|
Actualité du dopage |
Le parquet de Marseille a livré ses réquisitions, ce lundi 3 mars, contre Fredy Gonzales Torres, médecin accusé d'avoir participé à l'élaboration d'une stratégie d'amélioration des performances lors de la Grande Boucle. Verdict attendu le 2 avril.
Un an de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende ont été requis ce lundi 3 mars par le parquet de Marseille contre Fredy Gonzales Torres, le médecin colombien soupçonné d'avoir aidé les frères Nairo et Dayer Quintana à se doper lors du Tour de France 2020. (...)
Lors de deux perquisitions menées le 16 septembre 2020 dans des hôtels occupés par l'équipe bretonne lors du Tour de France, (...) du matériel et des médicaments avaient été saisis, notamment dans la chambre du docteur Gonzales, absent lundi à l'audience qui s'est tenue au tribunal judiciaire de Marseille.
Le médecin colombien y était jugé pour "détention d'une substance ou méthode interdite aux fins d'usage par un sportif sans justification médicale, en l'espèce des équipements, outils, produits et dispositifs permettant de mettre en œuvre des perfusions et/ou des injections intraveineuses", ainsi que pour les avoir administrées "sans justification médicale" aux frères Quintana. Estimant que l'on était dans ce dossier "au-delà du faisceau d'indices", la procureure Marion Chabot a demandé contre Fredy Gonzales "un an d'emprisonnement avec sursis, 5 000 euros d'amende et une interdiction pendant cinq ans d'exercer toute activité en lien avec une instance sportive".
Dans son réquisitoire, elle a dénoncé la "ligne de défense pétrie d'incohérences" d'un "médecin aux méthodes de sorcier qui a infiltré l'équipe via le clan colombien". Selon elle, "la vérité judiciaire, c'est une scène unique de dopage, une chambre, avec un soigneur, deux coureurs et l'ADN de Fredy Gonzales et des deux frères Quintana sur un garrot" que le médecin assure avoir utilisé pour des perfusions qu'il se faisait lui-même.
Le médecin avait justifié la présence de poches de 250 ml de sérum physiologique par la nécessité pour les coureurs de "se nettoyer le nez". Quant aux 32 seringues, c'était parce qu'il était "prévoyant", a rappelé la procureure. Relevant également les "lavements nocturnes au jus de citron, à la purée d'ail et au café moulu" proposés aux coureurs, ainsi qu'une "thérapie par les aimants" ou des suites de chiffres à répéter "pour rétablir l'équilibre mental", la magistrate a décrit un "guide aux airs de gourou qui se revendique de la médecine non-conventionnelle mais finalement ne travaille qu'avec Quintana". (...) L'avocat du prévenu, Me Mohamed El Yousfi, a de son côté rappelé qu'"aucun produit dopant" n'avait "jamais été saisi" dans cette affaire et a donc plaidé la relaxe.
(...) S'estimant "victime d'un grave préjudice d'image", l'équipe Arkea s'était pour sa part constituée partie civile. Le jugement a été mis en délibéré au 2 avril.
(...)
Cette page a été mise en ligne le 03/03/2025