Yvan Van Mol

Le Dr Van Mol est né à Louvain. Il s'intéresse au cyclisme dès son adolescence.

• 1983 :
  • Débutant dans l'équipe Del Tongo, il administre de la cortisone à Giuseppe Saronni pendant le Tour d'Italie, épreuve que le coureur italien remporte. Les faits sont rapportés par Pierre Carrey dans son livre Giro. L'auteur y reproduit un article de L'Equipe au sujet du rapport Donati : "Le traitement a causé à Saronni de graves problèmes, notamment une insuffisance surrénalienne. Depuis lors, Saronni n'a plus gagné de course. Suite à cela, Saronni a pris position contre Van Mol, obtenant son départ de l'équipe."
• 1989 :
  • Alternant avec l'équipe Del Tongo, il exerce aussi ses talents dans l'équipe belge ADR qui héberge Greg Lemond, de retour de son accident de chasse et qui peine à retrouver son niveau d'antan. Selon le coureur américain, le Dr Van Mol lui aurait alors simplement prescrit des suppléments de fer.
• 1991 :
  • Il exerce pour la dernière année dans l'équipe Del Tongo.
• 1992 :
  • Il rejoint l'équipe GB-MG Boys Maglificio-Bianchi, qui deviendra Mapei en 1995. Patrick Lefevere est le manager de l'équipe. Les deux hommes ne se quitteront plus.
• 1993 :
  • Le docteur Flavio Alessandri travaille pendant six mois aux côtés d'Yvan Van mol au sein de l'équipe GB-MG de Johan Museeuw et Franco Ballerini. L'année suivante, le médecin italien déclare au CONI (Comité Olympique National Italien) que Van Mol importe une "liste interminable de produits allant de la caféine à l'EPO, aux hormones de croissance et à la testostérone". Aucun coureur n'échappait au traitement. Alessandri réitère ses accusations au Het Laatste Nieuws.
  • Zenon Jaskula, coureur de l'équipe suivie médicalement par Van Mol, affirme que le médecin lui a prescrit de la cortisone, alors qu'il n'était pas blessé, et de la caféine. Il ajoute à propos de l'EPO : "Je ne dis pas que Vanmol ne l'utilisait pas, il ne m'en a juste pas donné. Je n'étais pas italien ou belge. Pour eux, Vanmol avait une préparation particulière. Il leur donnait d'autres seringues".
• 1994 :
  • Greg Lemond, alors dans l'équipe Gan et qui n'a rien gagné depuis 1992, cherche à comprendre ce qui lui arrive. Il consulte le Dr Van Mol. Quinze ans plus tard, Greg Lemond évoque cette consultation dans Le Monde : "Je voulais savoir si des études pouvaient expliquer ce qui n'allait plus chez moi. Le docteur Van Mol m'ausculta et ne décela rien de particulier qui pouvait expliquer ma baisse de niveau. Il me fit simplement savoir que j'avais juste besoin d'EPO, de testostérone, d'hormone de croissance pour maintenir ma compétitivité. C'est pourquoi j'ai décidé de mettre un terme à ma carrière."
  • Le Dr Van Mol est épinglé dans le fameux rapport Donati. Il est cité pour avoir "traité à plusieurs reprises certains coureurs de l'équipe avec de l'EPO, y compris Franco Chioccioli". Le coureur Rolf Järmann confirmera l'accusation en 1999, ajoutant que les coureurs pouvaient acheter en interne l'EPO et que l'équipe médicale avait fixé la limite de l'hématocrite à 52 ou 54.
• 1995 :
  • Le 15 décembre, il a un entretien avec un journaliste de la BRTN, Ivan Sonck, au sujet de l'utilisation des hormones de croissance dans le peloton cycliste. Il prend la précaution d'expliquer qu'à aucun moment, il n'en avait lui-même prescrit ou administré.
• 2007 :
  • Le 24 janvier, le journal néerlandophone Het Laatste Nieuws publie l'entretien que son journaliste Maarten Michielssens a eu avec un coureur en activité dans l'équipe Quick-Step qui parle sous convert d'anonymat. Il décrit un système de dopage organisé au sein de l'équipe par le manager, Patrick Lefevere, sous la houlette du Dr Van Mol. Le journal sera condamné pour avoir publié cet entretien.
  • En juin, le Dr Van Mol avait été mis en cause par un autre de ses patients, Pierre Herinne. Selon lui, Yvan Van Mol lui aurait prescrit des hormones de croissance, de l'andractim, un stéroïde anabolisant, et du kryptocur, un produit qui stimule la production de testostérone. L'affaire en restera là car les faits sont prescrits (...).
  • Toujours en 2007, il admet avoir été au courant du dopage qui sévissait dans l'équipe Mapei mais nie y avoir activement participé.
• 2015 :
  • En mars, alors que Tom Boonen se blesse sérieusement suite à sa chute dans le final de la première étape de Paris-Nice, le médecin de l'équipe Etixx-Quick Step accorde une interview vidéo :
    
    
    
• 2014 :
  • En avril, alors que le MPCC prône l'interdiction du Tramadol, le Dr Mathieu, médecin de l'équipe Lotto, soutient que le médicament anti-douleur est utilisé par l'équipe Omega-Pharma. Le Dr Van Mol dément et déclare plaider "pour une interdiction du Tramadol", produit que son équipe aurait "utilisé uniquement à des fins thérapeutiques". Le Tramadol sera interdit par l'UCI en 2019.
• 2019 :
  • Il figure toujours en bonne place dans l'organigramme de l'équipe Deceuninck-Quick-Step. Le site Internet de l'équipe le présente comme "l'un des visages les plus célèbres et les plus populaires de l'équipe [ayant] joué un grand rôle dans la conception de Deceuninck - Quick-Step et [ayant] depuis joué un rôle important dans son évolution".
  • En avril, Julian Alaphilippe chute lourdement au Tour du Pays Basque. Sur les conseils de Patrick Lefevere, le coureur français s'installe chez le Dr Van Mol pour passer des examens.
  • Pendant le Tour de France, Julian Alaphilippe déclare utiliser des Cétones (produit autorisé mais controversé) et les compare « un gel » énergétique ou à « un complément alimentaire ». Une utilisation que ne peut ignorer le Dr Van Mol qui a donc une position inverse à d'autres médecins comme Jean-Jacques Menuet, médecin d'Arkéa-Samsic, qui se refuse à les prescrire estimant manquer de recul sur ce produit.

Les révélations autour de l'affaire Lefevere en 2007

Le 24/01/2007, le journal néerlandophone Het Laatste Nieuws publie l'entretien que son journaliste Maarten Michielssens a eu avec un coureur en activité dans l'équipe Quick-Step qui parle sous couvert d'anonymat. Il décrit un système de dopage organisé au sein de l'équipe par le manager, Patrick Lefevere, sous la houlette du Dr Van Mol. L'équipe est scindée en trois groupes. Tout d'abord les laissés pour compte. Ils ne prennent rien si ce n'est un peu de caféine ou de cortisone. "Patrick Lefevre connaît à peine leurs noms", ironise le coureur. Ensuite, on trouve les domestiques sur lesquels on compte et qui ont besoin de "quelques extras". Enfin, on trouve les leaders. Pour eux, c'est EPO à faible dose, IGF1 et hormone de croissance (indétectable). Les coureurs s'acquitent tous les ans d'une certaine somme auprès du Dr Van Mol qui prodigue en retour ses précieux conseils de dopage. "Je ne peux rien prouver, concède le témoin anonyme, mais je suis sûr à 110% de ce que j'avance. Que pèsent 20.000 euros si vous gagnez un million d'euros en retour ?".

Selon Maarten Michielssens, une taupe à l'UCI informerait Van Mol lorsque des contrôles antidopage inopinés seraient programmés en Belgique.

Yvan Van Mol déclare vouloir porter plainte à l'encontre du quotidien flamand et de son journaliste. Il passe à l'action le 16/03/2017 et réclame 2 millions d'euros de dommages et intérêts.

Le quotidien Het Laatste Nieuws sera condamné le 15/10/2009 par le tribunal correctionnel de Bruxelles. Trois collaborateurs du journal à verser des dommages et intérêts à hauteur de 500.000 euros à Patrick Lefevere. Nous n'avons pas pu établir si le Dr Van Mol avait obtenu gain de cause.

Entre temps, en juin 2017, le Dr Van Mol avait été mis en cause par un autre de ses patients. Pierre Herinne, ancien coureur incarcéré dans une affaire de dopage, accuse à son tour le Dr Van Mol. Il explique aux enquêteurs comment il a lui-même suivi une cure de dopage en 1993 et 1994 quand il faisait partie de l'équipe Lotto. Yvan Van Mol était alors le médecin de l'équipe GB-MG, dont Patrick Lefevere était le manager. Selon Pierre Herinne, Yvan Van Mol lui aurait prescrit des hormones de croissance, de l'andractim, un stéroïde anabolisant, et du kryptocur, un produit qui stimule la production de testostérone. Le Dr Van Mol confirme que Pierre Herinne faisait bien partie de ses patients, "mais je ne lui ai absolument pas prescrit des produits interdits, ajoute-t-il". L'affaire en restera là car les faits sont prescrits (...).

Revue de presse de l'affaire Lefevere

• 30/10/2009 - Patrick Lefevere gagne son procès contre HLN
• 28/06/2007 - Le médecin sportif Yvan Van Mol mis en cause
• 16/03/2007 - Lefevere lance son action contre Het Laatste Nieuws
• 23/02/2007 - Lefevere cite journaliste et rédacteurs en chef
• 30/01/2007 - Le médecin de Quick Step veut porter plainte
• 24/01/2007 - Lefevere 'mort ou vif?'
• 23/01/2007 - Patrick Lefevere accusé d'organiser un système de dopage

Quelques un de ses patients