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Actualité du dopage |
Le grand cadre de la société du Tour, parce que les autres n'existent pas, qui ramène l'argent, a aussi pris le contrôle du journal L'Equipe qui lui appartient. Le pouvoir économique s'est imposé au petit pouvoir journalistique, devenu ridicule.
La presse n'est plus un pouvoir. Les journalistes ne peuvent plus écrire ce qu'ils veulent depuis longtemps. Le Tour est devenu totalement une économie. Le mode de fonctionnement de ce journal est devenu la norme. Il faut que le vainqueur soit intéressant, formidable. C'est un ordre. On se perd en conjectures, toujours les mêmes. On copie-colle les unes Armstrong-Ullrich pour Pogacar-Vingegaard. Aucun journaliste ne peut écrire des humeurs en contrepoint. C'est impossible. Alors, ils ne le font pas. Aujourd'hui Mauro Gianetti, le manager toxique, intoxiqué au PFC en 1998 dans l'équipe Française des Jeux, dirige UAE-Emirates et plus largement le cyclisme mondial. Ça fait peur. Quand les structures sont pourries il faut les changer. Elles devraient être changées. Elles ne le seront pas.
« On a le truc »
Les journalistes avertis et les instances connaissent cette histoire de l'hôtel Holiday Inn juste avant les classiques de 1998. Celle de ce manager d'équipe qui amène le flacon magique qui ressemble à du lait, dans la chambre où sont regroupés les coureurs et une partie du staff. « C'est bon les gars, on a le truc » ! Le truc, c'est du PFC. Il précise qu'il lui a coûté 65000 francs (environ 10000 euros). Que c'est un des coureurs présent qui l'a fait fabriquer en Suisse par un pharmacien préparateur. Que le soigneur présent a dit : « je l'ai essayé, je ne suis pas mort » ! Certains ont blêmi. D'autres ont essayé. L'affaire aurait pu être dévastatrice. Plusieurs coureurs ont fait des malaises en course. Les instances ont en catimini prévenu qu'il ne fallait plus exagérer avec ça.
Cette affaire connue est révélatrice des liens de la toile d'araignée qui tient tous ces protagonistes, dont beaucoup sont encore présents aux responsabilités sur le Tour de France avec des philosophies désormais divergentes. C'est désormais « avec le truc » ou « sans le truc ». De facto, divergentes, elles ne le sont pas tant que ça. Ils convergent, tenus par les couilles de cette scène qui n'est pas la seule. Aucun journaliste n'a le courage de poser la question aux témoins de l'époque. Ils sont également liés par la loi du silence, par le manque de courage, la fainéantise et parce que ces gens sont leurs clients.
Des équipes nationales
Autre exemple, aucun journal ne remet sur le tapis l'idée de courir le Tour de France par équipes nationales. Jacques Goddet avait proposé de réinstituer cette formule tous les quatre ans. Ce serait redonner un petit peu de pouvoir aux fédérations, tous les quatre ans. Las, ce serait aussi une perte d'argent pour les sociétés qui gèrent le cyclisme. On donnerait des vélos aux cotes de chaque coureur. Il ferait le tour avec, sans fraude technologique possible. On aurait des garanties de crédibilité. On ferait taire les complotistes. Ce serait un retour à la formule qui a fait le lustre de l'épreuve et on verrait mieux la vraie hiérarchie. Cela ré-installerait le cyclisme en sport mondial, au niveau d'une coupe du monde de football ou des Jeux olympiques. Dans le public, il y aurait des gens déguisés en tricolore avec des drapeaux. Le sentiment patriotique entre le public et le Tour de France serait bien plus sain que ce qu'on voit actuellement. Ce serait une fois tous les quatre ans. Des journalistes qui ont avancé cette idée. On leur a dit : « Non, on ne propose pas ça. On va se faire virer » !
Prostitution
Pourtant, il faut tout changer. Ceux qui sont aux commandes du cyclisme, qui contrôlent et musèlent la presse sont des fossoyeurs. Tous ces gens-là, les Gianetti tous ceux qui ont tout cautionné ipso facto 1998, il faut les virer.
Ce sont des gens qui ont laissé la situation s'installer parce qu'ils avaient des casseroles. Ils ont tout laissé proliférer : Armstrong pendant 10 ans déjà, Sky 10 ans ensuite, UAE maintenant. A leurs yeux, l'important en 2025, c'est qu'ils soient encore là, qu'ils touchent leurs salaires quand bien même certains récemment se sont fait exclure ou sont sur la sellette parce qu'ils ont aussi triché avec l'argent. Mon « regard mathématique », mon data journalisme, mes watts, certains trouvent cela réellement formidable. Mais ils ne veulent pas cracher dans la soupe. Rien n'est publié sur ce qui peut fâcher les cadres de la Société du Tour. Au contraire, on rameute même des « pseudo experts » du milieu pour contrecarrer « scientifiquement » par des arguments fallacieux toute contestation, en inversant la « malhonnêteté intellectuelle ». Le fin du fin, c'est de les dégoter dans des équipes vertueuses pour défendre les équipes qui ne le sont pas. Sur deux pleines pages, tant qu'à faire. Comme si des proxénètes convoquaient une jeune femme victime d'un viol collectif par des prostituées, pour qu'elle vienne témoigner en faveur de ses agresseurs en mentant.
Soumission
Il existe donc toujours une sorte de proximité, ou de familiarité, ou de sympathie, ou pour certains d'amitié entre ceux qui sont encore là et les journalistes. Certains peuvent montrer « en off » des vidéos, des évidences où on voit des coureurs qui rigolent avec un vélo qui pédale pour eux. Ils laissent tomber l'affaire. Les responsables du cyclisme, les argentiers, les patrons des ligues détournent le regard. Ils ont fait du vélo avec Lance Armstrong. Mauro Gianetti est le patron du cyclisme. Ils lui sont soumis. Le Tour par équipes nationales, tous les quatre ans, ce sera non. France 2, c'est tout ça. France 2, c'est un partenaire. Ce sont des bonimenteurs. Ils ne commentent plus le sport. Ils l'accompagnent. Il n'y a plus de journalistes dans le cyclisme, que des commentateurs complices. C'est pareil avec le patron du Giro et les média italiens. On ne parle pas des moteurs dans les roues arrière ou de trucs comme ça. Parce qu'après avoir subi les années EPO, on ne peut pas dire ça au public. Dire qu'ils, les Pogacar et consorts, ont trouvé autre chose, de mieux, de plus puissant, de plus radical.
Décadence
Ils ne veulent pas le dire parce que sinon l'économie s'effondre. C'est un monde décadent. On en est là. “Dire ce que je sais ? Je serais obligé de trahir mon copain qui travaille avec eux. Je ne vais pas le faire, je suis mal placé pour le faire. En même temps, je trouve que c'est triste parce que je sais qu'il faut défendre ce qu'on aime”. On aime passionnément le cyclisme, mais pas eux. Regardez, il y a toujours Marion Rousse qui commente alors que son mari est dans le peloton. C'est tout et n'importe quoi. Jalabert qui commente aussi, on veut bien qu'il commente, mais qu'il fasse comme avaient fait Laurent Fignon ou Jacky Durand. Qu'il dise : « Je suis passé dans un autre monde. Autrefois j'étais dans ce courant-là. C'était comme ça ». Tranquille, il ne le fait même pas. Ça prouve bien que ce sont des tricheurs et des menteurs indécrottables. Ils veulent tout de la vie. Ils veulent tout piller, avec voracité. C'est un théâtre. Par commodité, tout le monde se dit qu'il n'a pas la légitimité pour juste dire, qu'il ne serait pas crédible. Tous. Les coureurs, les entraîneurs, les journalistes.
Une fable
Beaucoup de ceux qui aiment le cyclisme, ne peuvent plus, ne veulent plus voir ça. Ce sera l'objet d'une autre chronique #LeTourdAntoine. Même Merckx, paraît-il, ne regarde plus. Dans les journaux officiels, ils ont tout organisé. Le rédacteur en chef a soigneusement été choisi et a été posé là par la famille. Il dirige tout, contrôle tout ce qui est écrit dans le journal. Tout est ficelé. Il n'y a plus de presse d'opposition ou d'investigation. Toutes et tous sont les attachés de presse de Christian Prud'homme, goguenard, placé là car il ne fera pas de mal à une mouche, verre de champagne en plastique à la main dans sa tuture rouge. Écrire pour les vrais gens, pour magnifier un truc qu'on trouvait magnifique quand nous étions enfants ? Les jeunes journalistes alternants n'ont pas rêvé enfant devant le Tour. C'est un conte. C'est le Tour 68, c'est le Giro 69, etc. Là, on rentre dans le conte. Le début des contrôles qui contrôlent les contrôles. Il existe une espèce de métaphore avec la société de désinformation. Il serait pourtant intéressant de décrypter le vélo tel qu'il est. C'est une façon de décrypter la société dans laquelle on vit. La vrai solution aurait été de dire : « on ne veut plus de Gianetti, on ne veut plus de tout ça, il faut virer tous ces gens-là, puis repartir sans Madiot, Lavenu, Bernaudeau & co. Il fallait dire, c'est fini ! ». C'est trop tard ?
La peur
Le cyclisme français s'est effondré. Pareil en Italie. Le championnat d'Italie de cyclisme en 2025, c'est un quasi-amateur qui gagne. Il y a peu de coureurs au départ. C'est devenu une course d'amateurs, ils sont éparpillés un par un sur la route. C'est une « caté 3 et 4 ». On s'échange en off des vidéos de vélo avec des roues qui tournent toutes seules. Au Monde, au Parisien, à L'Équipe, cela devrait étonner. Mais tout le monde a peur de perdre sa place en juillet. Ils ont peur de la vérité. Ils doivent gagner leur vie. Vous allez voir, on va créer d'autres Gianetti à côté d'autres Madiot, dominés, soumis mais content car leur sponsor les finance jusqu'en 2027. La retraite dorée est garantie.
Romain Bardet monétisé
Quand Bardet avait terminé 2ème par équipes nationales au championnat du monde en Autriche, il avait dit que tous les gens de son quartier, quand il s'entraînait l'arrêtaient, qu'il n'a jamais connu ça, même après son Tour 2016 terminé deuxième. L'enthousiasme que l'équipe de France avait suscité dans ce mondial était tel qu'il avait dit adorer l'idée de courir le Tour de France par équipe nationale. Bardet, propre sur lui, études de management en poche, va rentrer dans le rang, malgré ses convictions. Il va entrer dans la société du Tour, à vil prix, écrire des chroniques fades pour L'Équipe. On va l'acheter. On va lui expliquer que des équipes nationales, non, on n'en veut pas, parce que économiquement, ce n'est pas intéressant pour la société qui gère le Tour et 80% des courses importantes dans le monde, en empochant les dividendes.
Le parrain
Le paradoxe c'est qu'en off beaucoup de ceux qui sont dans le milieu sont complètement raccords avec moi. Mais ils sont dans la contradiction. Ils ne peuvent d'exprimer tout autre chose avec moi, avoir le courage de dire les choses pour lesquelles ils sont « raccord ». L'enthousiasme professionnel est terminé. Ou alors fabriqué de toutes pièces avec des titres racoleurs et de grandes photos à l'appui, faute de textes valables. Le cyclisme n'est pas un monde intelligent. Beaucoup s'abîment dedans. C'est terrible parce que c'est un sport de moins en moins visible dans les journaux. Cela n'a pas l'air d'inquiéter vraiment. L'argent rentre quand même avec la télévision et les partenaires. Les employés sont exploités et tenus en laisse.
Le cycliste a toujours été mafieux. C'est toujours un milieu comme ça. De plus en plus.
Une mafia moderne. Un parrain, Gianetti et une société qui le soutient.
Cette page a été mise en ligne le 06/07/2025