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Déclarations pour ou contre le dopage |
D'un côté, certains dénoncent le dopage. De l'autre, des voix plus résignées ou controversées s'en accomodent quand elles ne le promeuvent pas.
Romain Bardet, coureur cycliste
« Tant que les règles seront trop permissives... On parle des cétones depuis deux ou trois ans et le Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC) fait pression pour arrêter leur utilisation mais d'autres équipes assurent qu'elles vont les utiliser. Il revient aux autorités antidopage de déterminer si c'est interdit ou pas. »
cyclingnews.com, 24/11/2021
Pascal Poisson, ancien coureur
S'exprimant à propos de Laurent Jalabert :
« Au début, c'était un sprinteur, lui. J'allais le chercher en fin de course en queue de peloton. Il trainait derrière, je me disais : « Mais il est où lui ? » Je l'engueulais souvent, je l'obligeais à aller de l'avant. Il avait un sacré potentiel Jalabert. C'est un bon souvenir, malgré tout. Je ne sais pas ce qu'il a fait derrière, c'est son problème. »
S'exprimant à propos de sa fin de carrière en 1990 :
« J'étais dégoûté de ce que j'étais en train de voir. L'EPO commençait à faire des ravages, je suis parti fâché avec le milieu, c'était devenu n'importe quoi. C'est pour ça, aussi, que je n'ai plus trop de contacts avec certains, aujourd'hui. Et quand je vois l'attitude des uns et des autres, ce qu'ils disent devant les médias sur le dopage, quand je sais qu'ils avaient les deux pieds et les deux mains dedans, j'ai du mal à accepter ces discours. Si tu ne dis rien, tant mieux presque. Mais si tu racontes que tu es blanc alors que tu as fait du noir toute ta carrière, c'est compliqué. C'est moyen. Mais bon, chacun fait avec son passé… »
ouest-france.fr, 25/06/2021
Danilo Di Luca, ancien coureur
« Je n'ai absolument aucun regret. J'ai menti. J'ai triché, j'ai fait ce qu'il fallait pour finir premier. »
Bestie da vittoria, Edizioni Piemme, 26/04/2016, cité par cyclingnews.com, 21/04/2016
Sandy Casar, coureur cycliste
« Le dopage a ceci de terrible qu'on ne sait pas qui était vraiment bon, qui ne l'était pas. »
ouest-france.fr, 29/11/2012
Frédéric Moncassin, ancien coureur
« Légaliser le dopage, moi je suis contre à 150%. C'est inadmissible de nos jours. On sait bien que dans certains sports comme le foot, il n'y a pas eu de contrôles sanguins en Coupe du monde. Le vélo s'est battu, a souffert de ce fléau. Il fait tout pour lutter contre. Il faudrait légaliser le dopage pour être tranquille? Je trouve ça inadmissible. »
20minutes.fr, 20/11/2011
Floyd Landis, ancien coureur
« Il faut légaliser le dopage. Les testeurs sont tellement loin (des tricheurs, en matière de recherche, ndlr) qu'ils n'ont plus aucune chance de changer quoi ce que ce soit. Il faut l'accepter, le dopage ne disparait pas, et cela ne va pas s'améliorer. »
cyclingnews.com, 19/01/2011
Damiano Cunego, ancien coureur
« Donner une seconde chance pouvait être juste il y a quelques années. Aujourd'hui nous aurions besoin de tracer une ligne claire et être moins tolérant. Qui faute est exclu. C'est seulement ainsi que l'on pourra faire le ménage dans ce sport, sinon il y en aura toujours qui tomberont. »
cyclismag.com, 06/10/2010
Romain Sicard, coureur cycliste
« A chaque tricheur qui tombe c'est un nouveau jour. Un nouveau pas vers un cyclisme plus propre. »
cyclismag.com, 01/05/2010
Stephen Roche, ancien coureur
« Les coureurs soupçonnés de dopage doivent être suspendus. Les coureurs convaincus doivent être radiés. Le temps est venu d'être méchant. »
sdvmag.com, 14/12/2009
Francesco Moser, ancien coureur
« Le dopage libre dans le sport professionel ? Ce serait peut-être mieux. Il faudrait trouver un moyen de mettre tous les sportifs sur le même plan. Si l'on ne réussit pas à garantir un principe d'équité entre tous les sports, alors la solution pourrait être la suivante : libéralisons le dopage. »
tuttobiciweb.com, 08/01/2006, cité par cyclismag.com, 31/08/2006
Jacques Chirac, Président de la République Française
« Le dopage n'est pas une dérive du sport, c'est l'anti-sport »
Yahoo, 08/12/2002
Christophe Bassons, ancien coureur
« Vous croyez sérieusement que la moitié des coureurs sont asthmatiques ? Il faut arrêter de nous prendre pour des cons. Je suis désolé, mais quand un coureur a une bronchite, il doit aller au lit. Le problème, c'est qu'on veut à tout prix le remettre sur le vélo : le fric à tout prix. Du coup, un coureur "malade" est un coureur heureux. On devrait interdire l'acte de récupération. L'acte de piqûre devrait être interdit. Mince, on ne fait pas du sport pour se faire des piqûres, on fait du sport pour s'épanouir. »
humanite.fr, 29/06/2001
Pierre Le Mellec, ancien coureur
« Etant donné la situation, je n'encouragerais pas mon fils à passer professionnel. Les zones d'ombre sont trop importantes. Je m'interroge sur l'avenir du cyclisme. »
Paroles de peloton, Solar, 2001.
Bruno Roussel, ancien directeur sportif
« Il est plus que temps d'enlever la responsabilité de la lutte antidopage aux fédérations qui doivent avoir un rôle de prévention. Les pouvoirs publics doivent prendre en charge la chasse aux tricheurs. La réponse au dopage sera politique ou ne sera pas. »
Yahoo, 26/01/2001
Alex Stieda, ancien coureur
« [Il] serait absurde de penser qu'il n'y a pas de dopage au sein des équipes américaines. (...) Dans ma carrière, on est venu me proposer certaines drogues, mais j'ai toujours refusé. (...) Les équipes US étaient obligées de suivre la tendance. »
sport24.com, 03/01/2001
Peter Winnen, ancien coureur
« Je n'ai pas hésité à prendre des stéroïdes anabolisants, une hormone de récupération, avec le risque d'être pris (...). Je trouve qu'en tant que cycliste professionnel je devais avoir le droit d'utiliser cela. Il ne s'agit pas de dopage, mais de médicaments. »
Libération, 01/08/2000
Thierry Bourguignon, coureur cycliste
« Des coureurs jusqu'alors anonymes ont soudain réalisé d'énormes progrès et des bourricots se sont métamorphosés en pur-sang. »
L'Express, 29/06/2000
Claire Condemine-Piron, médecin de l'équipe Festina
« Le dopé n'est plus un tricheur, mais un malade. »
L'Express, 29/06/2000
Gilles Delion, ancien coureur
« En 1988, les cyclistes italiens étaient moribonds. Deux ans plus tard, ils dominaient sans partage. »
L'Express, 29/06/2000
Jérôme Chiotti, ancien coureur
S'exprimant à propos de son dopage :
« Après une cure d'EPO, j'avais l'impression d'avoir des réacteurs greffés sur les mollets. La fatigue n'était pas éliminée, mais je roulais 5 kilomètres/heure plus vite qu'avant. »
lexpress.fr, 29/06/2000
Pr Richard Wassersug, Professeur à l'université d'Halifax
« Il est devenu impossible de faire respecter les règles. On n'a plus le choix. Il faut créer des Jeux Olympiques où l'usage des drogues serait permis. Ce serait plus équitable. »
Courrier international, 07/01/1999
Erik Rijckaert, Médecin de l'équipe Festina
« Dans certains cas, je plaide pour l'EPO qui, lorsqu'elle est utilisée de manière responsable, n'est pas nocive. »
Le Procès du Tour, Editions Denoël, 2000.
Bruno de Lignière, médecin
« Ceux qui prônent encore l'interdiction totale sont irréalistes et, toutes proportions gardées, aussi nuisibles que ceux qui refusaient la médicalisation de l'avortement ! »
Sport et Vie, 01/11/1998
Daniel Blanc, médecin de Richard Virenque
« A mon avis (...), on protégerait plus un sportif en lui donnant un petit peu d'EPO qui lui permettrait d'avoir un taux d'hémoglobine normal, ce qui lui éviterait de s'épuiser, d'être malade, de faire des infections à répétition. »
France 2, 23/07/1998
Dr Daniel Blanc, médecin
« Très honnêtement, j'ai eu à administrer de l'érythropoïétine. Mais il n'y a pas de scandale ! Ce n'est pas parce qu'il y a injection d'un produit qu'il y a forcément dopage. C'est toute la différence entre, d'une part, le rééquilibrage hormonal qui permet, sous la responsabilité d'un médecin, à un athlète de pallier les carences dues à la fatigue et au stress et, d'autre part, le dopage sauvage de soigneurs ignorants consistant à pousser les niveaux d'un coureur au-delà du raisonnable. »
Dictionnaire du dopage (Substances, procédés, conduites), Editions Masson, 2004.
Pascal Lance, ancien coureur
« Désormais, dans les équipes, on offre quasiment un meilleur salaire aux biologistes qu'aux coureurs (...). J'ai participé à cinq tours de France. Je n'en ai fini que trois mais je les ai tous faits à l'eau. Pour le mec qui finit dans les dix premiers, ce n'est pas possible. »
Sport et Vie, 01/05/1998
Pierre Chany, journaliste de sport
« J'ai bien réfléchi : le dopage va tuer le cyclisme... »
Jean-Marie Leblanc, gardien du Tour de France, Editions Cristel, 2000.
Michele Ferrari, médecin
« Tout ce qui n'est pas interdit par le règlement est donc autorisé. Il y a un cadre clair duquel on ne doit pas déborder. Certains coureurs utilisent sans doute des substances qui améliorent les performances. Mais si j'étais coureur et que je savais qu'il existait un produit non détectable et capable d'augmenter la performance, je l'utiliserai. (...) L'EPO n'est pas dangereuse, c'est son abus qui l'est. Il est aussi dangereux de boire dix litres de jus d'orange. »
L'Equipe, 22/04/1994
François Bellocq, médecin
« Le débat serait (...) riche d'enseignements si l'on évoquait l'entrave au droit du travail que constitue, pour un sportif professionnel, un contrôle anti-dopage. »
Sport et Dopage - La grande hypocrisie, 02/1991
François Bellocq, médecin
« Pour augmenter sa puissance, le Soviétique ou l'Américain prendra 10 kg en un an, là où le Français mettra cinq fois plus de temps,-à raison de 2 kg - par an (...). Est-ce qu'on continue d'accepter que les Français prennent le départ du 100 m avec 20 m de handicap ? (...) Il n'y a qu'en France où l'on veuille encore des médailles propres ! Ça ne veut rien dire. »
Le dopage, Presses Universitaires de France, 1995.
Robert Chapatte, ancien coureur, devenu journaliste de sport
« Pour vous dire le fond de ma pensée, le dopage me parait indispensable, mais il doit être accompagné d'un sévère contrôle médical. »
Dictionnaire du dopage (Substances, procédés, conduites), Editions Masson, 2004.
Josef Assenmacher, Médecin de l'équipe Peugeot
« Il faut prendre ce qu'on doit prendre pour augmenter la performance. »
1983, cité par ina.fr, 06/07/2018
Jean-René Bernaudeau, coureur cycliste
S'exprimant à propos des contrôles antidopage dans les criteriums :
« Je considère les contrôles dans les critériums comme une atteinte à la liberté du travail. »
L'Equipe, 17/08/1982
Jonathan Boyer, ancien coureur
« Je vois des types foncer comme des bolides durant trois semaines pour s'effondrer ensuite. Ils ont le visage bouffi et les yeux en amandes. Si je ne "prends" rien, je serai toujours le "dindon" de la farce, et si je plonge, je risque ma santé ; je préfère renoncer définitivement à mon rêve de gosse et regagner la Californie. »
Tour de France : 33 vainqueurs face au dopage, Editions Hugo & Cie, 2011.
Gérard Moneyron, coureur cycliste
« Pourquoi nous, coureurs cyclistes, avons-nous des comptes à rendre ? (...) Je pense que le gars qui prend une petite dose ne met pas sa santé en danger. Car on élimine vite sur un vélo. »
Les dossiers de France Inter - Doping : le sport défiguré, Presses de la Cité, 1977.
Guy Sibille, ancien coureur
« Qu'est-ce que c'est que ce contrôle ? Nous n'en voulons plus. Il n'y a jamais eu autant de dopés depuis que c'est interdit. (...) Je fais 40000km dans l'année et je ne suis pas une machine, il faut que je me soigne quand je suis fatigué. »
L'Equipe, 16/10/1976
Jean Stablinski, ancien coureur
« J'estime que l'organisme a besoin, de temps à autre, d'être stimulé, c'est la source de toute performance. (...) J'ai eu pour soigneur mon vieil ami Julien Schramm (...). On disait de lui que c'était un "dynamiteur" (...). A 33 ans, en 1965, avec ses soins, j'ai réalisé l'une de mes meilleurs saisons (...). Et voyez Jacques Anquetil qui a bénéficié longtemps aussi des soins de Julien Schramm. Ce sont des arguments dont on devrait tenir compte. »
Doping - Les surhommes du vélo, Solar, 1970.
Michel Scob, ancien coureur et secrétaire général de l'UNCP
« Je crois sincèrement, que malheureusement, le cyclisme est le sport le plus empoisonné [par le dopage]. »
1967, cité par memoire-du-cyclisme.net, Non daté
Rik Van Steenbergen, coureur cycliste
« Le dopage en sport cycliste est nécessaire. »
Dopage - L'imposture des performances, Editions Chiron, 2000.
Louison Bobet, ancien coureur
« Je suis à la base de la loi anti-doping (...). Non ! Nous n'étions pas des oies blanches. Mais les limites sont largement dépassées. (...) Bien sûr la loi anti-doping fait grincer des dents. (...) Mais le rouge est mis c'est un premier résultat. »
Miroir du Cyclisme, 10/01/1967
Félix Lévitan, directeur du Tour de France
« Celui qui ne se dope pas est un pauvre type voué par avance à la défaite. »
La grande imposture, Editions Hugo & Cie, 2009.
Henri Duterne, Député français
« Le sport a été créé pour lutter contre la déchéance physique des individus. C'est une école de droiture, de courage et de persévérance. Si, pour une victoire, on s'abaisse à truquer, si, au lieu de s'entraîner sérieusement, l'athlète spécule sur les effets immoraux du doping, le sport ne présente plus aucun intérêt. »
15/12/1964, cité par Journal Officiel, 16/12/1964
Raphael Geminiani, ancien coureur
« Des milliards de chiffre d'affaires sont réalisés avec les amphétamines. Il est inadmissible que l'on dise que ce sont 80 coureurs qui les consomment. Quant un coureur passe 25 jours sur un vélo et sous la pluie, il est tout de même normal qu'il se soigne. »
Le Méridional, 12/06/1962, cité par Sport & Vie, 01/01/1999
Roland Barthes, Philosophe
« Doper le coureur est aussi criminel, aussi sacrilège que de vouloir imiter Dieu ; c'est voler à Dieu le privilège de l'étincelle. »
Du barreau aux barreaux, Editions Jean-Claude Gawsewitch, 2009.
Pierre de Coubertin, Président du CIO
« Une performance est truquée quand elle est le fruit d'un entraînement devenu l'alpha et l'omega d'une existence, et quand on dope l'athlète comme un cheval. »
Dopage - L'imposture des performances, Editions Chiron, 2000.
Pierre Dumas, médecin
« Si l'on traite systématiquement un sportif en pleine compétition, c'est qu'il faut admettre que cette compétition le rend malade. Dans ce cas, il n'est pas capable de faire cet effort. Il doit s'en abstenir. Je me refuse à soigner à l'avance un sujet que la compétition rendra malade dans les heures suivantes. »
Doping - Les surhommes du vélo, Solar, 1970.