Actualité du dopage

Indice de confiance de GROUPAMA - FDJ : 18


30/06/2021 - cyclisme-dopage.com - S. Huby - #TeamWatttheFuck

La formation aux couleurs de l’ancienne « Loterie Nationale » plonge loin ses racines. Elle a été fondée en 1997 par Marc Madiot, mayennais et donc régional de l’étape du jour. Elle n’a jamais changé de sponsor principal. Un fait remarquable mais pas unique puisque la Cofidis, par exemple, a un an de plus. La compagnie d’assurance Groupama est venue en renfort de la FDJ depuis quatre ans.

L’équipe est portée sur les fonts baptismaux alors que l’EPO coule à flot dans les équipes. Les frères Madiot et Alain Gallopin sont financés par Me Bertrand Lavelot, l’avocat de Bernard Sainz, alias docteur Mabuse. Ils débauchent Mauro Gianetti, Davide Rebellin, Maximilian Sciandri et le soigneur Jeff D’Hont qui a toujours ses entrées dans l’équipe.

Placé en gardé à vue à deux reprises et mis en examen dans le cadre de l’affaire Festina, Marc Madiot expliquera aux enquêteurs que Bertrand Lavelot et Bernard Sainz "faisaient la pluie et le beau temps dans le peloton". Sans doute aussi dans l’équipe.

Bien mal partie, le FDJ a traversé les pires années du cyclisme, s’est écorché les genoux, a déchiré sa chemise en traversant des champs envahis par les ronces, s’est embourbée dans moults marécages mais est toujours debout. Elle figure même dans le haut du tableau de notre Indice de Confiance. Presqu’un miracle.

10 affaires impliquant 9 coureurs

Le passé handicape l’équipe bleu-blanc-rouge mais avec 10 affaires répertoriées, impliquant 9 coureurs, cela représente 0,4 affaires par année d'existence. C’est dans la moyenne des formations alignées sur ce Tour de France.

A peine née, la Française des Jeux s’était illustrée avec Erwann Menthéour qui se voit interdire le départ de la deuxième étape de Paris-Nice 1997. Avec L. Colombo et Santaromita, il est le premier coureur à être mis hors course en raison d'un hématocrite supérieure à 50 %. L’UCI, affolée par le déferlement de l’EPO dans les pelotons, venait de mettre en place ce contrôle, histoire de limiter les excès.

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Plus récemment, l’équipe a dû écarter Georg Preidler, impliqué dans le scandale Aderlass. Cette affaire de dopage sanguin, déclenchée en janvier 2019 dans le monde du ski, éclabousse plusieurs cyclistes. Preidler avoue avoir été client du controversé médecin du sport allemand Mark Schmidt. Il prétend toutefois qu’il s’est fait prélever du sang mais ne se l’est pas fait réinjecter. L’explication est connue : Ivan Basso, impliqué dans l’affaire Puerto, avait utilisé la même.

Deux encadrants épinglés : un poids plume et un poids lourd

Jussi Veikkanen, directeur sportif depuis 2016 après avoir couru presque toute sa carrière sous le maillot de l’équipe française a trébuché en 2001. Comme Erwann Menthéour quatre ans plus tôt, il est mis au repos en raison d’un hématocrite trop élevé.

On a déjà parlé de Marc Madiot. Il n’a jamais été très précis sur son dopage, reconnaissant tout juste avoir utilisé des « produits interdits », notamment des amphétamines, pendant les criteriums d'après Tour. Une manière de se défendre d’avoir triché en « vraie » compétition et notamment pendant ses deux Paris-Roubaix victorieux. Ses coups de gueule (c’est devenu sa marque de fabrique) et ses prises de position contre le dopage sont nombreux et célèbres. Il n’a pas toujours été aussi véhément. A l’époque de l’affaire Festina, il fermait les yeux sur les turpitudes de ses coureurs : « je ne voulais pas savoir si mes coureurs utilisaient ou non l'EPO, l'essentiel était qu'ils ne se fassent pas prendre », admet-il devant les enquêteurs. A-t-il eu un rôle plus actif ? Il ne le dira pas. Quand on sait que les enquêteurs ont retrouvé des centrifugeuses, destinées à contrôler l’hématocrite, dans le camion de la Française des Jeux, on est en droit de s’interroger. « L'EPO était entreposée dans le réfrigérateur de l'équipe (...) auquel avait accès Madiot », accusera Erwann Menthéour, encore lui. Au procès Festina, Marc Madiot n’est pas assis sur le banc des prévenus. Thibault de Montbrial, l'avocat de Willy Voet et Bruno Roussel le qualifie de « miraculé de la procédure ».

Pour qui veut en savoir plus sur Marc Madiot et surtout sur sa part sombre, nous lui avons consacré un portrait consultable ici.

Pinot-Gaudu, un duo de haut niveau qui n’allume pas les radars

Aucun coureur de l’équipe n’a précédemment été impliqué dans des affaires de dopage. Aucun n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.

Thibaut Pinot a souvent évolué au-dessus de 400 Watts-Etalon (WE) sans toutefois dépasser la limite définie comme « suspecte » de 410 : 407 WE à la Vuelta 2013, 406 WE au Tour 2014, 408 WE au Giro 2017 et 407 au Tour de France 2019, avant d’abandonner à Tignes. Dans ses belles journées, il a déjà pu battre de grands coureurs comme Egan Bernal ou Sean Yates mais il a toujours connu des jours sans contrairement à ces adversaires.


Pinot, un coureur qui se fait mal à la gueule
Source : Espé - chronoswatts.com - 14/11/2020

David Gaudu augmente régulièrement son niveau pour sortir du Tour d’Espagne 2019 à 400 WE. Leader sur ce Tour, en l’absence de Pinot, le jeune coureur breton sera à surveiller.

Le MPCC dope la FDJ dans notre classement !

Président de la Ligue nationale de cyclisme, Marc Madiot est aussi un des fondateurs du MPCC. Autant, Patrick Lefevere, que nous évoquions hier (https://www.cyclisme-dopage.com/actualite/2021-06-29-cyclisme-dopage-com.htm), est contre, autant Marc Madiot est pour. A se demander s’il ne rend pas obligatoire l’adhésion au MPCC à titre individuel pour tous ses coureurs et membres du staff : seuls sept coureurs et une petite moitié des encadrants n’adhèrent pas. Ils seront privés de dessert ce soir.

Cette adhésion massive au MPCC favorise la FDJ dans notre classement. Toutefois, ce paramètre mis de côté, l’équipe conserverait quand même une honorable sixième place.

Verdict

Malgré un début de course assez calamiteux, nous attribuons à Groupama-FDJ un ICCD de 18/20. C’est la meilleure note de notre classement. Les esprits chagrins feront remarquer que la plus haute marche du podium est occupée par une formation loin d’être irréprochable. L’ICCD n’est en rien un blanc-seing.

Indice de confiance de GROUPAMA - FDJ : 18
Source : cyclisme-dopage.com - 30/06/2021


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Cette page a été mise en ligne le 30/06/2021