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Actualité du dopage |
Un an après le déclenchement
d'une affaire de dopage présumée dans le milieu cycliste, dans
laquelle Bernard Sainz dit "Dr Mabuse" est mis en
examen, les enquêteurs peinent à trouver des preuves
scientifiques pour étayer leurs soupçons.
Les experts n'ont ainsi pas pu déterminer l'origine, humaine ou
animale, de l'ADN prélevé sur des seringues appartenant à
Bernard Sainz, ne disposant pas de suffisamment de matériel ADN,
a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Des traces de corticoïdes et de testostérone avaient été décelées
dans un lot de dix seringues usagées appartenant à Bernard Sainz lors d'une perquisition dans ses bureaux en mai 1999, juste
avant le Tour de France.
Eleveur de chevaux, connu dans le milieu cycliste depuis 30 ans,
Bernard Sainz a été mis en examen en mai 1999 pour "infraction
à la législation sur les substances vénéneuses et à la législation
sur les produits dopants" ainsi que pour "exercice illégal
de la médecine".
Pour la justice, ces seringues pourraient avoir été utilisées
par des coureurs. M. Sainz a toujours affirmé que les seringues
contenant de la corticoïde étaient destinées à ses chevaux et
provenaient de son haras de Normandie.
Les corticoïdes permettent aux sportifs qui les utilisent aux
fins de dopage d'atténuer la douleur et de la supporter plus
longtemps.
Quant aux seringues contenant de la testostérone, Bernard Sainz
a assuré en faire un usage personnel, pour accroître ses
performances sexuelles.
Produits masquants
Autre revers pour les enquêteurs,
un précédent rapport d'experts avait indiqué que des fioles
saisies dans le bureau occupé par M. Sainz au cabinet de
l'avocat Bertrand Lavelot ne contenaient pas de substances
dopantes.
Avocat spécialisé dans la défense des cyclistes professionnels
devant leurs instances disciplinaires, Me Lavelot est poursuivi
pour "infraction à la législation sur les substances vénéneuses
et à la législation sur les produits dopants". Tout comme
Bernard Sainz, il avait brièvement été écroué l'été 1999.
Les analyses ont établi que ces flacons de couleur marron étaient
remplis d'un mélange contenant de la caféine, des extraits végétaux
et de l'alcool.
La juge d'instruction parisienne Marie-Odile Bertella-Geffroy,
qui a succédé il y a quelques mois à Michèle Colin, a demandé
que des expertises soient faites sur ces fioles pour déterminer
si elles contiennent ou non des produits masquants, qui rendent
les contrôles antidopage inopérants.
L'usage de produits masquants est puni par la loi.
En outre, les analyses effectuées
sur plusieurs coureurs n'ont pas été concluantes. Ainsi, les
analyses de sang de Richard Virenque ont montré la présence de
cortisone et caféine. Mais les experts n'ont pas pu déterminer
si cette cortisone était endogène, fabriquée par le corps
humain, ou exogène.
A ce jour, seuls trois coureurs - Yvon Ledanois (Française des Jeux), Philippe Gaumont (Cofidis) et l'ancien coureur
professionnel Pascal Peyramaure- sont poursuivis dans ce dossier.
Ils ont été mis en examen pour "usage de produits stupéfiants
et de substances dopantes".
Cette page a été mise en ligne le 28/03/2016