Portrait de Bernard Sainz



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Introduction

Surnoms : Bernard, Dieu, Docteur Mabuse (il n'hésite pas à signer ses prescriptions de ce surnom. Il le revendique aussi devant les tribunaux), Docteur Miracle, Méphisto (Jean-Marie Leblanc l'aurait ainsi qualifié dans L'Equipe en 1981), Monsieur Bernard, Maître (: appelé ainsi en privé par Lloyd Mondory).

Chronologie

1943
Naissance

Il pousse son premier cri le 1er septembre à Rennes (et non pas en forêt de Brocéliande comme il aime à le raconter).

Années 1950-1960
Coureur cycliste amateur

Il s'illustre en tant que coureur sur piste chez les amateurs.

1963
« Il dopait à leur insu les coureurs ! »

Il remporte Paris-Vendôme sous les couleurs du club de l'US Créteil. Le club est dirigé par Maurice Moucheraud qui accuse Sainz d'avoir commencé à doper des coureurs dès cette époque : « Il disait que c'étaient des médocs miracle. Il leur filait des choses défendues qu'il arrivait à avoir. Il ne donnait pas les boîtes, il vendait ça à la pilule et les emballait dans du papier alu. Certains coureurs m'ont dit qu'ils ne savaient même pas ce qu'ils prenaient car Sainz grattait les inscriptions sur les pilules. Il dopait à leur insu les coureurs ! » (ouest-france.fr, 05/09/2017).

1964
Championnat de France universitaire sur route

Il termine troisième du championnat de France universitaire sur route. Dans Les Stupéfiantes Révélations du Dr Mabuse, il situe cette course à Rennes, sa ville natale. Jean-Marie Leblanc, le vainqueur, ainsi qu'un autre participant dont nous avons recueilli le témoignage, situe quant à lui cette course à Dinard, toujours en Ille-Et-Vilaine.

1966
Six jours de Gand

Il participe aux Six Jours de Gand avec Alain Van Lancker. Les deux hommes terminent deuxièmes.

1967
Arrêt de la compétition

Dans son livre, Les stupéfiantes révélations du Dr. Mabuse, il affirme avoir arrêté la compétition en 1967. « Mes études sont devenues ma priorité », justifie-t-il, pour mieux entretenir la légende, sans doute, car apparait pourtant dans des classements de courses de demi-fond dans les années suivantes.

1968
Arrêt de la compétition… ou pas

Il pratique le demi-fond sous les couleurs de la Pédale Charentonnaise.

Le 7 juillet, il participe à une réunion de demi-fond à Lunéville.

Le 21 juillet, il termine troisième des Championnats d'Ile-de-France de demi-fond sur le vélodrome de la Cipale.

1969
Au pied du podium

Le 27 mai, il rate cette fois le podium et termine quatrième des Championnats d'Ile-de-France de demi-fond, toujours sous les couleurs de la Pédale Charentonnaise et sur le vélodrome de la Cipale.

Début des années 1970
Membre du Groupe Lyonnais d'Etudes Médicales

Il affirme s'être formé à l'homéopathie et à l'acuponcture en devenant notamment membre du GLEM (Groupe Lyonnais d'Etudes Médicales), avoir contribué aux travaux de l'OMS. C'est en tout cas la version officielle. Selon la légende, il aurait séjourné au Népal où il aurait failli mourir d'une péritonite. Plus simplement, il aurait poursuivi sa modeste carrière cycliste participant à un Championnat de France de demi-fond en 1971.

1971
« Médecin » auprès de coureurs cyclistes

Il commence à exercer ses talents de « médecin » auprès de coureurs cyclistes tels que Cyrille Guimard qu'il dirige sur le Tour de France.

Ceci ne l'empêche pas de participer à une réunion de demi-fond à la Cipale le 18 juillet sous les couleurs de l'A.P.S.A.P. Victime d'un problème de selle, il abandonne.

1972
Jeux Olympiques de Munich

Bien que n'étant pas médecin, il se fait accréditer comme tel pour les Jeux Olympiques de Munich.

1974
Tour de France avec Gan-Mercier-Hutchinson

Il est présent sur le Tour de France au sein de l'équipe de Gan-Mercier-Hutchinson de Raymond Poulidor.

1976
Chez les des rebelles pakistanais

Il est toujours directeur sportif adjoint de l'équipe Gan-Mercier-Hutchinson, aux côtés de Louis Caput.

Soupçonné d'espionnage, il aurait été emprisonné durant une semaine par des rebelles pakistanais.

1977
Un de ses coureurs contrôlé positif

Un coureur amateur, Jean-Pierre Peyrebesse, suivi par Bernard Sainz, est contrôlé positif aux amphétamines. L'analyse des produits prescrits au coureur par celui qu'il croit être médecin montreront que l'un deux contenait des amphétamines .

Le 5 juin, il entraîne Joël Lacroix dans la course des Championnats d'Ile-de-France de demi-fond. Lacroix remporte le titre. Il sera condamné en 1990 pour infraction à la législation sur les stupéfiants dans l'affaire des Six jours de Bercy dans laquelle Bernard Sainz sera lui aussi impliqué.

1979
Installation à Almenêches (Orne)

Il devient gérant du Groupement Foncier Agricole du Haras du Bois de Peley à Almenêches (Orne), autrement dit, il achète le château du Bois-de-la-Peley. Interrogé par L'Equipe en 2025, il fait remonter son installation dans l'Orne à 1974.

1980
« Médecin » de Joop Zoetemelk

Dans sa biographie, La prochaine étape, Joop Zoetemelk le qualifie de « médecin ». Il n'a toujours pas le diplôme mais est reconnu dans le milieu sportif. C'est l'essentiel.

Le "docteur" Sainz au chevet de Joop Zoetemelk
Source : La prochaine étape - 03/01/1980

Dans ces années 1980, il n'hésite d'ailleurs pas à se présenter dans une pharmacie de Lamorlaye (Oise) comme médecin dans un hôpital de Paris.

1985
Interdit d'accès au quartier des coureurs aux Six jours de Bercy

Il aurait été interdit d'accès au quartier des coureurs lors des 6 jours de Bercy.

1986
Mis en cause dans l'affaire des Six jours de Bercy

Mis en cause dans l'affaire des Six jours de Bercy, une affaire de trafic d'amphétamines, il bénéficie d'un non-lieu sauf pour l'exercice illégal de la médecine pour lequel il écope d'une amende. Après paiement de l'amende, la peine est amnistiée.

1987
Interdit de fréquenter les courses hippiques

Interdit de fréquenter les courses hippiques après l'affaire des 6 jours de Bercy, il est arrêté sur l'hippodrome de Deauville.

Il fait condamner le Quotidien du Médecin et Jean-Pierre de Mondenard pour diffamation. Las, la cour d'appel de Versailles annulera cette décision en 1990.

En octobre, il vient s'offrir une tribune auprès des journalistes en venant assister au procès de Laon, affaire dans laquelle il n'est pas impliqué.

1988
Le docteur Mondenard le fait condamner

Un de ses poulains, Soft Machine, triomphe dans une grande course, après quelques échecs sérieux dans des groupes inférieurs. En décembre, Bernard Sainz est condamné à verser des dommages et intérêts au docteur Jean-Pierre de Mondenard dans le cadre du procès sur le dopage de Laon. Il avait accusé le médecin d'ête l'auteur d'"une immonde dénonciation" qui aurait conduit à son arrestation et sa détention dans l'affaire dite des 6 jours de Bercy.

1989
Maltraitance de chevaux

Il aurait été condamné à deux reprises par la cour d'appel de Caen pour maltraitance de chevaux.

1994
A la fête de Marc Madiot

Il participe à la fête pour célébrer la fin de carrière de Marc Madiot.

1995
Jérôme Chiotti, patient du Dr Mabuse

Jérôme Chiotti, son client depuis novembre 1994, devient champion de France de cyclo-cross. La collaboration n'ira pas au-delà des championnats du monde, quelques semaines plus tard, en raison d'un différend financier.

1998
Rencontre avec Frank Vandenbroucke

En décembre, il fait la connaissance de Frank Vandenbroucke, l'enfant terrible du cyclisme belge. Très rapidement, ils "travaillent" ensemble.

1999
Affaire Sainz - Lavelot

Il retrouve les devants de la scène dans la fameuse affaire Sainz - Lavelot. Il est mis en examen pour exercice illégal de la médecine et écroué pendant deux mois avant d'être placé sous contrôle judiciaire. Frank Vandenbroucke affirme lui avoir remis 50.000 F (7.600 euros) en échange de ses services. Marc Madiot explique aux enquêteurs que Bertrand Lavelot et Bernard Sainz "faisaient la pluie et le beau temps dans le peloton" et qu'il était victime de pressions de leur part, subissant un véritable chantage puisqu'ils connaissaient sa propre dépendance aux amphétamines.

2002
Séjour en prison

La police belge, qui l'arrête pour excès de vitesse, découvre dans sa voiture des produits suspects alors qu'il venait de passer la nuit chez Frank Vandenbroucke. On retrouvera de l'EPO chez ce dernier. Mabuse passera un mois en prison pour non-respect du contrôle judiciaire.

Il aurait été aperçu pendant le Tour de France, jeudi 11 juillet, au Novotel de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) où logeaient l'US Postal, la FdJeux.com et Jean Delatour.

2003
Rupture du contrôle judiciaire

En février, il rompt son contrôle judiciaire pour se rendre au Tour du Cameroun.

Sa présence en curieux, au procès de Rennes, dans l'affaire du pot belge impliquant notamment Patrick Béon, provoque une interruption de séance, un des prévenus ayant demandé qu'il quitte la salle.

2005
Dopage de chevaux

Il devient gérant de l'entreprise GFA BOIS PLAY, un groupement foncier agricole. Il revient sur le devant de la scène dans une affaire de dopage de... chevaux. Il est mis en examen. Le procès se tiendra en 2011.

2007
Vacances en Normandie avec Frank Vandenbroucke

Il accueille Frank Vandenbroucke pour quelques jours de vacances en Normandie. Quelques jours plus tôt, il a appris sont renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris pour « détention et cession de substances vénéneuses ».

2008
Jugement de l'affaire Sainz-Lavelot de 1999 et mort de Frank Vandenbroucke

En janvier, il accompagne Frank Vandenbroucke lors de la présentation de l'équipe Mitsubishi-Jartazi. Son jugement a lieu fin mars dans l'affaire Sainz-Lavelot de 1999. Pendant le procès, il reconnait avoir concocté des "dilutions homéopathiques" de testostérone et de cortisone. Le 11 avril, il est condamné à trois ans de prison dont 18 mois ferme. Ayant fait appel de cette décision, il sera rejugé le 5 novembre 2009.

Son patient et ami Frank Vandenbroucke est retrouvé mort le 12 octobre.

2010
Condamnation dans l'affaire Sainz - Lavelot

Dans le cadre de l'affaire Sainz - Lavelot, il est condamné à deux ans prison dont un ferme pour « infraction au règlement sur le commerce ou l'emploi de substances vénéneuses », « aide et incitation à l'usage de produits dopants » et « exercice illégal de la profession de médecin ».

2011
Sauvé par la Cour de cassation

La Cour de cassation annule partiellement la décision de 2010 concernant l'affaire Sainz - Lavelot et le renvoie une nouvelle fois devant la cour d'appel de Paris (lire ici).

En octobre, il est jugé à Alençon pour l'affaire de dopage de chevaux qui avait éclaté en 2005 et est condamné à 15 mois de prison dont 3 mois fermes et 7500 euros d'amende pour exercice illégal de la médecine.

2013
Invité par un partenaire du Tour

Muni d'un bracelet jaune d'invité par un partenaire du Tour, il profite du départ d'étape du Tour de France à Rouen pour venir saluer ses amis du monde cycliste.

En février, sa condamnation pour exercice illégal de la médecine dans l'affaire de dopage de chevaux est réduite en appel à 3000 euros.

2014
Affaire Médi 14

Le 8 janvier, il est mis en examen dans l'affaire Médi 14. Le 30/09/2014, il est condamné dans l'affaire Sainz - Lavelot à 2 ans de prison dont 20 mois avec sursis pour détention de diprostène, syncortyl, proviron, testotérone et de corticoïdes, aide et incitation à l'usage de produits dopants et exercice illégal de la profession de médecin. Il tente un recours en cassation. Le procès a eu lieu à Caen le 4 juillet 2017.

En août, il fait une apparition au Grand Prix de Plouay.

En fin d'année, il est à la soirée de la Coupe de France organisée par le PMU et la Ligue Nationale de Cyclisme que préside par Marc Madiot.

2015
Inscrit sur la liste des personnes interdite par la CADF

Il accompagne l'équipe belge Veranclassic-Doltcini au Tour du Maroc. Il assiste au Tour de France à Livarot, muni d'un laissez-passer transmis par un ou plusieurs membres d'Amaury sport organisation (ASO).

Toujours en juillet 2015, la CADF, au nom de l'UCI, l'inscrit sur la liste des personnes que les cyclistes de haut niveau ont interdiction de fréquenter. Il prend un malin plaisir à se faire photographier aux côtés de Chris Froome lors du critérium de Castillon.

2016
Cash Investigation

Le 3 avril, en régional de l'étape, il vient faire une promenade sur la course Paris-Camembert.

En mai, il vient soutenir son poulain, le triathlète Pascal Pich lors de son record du monde des six jours en home-trainer, battu à la foire de Paris.

Le 27 juin, le magazine de reportages Cash Investigation sur France 2, associé au journal Le Monde, révèle qu'il est toujours bien actif dans le milieu sportif et en particulier cycliste. Dans des caméras cachées, on le voit prodiguer des conseils de dopage à des coureurs. Le 29 juin, Bernard Sainz est interrogé par Jean-Marc Morandini sur Europe 1. Il nie avoir incité ou aidé des sportifs à se doper et dénoncer une manipulation.

Il est aperçu au criterium d'après Tour de France à Lisieux. Le lendemain, c'est au Circuit des Remparts à Saint-Lô (Manche) qu'il est photographié en compagnie de Lloyd Mondory. En septembre, il assiste à la finale de la Coupe de France DN1 à Blangy.

2017
Jugé à Caen dans l'affaire Medi 14

Le 20 mars, il honore de sa présence le Grand Prix de Mortagne-au-Perche.

Il comparaît le 4 juillet devant le tribunal correctionnel de Caen dans le cadre de l'affaire Médi 14. Il est accusé d'« aide à l'utilisation de substance ou méthode interdite aux sportifs ». La procureure requiert contre lui six mois de prison ferme et 20.000 euros d'amende. Le jugement sera rendu le 5 septembre.

En attendant son jugement, il se rend à l'arrivée du Tour de France où il est aperçu à proximité du bus de la FDJ de son ancien poulain Marc Madiot.

Il est aperçu au criterium d'après Tour de France à Castillon-La-Bataille. Le 2 août, il se montre à Civray sur une course Élite.

Le 5 septembre, il est condamné lourdement à 9 mois de prison ferme et 20.000 euros d'amende. Sans surprise, il fait appel de cette condamnation.

Le 20 novembre, il est placé en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire lancée contre X à la suite de la diffusion en 2016 du Cash Investigation.

C'est aussi en 2017 que son domicile d'Almenêches est perquisitionné par les gendarmes qui enquêtent dans le cadre de l'affaire Cash Investigation. Ils ne trouvent que quelques fioles d'huiles essentielles et un coffre-fort qui ne contient qu'« une petite boîte ronde Castro Rubans pour machine à écrire, une dizaine de pièces des années trente percées d'un trou et un vieux billet de 50 francs plié en quatre » selon " target="blank">L'Equipe du 14/09/2025.

2018
Séjour à Fleury-Mérogis

Il est libéré, sous contrôle judiciaire, le 20 mars. Faute d'avoir payé à temps la caution de 30.000 euros, Bernard Sainz repart en prison, à Fleury-Mérogis, le 18 octobre. Le juge d'instruction pourrait terminer son instruction vers la fin d'année ce qui devrait permettre un procès en 2019.

Il comparaît le le 12 décembre 2018 devant la cour d'appel de Caen dans le cadre de l'affaire Médi 14. Il sera condamné le 27 février 2019 condamné à 12 mois de prison avec sursis et 2000 euros d'amende. Son inévitable pourvoi en cassation sera rejeté en septembre 2020.

2019
Cash Investigation : renvoi en correctionnelle

Dans son réquisitoire définitif du 6 septembre, le parquet de Paris demande son renvoi en correctionnelle dans l'affaire du Cash Investigation de 2016.

Allumant opportunément un contre-feu, Bernard Sainz porte plainte le 16 octobre contre les journalistes et le monteur de l'émission ainsi que contre Pierre-Henri Lecuisinier, Peter Pouly et Antoine Vayer. La plainte sera rapidement classée sans suite.

2020
Renvoi en correctionnelle

Par une ordonnance 12/02/2020, Bernard Sainz est renvoyé en correctionnelle. Poursuivi pour « exercice illégal de la médecine en état de récidive légale », " exercice illégal de la profession de pharmacien » et « aide et incitation à l'utilisation de substance ou méthode interdite par des sportifs dans le cadre d'une manifestation sportive en état de récidive légale ».

2021
Jugé en correctionnelle

Bernard Sainz est jugé du 22 au 29 novembre. Il est accompagné dans le box des accusés par Loïc Herbreteau pour avoir mis en relation des sportifs avec le docteur Mabuse, et Pierre-Marie Carlier, pour avoir mis son fils Alexis Carlier, coureur cycliste, en contact avec Sainz « en vue d'améliorer ses performances sportives ». il est condamné en janvier 2022 à un an de prison ferme, sous bracelet, notamment pour « aide ou incitation à l'utilisation de substances ou méthodes interdites dans le cadre d'une manifestation sportive ». Il lui est en outre interdit d'exercer une profession dans les domaines du sport et de la santé, pendant 5 ans. Il devra également verser un total de 20000 euros de dommages-intérêts aux parties civiles, l'Ordre des médecins, l'Ordre des pharmaciens et la Fédération Française de Cyclisme (FFC). Le jour même son avocat, Me Hector Bernardini, annonce qu'il va interjeter appel. C'est donc à partir du 2 mars 2025 que le faux médecin sera rejugé devant la Cour d'Appel de Paris.

2022
Travail dissimulé

Jugé en appel dans une affaire de travail dissimulé, il se dit « diminué physiquement » et « ne voyant plus très bien ».

2025
Cash Investigation : condamnation en appel

Il a rendez-vous devant la Cour d'Appel de Paris le 3 mars après-midi pour un procès être jugé en appel dans l'affaire Cash Investigation. Les audiences mobilisent le tribunal pendant six après-midis.

En septembre, Bernard Sainz est condamné deux ans de prison dont un avec sursis pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie, mais relaxé du chef d'incitation au dopage. Il écope aussi de 20000 euros d'amende. Non content d'être partiellement relaxé, il a décidé de se pourvoir en cassation.

Auparavant, il profite de l'été pour se mettre en avant réussissant à placer les noms de Gianetti, Pogacar et Van de Poel dans un même élan : « Je lui [Mauro Gianetti] avais fait faire un jeûne, ça avait marché. Il m'a rappelé il y a trois ou quatre ans. Il voulait en refaire un. Il m'avait re-rappelé en disant que ça marchait très bien sur les sportifs. Il a dû en faire faire un à Pogacar. C'est comme Van der Poel. Il reprend toutes les recommandations que je faisais à Poupou, son grand-père, les cures de fruits acides et tout ça ».


Bernard Sainz dans l'annuaire du dopage

Coureur Produit Course Année Equipe Sanction Contrôle
Sainz BernardExercice illégal de la médecineSix jours de Bercy
1990
Oui
Enquête judiciaire
Sainz BernardPrescription de substances interdites
1998
Oui
Enquête judiciaire
Sainz BernardExercice illégal de la médecineCourses de chevaux
2005
Oui
Enquête judiciaire
Sainz BernardIncitation au dopage
2010
Oui
Enquête judiciaire
Sainz Bernard
2013
Enquête judiciaire


Les « Patients » du Dr Mabuse

La liste des patients que nous reproduisons ci-dessous compte pas moins de 31 coureurs cyclistes. Elle est certainement loin d'être exhaustive.

D'un autre côté, il faut avoir conscience que Bernard Sainz, que nous avons parfois qualifié de « Champion du Monde de name dropping » s'est fait une spécialité de citer parmi ses patients des sportifs qu'il n'a croisé que de loin.


Les procès du Dr Mabuse

Bernard Sainz est un grand procédurier. Quand ce n'est pas la justice qui court après lui, c'est lui qui court après elle. « La justice m'a toujours donné raison », écrivait-il en 2000 dans Les stupéfiantes révélations du Dr. Mabuse. « J'ai déjà gagné 56 procès en diffamation », ajoutait-il en 2014 dans un entretien complaisant au Journal de l'Orne.

Nous n'avons pas retrouvé la trace de ces 56 procès mais avons tout de même plus retrouver 31 procédures dans lesquelles Bernard Sainz a figuré dans le box des accusés comme sur les bancs de la défense. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas toujours sorti vainqueur.

Bernard Sainz aurait été amnistié.
1976 Affaire inconnue

En bref : Une affaire qui n'en est peut-être pas une.

Dans un article publié dans Le Soir en 1999, l'auteur évoque un procès datant de 1976. Bernard Sainz aurait été amnistié.

Nous prenons cette information avec prudence car nous n'avons pas été capables de la croiser. Il pourrait s'agir d'une erreur, la référence exacte étant alors le procès de l'affaire de Bercy en 1986.

Bernard Sainz aurait obtenu satisfaction
1982 Sainz contre France Soir

En bref : Bernard Sainz aurait poursuivi pour diffamation le quotidien France Soir suite à un article publié en 1982.

Selon une brève publiée dans L'Equipe le 26/11/1987, le docteur Mabuse aurait fait condamner le journal France Soir pour un article publié en 1982.

Nous n'avons pas été en mesure de vérifier cette information.

Sainz interdit d'accès au quartier des coureurs pour les 6 jours de Bercy 1985 (information au conditionnel)
1985 Six Jours de Bercy

En bref : Bernard Sainz aurait été mis à l'écart des 6 Jours de Bercy 1985.

Plusieurs sources font état d'une interdiction d'accès de Bernard Sainz aux Six jours de Bercy 1985. Cette décision pourrait faire suite à une « mise en cause pendant le Tour de France cycliste 1985 », ainsi que le précise Patrick Laure dans son livre Le dopage.

Selon L'Equipe du 18/11/1986, trois personnes auraient été interdites d'accès, sans toutefois préciser de nom.

Nous n'avons pas pu établir si cette décision était d'ordre disciplinaire ou judiciaire.

Bernard Sainz obtient satisfaction. Le Point et son journaliste sont condamnés à un franc de dommages et intérêts.
1985 Sainz contre Le Point

En bref : Le faux médecin est impliqué avec une quinzaine d'autres personnes dans une affaire de trafic de produits dopants.

Le 01/07/1985, le magazine Le Point publie sous la plume de Jean Lesieur un article à charge intitulé « Les clients du docteur dopage ». Bernard Sainz n'y est nommé ni sous son nom véritable ni sous ses sobriquets habituels. Il est néanmoins facile de le reconnaître.

Le docteur Mabuse fait condamner le journaliste et le magazine à 1 franc de dommages et intérêts. Devant la maigreur de la peine et les attendus indulgents du jugement, ceux-ci décident de ne pas faire appel.

Un procès gagné pour Bernard Sainz.

En appel, Bernard Sainz est condamné à une amende pour exercice illégal de la médecine. Cette peine est ensuite amnistiée.
1986 Six Jours de Bercy

En bref : Le faux médecin est impliqué avec une quinzaine d'autres personnes dans une affaire de trafic de produits dopants.

Le 14 novembre 1986, les inspecteurs de la Brigade des stupéfiants font irruption au POPB (Palais Omnisport de Bercy). L'enquête avait débuté deux ans plus tôt dans le milieu cycliste mais également hippique. Des produits interdits et notamment des amphétamines (Tonédron, Pertivin, Eubine) sont découverts. Dans la BMW de Patrick Charron, ancien coureur amateur et un des pourvoyeurs du réseau, on retrouve 700 boîtes d'amphétamines, une liste de coureurs et des documents menant à Joël Lacroix et Bernard Sainz. Une quarantaine de personnes sont entendues. Lacroix et Sainz se connaissent bien, le second ayant entraîné le premier dans une course de demi-fond lors des Championnats d'Ile de France 1977. Une collaboration fructueuse puisque Lacroix remporte le titre.

Jean-Pierre De Mondenard, dans un article publié dans le Quotidien du Médecin du 09/02/1987, avance qu'une perquisition effectuée au domicile de Sainz a permis la saisie de plusieurs produits dopants et notamment corticoïdes, hormones mâles et ACTH de synthèse, autant de produits indétectables par les contrôles antidopage d'alors.

Le 19 novembre, Patrick Charron, Joël Lacroix et le docteur Jacob Toledano sont inculpés d'infraction à la loi sur les stupéfiants. Bernard Sainz est inculpé d'escroquerie et d'exercice illégal de la médecine. Le faux médecin est incarcéré à la prison de la Santé à Paris. Libéré le 22/01/1987 contre une caution de 20 000 francs (3 000 euros), il lui est interdit de fréquenter les champs de course, l'homme exerçant également dans le milieu du cheval. C'est d'ailleurs en tant que propriétaire de chevaux qu'il est inculpé d'escroquerie.

Son nom étant sorti dans la presse, Bernard Sainz se fend d'un droit de réponse dans L'Equipe du 11/12/1986. Il y écrit que la police n'a trouvé chez lui « aucun produit stupéfiant (inscrit au tableau B) ». Les produits cités par le docteur de Mondenard ne sont pas inscrits au « tableau B ». Ça tombe bien. Dans le même droit de réponse, le docteur Mabuse ajoute : « Pourquoi aujourd'hui cet acharnement contre un homme et contre le cyclisme qu'il a incontestablement bien servi dans les années 70 ? ».

En plus du milieu cycliste, l'enquête s'intéressera au milieu hippique, ce qui vaudra à Jean-Manuel Muller d'être renvoyé devant le tribunal. Celui-ci signera quelques années plus tard un roman à clefs, Sulfur 4 Ch, dans lequel il dépeindra Bernard Sainz.

Le procès de Bernard Sainz, et de dix-sept autres personnes, se tient du 29/10/1990 au 31/10/1190 devant la 16ème Chambre du Palais de Justice de Paris. Mabuse est accusé d'escroquerie et exercice illégal de la médecine. Pendant les audiences, Jean-René Bernaudeau, ému aux larmes, raconte : « On n'est pas là pour se faire plaisir mais pour gagner de l'argent. A l'époque, une bonne tournée de critériums représentait 50 pour cent de mes revenus annuels... De plus, la loi nous oblige à rembourser le double de notre cachet en cas d'abandon. J'en faisais pas mal, jusqu'à 18 en 20 jours ». Le procureur de la République requiert deux ans de prison contre Sainz et seize mois contre Muller.

Le jugement est rendu le 14/11/1990. Des peines de prisons sont prononcées contre les organisateurs du réseau de dopage. Des coureurs, tels que Dietrich Thurau, sont condamnés à des amendes. Joël Lacroix est condamné à onze mois de prison. Bernard Sainz, quant à lui, est condamné pour escroquerie et exercice illégal de la médecine à un an de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant 3 ans avec interdiction de fréquenter les champs de courses ainsi qu'à une amende de 47.510,12 francs (7 250 euros). Ceci ne l'empêche pas de réussir à faire passer dans L'Equipe une version nettement plus positive que nous citons intégralement : « Bernard Sainz tient pour sa part à lever toute ambiguïté le concernant, dans l'« affaire » dite des Six jours de Bercy. Il déplore que les commentaires qui ont suivi les audiences n'ont nullement mentionné le fait qu'il avait bénéficié d'un non-lieu. Bernard Sainz pensait pouvoir prétendre après quatre ans d'une longue instruction à ce que soit clamée haut et fort sa totale innocence dans cette affaire de dopage. Par ailleurs, contrairement à ce qui a été déclaré, Bernard Sainz est tout à fait reconnu comme propriétaire par les sociétés de courses de chevaux et autorisé depuis bientôt vingt ans à faire courir sous ses propres couleurs ». La complaisance du journaliste de L'Equipe saute aux yeux. Mais c'est une autre histoire.

Le docteur Mabuse fait tout de suite appel. L'audience a lieu le 19/03/1991. Une témoin, préparatrice en pharmacie à Lamorlaye, haut lieu de l'hippisme, explique à la Cour que Sainz était un client régulier de son officine et s'était présenté comme médecin aux hôpitaux de Paris.

Le 16/04/1991, la Cour d'Appel relaxe Bernard Sainz du délit d'escroquerie, au bénéfice du doute, mais confirme sa condamnation pour exercice illégal de la médecine. Les écoutes téléphoniques ont en effet permis d'établir qu'il exerçait des diagnostics, prescrivait des traitements médicamenteux. Il est condamné à une amende de 50 000 francs (7 600 euros).

Estimant cette amende trop lourde au regard du code de santé publique, Sainz se pourvoit en cassation. La plus haute juridiction lui donne raison sur ce point le 09/12/1992 mais ne remet pas en cause sa culpabilité. Un nouveau procès en appel a lieu le 11/06/1993, après deux reports. L'amende est réduite à 8 000 francs (1 200 euros environ).

Cette décision est amnistiée, après paiement de l'amende, par la loi du 20/07/1988.

Le docteur Mabuse écrivait en 2000 dans Les stupéfiantes révélations du docteur Mabuse que « la justice [lui] a toujours donné raison ». La formule est osée pour ne pas dire mensongère !


Lire la revue de presse de ce procès
En appel, Bernard Sainz est débouté et condamné à rembourser les frais de justice.
1987 Sainz contre Le Quotidien du médecin et Jean-Pierre de Mondenard

En bref : Remonté contre un article accusateur écrit par le docteur de Mondenard dans le Quotidien du Médecin en 1986, Bernard Sainz l'attaque en diffamation.

Le 9 février 1987, le docteur Jean-Pierre de Mondenard publie dans Le Quotidien du Médecin un article intitulé « Les traitements «homéopathiques» du pseudo-docteur Sainz ». Il y accuse Mabuse de prescrire des amphétamines et des diurétiques.

Bernard Sainz porte plainte pour diffamation. L'affaire est jugée en décembre 1987 par le Tribunal Correctionnel de Paris. Jean-Pierre de Mondenard est condamné à 3000 francs d'amende (450 euros environ) et à verser, conjointement avec la directrice de la publication du Quotidien du Médecin, 5000 francs de dommages et intérêts (750 euros environ). Les condamnés font appel.

La Cour d'Appel de Paris les condamne à nouveau le 26/04/1989 mais ramène l'amende à 2000 francs (300 euros) et les dommages et intérêts à 2500 francs (375 euros).

Jean-Pierre de Mondenard et Le Quotidien du Médecin vont en cassation. Le jugement en appel est cassé.

Le 20/09/1990, l'affaire est rejugée par la Cour d'Appel de Versailles. Le jugement est rendu le 18/10/1990 et, cette fois, il renvoie le docteur Mabuse dans ses vingt-deux mètres, la citation introductive d'instance ayant été remise à Jean-Pierre de Mondenard après le délai de prescription de dix jours. Le vrai docteur de Mondenard est donc acquitté tandis que le faux docteur Sainz est condamné à rembourser les frais de justice à son ennemi.

Bernard Sainz se pourvoit en cassation le 19/10/1990 mais sa demande est rejetée le 28/02/1991. Voilà donc un procès en diffamation que le Docteur Mabuse a perdu, lui qui se vantait en 2014 d'en avoir gagné cinquante-six.

En première instance, Bernard Sainz obtient satisfaction. Nous ne savons pas s'il y a eu appel.
1987 Sainz contre le Journal du Dimanche

En bref : Bernard Sainz poursuit pour diffamation le directeur de la publication du journal et son journaliste.

Le 19/11/1987, la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris condamne pour diffamation le directeur de la publication de Le Journal du Dimanche et le journaliste auteur d'un article sur Bernard Sainz. Ils doivent lui verser des dommages et intérêts de l'ordre de 100 000 francs (15 000 euros).

Ce verdict n'a pas fait l'objet d'appel.

En première instance, Bernard Sainz obtient satisfaction. Les prévenus font appel. Nous ne connaissons pas le résultat de cet appel.
1987 Sainz contre Week-End

En bref : Bernard Sainz poursuit pour diffamation le directeur de la publication du journal et son journaliste.

À la suite de l'affaire des Six Jours de Bercy, le journal pour turfistes Week-end publie dans son édition du 22/11/1986 un article dans lequel il rappelle qu'il avait dénoncé les agissements du « curieux soigneur » dans le milieu équestre dès 1978. Bien que le « pseudo-vétérinaire » ne soit pas nommément cité, il est aisé de reconnaître Bernard Sainz, ce qui le conduit naturellement à porter plainte en diffamation contre Edi 7, société éditrice du journal, Daniel Tenot, directeur de la publication, et Pierre Jotreau, auteur de l'article.

L'audience a lieu le 22/10/1987 devant la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris. Sainz réclame 50.000 francs (7500 euros) de dommages et intérêts. Le jugement est rendu le 19/11/1987. Daniel Tenot et Pierre Jotreau sont condamnés chacun à 2.000 francs d'amende et solidairement à 5.000 francs de dommages et intérêts. La condamnation doit en outre être publiée dans trois publications choisies par Bernard Sainz. La société Edi 7 est également condamnée.

Les trois condamnés interjettent appel le 26/11/1987.

Nous n'avons pas pu vérifier si les condamnés ont été déboutés ou non de leur appel.

Bernard Sainz est condamné à verser des dommages et intérêts au docteur Jean-Pierre de Mondenard. Nous n'avons pas pu établir s'il y a avait eu appel.
1987 Jean-Pierre de Mondenard contre Bernard Sainz et L'Equipe

En bref : Autour du procès de Laon, le vrai docteur (Jean-Pierre de Mondenard) et le faux (Bernard Sainz) s'étripent devant les tribunaux. Le premier s'estime diffamé par le second pour un article publié dans L'Equipe.

Le 16/10/1987, le quotidien L'Equipe relatant le procès de Laon reproduit des propos de Bernard Sainz accusant le docteur Jean-Pierre de Mondenard d'être à l'origine d'« une immonde dénonciation ». Au passage, le docteur Mabuse se drape dans sa virginité expliquant qu'il « attend d'un jour à l'autre la levée de [son] inculpation » dans l'affaire des Six-Jours de Bercy. Las, il sera condamné pour exercice illégal de la médecine.

Le vrai médecin ayant porté plainte contre le faux, ils règlent leur compte devant un tribunal en décembre 1990. Bernard Sainz ainsi que Guy Roger et Jean-Pierre Courcol, journalistes et patron de L'Equipe, sont condamnés à verser des dommages et intérêts à Jean-Pierre de Mondenard.

Nous n'avons pu vérifier si les condamnés avaient fait appel de la décision.

Le juge de Reims rend une ordonnance de non-lieu.
1987 Jean-Pierre de Mondenard contre Bernard Sainz et L'Union

En bref : Autour du procès de Laon, le vrai docteur (Jean-Pierre de Mondenard) et le faux (Bernard Sainz) s'étripent devant les tribunaux. Cette fois, il s'agit d'un article écrit dans L'Union.

Suite au « procès de Laon » relatif à une affaire de trafic de produits dopants, Bernard Sainz se serait exprimé dans le journal L'Union et aurait mis en cause le docteur Jean-Pierre de Mondenard. S'estimant diffamé, celui-ci aurait porté plainte.

Selon une brève de L'Equipe du 07/12/1988, le Tribunal de Grande Instance de Reims rend une ordonnance de non-lieu.

Dans un mémoire que Bernard Sainz adresse au Tribunal de Grande Instance de Paris pour se défendre dans l'affaire Sainz-Lavelot, le faux médecin cite cette brève (qu'il date de façon erronée au 14/11/1988). Il se garde bien, en revanche, de citer sa condamnation par le TGI de Paris pour des propos similaires (voir ci-dessus).

Condamné (information à prendre au conditionnel)
1989 Maltraitance de chevaux 1

En bref : Bernard Sainz aurait été jugé deux fois en 1989 par la Cour d'Appel de Caen pour maltraitance de chevaux.

Bernard Sainz affirme avoir porté plainte contre Serge Boyer, ex-mari de sa compagne, qui aurait été condamné pour vol de documents en périphérie de l'affaire Festina.

Plusieurs articles de journaux publiés en 1999 au moment du déclenchement de l'affaire Sainz-Lavelot font état de deux condamnations de Bernard Sainz pour maltraitance de chevaux. Ces deux affaires auraient été jugées par la Cour d'Appel de Caen.

Il ne nous a pas été possible de vérifier cette information. Toutefois, selon nos informations, Bernard Sainz n'a pas attaqué en diffamation les auteurs de ces articles. Connaissant sa promptitude à réagir lorsqu'un article de presse lui déplait, il est plus que vraisemblable que cette information soit correcte.

Condamné (information à prendre au conditionnel)
1989 Maltraitance de chevaux 2

En bref : Bernard Sainz aurait été jugé deux fois en 1989 par la Cour d'Appel de Caen pour maltraitance de chevaux.

Voir ci-dessus.

Pour l'avoir déposée hors délais, Bernard Sainz voit sa plainte rejetée.
199x Sainz contre X et pouvoirs publics

En bref : Bernard Sainz affirme avoir porté plainte contre X et les pouvoirs publics suite à l'adoption de la loi antidopage dite "Bambuck" en 1989.

Une des rhétoriques préférées de Bernard Sainz consiste à dire que les lois antidopage sont non seulement inefficaces mais aussi dangereuses dans le sens où elles inciteraient au dopage. Il s'en prend ainsi régulièrement aux listes de produits interdits qui seraient des catalogues où les apprentis dopés viendraient faire leur marché.

Dans son livre Les stupéfiantes révélations du Docteur Mabuse, Sainz écrit avoir porté plainte contre X et contre les pouvoirs publics pour « incitation à l'usage de produits dopants à l'occasion des compétitions, en application de la loi Bambuck ». Ladite loi avait été votée en juin 1989. Mabuse lui-même explique que la plainte a été rejetée au motif d'un dépôt trop tardif. Bref, une plainte qui ne servait à rien si ce n'est à fanfaronner.

Verdict inconnu
199x Sainz contre Sport & Vie - JP de Mondenard

En bref : Bernard Sainz aurait poursuivi le Dr Jean-Pierre de Mondenard suite à un article consacré aux « pseudo-soigneurs du milieu cycliste » et publié dans un Sport et Vie.

Un article publié sur le site lesoir.be le 08/05/1999 fait état d'une poursuite en diffamation de Bernard Sainz contre le Dr Jean-Pierre de Mondenard suite à un article consacré aux « pseudo-soigneurs du milieu cycliste » que ce dernier avait publié dans un Sport et Vie.

Nous n'avons pas été en mesure de recouper cette information.

Verdict inconnu
199x SPA contre Sainz

En bref : Dans un article de 1999 (qui lui vaudra d'être poursuivi par Bernard Sainz), le Canard Enchaîné évoque des poursuites de la SPA contre le docteur Mabuse.

Dans un article du 12/05/1999 (qui lui vaudra d'être poursuivi par Bernard Sainz), le Canard Enchaîné évoque des poursuites de la SPA contre le docteur Mabuse.

Nous n'avons pu en savoir plus.

Verdict inconnu
1998 Sainz contre Serge Boyer

En bref : Serge Boyer était le propriétaire de l'appartement dans lequel Bernard Sainz habite aujourd'hui. Peut-être l'est-il d'ailleurs toujours. C'est aussi l'ex-époux de Maye Boyer (en réalité Marie-Yvonne Boyer) qui partage la vie du Docteur Mabuse depuis 1996.

Bernard Sainz accuse Serge Boyer de s'être introduit le 19/07/1998 dans l'appartement qu'il occupait alors avec Maye Boyer. Aucune effraction n'aurait été commise. Serge Boyer y aurait subtilisé les flacons des fameuses gouttes du faux docteur pour les remettre aux policiers en charge de l'enquête sur l'affaire Festina.

Bernard Sainz affirme avoir porté plainte contre Serge Boyer qui aurait été condamné pour vol de documents.

Nous n'avons pas été en mesure de vérifier ces allégations.

Condamnation 2 ans de prison dont 20 mois avec sursis.
1999 Affaire Sainz-Lavelot

En bref : Accusé d'être au cœur d'un trafic de produits dopants, Bernard Sainz se battra, en vain, pendant 16 ans pour tenter de faire croire à son innocence.

L'affaire Sainz-Lavelot, du nom du docteur Mabuse et de son avocat Maître Bertrand Lavelot est de ces affaires qui, d'appel en cassation, n'en finissent pas. Il aura fallu plus de seize ans de procédure pour aboutir à un jugement définitif.

L'histoire débute le 13 juillet 1998 grâce à un renseignement fourni à la Brigade des Stupéfiants de Paris. Bernard Sainz est mis sous surveillance discrète. Le 7 mai 1999, il est interpellé vingt-quatre heures après Raphaël Martinez. Le champion de VTT est surpris en bas de chez Maître Lavelot à Boulogne, alors qu'il vient d'acheter pour 200 francs (30 euros environ) un flacon de gouttes au faux médecin. Lors de son interpellation, Bernard Sainz est porteur de 725 francs (110 euros environ) en espèces, de trois chèques dont deux émis par Philippe Gaumont et Charles Guilbert, d'un document comportant des mentions manuscrites se rapportant à un bilan sanguin axé sur le transport d'oxygène et d'un bon de commande de 5 flacons en verre auprès d'une pharmacie. Dans un premier véhicule immatriculé en Belgique, les enquêteurs saisissent sept flacons contenant un liquide identique à celui qui était en possession de Raphaël Martinez, une seringue, une boîte contenant de la poudre rosâtre et deux ampoules de Redoxon (vitamine C). Dans un second véhicule immatriculé au Luxembourg, étaient découvertes une plaquette de Survector, 4 boites de « Oleum Gratia Probatum » (complément alimentaire parfois appelé « huile de Harlem»), 5 fioles vides et deux en partie pleines. A son domicile d'Almenêches (Orne), on retrouve deux seringues de Diprostène, 100 capillaires héparinisés pour mesurer l'hématocrite et un dossier analytique supportant des références de laboratoire. A son domicile parisien et sur le lieu de travail de sa compagne, on saisit des flacons, des médicaments et des dossiers relatifs à des coureurs cyclistes et à des chevaux. Au domicile de Bertrand Lavelot dans lequel Bernard Sainz avait à sa disposition un bureau, les policiers saisissent 77 500 francs (environ 11 800 euros) et 900.000 francs belges (environ 22 300 euros), cinq flacons contenant notamment de la caféine, des seringues et aiguilles, un paquet de solution injectable de syncopal (médicament administré en cas d'insuffisance rénale), un flacon de testostérone, deux seringues contenant de la testostérone et de la bétaméthasone (corticoïde) ainsi que des documents se rapportant à l'affaire Festina, à Richard Virenque, à des protocoles de dopage, une sacoche appartenant à Sainz et contenant 10 ampoules de testostérone Propionat et 18 capsules d'huile de harlem.

Une vingtaine d'interpellations dans le milieu cycliste s'ensuivent et Sainz retourne en prison, qu'il avait déjà connue dans l'affaire des Six Jours de Bercy. Lorsqu'il ressort de la maison d'arrêt de Fresnes le 30/07/1999, il est placé sous contrôle judiciaire. Il a interdiction de quitter le territoire, de rencontrer des sportifs et de fréquenter des courses cyclistes. Ceci ne l'empêche pas de se pavaner aux Championnats du Monde à Plouay en octobre 2000. Déjà en juillet, il avait profité du Tour de France pour faire le tour de l'hexagone en dédicaçant son autobiographie Les stupéfiantes révélations du docteur Mabuse.

Au cours de l'enquête, il reconnait avoir conseillé (gratuitement) Raphaël Martinez pour son alimentation mais nie s'occuper d'autres cyclistes. Les grosses sommes d'espèces trouvées lors des perquisitions n'auraient aucun lien avec des faits de dopage mais lui auraient été remises par Bertrand Lavelot et proviendraient d'une société de courses de chevaux. Des sommes gagnées lors de procès en diffamation s'ajouteraient aux liasses de billet. Le pauvre homme entretenant des « relations difficiles » avec les banques, il ne préférerait conserver du liquide. Quant au chèque de Philippe Gaumont, il correspondrait à la rémunération de conseils juridiques.

Interrogé par les enquêteurs, Philippe Gaumont décrypte certains codes utilisés au téléphone (« Côtes » pour testostérone, « Bleu de méthylène » pour corticoïde, « Stérogyl » et « langue de serpent » désignant des produits dopants. Il dévoile aussi l'existence d'un accord verbal entre Bemard Saint et lui concernant la rétrocession d'une somme de 100 000 à 200 000 francs (15 000 à 30 000 euros) en cas de victoire dans une grande course.

Frank Vandenbroucke décrypte les codes de façon similaire à Philippe Gaumont : « monter une côte » pour « prendre de la Pantestone (testostérone) », « boire du bleu de méthylène » pour « prendre un comprimé de Célestène (corticoïde) », etc. Le coureur belge aurait versé 50 000 francs (7 600 euros) en espèces à son « gourou ».

Yvon Ledanois (aujourd'hui manager chez BMC) déclare avoir une confiance aveugle en Bernard Sainz en raison des soins qu'il aurait donné à l'un des enfants (le petit Kevin !). En cas de victoire importante, il devait verser 100 000 francs (environ 15 000 euros) au faux médecin. Les écoutes téléphoniques font apparaitre l'utilisation de codes que le coureur refuse d'expliquer : « côte », « coca-cola », « bleu de méthylène »… Laurent Roux, lui aussi, prenait des « côtes ». Alexandre Bizet, quant à lui, prenait des « côtes », du « coca-cola » et du « bleu de méthylène ». Pour lui, les gouttes étaient soldées à 30 francs le flacon (à peine 5 euros, une misère).

Richard Virenque était conseillé par Bernard Sainz pour l'utilisation de Céphyl, de vitamine B12 injectable, de Stérogyl (un code ?) et d'aspirine pour fluidifier le sang (tiens donc !).

D'autres coureurs, comme Denis Dugouchet, Franck Morelle ou Charles Guilbert, le désignent comme conseiller dans l'utilisation de produits dopants ou masquants. Ils détaillent aussi son petit business : le droit d'entrée avait coûté 3 000 francs à Alexis Caron (un peu moins de 500 euros), le suivi à l'année coûtait 10 000 francs (environ 1 500 euros) à Franck Perque, les gouttes 300 francs (45 euros environ) le flacon à Stéphane Corlay, Mickaël Leveau, Anthony Morin, Michel Lallouet et Cyrille Bonnand, 500 francs (75 euros environ) à Jacky Durand, les consultations 200 à 300 francs (30 à 45 euros environ) à Pascal Peyramaure (dont la femme aurait été guérie de sa stérilité grâce à l'intervention experte du docteur Mabuse). Le docteur Mabuse se faisait aussi rémunérer en cas de victoire de ses poulains : 50 000 francs (7 600 euros environ), par exemple, pour Cyrille Bonnand.

Marc Madiot, pour sa part, le présente tout simplement comme un maître chanteur ! Bertrand Lavelot et Bernard Sainz « faisaient la pluie et le beau temps dans le peloton », dit-il aux enquêteurs. Pire encore, il se dit victime de pressions de leur part, subissant un véritable chantage puisqu'ils connaissaient sa propre dépendance aux amphétamines.

Bernard Sainz ne se laisse pas déstabiliser par toutes ces accusations. La testostérone ? C'est pour ses chevaux (en micro-doses) et… sa consommation personnelle en vue d'améliorer ses capacités sexuelles. Sa jeune compagne est gourmande. La Pantestone et le Proviron ? Pareil. Ils sont destinés à aider à satisfaire sa belle. Moyennant quoi, pour en revenir au sport d'extérieur, sa motivation est d'introduire la médecine douce dans le cyclisme. Le Syncortyl ? C'est pour sauver des vies en cas de chute de tension. Les seringues ? Elles avaient été utilisées plusieurs années auparavant mais voilà, il ne jette rien. L'argent ? Il n'a jamais passé d'accord financier avec les coureurs. Quant à ses compétences, elles ne s'arrêtent pas à l'homéopathie et à l'ostéopathie. Il dispose aussi d'une « très haute technicité notamment en biomécanique ».

Le 27 février 2002 au matin, le faux médecin se fait flasher sur l'autoroute de Gand en Belgique alors qu'il roule au volant d'une Volvo immatriculée au Luxembourg. Il explique aux policiers revenir de Lebbekke, où il a passé la nuit chez son ami Frank Vandenbroucke. Au passage, il se présente comme homéopathe diplômé, exerçant aussi l'acuponcture. Il explique sa présence en Belgique par le fait qu'il s'occupe de Frank Vandenbroucke, Nico Mattan et David Debremaeker. Ce dernier expliquera aux enquêteurs avoir dû verser 4 500 euros pour les conseils de l'homéopathe normand. Des produits suspects (petites bouteilles, seringues, une boîte vide de quatre ampoules de Syncortyl, trois ampoules de ce produit, une pochette de 13 tubes contenant une substance granuleuse) et 5601 euros en espèces sont retrouvés dans le véhicule de Sainz. Il est incarcéré à Termonde en Belgique. Il ressort le 11/03/2002 pour rejoindre une prison française où il est enfermé pour avoir enfreint son contrôle judiciaire. L'analyse des produits saisis dans la Volvo établira la présence d'harpagoside (anti-inflammatoire), de désoxycortone (corticoïde) et de Syncortyl (cortisone). Ce dernier produit était destiné à sa consommation personnel, prétend-il.

Pas impressionné par sa mésaventure belge, Bernard Sainz assiste au départ du Tour de France le 1er juillet 2002. Il a été invité par… Nico Mattan. Il faut dire qu'il avait débuté l'année en fanfare en s'asseyant sur son contrôle judiciaire pour assister au départ de Paris-Nice à Issy-Les-Moulineaux.

Tandis que l'enquête se poursuit, le docteur Mabuse défraye à nouveau la chronique en se glissant dans le staff de l'équipe du VC Beauvais au Tour du Cameroun 2003, au nom de « l'intérêt supérieur du cyclisme (sic) ». L'accréditation avait été demandée aux organisateurs par Marc Freze, le directeur sportif du club de Beauvais. Il déclare au journal Le Parisien du 22/02/2003 : « Quant au pourquoi du non-respect d'une décision judiciaire que je qualifie d'absurde, il faut la rechercher dans le désir d'un homme qui entend ne pas se laisser anéantir par une astreinte à sa liberté de circulation alors que le dossier à l'origine de son suivi par les autorités judiciaires s'est vidé de sa substance, sans que le contrôle n'en soit assoupli ».

Le procès a finalement lieu le 26/03/2008 devant la 31ème chambre du Tribunal Correctionnel de Paris. Le jugement est rendu le 11/04/2008. Lavelot est relaxé. Sainz, en revanche, est condamné à 3 ans de prison, dont 18 mois fermes, pour :

  • Détention de substances classées comme vénéneuses soumises à réglementation (Diprostène, Syncortyl, Proviron, testostérone et corticoïdes), ceci courant 1998, 1999 jusqu'au 7 mai 1999.
  • Aide à l'utilisation, incitation à l'usage de substance ou procédé interdit aux sportifs dans le cadre d'une compétition ou manifestation sportive, ceci courant 1998, 1999 jusqu'au 7 mai 1999.
  • Exercice illégal la profession de médecin, en prescrivant des médicaments, en effectuant des consultations, des examens, en prescrivant et interprétant des analyses sanguines, en établissant des protocoles comportant des conseils diététiques et la prise de médicaments homéopathiques, ceci courant 1998, 1999 jusqu'au 7 mai 1999 ainsi qu'en Belgique le 27/02/2002.
  • Détention de substances classées comme vénéneuses soumises à réglementation, ceci en Belgique le 27/02/2002.

Bernard Sainz doit en outre verser un euro de dommages et intérêts au Conseil National de l'Ordre des Médecins et à la Fédération Française de Cyclisme. Le jour-même, il fait appel de cette décision. Au journal de 20h de France 2, il réitère ses dénégations :

Bernard Sainz est condamné à 3 ans de prison, dont 18 mois fermes
Source : France 2 - Journal de 20h - 11/04/2008

Le procès en appel se tient le 05/11/2009 devant la Cour d'Appel de Paris. Ayant fait valoir la maigre retraite qui lui permet de subsister, Bernard Sainz bénéficie de l'aide juridictionnelle totale. Devant la Cour, il se dit opposé au dopage et affirme qu'il souhaitait que le dopage soit éradiqué des compétitions. Au passage, il se flatte d'être l'ami de Raymond Martin dont il a la confiance. On imagine aisément qu'il a omis de rappeler aux magistrats le contrôle positif du coureur normand lors du Tour de l'Avenir 1982. Pour sa défense, il est incapable de produire le moindre diplôme d'ostéopathe ou d'homéopathe qu'il affirme pourtant détenir. Devant les caméras de l'AFP, il est moins disert qu'à l'époque du procès en première instance :

La Cour d'Appel rend son jugement le 18/03/2010. Bernard Sainz est à nouveau condamné, cette fois à deux ans d'emprisonnement dont 12 mois avec sursis pour « infraction au règlement sur le commerce ou l'emploi de substances vénéneuses », « aide et incitation à l'usage de produits dopants » et « exercice illégal de la profession de médecin ». Il se dit « scandalisé » par cette décision et se pourvoit en cassation. « Je ferai éventuellement une demande devant la Cour européenne des droits de l'Homme car c'est complètement absurde », ajoute-t-il.

Deux ans plus tard, le 15/06/2011, la Cour de Cassation remet sa décision. Elle confirme le jugement de la cour d'appel, sauf pour le chef d'accusation de détention de diprostène, syncortyl, testostérone et corticoïdes ainsi que pour la peine.

La Cour d'Appel doit donc entendre une nouvelle fois Bernard Sainz qui joue la montre. L'audience est repoussée du 26/06/2012 au 26/03/2013, puis au 12/11/2013, puis au 14/05/2014 et enfin au 01/07/2014. Cette fois, la Cour d'Appel ne doit le rejuger que pour le chef d'accusation cassé (détention de diprostène, syncortyl, testostérone et corticoïdes) et pour fixer sa peine. Elle remet son verdict le 30/09/2014. Elle le déclare coupable du délit de détention de diprostène, syncortyl, proviron, testotérone et de corticoïdes. Pour ces faits, ainsi que pour l'aide et incitation à l'usage de produits dopants, l'exercice illégal de la profession de médecin, il est condamné à 2 ans de prison dont 20 mois avec sursis. L'affaire aura duré suffisamment longtemps pour que les media, sans doute épuisés, ne se fassent pas l'écho de cette condamnation.

Le 03/10/2014, Bernard Sainz se pourvoit une nouvelle fois en cassation mais la plus haute juridiction française siffle la fin de la récréation un an plus tard, le 13/10/2015. La condamnation du docteur Mabuse devient définitive.

« Toutes mes affaires ont un point commun. Elles démarrent sur les chapeaux de roues, puis ressemblent à un ballon de baudruche qui se dégonfle inévitablement », déclarait Bernard Sainz au Journal de l'Orne le 21/08/2014. Raté.


Lire la revue de presse de ce procès
Verdict inconnu
1999 Sainz & Lavelot contre ministère de l'Intérieur

En bref : Pour contester sa sanction par France-Galop qui lui retire en 1999 son agrément pour faire courir et entraîner des chevaux, Bernard Sainz aurait attaqué France-Galop devant le Tribunal de Grande Instance.

L'arrestation en 1999 dans le cadre de l'affaire connue sous le nom de « Sainz-Lavelot » de Maître Bertrand Lavelot et Bernard Sainz a eu des répercussions sur leur activité de propriétaire de chevaux.

Le 10/05/1999, le Ministère de l'Intérieur demande à France-Galop, qui organise les courses de galop en France, de retirer leur agrément pour faire courir des chevaux. Il faut dire qu'en plus de leur implication présumée dans cette affaire de dopage, leur pur-sang Seba Le Rouge avait été déclaré positif à deux reprises en 1998 et interdit de courir pendant six mois.

Bertrand Lavelot saisit le Tribunal Administratif le 05/01/2000 pour demander l'annulation de cette décision après s'être vu refuser un recours gracieux. Le Tribunal lui donne raison le 07/02/2003 au motif que même s'il a pu se défendre devant France-Galop, il n'a pu le faire devant la police des courses à l'origine de la décision du Ministère de l'Intérieur.

Dans son livre Les stupéfiantes révélations du Docteur Mabuse, publié en 2000, Bernard Sainz assurait avoir saisi lui aussi le Tribunal Administratif contre le Ministère de l'Intérieur, d'autre part. Selon nos informations, il aura en fait attendu la décision positive pour Bertrand Lavelot pour lancer à son tour, le 09/09/2003, un recours devant le Tribunal Administratif. Au passage, il réclame la coquette somme de 471 275 euros en réparation du préjudice subi. De son côté, Bertrand Lavelot se contente de réclamer 109 000 euros.

En cohérence avec la décision en faveur de Bertrand Lavelot, le Tribunal Administratif donne raison sur le fond à Bernard Sainz le 20/12/2006. En revanche, il rejette la demande de réparation des deux hommes.

La décision du Ministère de l'Intérieur est annulée.
1999 Sainz & Lavelot contre France Galop

En bref : Pour contester sa sanction par France Galop qui lui retire en 1999 son agrément pour faire courir et entraîner des chevaux, Bernard Sainz attaque le ministère de l'Intérieur devant le Tribunal Administratif.

Suite à leur arrestation dans le cadre de l'enquête sur l'enquête connue sous le nom de « Sainz-Lavelot », Bernard Sainz et son avocat Maître Bertrand Lavelot se voient retirer par France Galop, qui organise les courses de galop en France, leur agrément pour faire courir et entraîner leur pur-sang Seba Le Rouge.

Ce cheval avait par ailleurs été déclaré positif en 1998 et interdit de courir pendant six mois.

Dans son livre Les stupéfiantes révélations du Docteur Mabuse, Bernard Sainz assure avoir saisi, en compagnie de Bertrand Lavelot, le Tribunal de Grande Instance contre France Galop, d'une part, et le Tribunal Administratif contre le ministère de l'Intérieur, d'autre part.

Nous n'avons pas été en mesure de retrouver trace d'une décision du Tribunal de Grande Instance dans cette affaire.

Verdict inconnu
2000 Sainz contre Philippe Amaury (L'Equipe & Le Parisien)

En bref : Bernard Sainz aurait poursuivi le patron des deux quotidiens pour diffamation.

Dans son livre Les stupéfiantes révélations du Docteur Mabuse, Bernard Sainz affirme avoir traîné Philippe Amaury, patron de L'Equipe et Le Parisien, devant le Tribunal de Bobigny pour avoir « porté atteinte à [son] honneur et à [sa] considération. Il n'avance aucun verdict.

Nous n'avons pas été en mesure de recouper cette information.

Bernard Sainz est débouté en première instance. En appel, il n'a pas plus de chance.
2000 Sainz contre Le Monde

En bref : Le quotidien Le Monde publie le 13/05/1999 deux articles écrits par Philippe Broussard et Philippe Le Coeur sur l'affaire Sainz-Lavelot qui vient d'éclater.

Bernard Sainz poursuit Le Monde en diffamation ainsi que Jean-Marie Colombani, directeur de publication et les deux journalistes. Pour la petite histoire, le docteur Mabuse sera condamné dans cette affaire.

L'audience a lieu le 21/04/2000 puis le 26/05/2000 devant la 17ème chambre correctionnelle de la presse du Tribunal de Grande Instance de Paris. Bernard Sainz réclame 45000 euros en réparation du prétendu préjudice. Marc Madiot vient témoigner en faveur de Bernard Sainz. Il affirme que le faux médecin ne lui aurait prescrit que des tisanes. S'il faisait appel à lui, ce n'est qu'à cause de l'absence de diététiciens et d'homéopathes dans le milieu sportif.

Le jugement est rendu le 26/05/2000. Bernard Sainz est débouté, le tribunal relevant la qualité du travail des auteurs et leur absence d'animosité. Le 30/05/2000, comme à son habitude, le docteur Mabuse fait appel.

Cet appel est repoussé de mois en années, dans l'attente du jugement de l'affaire Sainz-Lavelot. Finalement, l'audience a lieu le 30/10/2008. Yvon Ledanois vient devant la Cour d'Appel témoigner en faveur de Sainz. Philippe Gaumont et Pascal Peyramaure, en revanche, se sont fait porter pales. Sainz réclame 45.000 euros de dommages et intérêts.

La Cour d'Appel qui rend son jugement le 18/12/2008 renvoie Sainz dans ses 22 mètres. Il est débouté de toutes ses demandes et les prévenus sont relaxés. Encore un procès en diffamation perdu.

Bernard Sainz fait condamner le Canard en première instance. Selon nos informations, il aurait été débouté en appel.
2000 Sainz contre le Canard Enchaîné

En bref : Suite à un article lié à l'affaire Sainz-Lavelot, Bernard Sainz attaque le Canard Enchaîné en diffamation.

Suite à une plainte en diffamation de Bernard Sainz, le Canard Enchaîné se retrouve devant la 17ème chambre correctionnelle de la presse du Tribunal de Grande Instance de Paris. Le parquet plaide la relaxe mais le palmipède est condamné en juillet 2000 à 20 000 francs d'amende (3 000 euros environ) et autant de dommages et intérêts.

Selon nos informations, le Canard aurait gagné en appel.

Condamnation Bernard Sainz est condamné à 19 amendes de 300 francs.
2000 Ministère Public contre Sainz

En bref : Accusé d'avoir laissé divaguer ses animaux non enregistrés et non vaccinés dans le pré voisin, Bernard Sainz se retrouve une nouvelle fois devant les juges.

Quand il ne hante pas les tribunaux pour des affaires liées au sport ou chevaux, Bernard Sainz réussit l'exploit de s'y retrouver pour une histoire débutant par un banal conflit de voisinage.

C'est ainsi qu'il est condamné le 19/01/2001 par le Tribunal de Police d'Argentan à 19 amendes de 300 francs (45 euros) chacune pour avoir :

  • maintenu un animal bovin en plein air dans des lieux insuffisamment enclos ;
  • omis de procéder à l'identification de trois bovins âgés de plus de 7 jours ;
  • omis de procéder à trois identifications de caprins ;
  • omis de réaliser trois opérations obligatoires de prophylaxie de la tuberculose bovine sur des bovins âgés de plus de six semaines ;
  • omis de réaliser trois opérations obligatoires de prophylaxie de la brucellose bovine pour une vache adulte identifiée, ou taureau et bovin mâle âgé de 12 mois ;
  • omis de réaliser trois opérations de prophylaxie obligatoires de Leucose bovine enzootique pour une vache adulte, ou taureau et bovin mâle âgé de 12 mois ;
  • omis de réaliser trois mesures de prophylaxie de la brucellose caprine.

On reconnait bien là le Monsieur Bernard anar qui laisse divaguer ses animaux non vaccinés dans le pré du voisin.

Evidemment, Bernard Sainz s'empresse de faire appel et se retrouve donc devant la Cour d'Appel de Caen le 08/10/2001. Patatra, celle-ci confirme le premier jugement et prononce même la contrainte par corps.

Bernard Sainz aurait fait condamner le docteur de Mondenard.
2000 Sainz contre TF1 et Jean-Pierre de Mondenard

En bref : Lors d'une émission diffusée sur TF1 en 2000, Jean-Pierre de Mondenard accuse Bernard Sainz d'avoir fourni des produits dopants à un coureur.

Le docteur Mabuse porte plainte pour diffamation.

Selon le faux médecin, Jean-Pierre de Mondenard aurait été condamné en première instance et en appel.

Nous n'avons pas retrouvé trace de jugement de Sainz dans cette affaire.
2002 Affaire Frank Vandenbroucke

En bref : Alors qu'il est sous contrôle judiciaire et a interdiction de quitter la France, Bernard Sainz se fait arrêter en Belgique pour excès de vitesse. Il est mis en examen pour détention de produits interdits.

Le 27 février 2002 au matin, Bernard Sainz se fait flasher sur l'autoroute de Gand, en Belgique. Au volant de sa Volvo immatriculée au Luxembourg, il roulait à 98 km/h au lieu de 70. Arrêté par la police, Sainz n'est pas en mesure de présenter d'attestation d'assurance. Les policiers fouillent le véhicule. Ils découvrent des produits suspects (petites bouteilles, seringues, une boîte vide de quatre ampoules de Syncortyl, trois ampoules de ce produit, une pochette de 13 tubes contenant une substance granuleuse) et 5601 euros en espèces. Emmené au poste, il explique aux policiers revenir de Lebbekke, où il a passé la nuit chez son ami, le coureur belge Frank Vandenbroucke. Les produits seraient homéopathiques.

La police dépêche une équipe chez Vandenbroucke. Lors de la perquisition, ils découvrent de l'EPO, de la morphine, des hormones de croissance, des amphétamines et du clenbutérol. En garde à vue, le coureur restera évasif se bornant à expliquer que le clenbutérol était destiné… à son chien.

La police effectue également une perquisition au domicile de Nico Mattan, ami des deux hommes. Elle retrouve des conseils écrits de la main de Sainz.

Au terme de sa garde à vue, Sainz est mis en examen pour détention de produits illégaux et incarcéré. Le 5 mars, la chambre du conseil du tribunal de Termonde décide de le maintenir en détention en raison de la gravité des faits et du risque de récidive. Il sort finalement de prison le 8 mars mais ne retrouve pas la liberté pour autant. En effet, en raison de son implication dans l'affaire Sainz-Lavelot, il était de longue date sous contrôle judiciaire. A ce titre, il lui était interdit de quitter le territoire français, de se rendre à Paris, d'assister à des courses cyclistes et de rencontrer d'autres personnes entendues dans le cadre de l'instruction, dont Frank Vandenbroucke. Il est donc à nouveau incarcéré.

L'analyse des produits saisis dans la Volvo établira la présence d'harpagoside (anti-inflammatoire), de désoxycortone (corticoïde) et de Syncortyl (cortisone). Ce dernier produit était destiné à sa consommation personnel, prétendra Sainz.

Frank Vandenbroucke sera jugé en novembre 2004 par la justice belge. En revanche, il semble que Bernard Sainz n'ait jamais été jugé en Belgique.

Condamnation Reconnu coupable d'exercice illégal de la profession de médecin, Bernard Sainz est condamné en appel à 3000€ d'amende.
2005 Affaire Porzier

En bref : Débutée dans le milieu de l'hippisme, l'affaire a rattrapé Bernard Sainz par le biais d'écoutes téléphoniques qui ont mis en évidence ses liens avec un grand nombre de sportifs et notamment cyclistes.

En octobre 2002, un employé d'un haras de l'Orne, dont Sven Pauwels est responsable, l'accuse de doper ses chevaux. Parallèlement, Jacques Augé, connu dans des affaires de dopage de chevaux et de courses hippiques truquées, fait l'objet d'une surveillance par les policiers de Versailles. Placé sur écoute, les policiers découvre qu'il est en relation avec Bernard Sainz. « Les écoutes téléphoniques montraient que, manifestement, les prévenus se concertaient régulièrement pour administrer, avant des courses hippiques, des produits de nature à doper la performance de leurs chevaux », lira-t-on plus tard dans le jugement en appel.

Concernant plus particulièrement Bernard Sainz, les écoutes mettent en évidence ses liens avec de nombreux sportifs, notamment cyclistes. Il se fait régulièrement adresser les résultats d'examens médicaux et conseille des traitements à base de régime alimentaire et de gouttes « de sa composition » vendues environ 60€ le flacon et toujours payées en liquide. Bien que n'étant titulaire d'aucun diplôme reconnu, il se targue de « vraies guérisons obtenues dans la continuité des échecs de la médecine allopathique » pour attirer sa clientèle. Le faux-médecin exerce ses talents dans différentes spécialités : obésité, diabète, cholestérol, palpitations cardiaques, cancer de la prostate, problèmes de thyroïde, infertilité. Dans sa famille, il n'hésite pas à se faire qualifier de « médecin », y-compris par sa filleule pourtant sage-femme. Il va sans dire que le fruit de son « travail » n'est déclaré ni au fisc ni à la Sécurité Sociale.

Des perquisitions effectuées en avril 2004 et en juin 2005 permettent la découverte de produits dopants chez les principaux suspects, sauf chez Bernard Sainz.

A la mi-juin 2005, Bernard Sainz est mis en examen. Il est laissé en liberté en échange d'une caution de 10.000 euros. Son contrôle judiciaire lui interdit de fréquenter des sportifs. Le 24/10/2005, il est incarcéré à Alençon pour non-paiement de la caution et rencontre avec des sportifs. Il est libéré le 12/01/2006 sous contrôle judiciaire.

Accusé d'exercice illégal de la médecine, travail dissimulé et mise en danger d'autrui (risque immédiat de mort ou d'infirmité) pour avoir prescrit l'interruption de traitements médicamenteux, il est jugé par le tribunal correctionnel d'Alençon qui rend sa décision le 08/12/2011. Bernard Sainz est condamné à 15 mois de prison dont 3 mois fermes et 7500 euros d'amende pour exercice illégal de la médecine. Toutes les parties font appel de cette décision.

L'audience du procès en appel a lieu le 12/12/2012. Le nécessiteux Bernard Sainz a demandé l'aide juridictionnelle. Il est défendu par Maître Stéphane Mesones. Celui-ci remet à la Cour des conclusions de nullité, notamment pour contester la régularité de la garde à vue de son client. Dans son jugement la Cour d'Appel, pourtant peu réputée pour son humour, prendra la peine de d'écrire : « De façon curieuse et confuse, ce prévenu a soulevé des exceptions de nullité touchant le déroulement de la procédure ». Ses conclusions sont déclarées « doublement irrecevables ».

Devant la Cour, Bernard Sainz soutient s'être contenté de donner « des conseils de grand-mère » sans procéder à des diagnostics médicaux et sans fournir de traitement, les potions et gouttes conseillées étant des procédés naturels et non des médicaments.

Dans son arrêt rendu le 27/02/2013, la Cour d'Appel de Caen relaxe Bernard Sainz de l'accusation de mise en danger d'autrui, l'enquête ne s'étant pas intéressée au devenir de ses « patients ». En revanche, la Cour le condamne à 3000€ d'amende pour exercice illégal de la médecine et exécution d'un travail dissimulé. Dans un entretien accordé à Ouest France en juillet 2014, Bernard Sainz affirme avoir déposé un pourvoi en cassation. Son pourvoi, tout comme celui de la plupart des parties prenante, n'a pas été entendu. La peine est inscrite à son casier judiciaire. Elle est donc définitive et les recours épuisés.

L'arrêt rendu par la Cour d'Appel de Caen est disponible sur le site http://www.defensedescitoyens.fr. Nous le livrons à la lecture de nos visiteurs :

Condamnation Sainz est condamné à 12 mois de prison avec sursis et 2.000 € d'amende en appel.
2010 Affaire Médi 14

En bref : Mis en examen en 2014 dans cette affaire démarrée en Normandie en 2010, Bernard Sainz est accusé d'aide et incitation à l'usage de procédé dopant ou masquant par un sportif participant à une compétition ou une manifestation sportive.

L'affaire commence en mars 2010 lorsque l'OCLAESP ouvre sur dénonciation une enquête préliminaire sur un éventuel trafic de produits dopants dont de l'EPO, de l'hormone de croissance, des anabolisants et des corticoïdes. Ce trafic serait localisé en Normandie. Une information judiciaire est ouverte pour « infractions relatives au dopage », les faits ayant eu lieu entre le 25/05/2007 et le 25/05/2010.

En décembre 2010, l'affaire, de son nom de code « Médi 14 » sort au grand jour avec l'interpellation d'une dizaine de personnes soupçonnées de faire partie d'un réseau. Quatre cyclistes amateurs (Romain Chan Tsin, Fabrice Taillefer, Patrice Baudin, Stéphane Belot), Nadège Duchatelle (épouse de Stéphane Belot), deux préparateurs en pharmacie (Christophe Very et Abdellah Al Saidi) et un médecin (Jean-Paul Lefèvre) sont mis en examen. Certains ont déjà été impliqués dans des affaires de dopage. C'est le cas de Fabrice Taillefer, 47 ans au moment des faits, ancien champion de France catégorie Ufolep, déjà suspendu dans des affaires de dopage.

Des perquisitions sont effectuées. Au domicile de Stéphane Belot, les enquêteurs retrouvent une très grande quantité de produits, dont des corticoïdes, des hormones de croissance et de I'EPO, ainsi que des seringues.

Au fil de l'enquête, d'autres cyclistes sont mis en examen. Fabien Taillefer est mis en examen le 03/03/2011. Il reconnait l'usage et le trafic de produits dopants dont de l'EPO et des hormones de croissance. Il déclare aussi aux enquêteurs s'être rendu avec son père à Almenêches, chez Bernard Sainz, pour soigner une tendinite. A cette occasion, le docteur Mabuse aurait expliqué le protocole de dopage aux hormones de croissance à Fabrice Taillefer.

Salva Vilchez, multiple champion de Bretagne, placé en garde à vue le 01/03/2011 est mis en examen le 03/03/2011. Les prélèvements d'urine effectués à cette occasion révèlent la présence d'EPO.

Dans une lettre adressée au SRPJ de Rouen le 16/06/2011, Fabien Taillefer accuse Bernard Sainz d'avoir donné des conseils à Stéphane Belot et à Romain Chan Tsin sur l'usage des produits dopants. Il ajoute que Stéphane Belot lui avait dit que Sainz lui remettait des ordonnances.

Réinterrogé par les policiers le 29/06/2011, Fabien Taillefer déclare avoir entendu parler d'un « droit d'entrée » de 2000€ qu'aurait versé Stéphane Belot à Sainz. Les deux hommes s'étaient encore rencontrés quelques jours avant l'interpellation du premier. Stéphane Belot niera avoir reçu de Bernard Sainz des conseils en matière de dopage. En revanche, il expliquera que Fabien Taillefer, Jonathan Duplessis, Romain Chan Tsin et Alexandre Bizet en avaient bien reçu, comme « plein d'autres » coureurs.

Entendu par les enquêteurs, le coureur amateur Romuald Desbois affirme que Bernard Sainz utilisait les services d'Alexandre Bizet pour livrer les produits dopants aux sportifs. Alexandre Bizet n'est pas un inconnu, il est déjà apparu comme client de Sainz dans l'affaire Sainz-Lavelot.

Bernard Sainz est entendu par les enquêteurs le 19/06/2012. Il déclare avoir remis des « gouttes homéopathiques » à Stéphane Belot qui lui avait été présenté par Alexandre Bizet. Il nie avoir expliqué un quelconque protocole de dopage à Fabrice Taillefer. Il réfute également les accusations de Fabien Taillefer et Romuald Desbois quant aux conseils de dopage qu'il aurait prodigués à Stéphane Belot.

Les enquêteurs interrogent donc à nouveau Stéphane Belot le 26/06/2012. Cette fois, celui-ci change de version et accuse Sainz de lui avoir fourni des produits masquants, sous forme de gouttes vendues 100 à 150 euros le flacon, ce qui lui avait permis d'échapper aux contrôles malgré sa consommation d'EPO, Pantestone, Kenacort et Disprotene. Sainz lui dictait en langage codé les protocoles pour prendre EPO, testostérone et hormones de croissance, ces produits étant désignés par des noms de substances homéopathiques. Pour accéder au savoir du faux médecin, il avait dû verser un droit d'entrée de 5000 francs (environ 750 euros) en espèces et ensuite un pourcentage sur les résultats acquis dans les belles courses. Il affirme aux enquêteurs : « Je m'expose beaucoup en disant tout cela. J'ai peur des représailles. Je ne pourrai pas être confronté avec lui. Je ne reviendrai pas sur mes dires. Pour moi, comme je vous l'ai dit, c'est un gourou ».

Le 08/01/2014, Bernard Sainz est mis en examen des chefs d'aide et incitation à l'usage de procédé dopant ou masquant par un sportif participant à une compétition ou une manifestation sportive.

Paul-Mikaël Menthéour est mis en examen le 24/02/2014. Il reconnait avoir fréquenté Bernard Sainz, qu'il connaissait à la fois comme naturopathe et conseiller en matière de dopage et qui lui aurait fourni des fioles de gouttes.

Lorsque les enquêteurs s'intéressent aux revenus du faux médecin, ils découvrent qu'il n'a déclaré aucun revenu en 2008 et 2009, et quasiment aucun à partir de 2010. En revanche, des espèces dont l'origine n'est pas connue sont régulièrement versées sur le compte de sa compagne Maye Boyer. Interrogée le 24/02/2014, elle déclare aux enquêteurs que les 65 000 euros versés sur son compte entre janvier 2008 et août 2013 proviennent de la rémunération de « patients » parmi lesquels des coureurs cyclistes.

Bernard Sainz est à nouveau convoqué par les enquêteurs le 04/03/2014. Il affirme avoir cessé toute activité depuis 2005 suite à ses ennuis judiciaires dans l'affaire Porzier. Nous pouvons affirmer de source sûre que cette affirmation est dénuée de tout fondement et que Bernard Sainz a poursuivi ses activités au moins jusqu'en 2015, voire 2016 comme le révèle de son côté l'enquête de Cash Investigation diffusée le 27/06/2016. Sainz préfère expliquer l'origine de ses espèces par des gains au jeu aux courses de chevaux. Malgré ses précédentes condamnations pour exercice illégal de la médecine, il se présente toujours comme titulaire d'un diplôme d'homéopathie-acupuncture-ostéopathie, qui ne serait pas officiellement reconnu. Pas de chance, ce diplôme aurait été saisi lors de précédentes perquisitions. Il ajoute qu'en 40 ans aucun sportif ne l'a accusé d'avoir fourni des protocoles dopants ou masquant. Il fallait oser. A l'issue de son interrogatoire, il est mis en examen.

Le 18/05/2014, l'affaire prend un tour tragique avec le décès de Stéphane Belot. Selon nos informations, il serait mort d'une surdose de cocaïne. A plusieurs reprises, il avait expliqué aux enquêteurs être dépressif. Son épouse confirme aux enquêteurs l'avoir accompagné à deux reprises chez Bernard Sainz et avoir entendu ce dernier citer des produits dopants en utilisant des noms de substances homéopathiques. Lors de son interrogatoire du 04/03/2014, Bernard Sainz avait nié avoir jamais rencontré la femme de Stéphane Belot.

Confronté aux Taillefer, Bernard Sainz continue de nier tout conseil en vue de doper des coureurs.

A l'issue de l'information judiciaire, le 20/06/2014, onze personnes, dont Sainz, sont mises en examen. Fidèle à sa réputation de procédurier, le docteur Mabuse dépose le 08/09/2014 une requête aux fins d'annulation de sa mise en examen. Par une décision du 24/02/2015, la Chambre de l'Instruction de la Cour d'Appel de Caen valide l'ensemble de la procédure et la mise en examen de Bernard Sainz.

Le procès s'est déroulé le 4 juillet 2017 devant le Tribunal Correctionnel de Caen. La procureure requiert contre lui six mois de prison ferme et 20.000 euros d'amende. Le jugement est rendu le 5 septembre 2017. Bernard Sainz est condamné à 9 mois de prison ferme et 20 000 € d'amende, pour incitation au dopage. Il fait appel de la décision.

Bernard Sainz est jugé en appel le 12 décembre 2018 devant la cour d'appel de Caen. Il est extrait pour l'audience de sa cellule de Fleury-Merogis où il est en détention provisoire dans le cadre de l'affaire Cash Investigation. Pendant l'audience, le prévenu continue de clamer son innocence et se déclare « complètement étranger à ce trafic ». L'avocat général requiert une lourde peine de 30 mois de prison, dont 12 mois avec sursis, tout en précisant qu'il mériterait 30 mois fermes.

La cour d'appel rend son arrêt le 27 février 2019. La condamnation est finalement allégée : Sainz est condamné à 12 mois de prison avec sursis et 2 000 € d'amende. « Je m'attendais à être relaxé purement et simplement (...) Je ne peux pas être satisfait d'être condamné pour des faits inexistants dans une affaire de dopage » déclare-t-il en sortant de la salle d'audience.

Son pourvoir en cassation ne donne rien et la peine est confirmée en septembre 2020. Elle est définitive.


Lire la revue de presse de ce procès
Bernard Sainz est débouté en appel et son pourvoi en cassation rejeté.
2014 Sainz contre Thierry Lévêque & Reuters

En bref : Relatant le verdict de la cour d'appel dans le procès de l'affaire "Sainz-Lavelot", le journaliste de l'agence Reuters écrit maladroitement que Bernard Sainz a été condamné pour "cession" de produits dopants. Bernard Sainz l'attaque en diffamation de même que le directeur de publication du site capital.fr qui a repris la dépêche.

Le 11/11/2010, une dépêche de l'agence Reuters tombe sur les téléscripteurs. Elle annonce la condamnation en appel de Bernard Sainz dans l'affaire Saint-Lavelot. Le faux médecin a été condamné à deux ans de prison dont un ferme pour "détention de substances vénéneuses et de produits dopants", "exercice illégal de la médecine" et "facilitation d'usage de produits dopants".

Las, le journaliste de l'agence, Thierry Lévêque a écrit "détention ET CESSION de substances vénéneuses et de produits dopants", "exercice illégal de la médecine" et "facilitation d'usage de produits dopants". Il rappelle aussi que « La justice ne disposait pas de preuves matérielles mais d'écoutes téléphoniques et des dépositions de nombreux coureurs dont le Belge Frank Vandenbroucke, qui a qualifié Bernard Sainz de "gourou diabolique" l'accusant de faire commerce d'hormones de croissance, de testostérone, de corticoïdes et d'EPO ». Pire encore, il a rappelé que « l'affaire concerne un trafic de produits dopants en 1998 et 1999 ». Et ne reculant devant rien, il a présenté Bernard Sainz sous le pseudonyme infamant de « Docteur Mabuse ».

On comprend alors que Bernard Sainz attaque en diffamation le journaliste, le directeur de la publication de l'agence et quatre organes de presse (capital.fr, laprovence.com, lexpress.fr, nouvelobs.com) qui ont reproduit la dépêche. Cinq informations judiciaires sont ouvertes simultanément (une contre l'agence et contre chacun des sites Internet).

Le jugement est rendu le 16/05/2014 par le Tribunal Correctionnel de Paris. La Cour a tout d'abord écarté d'un revers de main les griefs contre le sobriquet de « Docteur Mabuse » et le rappel qu'il fut un « personnage du dopage dans le cyclisme des années 1990 ». En revanche, le journaliste a commis la maladresse de mentionner une condamnation pour « cession » de produits dopants. Cela lui vaut une condamnation pour « diffamation publique envers particulier, en l'espèce Bernard Sainz, faits commis le 18 mars 2010. Le directeur de la publication de l'agence Reuters est condamné pour « complicité de diffamation publique envers particulier ». Les deux hommes doivent verser chacun 600 euros d'amende et 400 euros de dommages et intérêts à Sainz. Celui-ci est néanmoins débouté de sa demande de publications judiciaires.

Dans les jugements parallèles, les directeurs de la publication de trois organes de presse (laprovence.fr, nouvelobs.com, lexpress.fr) sont relaxés au motif qu'ils n'ont faire que reproduite la dépêche de l'agence Reuters. Celui capital.fr, dont les journalistes ont vérifié l'information, est en revanche condamnés à 500 euros d'amende et 400 euros de dommages et intérêts. Thierry Lévêque, quant à lui, est quatre fois condamné à 150 euros d'amende et 400 euros de dommages et intérêts

En appel, renversement de tendance, les accusés ont finalement été relaxés et leur bonne foi établie. Bernard Sainz a tenté de se pourvoir en cassation mais sans succès.

Bernard Sainz est débouté en appel et son pourvoi en cassation rejeté.
2014 Sainz contre Thierry Lévêque & Capital

En bref : Relatant le verdict de la cour d'appel dans le procès de l'affaire "Sainz-Lavelot", le journaliste de l'agence Reuters écrit maladroitement que Bernard Sainz a été condamné pour "cession" de produits dopants. Bernard Sainz l'attaque en diffamation de même que le directeur de publication du site capital.fr qui a repris la dépêche.

Voir ci-dessus.

Bernard Sainz est débouté en appel et son pourvoi en cassation rejeté.
2014 Sainz contre Thierry Lévêque & La Provence

En bref : Relatant le verdict de la cour d'appel dans le procès de l'affaire "Sainz-Lavelot", le journaliste de l'agence Reuters écrit maladroitement que Bernard Sainz a été condamné pour "cession" de produits dopants. Bernard Sainz l'attaque en diffamation de même que le directeur de publication du site capital.fr qui a repris la dépêche.

Voir ci-dessus.

Bernard Sainz est débouté en appel et son pourvoi en cassation rejeté.
2014 Sainz contre Thierry Lévêque & L'Express

En bref : Relatant le verdict de la cour d'appel dans le procès de l'affaire "Sainz-Lavelot", le journaliste de l'agence Reuters écrit maladroitement que Bernard Sainz a été condamné pour "cession" de produits dopants. Bernard Sainz l'attaque en diffamation de même que le directeur de publication du site capital.fr qui a repris la dépêche.

Voir ci-dessus.

Bernard Sainz est débouté en appel et son pourvoi en cassation rejeté.
2014 Sainz contre Thierry Lévêque & Le nouvel Obs

En bref : Relatant le verdict de la cour d'appel dans le procès de l'affaire "Sainz-Lavelot", le journaliste de l'agence Reuters écrit maladroitement que Bernard Sainz a été condamné pour "cession" de produits dopants. Bernard Sainz l'attaque en diffamation de même que le directeur de publication du site capital.fr qui a repris la dépêche.

Voir ci-dessus.

Condamnation Il a été condamné à deux ans de prison dont un an ferme et une amende de 20000€
2016 Cash Investigation

En bref : Après la diffusion du documentaire Cash Investigation sur France 2 le 27/06/2016, une information judiciaire contre X est lancée. Bernard Sainz est placé en garde à vue le 20/11/2017. Il comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris en novembre 2021. A ses côtés dans le box des accusés, comparaissent Loïc Herbreteau et Pierre-Marie Carlier. Tous les trois sont reconnus coupables mais font appel. La Cour d'Appel de Paris condamne Bernard Sainz pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie. Herbreteau et Carlier sont relaxés.

Une information judiciaire contre X est ouverte 10 février 2017 en écho à la diffusion du documentaire Cash Investigation sur France 2 le 27/06/2016.

Le 20/11/2017, Bernard Sainz est arrêté à son domicile d'Almenêches par les enquêteurs de l‘Office central de lutte contre les atteintes à l‘environnement et à la santé publique (OCLAESP) et de la section de recherches de la gendarmerie de Caen. Son interpellation fait suite à commission rogatoire du juge d‘instruction chargé du dossier. Son manoir est perquisitionné. Il est placé en garde à vue et mis en examen pour « exercice illégal de la médecine » et pour « incitation à l'utilisation, par des sportifs, de substances ou méthodes dopantes interdites ». Il effectue quatre mois de détention préventive à Fleury-Mérogis.

Le 20/03/2018, il est libéré sous contrôle judiciaire. Une importante caution aurait été demandée par la justice. Le 18/10/2018, il repart en prison à Fleury-Mérogis, faute d'avoir payé sa caution. Il y reste quatre mois et en ressort le 16/02/2019.

Dans son réquisitoire définitif du 06/09/2019, le parquet de Paris demande son renvoi en correctionnelle. Par une ordonnance 12/02/2020, Bernard Sainz est renvoyé en correctionnelle. Poursuivi pour « exercice illégal de la médecine en état de récidive légale », « exercice illégal de la profession de pharmacien » et « aide et incitation à l'utilisation de substance ou méthode interdite par des sportifs dans le cadre d'une manifestation sportive en état de récidive légale », il est jugé au tribunal de Paris du 22 au 29 novembre 2021. Il est accompagné dans le box des accusés par Loïc Herbreteau pour avoir mis en relation des sportifs avec le docteur Mabuse, et Pierre-Marie Carlier, pour avoir mis son fils Alexis Carlier, coureur cycliste, en contact avec Sainz « en vue d'améliorer ses performances sportives ».

Le 17/01/2022, Bernard Sainz est condamné à un an de prison ferme, sous bracelet, notamment pour « aide ou incitation à l'utilisation de substances ou méthodes interdites dans le cadre d'une manifestation sportive ». Il lui est en outre interdit d'exercer une profession dans les domaines du sport et de la santé, pendant 5 ans. Il devra également verser un total de 20000 euros de dommages-intérêts aux parties civiles, l'Ordre des médecins, l'Ordre des pharmaciens et la Fédération Française de Cyclisme (FFC). A la sortie du tribunal, il minimise sa peine : « Je note que le parquet avait réclamé deux ans et que je n'ai été condamné qu'à un an ferme non exécutoire ». Le jour même son avocat, Me Hector Bernardini, annonce qu'il va interjeter appel.

Bernard Sainz fait à nouveaux face aux juges de la Cour d'Appel de Paris à partir du 3 mars 2025. Les audiences s'étalent sur six demi-journées. A leur terme, le parquet réclame quatre ans d'emprisonnement et 75000 euros d'amende.

En septembre, Bernard Sainz est condamné à deux ans de prison dont un avec sursis pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie, mais il est relaxé du chef d'incitation au dopage. Il pourra effectuer sa peine sous bracelet électronique. Il écope aussi de 20000 euros d'amende et devra verser 5000 euros au conseil national de l'ordre des médecins et 2000 euros à l'ordre des pharmaciens. En outre, il a interdiction d'exercer toute activité en lien avec le sport. « Après huit ans, c'est un soulagement de voir reconnaître que c'était un dossier de dopage sans preuve et sans victime », se réjouit son avocat Me Hector Bernardini auprès de l'AFP.

Selon les attendus du jugement que L'Equipe a pu consulter, « le faisceau d'indice » n'a pas suffi pour qualifier l'infraction autour du dopage. En particulier, les juges précisent : « l'expertise de l'enregistrement de l'émission a été refusée par le magistrat, la Cour ne dispose d'aucun élément attestant du caractère complet de l'enregistrement des rencontres ».

Cette relaxe partielle ne satisfait toujours pas le faux médecin qui a décidé de se pourvoir en cassation. Il confiait à L'Equipequelques jours avant le délibéré : « Avec moi, la vraie vérité est incroyable, mais la justice ne me croit pas. Peu importe la sanction. Ce sont eux qui perdent en donnant une mauvaise image de la justice. » (lequipe.fr, 14/09/2025)

Pierre-Marie Carlier, père du coureur Alexis Carlier, et Loïc Herbreteau qui avaient également fait appel ont été relaxés.


Lire la revue de presse de ce procès
La plainte est vraisemblablement classée sans suite.
2016 Sainz contre Cash Investigation

En bref : Suite à la diffusion du documentaire Cash Investigation sur France 2 le 27/06/2016, Bernard Sainz annonce immédiatement porter plainte contre Elise Lucet. Il mettra plus de trois ans avant de passer à l'action en octobre 2019.

Suite à la diffusion du documentaire Cash Investigation sur France 2 le 27/06/2016, Bernard Sainz annonce immédiatement porter plainte contre Elise Lucet et ses équipes pour « diffamation, introduction et maintien dans un système de données » ainsi que pour « vol de données et recel de vol de données ».

Le 06/10/2016, un site Internet proche du soigneur normand annonce que la plainte serait pour bientôt. Elle viserait, outre Elise Lucet, Sophie Le Gall, journaliste, auteure du reportage et Antoine Vayer, consultant. Un an plus tard et selon nos informations, aucune plainte n'a été déposée par Bernard Sainz. En revanche, il est placé en garde à vue le 20/11/2017 dans le cadre d'une information judiciaire lancée à la suite du reportage.

Le 16/10/2019, alors que la date de son procès dans l'affaire consécutive au Cash Investigation de 2016 n'est pas encore connue, il porte plainte contre les journalistes et le monteur de l'émission ainsi que contre Pierre-Henri Lecuisinier, Peter Pouly et Antoine Vayer. La plainte les accuse de « publication d'un montage réalisé avec les paroles et l'image d'une personne sans son consentement », « d'escroquerie aggravée », « d'association de malfaiteurs », « d'atteinte à la vie privée et au droit à l'image », de « violation du secret des correspondances numériques » et de « recueil de violation du secret des correspondances numériques ».

L'issue de la plainte est nébuleuse. En 2025, pendant son procès en appel, Bernard Sainz et son avocat prétendent qu'elle est toujours en cours d'instruction.

Condamnation Bernard Sainz est condamné en appel à une amende de 2.000 euros.
2016 Travail dissimulé

En bref : Dans un dossier connexe à l'affaire Medi 14, la justice reproche au « naturopathe » d'avoir employé un couple pour garder et entretenir son manoir d'Almenêches (Orne).

La justice reproche au « naturopathe » d'avoir employé un couple pour garder et entretenir son manoir d'Almenêches (Orne), une propriété comprenant 14 hectares de bois, et 2 000 à 3 000 m2 de pelouse. Le couple serait à son service depuis 1996 mais, par le jeu de la prescription, seule la période postérieure à 2014 sera évoquée au tribunal.

Selon le couple, ils occupent le logement depuis août 1996 en échange de quelques heures de travaux par jour (tonte de la pelouse, taille des arbres, entretien de parc, soins au cheval, etc.).

Le procès a lieu le 16 avril 2019 à Argentan (Orne). Pendant l'audience, Bernard Sainz déclare avoir agi par « altruisme envers ces braves gens » après que leur maison a été détruite par un incendie. Une fois de plus, il dénonce l'« acharnement » de la justice à son endroit.

Bernard Sainz est condamné à une amende de 15.000 euros. Selon son habitude, il interjette appel.

Il comparaît donc le lundi 29 août 2022 devant la cour d'appel de Caen. « À l'époque, j'ai fait preuve d'empathie quand l'appartement de ce couple a été détruit par un incendie, explique-t-il à la barre. Encore aujourd'hui, je n'imagine pas chasser ces pauvres gens ». L'avocat général requiert 15.000 euros d'amende, soit la même peine qu'en première instance. La décision tombe le lundi 3 octobre 2022 : il est condamné à 2.000 euros d'amende. Encore un procès perdu.


Bernard Sainz disqualifié par la CADF

Le 17 juillet 2015, la CADF (Cycling Anti-Doping Foundation), responsable de la mise en oeuvre du Programme antidopage de l'UCI, adresse un courrier à tous les coureurs faisant partie du groupe cible de l'UCI. Ce courrier donne des informations sur le système de localisation ADAMS et sur les AUT, rappelle l'existence de la liste de produits interdits, l'interdiction des injections et "l'obligation des coureurs et du personnel d'encadrement du coureur de signaler toute circonstance qui viendrait à sa connaissance qui pourrait constituer une violation des règles antidopage, et de coopérer dans toute investigation ultérieure". En outre, il notifie l'interdiction d'" association d'ordre professionnel ou dans le cadre de l'activité sportive avec les personnes disqualifiées mentionnées " dans le courrier au premier rang desquels, un certain Bernard Sainz.


Lors de la course Paris-Camembert 2016, nous avons constaté que le docteur Mabuse n'allait pas directement au contact de coureurs, y-compris ceux qui collaborent avec lui, tels Kevin Ledanois. Le courrier de la CADF, que nous reproduisons plus bas, explique peut-être cela.

Toujours est-il qu'en dépit de cette interdiction formelle, de nombreux coureurs de haut-niveau, faisant partie du groupe cible, continuent à entretenir des liens avec le faux médecin normand. Ils ne pourront pas dire qu'ils n'étaient pas prévenus.

Extrait du paragraphe 7 du courrier de la CADF daté du 17 juillet 2015
Source : CADF - 17/07/2015


Courrier de la CADF daté du 17 juillet 2015
Source : CADF - 17/07/2015


Cash Investigation

Le 27 juin, le magazine de reportages Cash Investigation sur France 2, associé au journal Le Monde, révèle qu'il est toujours bien actif dans le milieu sportif et en particulier cycliste. Dans des caméras cachées, on le voit prodiguer des conseils de dopage à des coureurs.

L'émission est à voir ou revoir ici :

Cash investigation - Dopage : ça roule toujours
Source : France Télévision - 28/06/2016

Le 29 juin, Bernard Sainz est interrogé par Jean-Marc Morandini sur Europe 1. Il nie avoir incité ou aidé des sportifs à se doper et dénoncer une manipulation. Interview à retrouver ci-dessous :

Mis en cause par Cash Investigation : le Docteur Mabuse du cyclisme répond
Source : Europe 1 - 29/06/2016

Une information judiciaire contre X est ouverte 10 février 2017 en écho à la diffusion du documentaire Cash Investigation sur France 2 le 27/06/2016.

Le 20/11/2017, Bernard Sainz est arrêté à son domicile d'Almenêches par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) et de la section de recherches de la gendarmerie de Caen. Son interpellation fait suite à commission rogatoire du juge d'instruction chargé du dossier. Il est placé en garde à vue et son manoir est perquisitionné.

Dans son réquisitoire définitif du 6 septembre, le parquet de Paris demande son renvoi en correctionnelle dans l'affaire du Cash Investigation de 2016.

Allumant opportunément un contre-feu, Bernard Sainz porte plainte le 16 octobre contre les journalistes et le monteur de l'émission ainsi que contre Pierre-Henri Lecuisinier, Peter Pouly et Antoine Vayer.

Les réactions


Revue de presse du Cash Investigation et de ses conséquences judiciaires



Reportage Franck Vandenbroucke

Dans un reportage diffusé en janvier 2008 sur la chaîne de télévision belge Canvas, Bernard Sainz est interviewé et explique quelques-uns de ses préceptes. Le coureur belge revient également sur sa relation avec Bernard Sainz. A voir entre 1'40"" et 8'15".

Vdb Avila
Source : Canvas - 01/2008

Le reportage est en néerlandais mais plusieurs intervenant s'expriment en français.

Extraits :

Frank Vandenbroucke : "J'ai eu et j'ai encore la conviction que les traitements de Monsieur Sainz étaient homéopathiques et naturels comme il me l'a dit, malgré mes doutes et la peur que j'ai de savoir ce qu'il m'a fait. J'espère ne pas m'être trompé, mais j'ai des doutes."

Alain Deloeuil : "La force de Bernard Sainz c'est qu'il a une très très forte influence sur les gens, et notamment sur les cyclistes. Il aurait dit à certains coureurs d'aller se jeter dans la rivière, certains coureurs l'auraient fait."

Frank Vandebroucke : "Quand vous voyez toutes les choses qu'il est capable de faire et toutes ses connaissances, cet homme-là c'est la science du vélo à lui seul."

Bernard Sainz : "La première fois que j'ai rencontré Frank, l'impression qu'il m'a fait c'est l'impression de vouloir s'investir peut-être encore plus en découvrant des préceptes, des principes méconnus de la médecine traditionnelle mais découvrir d'autres horizons et j'ai dû le garder au moins deux heures et demi pour l'interroger. Je lui ai posé des questions tellement étonnantes sur sa famille, sur son parcours, sur son passé, par exemple lorsqu'il rentrait dans un lit est-ce qu'il préférait avoir des draps chauds, tièdes ou froids. Est-ce qu'il sortait les pieds du lit. Ce sont plein de questions que les praticiens homéopathes posent pour connaître les particularités du tempérament d'un individu pour pouvoir leur donner des remèdes appropriés. Et toutes ces questions l'ont intrigué et je crois que c'est ce qui a établi un contact très fort lors de la première consultation et qui aujourd'hui encore demeure très présent."

Frank Vandebroucke : "il me soignait avec des plantes, dans ses bases de produit il y a du venin de serpent parce qu'on donne une substance vénéneuse pour évacuer les toxines du corps."

Bernard Sainz : "Nous avons besoin, parfois, de nettoyer l'organisme et je recommande très vivement des jeûnes avec absence totale d'alimentation pendant trois jours. Un grand coup de Kärcher et il a adhéré complètement à ces principes. C'est déjà une très grande épreuve non pas cycliste mais une épreuve qui me permet de tester les individus. S'ils arrivent à passer ce cap, on ressent leur motivation. Je sens l'individu très investi et je pressens une grande saison."

A suivre ici :

Vdb Avila
Source : Canvas 3 - 01/2008


Docteur, vous avez dit docteur ?

Bernard Sainz aime à se faire passer pour un médecin. Il a souvent été présenté comme tel par des journalistes peu rigoureux. C'est ainsi qu'il est présenté dans une émission de télévision consacrée à Raymond Poulidor, Plein cadre, diffusée en 1972 comme le « Docteur Saincz » :

Le "Docteur Saincz" à propos de Raymond Poulidor
Source : Plein cadre - 23/06/1972

Dans une émission de la télévision belge consacrée à l'arrestation de Frank Vandebroucke en 2002, il est à nouveau présenté comme « Docteur » et déclare (à partir de 15'20'') : « Je suis diplômé en spécialité de médecine homéopathique et d'acuponcture, un diplôme obtenu en France et paradoxalement, il n'est pas reconnu ».

Bernard Sainz et l'arrestation de Frank Vandenbroucke
Source : Frank Vandenbroucke opgepakt - VDB 2002 - 2002

Outre que ce diplôme n'est pas reconnu, il apparaît que Sainz n'a, à notre connaissance, jamais produit ce diplôme mystérieux devant aucun tribunal.

En mai 2016, interrogé pendant le record du monde des 6 jours sur home-trainer de Pascal Pich, il est présenté comme le médecin du triathlète, ce qu'il se garde bien de démentir :

Michel Drucker & Bernard Sainz commentent le challenge de Pascal Pich
Source : Facebook - 25/05/2016

Pascal Pich, pour sa part, le présente comme étant son docteur :

Pascal Pich et Bernard Sainz, son "Docteur"
Source : Facebook - 03/05/2016

Le journaliste Stéfan L'Hermitte de L'Equipe a enquêté en 2025. Il ne trouve à la grande bibliothèque de médecine et aux archives nationales aucun élément qui permettrait de confirmer que Bernard Sainz a réellement suivi des études de médecine. Le Dr Mabuse réussit seulement à lui montrer une carte « de membre de la commission des sports des étudiants de Paris 1966-1967, avec son nom, à l'encre bleue, qui semble rajouté à la va-vite, et une photo, qui serait la sienne, superposée au-dessus du sceau qui devrait l'estampiller ». L'écriture de son nom ressemble à s'y méprendre à la sienne.


Le Docteur Mabuse en chanson

Bernard Sainz a eu l'insigne honneur de se voir dédier une chanson. L'auteur en est Richard Fredon, un artiste-cycliste de l'Oise qui a également composé des chansons sur Frank Vandenbroucke et Philippe Gaumont, deux patients du docteur Mabuse. L'illustre naturopathe semble très satisfait du résultat puisqu'il envoie volontiers le lien aux journalistes qui souhaitent l'interroger.

Richard Fredon chante Docteur Mabuse
Source : Rock'n Oise - 07/10/2018

Refrain :

On l'appelle,

Il s'en amuse,

On l'appelle,

Docteur Mabuse


Il a dit

1986
2000
2005
2008
2010
2013
2014
2016
2021
2025


Ils ont dit de lui

1986
1994
1999
2000
2002
2008
2009
2012
2014
2016
2017
2018
2019
2020
2025


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