Actualité du dopage

Peine allégée en appel pour le "Dr Mabuse" Bernard Sainz


27/02/2019 - la-croix.com - AFP

Bernard Sainz, alias "Dr Mabuse", a vu mercredi sa peine réduite en appel à Caen (...) mais continue de clamer son innocence.

"Le dopage qu'il promeut pervertit. Le sport est un peu moins le sport une fois qu'il est passé", avait déclaré le 12 décembre le substitut du procureur général, Marc Faury, lors de l'audience en appel.

Considérant que les pratiques du prévenu relevaient de "l'amusement d'une bande de vauriens", il avait requis un doublement de la peine (30 mois d'emprisonnement dont 12 avec sursis).

Mercredi, la cour s'est au contraire prononcée pour un allègement en condamnant ce "naturopathe" autoproclamé, qui n'est pas médecin, à 12 mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende. Le 5 septembre 2017, il avait écopé de neuf mois ferme et 20.000 euros d'amende devant le tribunal correctionnel de Caen.

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Qualifié de "très malin" par le parquet général, Bernard Sainz a continué mercredi à clamer son innocence.

"Je m'attendais à être relaxé purement et simplement (...) Je ne peux pas être satisfait d'être condamné pour des faits inexistants dans une affaire de dopage", a déclaré mercredi l'homme à l'épaisse chemise à carreaux noirs et blancs, doudoune légère sur le dos, après l'annonce de l'arrêt, affirmant qu'il allait se pourvoir en cassation.

"Cet acharnement commence à être assez douloureux, surtout à 75 ans", a-t-il ajouté rappelant qu'il avait fait quatre mois de détention provisoire pour le non paiement d'une caution qu'il affirme ne pas avoir les moyens de payer, dans une autre affaire. Cette détention a pris fin le 16 février, selon lui.

Déjà condamné à plusieurs reprises, Bernard Sainz avait en effet été mis en examen et écroué en novembre 2017 pour exercice illégal de la médecine et incitation au dopage, dans le cadre d'une enquête ouverte à Paris.

A Caen, le 12 décembre, Bernard Sainz avait déjà affirmé à la barre être "complètement étranger (au) trafic", qui lui est reproché.

"Je suis le premier à avoir introduit la médecine douce dans le sport", s'était-il vanté. Deux témoins directs et une série de témoins indirects, tous coureurs cyclistes, l'accusent pourtant avec précision d'avoir dicté des protocoles de prise d'EPO, d'hormones de croissance et de testostérone.

"Il n'y a que deux accusations seulement" de deux anciens coureurs dopés repentis, avait souligné le prévenu toujours très loquace et tenace. Il s'agit de Fabien Taillefer, condamné à trois mois avec sursis en première instance, et de Stéphane Belot, mort en mai 2014 à l'âge de 30 ans.

Les deux coureurs, avançait M. Sainz, ne l'ont accusé que pour obtenir la clémence de leur Fédération et de la justice. Le reste n'est que "rumeur", ajoutait-il.

Mais pour l'avocat général, ces témoignages ont du poids dans "un milieu où sévit la crainte des représailles" et où ceux qui "osent défier la loi du silence" sont rares.

"Le petit jeu du +je te tiens, tu me tiens+" empêche "les langues de se délier", avait résumé M. Faury.

Et le magistrat, à travers les témoignages recueillis au cours de l'enquête, de dresser le portrait d'un homme à la fois "magicien" et "gourou" qui "essaie de rabaisser", fait "peur" et demande "beaucoup d'argent" ("2.000 à 3.000 euros de droits d'entrée", selon un de ces témoins).

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Cette page a été mise en ligne le 27/02/2019