10/03/2007 - L'affaire Puerto se dirigerait vers un non-lieu
  • 26/02/2007 - Jan Ullrich annonce sa retraite
  • 01/02/2007 - Ullrich a donné sa salive
  • 30/01/2007 - Recours de Jan Ullrich
  • 09/01/2007 - Valverde également cité
  • 12/12/2006 - Affaire Puerto: début des auditions
  • 07/12/2006 - Le Real Madrid et le Barça liés au docteur Fuentes
  • 29/11/2006 - L'UCI écrit au ministre espagnol
  • 26/11/2006 - Jesus Manzano affirme qu'on a essayé d'acheter son silence
  • 24/11/2006 - De l'EPO découvert dans les poches de sang saisies en Espagne
  • 22/11/2006 - Alejandro Valverde impliqué dans l'opération Puerto ?
  • 17/11/2006 - Basso favorable au test ADN
  • 14/11/2006 - Ullrich en contact avec Fuentes durant le Giro 2006, selon Franke
  • 12/11/2006 - La Fédération colombienne blanchit Botero
  • 09/11/2006 - Discovery, l'échappée solitaire
  • 28/10/2006 - Affaire Puerto : provisoirement classée
  • 13/10/2006 - Legeay réclame l'ADN
  • 12/10/2006 - Le CONI réclame l'abandon des charges contre Basso
  • 11/10/2006 - Affaire Puerto Vers un enlisement ?
  • 21/09/2006 - Les carabiniers italiens enquêtent sur Ivan Basso
  • 17/09/2006 - Pas d'ADN chez Ullrich
  • 15/09/2006 - L'ADN d'Ullrich prélevé
  • 15/09/2006 - Le cycliste Tyler Hamilton rattrapé par l'Operation Puerto
  • 08/09/2006 - Le cycliste allemand Jan Ullrich utilisait des produits dopants depuis 2003
  • 01/09/2006 - Des complices de Fuentes ont reçu des cyclistes à Hambourg en mai
  • 25/08/2006 - Gil exclu de Saunier-Duval
  • 23/08/2006 - VTT - ChM : Hermida exclu
  • 20/08/2006 - Journal intime accablant pour Hamilton
  • 17/08/2006 - Le nom d'Ullrich en toutes lettres dans un fax envoyé par Fuentes
  • 09/08/2006 - L'UCI ne donnera pas les échantillons de sang d'Ullrich aux autorités espagnoles
  • 03/08/2006 - «Ullrich prenait des saletés»
  • 30/07/2006 - T-Mobile rompt son contrat avec son manageur Olaf Ludwig
  • 21/07/2006 - Ullrich remercié par la T-Mobile
  • 14/07/2006 - Ullrich en contact avec Fuentes pour le Tour 2005, selon la presse
  • 08/07/2006 - Nouveaux détails accablants pour Ullrich, selon la presse allemande
  • 05/07/2006 - Dopage en Espagne, le médecin accuse
  • 01/07/2006 - L'Espagnol Carlos Quesada suspendu par son équipe Unibet.com
  • 01/07/2006 - L'incroyable pharmacie du docteur Fuentes
  • 30/06/2006 - Dopage - La liste des coureurs cités
  • 29/06/2006 - Ullrich et Basso cités
  • 13/06/2006 - Exclusion de Communauté de Valence Tour de France 2006 : Une décision démesurée
  • 02/06/2006 - Phonak écarte provisoirement Botero et "Kike" Gutierrez
  • 01/06/2006 - Sportifs sous haute perfusion
  • 01/06/2006 - Opération Puerto : Labarta quitte l'équipe Communauté de Valence
  • 28/05/2006 - Le Dr Fuentes remis en libérté
  • 27/05/2006 - Dopage en Espagne : quatre mois d'enquête et trois jours de tourmente
  • 26/05/2006 - Une énième affaire de dopage dans le milieu cycliste
  • 2010 : Rui Costa, dernière affaire en date


    Rui Alberto Faria da Costa, plus connu sous le nom de Rui Costa, qui évolue alors sous le maillot de la Caisse d'Epargne est provisoirement suspendu après avoir été contrôlé positif à un produit stimulant, le methylhexaneamine. Le contrôle a eu lieu à l'issue de son contre-la-montre victorieux du Tour du Portugal 2010. Le methylhexaneamine est alors interdit depuis quelques mois seulement.

    Tout comme son frère Mario, lui aussi contrôlé positif, Rui Costa explique avoir utilisé « un supplément diététique à base d'arginine ». L'intention de se doper n'étant pas démontrée, les deux coureurs voient leur suspension levée en février 2011. Rui Costa est conservé par la Movistar. Deux ans plus tard, il devient Champion du monde sur route à Florence, en Italie.

    Il quitte l'équipe espagnole à la fin de saison 2013, auréolé du maillot arc-en-ciel, pour rejoindre les Italiens de la Lampre.

    Revue de presse de l'affaire Rui Costa

    Liste des affaires de l'équipe
    Coureur Produit Course Date Sanction Contrôle
    Faria Da Costa Rui Alberto Methylhexaneamine Tour du Portugal 2010 Non Contrôle positif
    Fertonani Marco Testostérone Tour Méditerranéen 2007 Oui Contrôle positif
    Valverde Alejandro Utilisation ou tentative d'utilisation de produits interdits 2006 Oui Enquête judiciaire (Opération Puerto)
    Mateos Perez Rafael Grand Prix Pino Cerami 2003 Oui Contrôle positif
    Pascual Rodriguez Javier 2003 Oui Contrôle positif
    Arrieta Lujambio José Luis Possession de produits interdits Tour d'Italie 2001 NSP* Enquête policière
    Bruseghin Marzio Possession de produits interdits Tour d'Italie 2001 NSP* Enquête policière
    Lastras Garcia Pablo Possession de produits interdits Tour d'Italie 2001 NSP* Enquête policière
    Latasa Lasa David Possession de produits interdits Tour d'Italie 2001 NSP* Enquête policière
    Navas Chica David Possession de produits interdits Tour d'Italie 2001 NSP* Enquête policière
    Odriozola Mugarza Jon Possession de produits interdits Tour d'Italie 2001 NSP* Enquête policière
    Osa Eizaguirre Unai Possession de produits interdits Tour d'Italie 2001 NSP* Enquête policière
    Solaun Solana César Possession de produits interdits Tour d'Italie 2001 NSP* Enquête policière
    Beltran Manuel EPO Tour de France 1999 Non Enquête du laboratoire
    Beltran Manuel Corticoïdes Tour de France 1999 Non Contrôle positif
    Beltran Manuel EPO Tour de France 1998 Non Commission d'enquête sénatoriale
    Garmendia Aitor Hématocrite > 50% Tour de Catalogne 1998 Oui Analyse sang
    Olano Abraham EPO Tour de France 1998 Non Commission d'enquête sénatoriale
    Casero Angel Nandrolone Classica Alcobendas 1996 Non Contrôle positif
    Davy Thomas Ephédrine Tour des Asturies 1996 NSP* Contrôle positif
    Davy Thomas Pseudoéphédrine Tour d'Aragon 1996 Oui Contrôle positif
    Davy Thomas EPO 1995 Non Aveux en 1998
    Indurain Miguel Salbutamol Tour de l'Oise 1994 Non Contrôle positif
    Jimenez José-Maria Memorial Galera 1993 NSP* Contrôle positif
    Delgado Pedro Probénécide Tour de France 1988 Non Contrôle positif
    Gorospe Julian Nortestostérone Tour du Pays Basque 1984 Oui Contrôle positif
    Laguia Martinez José-Luis Tour du Pays Basque 1983 Oui Contrôle positif
    Arroyo Angel Ritaline Tour d'Espagne 1982 Oui Contrôle positif
    Azcarate Juan-Maria Classique de San Sebastian 1981 Oui Contrôle positif

    * Sanction non connue

    Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici

    Revue de presse de l'équipe
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    Les coureurs épinglés

    Alejandro Valverde ayant (plus ou moins) pendu son vélo au clou, il ne restait en 2023 plus aucun coureur épinglé dans notre annuaire du dopage parmi l'effectif Movistar. L'équipe espagnole retombe dans ses travers en 2024 en recrutant le jeune Lorenzo Milesi et surtout le quasi-paria Nairo Quintana. Eusebio Unzué justifiait ainsi le recrutement du Colombien : « Avec tout ce que Nairo a apporté au cyclisme, à l'équipe elle-même et à Telefónica, nous ne pouvions pas rester les bras croisés et ne rien faire. L'aspect humain a également joué un rôle important dans sa signature, notamment parce que nous sommes convaincus qu'il peut beaucoup apporter à l'équipe grâce à son expérience, et nous le reverrons sûrement là-haut lors des jours importants ». Cette année, c'est au tour de Michel Hessmann de bénéficier de la mansuétude d'Unzué.

    Michel Hessmann


    En août 2023, Michel Hessmann est suspendu provisoirement par son équipe en raison d'une contrôle antidopage effectué le 14 juin en Allemagne et qui s'avère positif au chlorthalidone, un diurétique. L'agence anti-dopage allemande (NADA) rend son verdict en juin 2024, concluant qu'il était « plausible qu'Hessmann ait pris un médicament contaminé comme du paracetamol, de l'ibuprofen ou du naproxen ». Le risque de contamination des médicaments relavant du coureur, elle propose une suspension de quatre mois seulement, avec effet rétroactif de trois mois. L'Agence mondiale antidopage fait appel de la décision et entre en négociation avec le coureur qui accepte une suspension non rétroactive de sept mois. Il a donc été écarté des pelotons jusqu'au 14 mars dernier.

    Hessmann étant arrivé au terme de son contrat de trois ans, il n'a pas été renouvelé chez Visma - Lease a Bike. La Movistar qui n'a jamais été très regardante quant à l'embauche de coureurs rattrapés par la patrouille l'accueille dès la fin de sa suspension.

    Revue de presse de l'affaire Michael Hessmann

    Lorenzo Milesi


    Alors qu'il vient de passer professionnel, l'Italien Lorenzo Milesi révèle avoir été contrôlé positif lors de son tout premier contrôle antidopage. C'était en 2019, aux Championnats d'Italie contre-la-montre juniors. Ce résultat est dû à un médicament qu'il utilise pour traiter l'asthme dont il dit souffrir depuis sa naissance et qui contenait du Salbutamol. Ce premier contrôle positif lui a valu une suspension de cinq mois.

    Lorsqu'à l'orée de la saison 2022, l'équipe de développement DSM (devenue depuis Picnic-PostNL) lui offre un premier contrat professionnel jusqu'en 2025, l'Italien révèle ce contrôle positif à ses nouveaux dirigeants. Ceux-ci consultent le MPCC qui valide le contrat dans la mesure où la suspension était inférieure à six mois. La DSM demande alors au jeune coureur de rendre publique son histoire.

    En 2023, Milesi passe de l'équipe de développement à l'équipe « première » de DSM. Il devient le premier porteur du maillot rouge de leader de la Vuelta 2023, qu'il abandonne lors de la 6ème étape. L'histoire entre l'Italien et l'équipe néerlandaise s'arrête prématurément pour une raison qui, elle, n'est pas rendue publique. Milesi ne va pas au bout de son contrat qui courait jusqu'en 2025 et rejoint la Movistar dès le début de saison 2024.

    Nairo Quintana


    Tour de France 2022 : disqualifié pour usage de Tramadol

    Nairo Quintana est disqualifié du Tour de France 2022, qu'il avait terminé à la sixième place, en raison de deux contrôles positifs au Tramadol. Ce puissant antalgique est interdit en course depuis 2019 par l'UCI, mais pas par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Les prélèvements ont été pratiqués les 8 juillet (septième étape) et 13 juillet (onzième étape).

    Le coureur colombien de l'équipe Arkéa-Samsic « nie totalement » avoir utilisé du Tramadol pendant sa carrière. Il conteste sans succès sa disqualification devant le TAS.

    Malgré sa sanction, Quintana n'est pas suspendu et peut théoriquement continuer à courir. Son employeur Arkea-Samsic ne le conserve pas et le Colombien ne trouve aucune équipe pour l'accueillir en 2023. Heureusement pour lui, la Movistar, pour laquelle il a déjà couru entre 2012 et 2019, vole à son secours et le recrute pour la saison 2024, d'abord pour un an, puis deux.

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    Confirmamos que @NairoQuinCo formará parte de la plantilla de #MovistarTeam2024.

    ?? https://t.co/evwPQCjsQg pic.twitter.com/9hjHnWzFaG

    — Movistar Team (@Movistar_Team) October 28, 2023

    Le retour du Colombien ne plait pas à tout le monde dans le peloton. Les coureurs britanniques Geraint Thomas et Luke Rowe, tous deux de l'équipe Ineos Grenadiers réagissent vertement dans un podcast. Geraint Thomas explique que « Nairo Quintana ne devrait pas courir » tandis que Luke Rowe le traite de « sacré petit rat ».

    Revue de presse du tour de France 2022

    Tour de France 2020 : son médecin personnel condamné à six mois de prison avec sursis

    L'affaire du Tramadol appartenant désormais au passé, il reste à Nairo Quintana à se dépêtrer de l'affaire du Tour de France 2020 qui débute par un contrôle douanier effectué fin août de la même année à Madrid. Cette année-là, le Tour est décalé après l'été (29 août-20 septembre) à cause de la pandémie de Covid-19. Les douaniers découvrent dans les bagages des deux frères Quintana plusieurs flacons de sérum physiologique destinés selon le coureur à soigner des allergies par traitement nasal. Rien d'illégal mais la grande quantité est suspecte d'autant plus que le sérum physiologique est interdit par l'Agence mondiale antidopage car il peut servir à masquer le dopage sanguin en faisant diminuer l'hématocrite. La « Guardia Civil » transmet discrètement l'information à l'OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique) qui se lance sur la piste. Les gendarmes mettent en place une surveillance de l'équipe Arkéa et notamment du Dr Fredy Alexander Gonzales Torres, médecin personnel du Colombien, que celui-ci a recommandé à l'équipe.

    Le matin du 16 septembre 2020, jour de la grande étape Grenoble-Méribel-Col de la Loze, les enquêteurs entrent dans les chambres de l'hôtel de Saint-Martin-d'Uriage que vient de déserter l'équipe Arkea. Ils trouvent deux mouchoirs ensanglantés dans la chambre de Quintana et deux autres compresses ensanglantées dans celle de Mikel Otero, masseur venu de la Movistar en même temps que Quintana. Ils remettent ça le soir même, aux Allues. A 20h55, c'est Dayer Quintana qui ouvre la porte de la chambre n°8. Son frère est en train de se faire masser par Otero tandis que le Dr Gonzales Torres est assis sur une chaise. Les frères Quintana sortent de la pièce et ses occupants, Otero et Gonzales Torres, déballent leurs affaires devant les enquêteurs. L'inventaire révèle une trentaine de produits, une compresse ensanglantée, un kit de transfusion usagé avec une poche vide de chlorure de sodium (une des composantes du sérum physiologique), un garrot et une seringue avec une aiguille.

    En garde à vue, le docteur explique que c'est lui-même qui aurait utilisé le matériel retrouvé. Les frères Quintana sont aussi entendus mais nient les accusations. Ils peuvent reprendre la route du Tour le lendemain.

    Cependant, l'ADN des deux frères Quintana est ressorti sur le garrot ainsi que celui de Dayer sur la compresse ensanglantée.

    Le Dr Fredy Alexander Gonzales Torres a été jugé en mars 2025 à Marseille. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende pour détention et administration de substance interdite. La présidente du tribunal, Lola Vandermaesen, a expliqué que le médecin colombien « avait bien détenu et utilisé des méthodes interdites auprès de coureurs, a minima les frères Quintana », ajoutant que « la quantité de produits saisis », notamment 32 seringues et plusieurs poches de 250 ml de sérum physiologique, était « incompatible avec un usage strictement personnel ».

    L'avocat du médecin colombien a annoncé le jour de l'annonce de la condamnation son intention de faire appel.

    Bien que Nairo Quintana n'ait pas été convoqué par le tribunal, le dossier a été transmis aux autorités sportives pour une éventuelle procédure disciplinaire. Le coureur est donc plus que jamais en sursis.

    Pour en savoir plus sur la longue traque du Dr Fredy Gonzales Torres, on peut lire le très complet récit qu'en a fait Simon Bolle sur le site l’équipe.fr le 02/03/2025.

    Revue de presse du tour de France 2020

    Contre vents et marée, une gloire nationale en Colombie

    Malgré tous ces accrocs à son curriculum vitae, Nairo Quintana reste une gloire nationale en Colombie. En novembre dernier, il était reçu à la Chambre des représentants et recevait l'Ordre de la démocratie Simón Bolívar pour sa carrière et sa contribution au sport colombien.

    ?? Urska Zigart ????? of the Year in Slovenia. Her boyfriend was awarded as well.

    ?? ??? Nairo Quintana has been decorated by ???? the House of Representatives with the 'Order of Democracy Simón Bolívar' for his career and contribution to Colombian sports. pic.twitter.com/pWbEXgfswd

    — ammattipyöräily (@ammattipyoraily) November 19, 2024

    Nairo Quintana a aussi été flashé. A lire ici.


    Les dirigeants épinglés

    carton jaune

    En 2025, l'équipe Movistar ne publie plus son organigramme sur son site Internet. Nous l'avons donc sollicitée directement à plusieurs reprises sans obtenir la moindre réponse. Ce manque de transparence nous conduit à lui appliquer une pénalité dans notre comptabilité du score ICCD.

    La Movistar a fait fort en 2022 en recrutant deux anciennes « stars » issues de la formation Saunier-Duval de sinistre mémoire : Leonardo Piepoli et le Dr José Ibarguren. Aujourd'hui, ils sont cinq à avoir été impliqués dans des affaires de dopage. Certains d'entre eux ont reçu la visite d'un vieil ami le jour de Liège-Bastogne-Liège cette année. Un certain Manolo Saiz, l'ancien patron de la ONCE, qui se réjouissait de « mettre un doigt au cul du Tour » en 1998. Un poète amoureux du vélo et de l'éthique.

    Después de 20 años hemos cambiado un poco pic.twitter.com/DbYsQXUcv2

    — Manuel Saiz Balbás (@Manolo_Saiz) April 27, 2025

    Coucou, revoilà Marcelino Torrontegui

    L'organigramme 2024 de la Movistar voit l'apparition d'un assistant sportif célèbre en la personne de Marcelino Torrontegui. Il est encore là en 2025. L'Espagnol qui œuvrait ces dernières années dans le milieu du football et auprès de la Fédération Espagnole de Cyclisme s'est illustré dès les années quatre-vingt-dix en tant que masseur personnel de Tony Rominger. Il est aux petits « soins » pour le coureur suisse quand celui-ci bat le record de l'heure à deux reprises en 1994. Torrontegui fait partie de la garde rapprochée du champion dans laquelle on retrouve aussi Marc Biver, le manager, Michele Ferrari, le médecin et Juan Fernandez, le directeur sportif.

    Alex Zülle le prend dans ses bagages quand il rejoint l'équipe Festina en 1998. Le soigneur espagnol n'hésite pas à se présenter comme le bras droit du docteur Ferrari. Ses relations avec le Dr Rijckaert et le soigneur Willy Voet sont houleuses. Les deux hommes lui reprochent de ne pas être assez « modéré ». Un comble. Richard Virenque ne manquera pas de l'emmener avec lui chez Polti.

    Depuis ces années-là, celui qui se dit kinésithérapeute, masseur et podologue, n'a pas plus travaillé au sein d'une équipe cycliste mais est resté au cœur du monde sportif espagnol, que ce soit dans la natation, le football, le handball, le judo ou le beach-volley. C'est simple, il a travaillé avec presque toutes les grandes stars du sport espagnol. Certaines l'appellent « Le Parrain ». Il a huit Jeux olympiques à son actif, 21 ans au club de foot Málaga CF et plus de vingt championnats du monde de cyclisme pour le compte de la Fédération espagnole. Il appartient même à la Chaire de Santé et Douleur de l'Université de Malaga. Une magnifique histoire.

    Depuis 2024, nous comptabilisons certaines personnes quand bien même elles n'ont pas été épinglées ou flashées. Marcelino Torrontegui fait partie de celles-ci. En effet, même s'il n'a jamais été condamné, son « palmarès » suscite une grosse méfiance. Sa présence compte cependant moitié moins lourd dans la note de son équipe que s'il avait été épinglé ou flashé.

    Jose Ibarguren Taus (Médecin)
    Départ d'un médecin de l'équipe Deceuninck Quick-Step
    Source : Espé - 03/11/2021

    Le curriculum-vitae du Dr Jose Ibarguren Taus est impressionnant. Avant de rejoindre l'équipe espagnole, il a pu parfaire ses connaissances au sein d'équipes plus ou moins sulfureuses (souvent plus que moins) : Euskatel-Euskadi, Lotto, Banesto, Lampre, Saunier Duval et Quick-Step. Dès 1999, Willy Voet l'accuse de doper les coureurs de l'équipe Lotto. Il dément. Vingt-cinq ans plus tard, il est toujours là.

    Le 28 juillet 2002, aux portes de Lyon, pendant le Tour de France, un camping-car griffé Lampre est arrêté par la police. Ils y trouvent des valises appartenant au Dr Ibarguren. Elles contiennent des corticoïdes, des seringues et d'autres produits suspects. Interrogé, le médecin se défend avec fermeté : « aucune forme de dopage n'a été administrée à l'équipe Lampre », avance-t-il.

    En 2009, il est directement impliqué dans « l'affaire Mantoue ». Les écoutes téléphoniques effectuées entre 2007 et 2009 ont mis en évidence une conversation téléphonique entre le pharmacien Guido Nigrelli et Taus Ibarguren dans laquelle ce dernier déclare : « J'ai besoin d'un petit quelque chose... (…) Ce que vous m'avez envoyé pour la Vuelta, j'ai continué à la maison ». Le jugement fait état d'achat et d'administration de produits dopants (le « petit quelque chose », dont de la testostérone, dans le but d'améliorer les performances des coureurs de l'équipe Fuji-Servetto, héritière de la Saunier-Duval). Nigrelli sera condamné mais Ibarguren Taus échappera à une condamnation.

    Après avoir œuvé entre 2010 et 2021 auprès de Patrick Lefevere et du Dr Yvan Van Mol à la Quick Step, il a rejoint Movistar en 2022.

    Contrairement à l'année dernière, la Movistar ne publie pas son organigramme 2025 et n'a pas répondu à nos sollicitations. Il reste donc un doute sur le fait que le médecin espagnol exerce toujours au sein de l'équipe. Cependant aucune information publique ne signale son départ ou une modification de son rôle en 2025. Il est donc raisonnable de conclure qu'il est toujours actif dans le personnel médical de l'équipe cette année.

    Pablo Lastras (Directeur sportif adjoint)


    En novembre 2014, au moment de prendre sa retraite de coureur, Pablo Lastras Garcia : « Le cyclisme aujourd'hui est sain. Nous avons déjà payé les erreurs du passé. [...] Avant, le vélo était très familial, désormais il est plutôt commercial. Ni meilleur, ni pire ». Circulez, puisqu'il n'y a plus rien à voir.

    Auparavant, il s'était fait pincer pendant le Blitz du Giro 2001 en possession de produits interdits (caféine et corticostéroïdes). Il ne sera pas sanctionné. C'est sans doute ce qu'il appelle avoir « payé les erreurs du passé ». Il intègre l'encadrement technique de la formation espagnole Movistar au mois d'octobre 2016, un an après être descendu de vélo.

    Leonardo Piepoli (Directeur sportif adjoint)

    Leonardo Piepoli pic.twitter.com/RZJwlUDv18

    — Iñigo Larrañaga (@Ziklist) July 25, 2020

    Meilleur grimpeur du Tour d'Italie 2007, Leonardo Piepoli est contrôlé positif au salbutamol les 22 et 30 mai. Il est suspendu en juillet par son équipe Saunier-Duval. Pour sa défense, il explique disposer d'une autorisation thérapeutique pour « soigner [son] allergie ». « Je ne sais pas le nombre de pouf pouf (des inhalations) que j'ai fait. J'en prends toutes les fois que j'en ai besoin », complète-t-il. La Fédération monégasque, où il est licencié, bonne poire, accepte l'explication et le blanchit.

    Contrôlé positif au salbutamol lors du Tour d'Italie 2007, où il a été sacré meilleur grimpeur, Leonardo Piepoli est suspendu en juillet par son équipe Saunier-Duval. Pour sa défense, il explique disposer d'une autorisation thérapeutique pour « soigner [son] allergie ». « Je ne sais pas le nombre de pouf pouf (des inhalations) que j'ai fait. J'en prends toutes les fois que j'en ai besoin »,complète-t-il. La Fédération monégasque, où il est licencié, bonne poire, accepte l'explication.

    L'année suivante, Piepoli enflamme le Tour de France en gagnant à Hautacam devant son coéquipier l'Espagnol Juan Jose Cobo. Les jours précédents, un autre coéquipier, Riccardo Ricco, avait remporté deux étapes. Patatras, Ricco est contrôlé positif à l'EPO. Piepoli est licencié sur le champ « pour violation du code éthique de l'équipe » et doit quitter le Tour de France entre deux gendarmes. Dans un premier temps, ses échantillons restent négatifs mais en octobre, deux d'entre eux, ceux du 4 juillet à Brest et du 15 juillet à Lescar, reviennent positifs à l'EPO-CERA, une nouvelle forme d'EPO. Le coureur italien continue de nier et demande une contre-expertise. Laquelle confirme évidemment la première analyse. Devant le Comité olympique italien (Coni), il dément toujours avoir pris des produits dopants « de son plein gré ». Il écope cette fois de deux ans de suspension.

    Retiré des pelotons, il entraîne à titre individuel plusieurs coureurs professionnels dont Joaquim Rodriguez, Davide Formolo et Alberto Bettiol, vainqueur du Tour des Flandres 2019.

    Il rejoint la Movistar en 2022 en tant que « coach ». Il y retrouve son ancien compère chez Banesto (2000-2001) et Saunier Duval (2006-2008), le Dr José Ibarguren qui vient de quitter la Quick-Step. En 2023, même s'il s'occupait notamment de Fernando Gaviria, nous ne l'avions pas repéré dans l'organigramme de l'équipe et ne l'avions donc pas comptabilisé. En 2024, il réapparait tout à fait officiellement parmi les membres de la formation espagnole.

    Maximilian Sciandri (Directeur sportif adjoint)


    Le directeur sportif Maximilian Sciandri, né à Derby (Grande-Bretagne) mais d'origine italienne, est passé sous les couleurs de la Grande-Bretagne avant les Jeux olympiques de 1996 et a remporté le bronze dans la course sur route, derrière le Suisse Pascal Richard, futur coéquipier chez Linda McCartney. Après sa carrière de coureur, il devient entraîneur et directeur sportif. Il encadre d'abord l'équipe de Grande-Bretagne des moins de 23 ans, où il se lie d'amitié avec Mark Cavendish, avant d'intégrer l'équipe BMC Racing en 2011. Lorsque celle-ci change de nom et de sponsor en 2019, il rejoint la Movistar.

    Bernard Sainz, plus connu sous le sobriquet de Docteur Mabuse, se targue de lui avoir prodigué des conseils : « Max Sciandri, coureur italien de la Française des jeux, dont je me suis occupé autrefois, me téléphone un jour pour un problème de toux mal soignée, qui est en train de dégénérer en bronchite chronique. Je lui demande s'il a encore des gélules d'huile de Haarlem, un produit destiné à nettoyer l'organisme. Devant sa réponse négative, je lui demande avec qui il partage sa chambre. Il m'apprend qu'il s'agit d'Yvon Ledanois. J'appelle Yvon, qui a lui aussi recours à mes compétences. Je le sonde d'abord un peu, afin de connaître les rapports qu'il entretient avec Max, car j'ai pour principe de ne pas divulguer les noms de mes « poulains ». Yvon me met tout de suite à l'aise. Max et lui sont très proches. Il va le dépanner sans problème ».

    Plus sérieux et grave, Sciandri a été un des clients de Luigi Cecchini à l'époque où il courait dans l'équipe Motorola. Luigi Cecchini est un des plus sulfureux médecins de l'histoire du cyclisme. Nous en avons fait le portrait ici.

    Mais ce n'est pas tout pour Sciandri. Ciblé par le Blitz du Tour d'Italie 2001, il est pris en flagrant délit de possession, de six comprimés du médicament dénommé "PRO PLUS COFFEINE PP PRODUITS" à base de caféine, laquelle était alors interdite.

    Iban Velasco Murillo (Directeur sportif)


    En janvier 2005, Iban Velasco Murillo se voit infliger par la Fédération Espagnole de Cyclisme une amende de 1000 Francs Suisses pour avoir enfreint le règlement antidopage. En 2004, année de l'infraction, il est membre de l'équipe amateur Serbitzu-Kirolgi - Oreki F.T.E.. L'incident ne l'empêche pas de passer professionnel en 2006 dans l'équipe Orbéa.

    Après sa retraite sportive, il rejoint l'équipe Astana en 2019 avec pour mission de développer le matériel. Il fait son arrivée chez Movistar en 2022 en tant que « spécialiste technique ».


    Les coureurs flashés

    Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.

    Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :

    Enric Mas [413 WE - seuil suspect]


    Après un passage d'un an dans l'équipe réserve Quick Step, Enric Mas intègre la grande maison belge en 2016. Il passe à la Movistar en 2020. Cette année-là, il dépasse les 410 WE au Tour de France (disputé en septembre) en réalisant 413 WE de moyenne. Au Tour d'Espagne, il grimpe à 416 WE.

    Après une saison 2021 en retrait (402 WE au Tour de France et 410 WE au Tour d'Espagne) et un abandon pendant le Tour de France 2022, il rebondit spectaculairement sur les routes de la Vuelta 2022 où il décroche la deuxième place derrière Remco Evenepoel. Pour l'occasion, il réussit à développer 425 WE de moyenne. Sur la même course, en 2023, il ne peut faire mieux que la sixième place, malgré une performance équivalente (424 WE de moyenne). Il lui faut monter à 433 WE pour monter sur le podium de la Vuelta 2024.

    Depuis ses 413 WE de moyenne au Tour de France 2020, il n'a plus affolé les radars dans la Grande Boucle. La faute à deux abandons (2022 et 2023) et une modeste 24ème place en 2024.

    Nairo Quintana [417 WE - seuil suspect]


    Grand grimpeur, Nairo Quintana, le colombien a été « flashé » à plusieurs reprises au-delà de la limite des 410 Watts-Etalon de moyenne sur le Tour de France, définie comme « suspecte ». Il l'atteint, sans la dépasser, une première fois pendant le Tour 2013 (410 WE). Il la dépasse sur le Tour 2015 (413 WE) avant de répéter sa performance à la Vuelta quelques semaines plus tard (415 WE). L'année suivante, il progresse encore, atteignant 417 WE au Tour de France. 2017, marque un début de tassement de ses performances (411 WE au Giro et deuxième place au classement général final) avant de passer au travers de son Tour de France, lui qui visait un doublé. Au Tour de France 2018, il n'atteint « que » 405 WE, sans doute handicapé par une chute la veille de l'ascension du Soulor. Au Tour 2019, Quintana reste nettement sous la barre des 400 WE (394) avant un Tour d'Espagne à un niveau exceptionnel : 429 WE, avec certes des ascensions courtes (23 minutes).

    Sur le Tour de France, en 2021, il est transparent (28ème). En 2022, le Tramadol ne suffit même pas à lui faire atteindre le seuil suspect de 410 WE. Il se contente de 407 WE en attendant sa disqualification. En 2021, c'était pire. Il perdait pied dans l'étape du Grand Colombier puis dans celle du Col de la Loze… où l'attendaient les gendarmes pour une perquisition.

    Nairo Quintana a aussi été épinglé dans notre annuaire du dopage. A lire ici.


    Les dirigeants flashés

    Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.

    Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :

    Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Movistar Team n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.


    Attitude vis-à-vis du MPCC

    Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.

    La Movistar n'adhère pas au MPCC. Cette année comme l'an passé, seuls quatre membres de l'équipe (deux coureurs et deux encadrants) adhèrent au MPCC à titre individuel. Cela reste tout de même quatre fois plus qu'en 2023 ! On se contente de peu.


    Liste des coureurs adhérents du MPCC
    Liste des membres de l'encadrement adhérents du MPCC


    ICCD : notre indice de confiance

    Pour la saison 2025, l'équipe obtient la note de 5,3/20. Ceci la place en 26ème position sur 28.

    Note ICCD 2025 Movistar Team

    Evolution de la note ICCD, équipe Movistar Team

    En dépit d'un gros recrutement à l'intersaison 2021-2022 (Piepoli et Taus Ibarguren), la Movistar échouait au pied du podium des pires équipes 2022. En recrutant Yvon Ledanois en 2023, elle montait enfin sur le podium des pires équipes. Elle consolide sa place sur la troisième marche en 2024 grâce au retour de Nairo Quintana notamment. Malgré le départ de Valverde cette année, elle conserve sa place sur le podium des équipes. Une triste constance.

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