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Team Visma | Lease a Bike - Saison 2025


cyclisme-dopage.com - 03/07/2025

Sommaire

Introduction Vingt affaires de dopage Deux coureurs épinglés Deux dirigeants épinglés Quatre coureurs flashés Aucun dirigeant flashé L'équipe adhère MPCC Découvrez l'indice de confiance obtenu par l'équipe

Introduction

Une histoire débutée en 1984

Septembre 2020. Tour de France. La Jumbo-Visma domine l'épreuve avec arrogance, Primoz Roglic est en jaune au matin de l'avant-dernière étape. Mais Tadej Pogacar lui dérobe la précieuse tunique en haut de la Planche des Belles Filles, sous le regard effaré des coureurs de la formation néerlandaise. On aurait dit des braqueurs de banque stupéfaits de se voir rafler le magot par un gamin de 12 ans.

Pourtant l'équipe en a vu d'autres au fil d'une histoire débutée en 1984 sous le nom de « Kwantum Hallen – Decosol ». Elle a depuis plusieurs fois changé de nom. On se souvient notamment de SuperConfex (1987-1989), Buckler (1990-1992) et bien sûr Rabobank (1996-2012). Elle a failli mourir lorsque la banque néerlandaise décide se retirer en raison des scandales de dopage qui la touche directement. A cette époque, le Dr Geert Leinders est suspendu à vie pour détention, administration et trafic de produits interdits contrevenant aux règlements anti-dopage ainsi que pour incitation au dopage. Il avait exercé chez Rabobank entre 1996 et 2009.

Quelqu'un a des nouvelles de l'ancien médecin des Rabobank et des Sky, socles de Jumbo et Ineos, le médecin belge Geert Leinders ? Toujours dans les plantes en Belgique ? pic.twitter.com/hLTIazkgoL

— ??ntoine VAYER ????? (@festinaboy) October 19, 2020

Plusieurs coureurs, dont Michael Rasmussen et Thomas Dekker (dans The Descent) ont témoigné de cette culture du dopage répandue dans l'équipe Rabobank et aujourd'hui largement documentée.

Richard Plugge, l’après Rabobank (ou presque)


Depuis cette triste époque et l'arrivée de Richard Plugge à sa tête en 2013, la structure dirigeante a été renouvelée. Ils sont toutefois encore nombreux à avoir connu l'épopée Rabobank. Au moins dix-neuf selon notre recensement et pour certains à des positions stratégiques. C'est par exemple le cas de Peter Verstappen (directeur médical), Ellis Heijboer (responsable de la performance), Jan Boven (coach) ou encore des directeurs sportifs Grischa Niermann, Frans Maassen, Mathieu Heijboer, Addy Engels et Arthur Van Dongen. Au moins cinq soigneurs ont connu la glorieuse époque du maillot orange Rabobank : Dries Bos, Richard Cremers, Carl Israël, Luc Schiemsky et Dimitri Van Boxstael. D'autres anciens de la Rabobank exercent des fonctions diverses : Tony Artset Sem Versteeg sont mécaniciens, Björn Vanmelkebeke est ostéopathe, Kees Hamelink chauffeur de bus, Gerard Rietjens « scientifique » tandis que Theo Eltink et Eddy Bouwmans s'occupent des invités. Nous aurions aussi pu comptabiliser Sierk-Jan de Haan mais il semble se contenter de coacher les équipes femmes et développement. On notera aussi que certains anciens Rabobank ont été embauchés récemment. C'est le cas de Paul Martens (coureur bleu et orange de 2008 à 2012) et Theo Eltink (2005-2008) qui sont revenus dans la structure en 2023. Quand Richard Plugge explique avoir voulu construire une équipe repartir d'une feuille blanche on est conduit à se dire que la page était un peu orange !


Histoire de l'équipe

Nous avons recensé dix-huit coureurs « RaboVisma » dans notre annuaire du dopage. Un flagrant délit de mansuétude tant il a été dit, écrit et révélé sur le dopage organisé dans cette équipe. Michael Rasmussen et Thomas Dekker, par exemple, sont passés à table, en librairie avant de le faire devant une très officielle commission d'enquête. Ils ont décrit par le menu la recette des médecins pour préparer la potion magique. A peu près tous les produits dopants y passaient : EPO, transfusions, hormones de croissance, corticoïdes, etc. Le tout sous la houlette du Dr Geert Leinders (qui exercera plus tard dans le Team Sky).

Adrie van der Poel 1984


L'équipe s'appelle Kwantum Hallen – Decosol quand elle enregistre sa première affaire. C'est sa première année d'existence. Adrie van der Poel est contrôlé positif à l'éphédrine pendant la Semaine Sicilienne 1984. Le père de Mathieu est suspendu quatre mois dont un avec sursis et doit s'acquitter d'une amende de 10125 Francs (environ 1500 Euros). Avant de rouler pour cette équipe, il avait déjà été contrôlé à la strychnine. La faute à une tourte au pigeon servie chez les Poulidor (lire ici).

Gert Jakobs 1989, un précurseur

Cinq ans plus tard, on ne plaisante plus. L'EPO est déjà en usage dans l'équipe. C'est Gert Jakobs qui crache le morceau en 2009 dans le livre Het laatste geel de Mart Smeets. Il avoue avoir effectué son Tour de France 1989 sous EPO. Ce n'est que quelques années plus tard que la substance changera la physionomie du peloton professionnel. Les Rabobank sont assurément des précurseurs.

Hoy cumple años Gert Jakobs, corredor icónico en PDM e integrante del cuarteto CRE olímpico 84 de Países Bajos junto a Breukink, Maarten Ducrot y Jos Alberts. ??GertJakobs nl pic.twitter.com/8K5OE9mWdQ

— Pedal Vintage (@PedalVintage) April 29, 2022

Johan Bruyneel 1996 : ni remord, ni regret


L'histoire de Johan Bruyneel est connue. Qui ne la connaîtrait pas se reportera au portrait que nous lui avons consacré.

Avant de devenir le mentor et complice de Lance Armstrong, Bruyneel a porté le maillot de la Rabobank en 1996 et 1997. En 2023, il se souvient pour lalibre.be : « L'année 1996 a été l'apogée de l'utilisation de l'EPO. J'étais moi-même coureur à l'époque. J'ai également utilisé l'EPO. Est-ce que je le regrette ? Non. Je faisais partie de cette génération, c'était comme ça à l'époque. C'était rejoindre ce mouvement pour savoir suivre ou rentrer chez soi. Certains ont arrêté, je ne vais pas citer de noms. Cela ne garantit pas pour autant que ces personnes n'ont pas eu recours au dopage ».

Michael Rasmussen, Tour de France 2007


En juillet 2007, le Danois Michael Rasmussen porte le maillot jaune du Tour de France. La victoire à Paris lui semble promise, comme son compatriote Bjarne Riis avant lui. Hélas, mille fois hélas, il a fourni de fausses informations sur sa localisation avant la Grande Boucle. Qui plus est, il a manqué plusieurs contrôles antidopage inopinés.

Après la 16ème étape, l'équipe Rabobank, sans doute poussée par de bonnes âmes, prend la décision radicale de l'exclure du Tour de France. Alberto Contador remporte la course.

Il faudra encore plusieurs années avant que Michael Rasmussen avoue s'être dopé. Depuis sa retraite du cyclisme professionnel, il est devenu chroniqueur sportif. Il enseigne également la pratique du VTT et le management sportif. Si c'était à refaire, il le referait certainement.

Pour qui veut en savoir plus sur Michael Rasmussen, on peut consulter portrait que nous lui avons consacré.

Revue de presse du Tour de France 2007

Carlos Barredo 2012, dernière affaire pour la Rabobank


En octobre 2012, l'Union Cycliste Internationale (UCI) ouvre une procédure disciplinaire contre l'Espagnol Carlos Barredo, alors membre de l'équipe Rabobank, en raison d'anomalies détectées dans son passeport biologique entre octobre 2007 et septembre 2011. La période couvre quatre saisons où il évoluait sous maillot Quick-Step (2007-2010) et une année sous le maillot Rabobank (2011). Dans la foulée de l'annonce de l'UCI, la formation néerlandaise suspend provisoirement son coureur. Incapable de retrouver une équipe, le coureur qui avait entamé sa carrière en 2004 chez Liberty Seguros annonce sa retraite sportive en décembre 2012.

En juillet 2014, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) confirme la suspension de deux ans de Carlos Barredo, rétroactivement au 18 octobre 2012. De plus, tous ses résultats obtenus entre le 26 octobre 2007 et le 24 septembre 2011 sont annulés, y compris sa victoire à la Clasica San Sebastián 2009.

Il oeuvre dans le Team Polti VisitMalta d'Alberto Contador depuis 2021.

2012, fin de partie pour Rabobank s’en va


En 2012, l'équipe s'appelle encore Rabobank mais c'est la dernière année. Ce n'est toutefois pas la seule affaire Barredo qui justifie le retrait de la banque néerlandaise. Le prétexte est fourni par la condamnation de Lance Armstrong par l'USADA. « Nous ne sommes plus convaincus que le cyclisme professionnel international soit en mesure de faire du cyclisme un sport propre et honnête », déclare Bert Bruggink, membre du conseil d'administration de l'établissement bancaire. Manière comme une autre de se dédouaner.

2012 marque donc la dernière année dans les pelotons pour la Rabobank. Son retour en 2026 semble acté. Affaire à suivre !

Aderlass 2019, les mystérieuses photos de Tom Dumoulin et Primoz Roglic


La Jumbo-Visma n'a pas été éclaboussée par l'opération Aderlass, une affaire concentrée autour du médecin autrichien Mark Schmidt. Pourtant, dans la collection de 30 à 40 photos que présentaient les enquêteurs aux témoins et suspects figuraient ses coureurs Tom Dumoulin et Primoz Roglic. Interrogé sur cette curiosité, le parquet d'Innsbruck déclare que les deux hommes n'étaient « ni accusés ni témoins ». De son côté, l'équipe Jumbo affirme que ni Dumoulin ni Roglic n'étaient en relation avec Mark Schmidt. La présence de ces photos s'explique probablement par les accusations portées par Georg Preidler, condamné à douze mois de prison avec sursis dans ce dossier.

Le coureur autrichien évoque tout d'abord un événement survenu selon lui en 2017. Les principaux coureurs de l'équipe Sunweb devaient participer à un camp d'entraînement en haute altitude en vue de préparer le Tour d'Italie. Preidler, aussi engagé sur le Giro, avait demandé à participer à ce camp, éventuellement à ses propres frais, mais il a été fermement prié de rester à la maison. De retour dans la botte italienne, les coureurs Sunweb, Tom Dumoulin en tête, affichent une forme extraordinaire et Dumoulin remporte le classement général du Giro.

Preidler, s'est aussi étonné de la rapidité avec laquelle certains cyclistes slovènes sont devenus si performants en si peu de temps. « Je n'ai jamais compris comment on peut passer du statut de sauteur à ski à celui de vainqueur d'une tournée de trois semaines », a-t-il déclaré. Une allusion transparente à Primoz Roglic. Mais tout cela n'est que bave de crapaud, sans doute.

Revue de presse de l'affaire Aderlass

Michel Hessmann 2023


En août 2023, Michel Hessmann est suspendu provisoirement par son équipe en raison d'une contrôle antidopage effectué le 14 juin en Allemagne et qui s'avère positif au chlorthalidone, un diurétique. L'agence anti-dopage allemande (NADA) rend son verdict en juin 2024, concluant qu'il était « plausible qu'Hessmann ait pris un médicament contaminé comme du paracetamol, de l'ibuprofen ou du naproxen ». Le risque de contamination des médicaments relavant du coureur, elle propose une suspension de quatre mois seulement, avec effet rétroactif de trois mois. L'Agence mondiale antidopage fait appel de la décision et entre en négociation avec le coureur qui accepte une suspension non rétroactive de sept mois. Il a donc été écarté des pelotons jusqu'au 14 mars dernier.

Hessmann étant arrivé au terme de son contrat de trois ans, il n'a pas été renouvelé chez Visma - Lease a Bike. Il a trouvé refuge chez les Espagnols de la Movistar.

Revue de presse de l'affaire Michael Hessmann

Liste des affaires de l'équipe
Coureur Produit Course Date Sanction Contrôle
Hessmann Michel Diurétique 2023 Oui Contrôle positif
Bobridge Jack Trafic de MDMA 2014 Oui Enquête judiciaire et aveux en 2019
Bobridge Jack Trafic de MDMA 2013 Oui Enquête judiciaire et aveux en 2019
Barredo Llamazales Carlos Passeport biologique non conforme 2011 Oui Passeport biologique
Dekker Thomas EPO, passeport biologique non-conforme 2007 Oui Contrôle positif et aveux en 2010
Dekker Thomas EPO, transfusions sanguines 2007 Oui Contrôle positif et aveux en 2010
Horrillo Munoz Pedro Formeterol Flèche Brabançonne 2007 Non Contrôle positif
Rasmussen Michael 2007 Oui Fuite, falsification, manquement dans la soumission des localisations, aveux en 2013
Van Heeswijk Max EPO, Testostérone 2007 Non Aveux en 2011
Boogerd Michael EPO, transfusions sanguines, cortisone 2005 Oui Aveux en 2013
Dekker Thomas Cortisone Championnats du Monde 2005 Non Aveux en 2017
Sutherland Rory Clomifène, Hydroxy-Clomifène Tour d'Allemagne 2005 Oui Contrôle positif
Leipheimer Levi EPO, testostérone, transfusions 2004 Oui Aveux en 2012
Leipheimer Levi EPO, testostérone, transfusions 2003 Oui Aveux en 2012
Niermann Grischa EPO 2003 Oui Aveux en 2013
Leipheimer Levi EPO, testostérone, transfusions 2002 Oui Aveux en 2012
Niermann Grischa EPO 2002 Oui Aveux en 2013
Hoogerland Johnny Testostérone Trophée de la province d'Anvers 2001 Non Contrôle positif
Niermann Grischa EPO 2001 Oui Aveux en 2013
Niermann Grischa EPO 2000 Oui Aveux en 2013
Dekker Erik Hématocrite > 50% Championnats du Monde 1999 Oui Contrôle positif
Bruyneel Johan EPO 1996 Non Aveux en 2023
Nelissen Danny EPO 1996 Non Aveux en 2013
De Keulenaer Ludo Grand Prix E 3 1992 Oui Fraude au contrôle et aveux
Jakobs Gert EPO 1989 Non Aveux en 2009
Van Der Poel Adrie Ephédrine Semaine sicilienne 1984 Oui Contrôle positif

Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici

Revue de presse de l'équipe
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Les coureurs épinglés

Deux coureurs de la Jumbo ont été épinglés dans notre annuaire du dopage. C'est autant qu'en 2024 mais les protagonistes ne sont pas les mêmes puisque Michael Hessmann a été remplacé par Simon Yates.

Tosh Van Der Sande


Tosh Van der Sande a été suspendu à titre provisoire après un contrôle antidopage positif effectué pendant les Six Jours de Gand (2018). Il évoluait alors sous les couleurs de la Lotto-Soudal. La substance en cause provenait du spray nasal Sofrasolone qui est en vente libre et est autorisé en compétition à condition d'être signalée lors du contrôle, ce que Van der Sande n'avait pas fait. Il plaide l'« erreur administrative » : sur le formulaire de contrôle, il avait écrit par étourderie « Mometasone Spray » (un autre produit qu'il utilise) au lieu de « Sofrasolone ». L'UCI se montre clémente et le blanchit.

Il a rejoint Jumbo-Visma en 2022.

Revue de presse de l'affaire Tosh Van Der Sande

Simon Yates


Simon Yates a été contrôlé positif à la Terbutaline à l'arrivée de la sixième étape de Paris-Nice 2016. Orica-GreenEdge fait alors porter la responsabilité sur le médecin qui aurait commis une erreur administrative en ne présentant pas l'AUT dont bénéficiait le frère jumeau d'Adam Yates pour soigner son asthme. Suspendu quatre mois, Simon Yates ne peut participer au Tour de France. Pas rancunier, il est resté sous les couleurs australiennes jusqu'en 2024 avant de rejoindre la Visma – Lease a bike cette année.

Revue de presse de l'affaire Simon Yates


Les dirigeants épinglés

Chatouilleux Merijn Zeeman

Zeeman Merijn
Merijn Zeeman
Paris-Nice 2014 - Mantes La Jolie
© www.cyclisme-dopage.com

Merijn Zeeman, le manager de l'équipe, ne figure pas dans notre annuaire du dopage mais son parcours et ses déclarations face à la suspicion qui entoure sa formation méritent qu'on s'y attarde. Après quatre années passées chez Skil-Shimano, Zeeman rejoint Richard Plugge à la tête de l'équipe Rabobank, qui devient Blanco, puis Belkin, Lotto NL, Jumbo-Visma et aujourd'hui Visma-Lease A Bike. Nous sommes en 2013, période qu'il qualifiait en 2023 de « fin des "années dopage" ». Le décor est planté : il n'y a plus de dopage dans le cyclisme. Alors, il n'aime pas trop qu'on le chatouille sur le sujet. Il n'aime pas trop non plus que les contrôleurs de l'UCI effectuent leur travail. Résultat, il est exclu de sa fonction de directeur sportif pendant le Tour de France 2020 en raison d'une altercation avec un commissaire UCI lors du contrôle du vélo de Primoz Roglic. « Je me suis mis en colère quand le commissaire a démonté le pédalier. On se bat pour un sport juste et cela implique des contrôles, mais ils doivent être effectués de façon raisonnable. Ceci dit, j'aurais dû être plus respectueux dans ma manière d'aborder le commissaire de l'UCI, s'excuse-t-il ».

Il n'aime pas trop non plus la suspicion qui « vient souvent de France alors que personne ne s'intéresse vraiment à la façon dont on travaille ». Il préfère expliquer la surperformance des coureurs en jaune par le recours à la PNL (Préparation Neuro Linguistique).

Dans un long entretien à L'Equipe en juillet 2022, il défend l'utilisation des cétones, substance éminemment controversée : « Pour moi, c'est le débat le plus ridicule qu'il n'y ait jamais eu dans le cyclisme. Je ne dis pas que les cétones marchent, car il y a encore beaucoup d'études à mener. Mais c'est juste un complément alimentaire. Le sport de haut niveau est en évolution permanente ; ça bouge, ça cherche, on se demande toujours dans quelle nouvelle direction aller. Les cétones, ça nous fait à la fois marrer et ça nous énerve. Ça ne représente même pas 1 % de notre travail sur la performance. Comment s'entraîner mieux, optimiser les effets de l'altitude, améliorer les vélos, apporter l'alimentation idéale avant, pendant et après les courses ; ce sont ces choses qui sont importantes. Les cétones, ce n'est presque rien. Mais à partir du moment où elles sont autorisées, on a le droit de les tester pour savoir si cela aide certains de nos coureurs ». Rappelons que le MPCC proscrit l'usage des cétones pendant que l'UCI recommande de ne pas les utiliser.

Enfin, pour nous rassurer, il affirme dans le même entretien : « je suis responsable du recrutement de Jumbo-Visma et, avant de faire signer un coureur, on est extrêmement strict en matière d'antidopage ».

Mais passons aux choses sérieuses : le directeur sportif Grischa Niermann et le coordinateur accueil VIP Eddy Bouwmans, eux, ont bel et bien été épinglés dans notre annuaire du dopage.

Eddy Bouwmans (Coordinateur accueil VIP freelance)

Eddy Bouwmans a couru le Tour de France à trois reprises : 1992 avec le maillot Panasonic, 1993 avec le maillot Novemail-Histor et 1995 avec le maillot Novell Software qui n'est autre que l'ancêtre de la Rabobank. Il a remporté le classement des jeunes en 1992. Désillusionné, il arrête sa carrière à mi-saison 1998 et devient fabricant de meubles. « J'en avais fini avec ce sport, en raison des circonstances connues (dopage généralisé). Pendant des années, je n'ai plus fait de vélo, jusqu'à ce que mes fils commencent à aimer la course. C'est ainsi que je suis devenu le responsable d'équipe pour les juniors de Willebrord Wil Vooruit et, lors d'une épreuve de cross-country, Nico Verhoeven m'a demandé si j'aimerais recevoir des invités pour l'équipe Lotto-Jumbo. Je pensais que ce serait amusant, alors j'ai commencé à combiner cela avec mon travail pour mon entreprise ».

En 2017, Bouwmans vend son entreprise après dix-sept ans d'activité. Depuis, il s'occupe de recevoir les invités de l'équipe sur les courses.

Ce n'est qu'en 1994 qu'il aurait eu recours à l'EPO. A trois reprises. Il n'aimait pas ça, pas plus que la cortisone qu'il recevait occasionnellement. Il prenait régulièrement de la testostérone, surtout après des courses difficiles, pour aider à la récupération. Il l'a reçu du médecin de l'équipe. Le docteur Peter Janssen de Deurne, son superviseur médical personnel à l'époque, lui administre de l'EPO à trois reprises. « Janssen pensait qu'il était important que mon hématocrite ne dépasse pas 50. Vous avez entendu dans le peloton à l'époque que Mario Cipollini pensait que courir avec un hématocrite inférieur à 55 n'avait aucun sens. Mais Janssen n'était pas d'accord avec cela. Il pensait aux risques pour la santé. J'ai eu trois injections d'EPO pendant un mois et demi, mais je n'ai pas non plus remarqué beaucoup d'effet sur le vélo », déclare Bouwmans dans une longue interview.

Grischa Niermann (Directeur sportif adjoint)


Grischa Niermann a couru pendant quinze ans avec le maillot Rabobank sur les épaules. Il a reconnu avoir utilisé de l'EPO entre 2000 et 2003. Au moment de ses aveux en 2013, il venait de mettre un terme à sa carrière et travaillait pour la fédération néerlandaise de cyclisme (KNWU). Il sera suspendu six mois. Pas grave, il trouve immédiatement place dans la formation « Rabobank Development Team » pour s'occuper des jeunes espoirs.

Depuis, il n'a pas quitté la formation néerlandaise passant chez les « grands » en 2017. Aujourd'hui, il est « l'homme qui parle à l'oreille » de Jonas Vingegaard selon L'Equipe (07/2023).


Les coureurs flashés

Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.

Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :


La formation néerlandaise aligne une impressionnante armada pour tenter de ramener au plat pays les maillots rose, jaune et rouge des grands Tours. Dès lors, il n'est pas étonnant de voir dans ses rangs quatre coureurs ayant dépassé la limite des 410 watts-étalon (WE) de moyenne sur un Grand Tour : Matteo Jorgenson, Sepp Kuss, Simon Yates et bien entendu Jonas Vingegaard. Primoz Roglic en 2024 puis ayant filé sous d'autres cieux, Robert Gesink ayant pris sa retraite, on peut se dire que ç'aurait pu être pire. Avant eux, Tom Dumoulin figurait lui aussi dans le club des suspects à plus de 410 WE de moyenne. Las, filant de burn-out en burn-out depuis son Giro victorieux en 2017, il a fini par jeter l'éponge en 2022.


Wout van Aert, dans un rôle d'équipier sur les grands Tours, n'a jamais allumé les radars avec sa puissance moyenne. Cela ne l'empêche pas d'être capable de remporter des victoires au sprint un jour et d'emmener le train Visma dans les cols un autre jour comme pendant le Tour 2020. Sa grande carcasse (il pèse 77 kg) ne l'empêche pas non plus de s'imposer en 2021 à Malaucène après avoir escaladé le Mont Ventoux à deux reprises. Quelques semaines plus tard, avec 431 WE, il accroche une médaille d'argent à son palmarès aux JO de Tokyo, encadré par deux solides grimpeurs : Carapaz et Pogacar. Et que dire de son époustouflant Tour de France 2022 ? On se demande encore s'il n'avait pas assez de force dans chaque jambe pour finir en jaune à Paris.

Toujours à propos de Wout Van Aert, on se rappellera que lorsque Mathieu Van der Poel publie en janvier 2017 ses documents de contrôle antidopage pour montrer qu'il n'a pas recours aux AUT, le coureur belge qui souffre alors d'une blessure au genou s'y refuse.

Gabarit de grimpeur
Source : Espé - 07/07/2021
Matteo Jorgenson [414 WE - seuil suspect]


Le double vainqueur de Paris-Nice 2024 et 2025, Matteo Jorgenson a bien progressé en montagne depuis qu'il a incorporé l'équipe Visma en 2024. Dès l'année dernière, il a réalisé de grandes performances dans les ascensions de plus de 30 minutes au Dauphiné (Collet d'Allevard 31min53s, 440 watts étalon) et sur le Tour de France (La Couillole 40min47s, 437 watts étalon) qu'il achève sur un 414 WE de moyenne qui le place dans la zone suspecte dont le seuil bas est fixé à 410 WE. Il a toutefois développé environ 30 watts étalon de moins que Pogacar à son meilleur niveau.

Sepp Kuss [410 WE - seuil suspect]


L'Américain Sepp Kuss a commencé sa carrière professionnelle en 2016 avec l'équipe continentale Rally Cycling. Il intègre l'équipe néerlandaise dès 2018. Il se révèle cette année-là au Tour d'Utah avec trois victoires d'étape à plus de 2000m d'altitude. Grimpeur talentueux et équipier précieux, il remporte sa première victoire d'étape sur un Grand Tour lors de la Vuelta 2019. En 2020, il empoche une étape du Critérium du Dauphiné.

En 2023, il change de dimension en remportant le Tour d'Espagne et deux étapes au passage. Il doit défendre sa position de leader face à ses coéquipiers Jonas Vingegaard et Primoz Roglic qui lorgnent eux aussi sur le maillot rouge. Au préalable, il s'est imposé sur l'étape du Tour de France qui reliait Bagnères-de-Luchon à Saint-Lary-Soulan. Sur cette même Grande Boucle, il atteint pour la première fois les 410 WE de moyenne. A la Vuelta, il atteint 423 WE mais les ascensions sont plus courtes.

La saison 2024 est décevante. Atteint de la Covid-19, il n'est pas retenu pour le Tour de France tandis qu'il termine le Tour d'Espagne à une modeste quatorzième place.

Jonas Vingegaard [445 WE - seuil miraculeux]


2021 : l'avènement d'un vainqueur de Grand Tour

Jonas Vingegaard se révèle au grand public pendant le Tour de France 2021, prenant la place laissée vacante par un Tom Dumoulin en burn-out et un Primoz Roglic parti au tapis, comme souvent.

Vingegaard a franchi une marche en 2021, à 24 ans. Avant cela, pour le maigre Danois, on ne relève qu'une seule performance de bon niveau. C'était sur le col de l'Angliru lors de la Vuelta 2020 : 386 watts étalon (WE) sur 45min43sec. En deux ans, entre 24 et 26 ans, le Danois s'est transformé pour passer du niveau de coureur pro moyen, celui d'un équipier, à celui d'un super grimpeur et d'un énorme rouleur contre-la-montre également (sa victoire par KO à Combloux en 2023 est encore dans toutes les mémoires). Sur le Tour de France 2021, il signe un prometteur 406 WE de moyenne sur les radars.

2022 : victoire et suspicion

Inévitablement, après sa victoire au Tour de France 2022 où il établit un nouveau record de vitesse moyenne sur l'épreuve, il a dû faire face à la suspicion et répondre aux questions sur le sujet du dopage. « En ce qui concerne mon équipe, je mets ma main au feu pour chacun de mes coéquipiers. Nous sommes propres à 100 % », répond-il, ajoutant que ce « sport a changé. Ce n'est plus le même cyclisme ». Il faut avoir l'esprit mal tourné comme cela nous arrive parfois pour s'interroger sur la signification de l'expression « propres à 100% ». En-dessous de quel seuil est-on encore propre ? Peut-on être propre à 99% ? Mystère. Alors on se contentera de cette autre déclaration : « Quand j'ai commencé à envisager de devenir professionnel, c'était à la condition de ne rien faire d'illégal. Je ne veux pas utiliser le dopage, je ne veux pas être comme ça, c'est une conviction profonde. Si pour être un coureur pro et avoir ce niveau, la condition était de devoir prendre des produits, je choisirais de ne pas l'être et de ne rien prendre ». Richard Plugge déclare de son côté en 2023 : « Les cétones, Jonas les refuse, il n'en veut pas. Même du paracétamol, il n'aime pas en prendre ». Rassurés ?

Le profil de puissance de Vingegaard que Frédéric Portoleau scrute depuis longtemps montre que cet athlète est désormais définitivement NOTNORMAL, comme Antoine Vayer qualifie les coureurs qui franchissent la barre des 410 WE de moyenne sur un grand Tour. On peut utilement lire sur ce sujet l'article Uberisation et Lalannisation au Tour de France publié en 2022.

Le profil de puissance de Jonas Vingegaard
Source : Antoine Vayer (avec Frédéric Portoleau) - 14/07/2022

Sur le Tour de France 2022, il sort un 423 WE de moyenne sur les radars positionnés par Frédéric Portoleau et Antoine Vayer. On n'avait plus vu ça depuis Lance Armstrong, Bradley Wiggins et Andreas Klöden en 2009 ! Il est dans la partie haute des seuils dits « Suspects » par Antoine Vayer.

Pour mieux comprendre le niveau de performance de Jonas Vingegaard sur le tour de France 2022, il faut aussi (re)lire l'article La mutation de Vingegaard chez Jumbo écrit par Antoine Vayer avec Frédéric Portoleau le 26 juillet 2022.

Profils de puissance pour les cols de haute montagne
Source : Frédéric Portoleau - 25/07/2022
Profils de puissance pour les cols de haute montagne
Source : Frédéric Portoleau - 25/07/2022

2023 : miracle !

« Encore un effort et il passera en catégorie Miraculeux », écrivions-nous en publiant notre Indice de Confiance 2023. Eh bien, Vingegaard fait cet effort au Tour de France 2023 où il affole les radars : 447 Watts-Etalon. On n'avait pas vu un coureur à plus de 445 WE de moyenne sur le Tour de France depuis… Marco Pantani en 1998 ! Et encore, le Danois avait 450 WE dans les jambes sans ses options tactiques de surplace et sans avoir été arrêté par des motos ou voitures dans deux ascensions.

Dans le contre-la-montre de Combloux, il écrabouille la concurrence. « Je ne me souviens pas d'un contre-la-montre dans lequel le vainqueur met 4,5 secondes par kilomètre au deuxième. Pas Indurain, ni Armstrong. Personne. », s'étonne Michael Rasmussen.

I cannot recall any ITT where the winner is putting 4,5 sec/km into the 2nd best. Not Indurain, nor Armstrong. Anybody?

— Michael Rasmussen (@MRasmussen1974) July 18, 2023

D'ailleurs, le coureur danois est le premier surpris par sa performance extra-terrestre : « C'est le meilleur chrono de ma vie, je suis très fier de ce que j'ai fait, déclare-t-il au micro de France Télévision. Je ne pensais pas pouvoir prendre autant d'avance, je suis surpris moi-même, je n'espérais pas faire aussi bien. (…) Je ne sais pas comment l'expliquer, j'ai tout de suite senti que j'étais dans une journée incroyable. J'envoyais des watts très élevés même quand j'en gardais sous la pédale, j'ai même cru que mon capteur était cassé ».

Malgré tout, le big boss Richard Plugge soutient : « Moi, je n'ai pas le moindre doute sur Jonas ». Frans Maassen le directeur sportif martèle : « Je suis certain à 100 % que Jonas n'aura jamais de problème de [dopage]. Ou alors ce serait la fin pour moi, j'arrête ». Vingegaard, lui-même, rassure : « je ne prendrai rien que je ne donnerais pas à ma fille ». Circulez, donc.

Les records d'ascension de Jonas Vingegaard
Source : Frédéric Portoleau - 23/07/2023

2024 : blessé mais toujours performant

Gravement blessé au Tour du Pays-Basque en début de saison 2024, sa préparation pour la Grande Boucle n'est pas idéale. Il se montre malgré tout à un niveau extraordinaire, quoique légèrement inférieur à 2023. Même s'il s'incline à Paris devant Tadej Pogacar, les 443 WE qu'il réussit à maintenir en moyenne sont stupéfiants.

Les « calculs sur les watts que je développe. C'est souvent assez précis. »

Que pense Jonas Vingegaard des calculs de watts ? « Je sais qu'en ligne beaucoup de sites font des calculs sur les watts que je développe. C'est souvent assez précis, mais là ce n'était pas le cas », explique-t-il au micro de France Télévision le 23 juillet 2023.

Jonas Vingegaard : Les « calculs sur les watts que je développe. C'est souvent assez précis. »
Source : France TV - 23/07/2023
Simon Yates [422 WE - seuil suspect]


Depuis 2015 que Frédéric Portoleau scrute les performances de Simon Yates, jamais il n'avait franchi la barre suspecte des 410 WE de moyenne sur le Tour de France. Tout change en 2023 où le coureur du Team Jayco AlUla rentre en fanfare dans la zone suspecte avec 422 WE. Comme quoi il vieillit bien malgré son asthme. C'est malgré tout insuffisant pour monter sur le podium à Paris : il termine quatrième.

Il ne confirme pas en 2024 sur un Tour de France dominé par Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Il termine seulement douzième à Paris.

Cette saison, il a rejoint les abeilles néerlandaises.


Les dirigeants flashés

Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.

Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :

Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Team Visma | Lease a Bike n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.


Attitude vis-à-vis du MPCC

Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.

L'équipe a quitté le MPCC en 2015 en raison d'un désaccord sur les contrôles de cortisolémie imposés par le mouvement. Elle avait dû retirer George Bennett du Giro à cause d'un taux de cortisol trop bas. « Un niveau bas de cortisol n'est pas toujours le résultat d'un abus de substances » plaide alors la formation, expliquant que les contrôles ne sont pas fiables à 100%.


Cinq ans plus tard, en mai 2020, Tom Dumoulin s'extirpe à son tour du MPCC. « Ce serait hypocrite d'y rester », justifie-t-il. L'équipe utilise des cétones et le rouleur néerlandais ne compte pas s'en passer. Le MPCC demande à ses membres de s'engager formellement à ne pas les utiliser : « considérant que les cétones peuvent améliorer les performances, mais aussi qu'elles présentent potentiellement un danger pour la santé des coureurs qui les utilisent, en raison des effets secondaires, cette substance pose un problème et continuera de poser un problème de façon encore plus marquée à l'avenir si aucune décision ferme n'est prise », peut-on lire sur le site Internet du mouvement. Tom Dumoulin, tente une diversion en reprochant au MPCC de ne pas vraiment protéger les coureurs : « Le mouvement prétend être là pour la santé des coureurs, mais rouler Paris-Nice était le risque sanitaire numéro 1 (on est à quelques jours du premier confinement - NDLR) et ça leur convenait ». Par la suite, il a fait un burn-out mais on le voit quand même sur le podium des Jeux de Tokyo.


Les cétones sont largement utilisées au sein de l'équipe. Martijn Redegeld, patron de la nutrition, se veut rassurant : « Les cétones, ce n'est pas du dopage, c'est sûr » déclare-t-il à Ouest-France en mars 2023. Néanmoins, Jonas Vingegaard n'en veut pas. Sans doute préfère-t-il le bicarbonate de soude !


Cinq coureurs seulement adhèrent au MPCC à titre individuel. Parmi eux Christophe Laporte, Axel Zingle et Tiesj Benoot dont on ne sait s'ils consomment des cétones ou s'ils s'accommodent de l'« hypocrisie » pointée du doigt par Tom Dumoulin.

Côté encadrement, ils ne sont que trois à adhérer au MPCC. C'est anecdotique.

Utilisation controversée du monoxyde de carbone

de Carbone Monoxyde
Molécule de Monoxyde de Carbone
Crédit photo Benjah-bmm27 - wikimedia.org

Un article du site anglais Escape Collective fit grand bruit en juillet 2024. Officiellement, il s'agirait avec le monoxyde de carbone (CO) de mesurer les effets d'un entraînement en altitude. Mais l'utilisation de ce gaz létal peut-être dévoyée. En respirer permet d'augmenter le taux d'hémoglobine et le VO2 max. Un effet direct et massif sur la performance. Dans deux articles publiés sur notre site, le pharmacien Marc Kluszczynski, expliquait le mécanisme de ces déviances possibles. On peut les relire ici et ici. En réaction, l'Union cycliste internationale décidait de bannir l'inhalation répétée de monoxyde de carbone (CO) à partir du 10 février 2025.

Au moins trois équipes (Israel-Premier Tech, UAE et Visma-Lease a bike) utilisaient le monoxyde de carbone en 2024. Jonas Vingegaard s'en ouvrait au quotidien Le Monde en janvier cette année : « Mon équipe utilise le monoxyde de carbone pour mesurer le volume sanguin et la masse totale d'hémoglobine. On inhale le monoxyde une première fois, avant d'effectuer un stage en altitude. A la fin de celui-ci, on réitère l'opération pour calculer notre capacité maximale d'absorption d'oxygène ». Après avoir feint, en novembre 2024, de ne pas savoir que l'usage du CO pouvait être détourné à des fins de dopage (« Je ne savais pas que cela pouvait être mal utilisé ») et minimisé les risques (« c'est comme fumer une cigarette, et beaucoup de gens fument des cigarettes tous les jours »), il ajoute pour Le Monde : « Certaines équipes détournent son usage en inhalant régulièrement de faibles doses de monoxyde de carbone, ce qui provoque un gain significatif de performance de leurs coureurs. Ce n'est pas juste et il faudrait que l'Agence mondiale antidopage l'interdise ». Quelques jours plus tard, l'UCI officialisait l'interdiction du monoxyde de carbone.

Considérant que la pratique est le symptôme d'une équipe prête à tutoyer les limites, nous les pénalisons cette année dans notre ICCD avec la même pénalité que celle pour non-adhésion au MPCC.

Revue de presse sur le monoxyde de carbone

Liste des coureurs adhérents du MPCC
Liste des membres de l'encadrement adhérents du MPCC


ICCD : notre indice de confiance

Pour la saison 2025, l'équipe obtient la note de 6,1/20. Ceci la place en 25ème position sur 28.

Note ICCD 2025 Team Visma | Lease a Bike

Evolution de la note ICCD, équipe Team Visma | Lease a Bike

« RaboVisma », cette année encore, reste parmi les pires équipes de notre classement. Pour la première fois, elle monte même sur podium. Les hommes en jaune qui avaient tout raflé en 2023 restent bien inquiétants même s'ils ont perdu de leur éclat depuis, régulièrement fessés par Tadej Pogacar et les UAE.

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