Actualité du dopage

"Pas de preuve contre moi", dit Armstrong dans un journal belge


17/12/2005 - Yahoo / AFP

(...) Lance Armstrong (...) a affirmé dans un entretien publié samedi par le journal belge Het Nieuwsblad qu'il n'existe "aucune preuve" de dopage à son encontre.

(...) Armstrong a répété être "victime d'un grand complot français".

"Le journal n'a aucune preuve. Cela fait partie d'une chasse aux sorcières et d'un coup publicitaire", a expliqué le Texan (...), restant dans la ligne de ses précédentes déclarations à la presse américaine.

L'Equipe avait révélé le 23 août dernier que des échantillons d'urine d'Armstrong, prélevés en 1999 lors de la première de ses sept victoires dans la Grande Boucle, contiendraient de l'EPO.

"Si j'avais eu quelque chose à cacher en 1999, j'aurais été bien fou alors de collaborer avec Ressiot", le journaliste de L'Equipe, spécialiste des questions de dopage à l'origine de l'affaire, a poursuivi Armstrong.

Interrogé ensuite par le Het Nieuwsblad sur la possibilité qu'il aurait eue de se doper en 1999, à une époque où les tests de détection de l'EPO n'étaient pas encore en application, le champion cycliste s'est indigné: "En 2001, les tests EPO étaient là et pourtant, je roulais encore plus vite. Si toute cette affaire était vraie, pourquoi ne m'ont-ils pas enlevé mon succès de 1999 ?", a-t-il rétorqué.

Revenant sur la thèse du complot, Armstrong s'en est pris au patron du Tour de France, Jean-Marie Leblanc "qui ne manque jamais une occasion de (le) critiquer".

L'Américain aujourd'hui retraité s'est étonné en outre de la différence de traitement dont fait l'objet le Français Richard Virenque (...).

"Désolé mais avec Virenque, nous avons là le plus grand filou de ces 50 dernières années en matière de dopage. Et il est aujourd'hui le héros de Leblanc", a dit Armstrong, avant de nuancer: "Cela dit, je ne critique pas Richard (qui a) joué le jeu des médias (...) et est un vrai +showman+, moi pas".

"Le Tour est fâché car son histoire a été éclipsée par un Américain vainqueur à sept reprises", a poursuivi l'ancien maillot jaune. "Bernard Hinault (...) n'aurait pas eu les même problèmes que moi (dans la même situation) car il est Français", a avancé Armstrong, qui a répété qu'il ne comptait pas attaquer en justice L'Equipe et le laboratoire français de Châtenay-Malabry à l'origine des révélations d'août dernier.

"C'est le plus grand rêve du labo et de L'Equipe. Ils voudraient que je les [poursuive] (en justice). Désolé", a-t-il affirmé.

Armstrong a jugé par ailleurs que l'enquête indépendante sur cette affaire, commandée par l'Union cycliste internationale (UCI), pourrait nuire à la crédibilité du laboratoire de Châtenay-Malabry qui pourrait dès lors "ne pas répondre à toutes les questions" qui lui seront posées.

(...)

Notre post-scriptum

La réthorique de l'acharnement anti-américain de Lance Armstrong est désormais bien rodée. L'exemple de Richard Virenque n'est pourtant pas le mieux choisi. Même si celui-ci a gardé l'estime d'une partie du public, il a été largement brocardé par une autre partie et, surtout, il a payé son implication dans l'affaire Festina d'une longue suspension... L'exemple de Jean-Marie Leblanc est tout aussi étonnant. On l'a rarement connu très virulent contre l'américain !

Quant à l'affirmation "il n'y a pas de preuve contre moi", elle est plus que contestable. Les révélations de l'Equipe, ne lui déplaise, ressemblent à s'y méprendre à des preuves, même si elles ne peuvent constitué le fondement de sanctions à son égard.

Et pour en finir avec Richard Virenque, on s'amusera de constater sur les clichés ci-dessous que Lance Armstrong n'a pas toujours détesté sa compagnie :


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Cette page a été mise en ligne le 04/01/2006