Actualité du dopage

Bernard Sainz : "J'ai cette caricature diabolique de dopeur"


04/07/2017 - francebleu.fr - Olivier Duc

Bernard Sainz est l'un des onze prévenus jugés ce mardi au Tribunal de Caen dans une affaire de dopage dans le cyclisme amateur. Le procureur de la République a requis à son encontre la plus lourde peine : 6 mois de prison ferme et 20.000 euros d'amende.

Onze prévenus ont été jugés au tribunal de Caen ce mardi pour acquisition, transport, détention et usage de substance ou méthode interdite aux fins d'usage par un sportif sans justification médicale. L'affaire porte sur une période comprise entre le 25 mai 2007 et le 30 novembre 2010.

"Bernard Sainz a donné un protocole orale de dopage à mon père." Fabien Taillefer

Parmi les prévenus se trouvent des cyclistes amateurs normands et bretons, un médecin, un pharmacien et un préparateur en pharmacie. (...)

Parmi les huit éléments ou témoignages contre Bernard Sainz, c'est le témoignage de l'un des prévenus, l'ancien espoir du cyclisme normand qui est le plus à charge. Il s'était rendu dans sa propriété d'Almenêche dans l'Orne pour le consulter pour une tendinite en 2008. "Je suis resté seul avec lui et il a donné un protocole orale de dopage à mon père."

D'autres accusations sont portées par un second cycliste, Stéphane Belot, décédé en 2014.

Le président relève dans les dépositions l'habileté du naturopathe qui ne note rien de sa main sur ses préconisations. "Vous dictez les protocoles aux coureurs, rien ne sort de votre frigo, rien ne ressort sur les écoutes."

"C'est le dossier de la rumeur et du on-dit." L'avocat de Bernard Sainz, Me Mesones.

Bernard Sainz se plaint d'abord de souffrir des rumeurs et d'une mauvaise réputation. "Les rumeurs folles de ce microcosme, j'en connais" avant d'ajouter "j'ai cette caricature diabolique de dopeur." Il estime que Fabien Taillefer avait tout intérêt à le mettre en cause tardivement afin de bénéficier d'une suspension moindre. Il rappelle également que les cyclistes sont venus à la barre expliquer comment ils se sont dopés et comment ils se sont fournis en produit sans ses conseils.

La procureure requiert à son encontre six mois de prison ferme et 20.000 euros d'amende en estimant que 3 témoignages directs et cinq indirects racontent les mêmes faits autour de Bernard Sainz.

Dans sa plaidoirie, son avocat affirme que "C'est le dossier de la rumeur et du on-dit improbable. Il s'agit du dossier d'une réputation avec aucun faits caractérisés."

Le jugement a été mis en délibéré au 5 septembre prochain.


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Cette page a été mise en ligne le 05/07/2017