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ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.comSoudal Quick-Step - Saison 2025 |
La formation belge Soudal Quick-Step trouve ses origines en 1993, en Italie, dans la tristement célèbre équipe Mapei. Patrick Lefevere en prend la direction dix ans plus tard alors qu'elle devient Quick Step-Davitamon. Précédemment manager de la Mapei entre 1995 et 2000, puis de Domo-Farm Frites pendant deux ans, le Belge fonde les bases de l'équipe actuelle avec des dirigeants issus des deux formations. Pendant plus de vingt ans, Lefevere a été le grand manitou du « Wolfpack » comme il aimait à appeler ses troupes. Il a passé la main à la fin de l'année 2024 à Jürgen Foré, un ancien de la société d'audit et de conseil Deloitte. Quelques mois plus tôt, la succession était loin d'être simple puisque la formation belge avait failli se faire absorber par Ineos – Grenadiers puis par la Jumbo-Visma. Depuis 2022, le Tchèque Zdenek Bakala détient 80 % des parts de l'équipe.
Ils sont nombreux à être passés sous les couleurs du parquetier Quick-Step. Johan Museeuw, Michele Bartoli, Franck Vandenbroucke, Tom Boonen, Philippe Gilbert, Julian Alaphilippe et maintenant Remco Evenepoel sont de ceux-là. Lefevere a aussi ressuscité Mark Cavendish en 2021. Avant cela, on se souvient qu'il avait volé au secours de Richard Virenque, de retour de suspension en 2001. Il lui offre alors un CDD de trois mois qui suffit au Français pour remporter une improbable victoire dans Paris-Tours.
Après avoir été une équipe de classiques par excellence, l'aura Soudal Quick-Step pâlit singulièrement ces dernières saisons. Sur les routes, elle est passée complètement au travers des en 2024. Seul Remco Evenepoel parvient encore à tirer son épingle du jeu.
La liste des affaires de l'équipe est bien remplie : 29 au total !
La première, en 1993, est le contrôle positif à la caféine de l'Italien Federico Ghiotto. L'équipe l'avait recruté bien qu'il ait déjà subi un contrôle positif au cours de la Semaine internationale de Sicile en 1990. Il est vrai qu'il avait été blanchi sur intervention directe du président de la fédération italienne, M. Agostino Omini.
La dernière affaire en date concerne Tom Boonen, un des coureurs fétiches de Patrick Lefevere. Le belge est épinglé à plusieurs reprises en raison de son usage de cocaïne. Simple consommation festive ou contrôles consécutifs à la transfusion de sang contaminé ?
Johan Molly a l'air d'être étonné
Tour de Picardie 2014
© www.cyclisme-dopage.com
En 2007, Johan Molly, un soigneur encore présent aujourd'hui dans l'effectif défraye la chronique. Il est interpelé dans le cadre d'une affaire déclenchée par le sénateur et ancien entraîneur de l'équipe de Belgique de judo, Jean-Marie De Decker, qui avait affirmé en septembre 2006 que trois coureurs belges importants avaient suivi des cures de dopage en février de la même année en Italie pour un montant de 24000 euros. Le nom de Johan Molly revient à plusieurs reprises dans les écoutes téléphoniques pratiquées par les enquêteurs. Il échangerait fréquemment avec David Windels, déjà condamné pour trafic de produits dopants en 1997. Pat Lefevere le défend becs et ongles et refuse de le licencier : « Pas question. Si je le fais, il sera pendu à un arbre demain », tonne-t-il. Le parquet met Johan Molly définitivement hors cause et il n'est pas renvoyé devant le tribunal. Les autres protagonistes de l'affaire s'en sortent grâce à un vice de forme concernant les écoutes téléphoniques.
Nous n'épinglons pas Johan Molly dans notre annuaire du dopage et cette affaire est sans influence sur la note globale de l'équipe Soudal Quick-Step
Lors d'un interrogatoire mené par l'Agence mondiale antidopage en novembre 2007, Patrik Sinkewitz soutient que le dopage était systématique chez Quick-Step entre 2003 et 2005 (il a couru dans l'équipe entre 2000 et 2005). Le coureur allemand accuse nommément le patron de l'équipe Patrick Lefevere et le médecin Manuel Rodriguez Alonso. En 2013, le coureur allemand réitère ses accusations devant l'Office fédéral de la police criminelle allemande. Il accuse le Dr Manuel Rodriguez Alonso et surtout le Dr Yvan Van Mol, toujours dans l'équipe aujourd'hui, de lui avoir fourni EPO, hormones de croissance et cortisone.
Parmi les coureurs Quick-Step épinglés dans notre annuaire du dopage, on trouve en vrac : Abraham Olano, Franck Vandenbroucke, Franco Ballerini, Gianni Bugno, Andre Tafi, Tom Steels, Rinaldo Nocentini, Stefano Garzelli, Johan Museeuw, Luca Paolini. Que du beau monde et une belle armoire à pharmacie : Salbutamol, caféine, DHEA, éphédrine, EPO, corticoïdes, insuline, Probénécide, etc.
Les coureurs de Patrick Lefevere ont parfois dominé le peloton de façon outrageuse. Le triplé Museeuw, Bortolami, Taffi à Roubaix en 1996 est dans toutes les mémoires. Les trois succombèrent à la tentation de l'EPO.
L’improbable triplé de Mapei lors du Paris-Roubaix 1996...
— David Guénel (@davidguenel) March 20, 2020
?? Johan Museeuw
?? Gianluca Bortolami
?? Andrea Taffi pic.twitter.com/dJKNz3Z242
Patrick Lefevere s'est toujours défendu de toute responsabilité quand ses coureurs se faisaient pincer. Evoquant en 2018 les affaires de la période Mapei, il explique : « Les coureurs qui étaient positifs l'ont fait de manière indépendante. Ils recherchent autre chose que l'encadrement de l'équipe, avec des gens comme Eufemiano Fuentes et Michele Ferrari. Il y a un voleur dans ma famille ».
En plus de savoir s'entourer de coureurs de talent, Patrick Lefevere sait s'entourer de médecins à la réputation… sulfureuse. Entre 2012 et 2021, Le Dr Jose Ibarguren Taus est un des deux piliers médicaux du Wolfpack. Passé par Euskadi-Euskatel, Banesto, Lampre et Saunier Duval, le praticien espagnol est parti exercer ses talents à la Movistar en 2022. Plus fidèle est le Dr Yvan Van Mol : Lefevere et le médecin à moustache ont formé un duo inséparable de 1992 à 2024, trente-deux ans de collaboration ! Après le départ de Lefevere, le Dr Van Mol garde la confiance du nouveau manager Jürgen Foré.
A la Soudal Quick-Step, les Cétones (produit autorisé mais déconseillé par l'UCI et – de moins en moins - interdit par le MPCC) sont les bienvenus. Remco Evenepoel affiche son partenariat avec le fabricant KetoneAid. UCI et MPCC recommandent toujours aux coureurs et aux équipes de ne pas utiliser les cétones. Rappelons que l'utilisation des cétones est éthiquement discutable car elle pourrait être assimilée à une forme de dopage si ses effets sur la performance étaient confirmés. De plus, les cétones pourraient avoir des conséquences à long terme néfastes sur la santé des athlètes. Enfin, l'acceptation de cette substance pourrait ouvrir la voie à d'autres formes de dopage alimentant une course à l'armement sans fin.
Time for @ketoneaid after another hard stage of #Itzulia2025 ?? pic.twitter.com/LKKqCtHZNC
— Soudal Quick-Step Pro Cycling Team (@soudalquickstep) April 11, 2025
Our riders trust @ketoneaid’s revolutionary ketone esters to boost energy, endurance, and recovery during the #TDF2024.
— Soudal Quick-Step Pro Cycling Team (@soudalquickstep) July 8, 2024
Discover more at https://t.co/48mqKInQm5 ??#KetoneAid #PerformanceFuel pic.twitter.com/8MgMshiUPV
* Sanction non connue
Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici
Point positif pour cette équipe (il en faut), aucune affaire n'est venue entacher la réputation de l'équipe depuis 2009.
Aucun coureur actuellement dans l'équipe Soudal Quick-Step n’a été épinglé dans notre annuaire du dopage.
Quatre encadrants de l'équipe ont été épinglés dans notre annuaire du dopage : Iljo Keisse et Tom Steels, anciens coureurs devenus directeurs sportifs, Jo Planckaert, ancien coureur devenu chauffeur pour VIP et bien entendu l'incontournable Dr Yvan Van Mol.
Pour l'anecdote, on notera que Frederick Pollentier, un des soigneurs de l'équipe depuis plus de dix ans, n'est autre que le fils du célèbre Michel Pollentier, sanctionné pour dopage à trois reprises, la plus célèbre étant l'Alpe d'Huez au Tour de France 1978.
Davide Bramati prêt pour une nouvelle étape
Tour de France 2012 - Rouen
© www.cyclisme-dopage.com
Iljo Keisse est contrôlé positif à la cathine aux Six jours de Gand 2008. Il porte alors les couleurs de Topsport Vlaanderen. S'ensuit une longue bataille juridique au sujet de sa suspension qui passera par la Cour d'appel de Belgique et ira jusqu'au Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Le coureur affirme avoir consommé les produits interdits involontairement. Il est finalement bel et bien suspendu jusqu'au 6 août 2011 en dehors de la Belgique et jusqu'au 27 janvier 2012 en Belgique.
La mésaventure ne l'empêche pas de signer à la Quick-Step dès 2010. Depuis, Patrick Lefevere lui a toujours renouvelé sa confiance y-compris quand il prend sa retraite sportive à la fin de la saison 2022, lui offrant immédiatement une place dans une voiture de directeur sportif. Après le départ de Lefevere, Keisse reste à son poste de directeur sportif.
En janvier 2019, il était exclu du Tour de San Juan pour avoir simulé un acte sexuel sur une serveuse. Il en fallait plus pour choquer Pat' Lefevere.
Waitress complains over sexualised photo pose by Iljo Keisse https://t.co/WFdUoEJvXQ pic.twitter.com/PPKM98El6s
— The Cycle Collective (@cyclecollective) January 29, 2019
L'ancien coureur Jo Planckaert véhicule les invités VIP de l'équipe belge depuis une vingtaine d'années. Peut-être leur raconte-t-il comment son coéquipier Philippe Gaumont parlait à son sujet en 2003. Le Français accusait alors le docteur Jean-Jacques Menuet, médecin de l'équipe Cofidis d'avoir pratiqué des perfusions d'oxyglobine, une hémoglobine synthétique, à Jo Planckaert, avant Paris-Roubaix 2003.
Planckaert est rattrapé en 2004 par une affaire de dopage plus consistante. Il est condamné par la RLVB (Ligue vélocipédique belge) en compagnie de Johan Museeuw et Chris Peers à quatre ans de suspension dont deux fermes et à une amende de 10.000 francs suisses (6.500 euros environ). Sur le plan judiciaire, les trois coureurs avaient été entendus comme témoins au cours d'une enquête du parquet de Courtrai (Belgique) entamée en septembre 2003 dans l'enquête visant le vétérinaire José Landuyt et le soigneur Herman Versele. Des SMS entre les différents protagonistes avaient été découverts par les enquêteurs. Des perquisitions avaient été menées au domicile des trois coureurs où, selon la presse belge, des produits interdits avaient été retrouvés. Les analyses sanguines et urinaires d'échantillons s'étaient cependant révélées négatives. A la suite de la LVB, la justice en remet une couche et condamne Jo Planckaert à une peine de dix mois avec sursis et une amende de 15.000 euros, dont 2.500 euros fermes.
En 2006, alors qu'il tente (en vain) un retour dans les pelotons, Planckaert déclare à nieuwsblad.be : « Je n'étais ni meilleur ni pire que n'importe qui d'autre. Je refuse de dire que j'avais tort ». Les VIP doivent adorer ses histoires.
Pendant le Tour de France 2019, le directeur sportif Tom Steels pousse Julian Alaphilippe dans l'ascension du Galibier et est sanctionné d'une amende de 500 francs suisses (environ 450 euros). Broutille.
Si on se souvient du contrôle positif aux corticoïdes de Lance Armstrong lors du Tour de France 1999 et de l'ordonnance rétroactive qui lui a permis d'échapper aux sanctions, on a un peu oublié qu'il ne fut pas le seul. Sur ce Tour-là, six autres coureurs, dont Tom Steels, se sont retrouvés dans la même inconfortable situation et ont bénéficié de la mansuétude de l'UCI. Le Laboratoire national de dépistage du dopage de Châtenay-Malabry venait de mettre au point une méthode pour détecter la substance. Beaucoup de coureurs, dont Steels, n'avaient visiblement pas vu le coup venir.
En 2013, le nom de Tom Steels refait surface dans les annales du dopage. La commission d'enquête sénatoriale révèle la positivité à l'EPO de ses échantillons urinaires, lors du Tour de France 1998. L'EPO est efficace : le sprinter avait remporté pas moins de trois étapes.
Tom Steels a rejoint la direction sportive de Quick-Step en 2011. Pat McQuaid, alors Président de l'UCI, est tout heureux de prendre la pose à côté lui en 2012.
UCI Road Worlds: Eddy Merckx and Pat McQuaid happy to award Tom Steels, OmegaPharma-Quick Step's directeur sportif. pic.twitter.com/IesUjIwe
— UCI (@UCI_cycling) September 16, 2012
Yvan Van Mol (parfois orthographié Vanmol), médecin des équipes de Patrick Lefevere depuis 1992 a un palmarès long comme le bras qui lui vaut un portrait sur notre site. Malgré le départ de son patron de toujours, il est toujours à la tête du staff médical de l'équipe belge.
Dès 1983, alors qu'il exerce à la Del Tongo, il administre de la cortisone à Giuseppe Saronni pendant le Tour d'Italie, épreuve que le coureur italien remporte. Les faits sont rapportés par Pierre Carrey dans son livre Giro. L'auteur y reproduit un article de L'Equipe au sujet du rapport Donati : « Le traitement a causé à Saronni de graves problèmes, notamment une insuffisance surrénalienne. Depuis lors, Saronni n'a plus gagné de course. Suite à cela, Saronni a pris position contre Van Mol, obtenant son départ de l'équipe. »
A son propos, nous ne citerons ici que Greg Lemond. Alors dans l'équipe Gan et n'ayant rien gagné depuis 1992, l'Américain cherche à comprendre ce qui lui arrive. Il consulte le Dr Van Mol, son ancien médecin quand il était chez ADR : « Je voulais savoir si des études pouvaient expliquer ce qui n'allait plus chez moi. Le docteur Van Mol m'ausculta et ne décela rien de particulier qui pouvait expliquer ma baisse de niveau. Il me fit simplement savoir que j'avais juste besoin d'EPO, de testostérone, d'hormone de croissance pour maintenir ma compétitivité. C'est pourquoi j'ai décidé de mettre un terme à ma carrière ».
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Jusqu'à l'avènement de Remco Evenepoel, la Wolfpack ne visait pas le classement général des grands Tours. « Je pense que si vous regardez le classement général des trois grands Tours et que vous regardez les croix à côté des noms, cela parle de lui-même », assénait Patrick Lefevere en 2013. Une autre façon de dire qu'on ne peut pas gagner un grand Tour sans dopage. Pas étonnant donc, que les coureurs de la formation belge, aient rarement affolé les radars en montagne.
Le premier, chronologiquement, est Mikel Landa. Il portait alors les couleurs de Bahrain McLaren. Il a été rejoint en 2024 par Remco Evenepoel.
On savait depuis quelques années que le prodige Remco Evenepoel intégrerait le groupe des coureurs suspects en termes de watts étalon établis sur un Tour de France. Ses 427 WE de moyenne sur son Tour d'Espagne victorieux en 2022 ne laissaient pas de doute. C'est donc dès sa première participation à la Grande Boucle, en 2024, qu'il est entré dans le club, non pas des suspects, mais directement des miraculeux, montant sur la troisième marche du podium à Paris et réalisant 436 WE de moyenne. Au plateau de Beille où Tadej Pogacar atomise ses adversaires, Evenepoel a également battu le record mythique de Marco Pantani.
Sur ce Tour, le futur double champion olympique n'est devancé que par Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Non content de les suivre en montagne, il les a devancés sur les 25,3 kilomètres du contre-la-montre entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin à une moyenne canon de 52,581 km/h.
Cette vidéo du directeur sportif, ex-pro, qui fait les poches de son coureur Remco Evenepoel dans le ravin où il est tombé, juste avant d'en être évacué, fait énormément parler ! A raison ! C'est quoi Davide Bramati que vous lui piquez ainsi ? Pourquoi? #ILombardia THREAD. 1/5 pic.twitter.com/JitMUCy5Yu
— ??ntoine VAYER ?? (@festinaboy) August 25, 2020
Pourtant tout aurait pu s'arrêter à l'automne 2020. le Brabançon fait une chute dramatique dans le final du Tour de Lombardie. Il se fracture le bassin et souffre d'une contusion au poumon. Outre le côté spectaculaire de la chute, une autre scène interpelle. Dans une vidéo révélée par Antoine Vayer, on voit Evenepoel allongé au sol, dans un ravin, huit mètres en contrebas de la route. A ses côtés, Davide Bramati, son directeur sportif accouru à son secours, lui fait les poches. L'Italien ne sait pas qu'il est filmé. Il cache prestement un objet tiré des poches du coureur. L'Union Cycliste Internationale demande à la CADF d'ouvrir une enquête. Interrogé par le Corriere della Sera, Bramati ne répond pas puis dit : « Je ne me souviens pas. Peut-être que j'ai enlevé les barres, peut-être les gels, peut-être la radio ». Son manager Patrick Lefevere vient à la rescousse. Il parle de ce qui serait une « topette », un mini bidon pour les fins de course contenant du Coca, du Red Bull ou un peu de caféine. A moins que ce ne soit un modem 4G, dispositif interdit qui permettrait au directeur sportif de suivre les performances du coureur en temps réel. On n'en saura pas plus.
Comme tout grand champion, Evenepoel est régulièrement contrôlé, ce qui ne lui fait pas toujours plaisir. A l'issue de la 2ème étape du Tour d'Espagne 2023, disputée dans des conditions pluvieuses, Remco Evenepoel s'agace de devoir passer au contrôle antidopage juste après l'arrivée. « Mais non les gars. Vous me testez trois fois par semaine », proteste-t-il devant les caméras de Nieuwsblad.
A ses débuts, Mikel Landa apparait comme un vainqueur potentiel de Grand Tour. Il évolue régulièrement au-dessus des 400 Watts-Etalon de moyenne en passant devant les « radars » posés par Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
Très tôt dans sa carrière, il atteint 414 WE, nettement dans la « zone suspecte » dont le seuil est placé à 410 WE. C'était pendant le Tour d'Espagne 2015. Il portait le maillot Astana.
Après plusieurs années où il se calme, évoluant entre 400 et 410 WE, il revient en zone suspecte, paré du maillot Bahrain McLaren, à l'occasion du Tour de France 2021 : 417 WE. Il récidive au même niveau au Tour d'Italie l'année suivante.
En 2023, il est toujours au-dessus de 410 WE de moyenne pendant le Tour d'Espagne (414 WE). L'année dernière, ayant rejoint la Quick-Step, il atteint 428 WE sur le Tour de France puis 430 WE. C'est beaucoup mais c'est devenu insuffisant pour espérer gagner un Grand Tour.
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Soudal Quick-Step n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.
Soudal Quick-Step n'adhère pas au MPCC et ce n'est pas demain la veille. Quand Tom Dumoulin annonce en 2020 quitter le MPCC, Patrick Lefevere applaudit à tout rompre : « J'ai lu cette semaine que Tom Dumoulin ne veut plus faire partie du MPCC (...). Personnellement, je ne connais pas Dumoulin, je ne connais pas ses motivations, mais je le trouve maintenant sympathique. Je ne veux pas non plus faire partie de la MPCC. Pour une bonne compréhension, je suis aussi pour le cyclisme crédible. Pour cela, nous avons le Code de l'AMA et des systèmes tels que la localisation et le passeport biologique. En tant qu'équipe, nous payons pour ça ». Pour information, l'adhésion au MPCC pour une équipe ne coûte en 2024 que 1500 € et est gratuite pour les coureurs et encadrants.
Aujourd'hui, huit coureurs intrépides adhèrent au MPCC à titre individuel. Parmi les 74 encadrants que nous avons recensés, seuls le Dr Steven Bex et la nutritioniste Zoe Overzee adhèrent.
Pour la saison 2025, l'équipe obtient la note de 10,9/20. Ceci la place en 21ème position sur 28.
La Wolfpack de Pat Lefevere reste en 2025 encore à quelques encablures du podium des pires équipes. Force est de constater que le passage de relai entre Patrick Lefevere et Jürgen Foré n'a pas marqué une rupture dans les effectifs et la philosophie des recrutements.