Actualité du dopage

Godefroot ne savait rien

05/06/2007 - Le Figaro - Florian Egly, Sport24.Com

A l'occasion d'une conférence de presse, Walter Godefroot, manager de Telekom de 1992 à 2005, a affirmé qu'il n'était pas au courant des pratiques de dopage qui avaient cours dans son équipe. Difficile à croire ?

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«Je n'ai pas stimulé ou incité les coureurs à faire usage de produits dopants. J'ignorais les pratiques dopantes des coureurs (...) et je n'étais pas derrière le système de dopage». Non, Walter Godefroot ne savait rien. Voilà comment le manager pendant plus d'une décennie de Telekom a réagi aux (...) aveux de six anciens coureurs de la Magenta. De Bjarne Riis à Erik Zabel en passant par Udo Bölts, les deux-tiers de la formation qui avait survolé le Tour de France 1996 remporté par le Danois, surnommé à l'époque «Monsieur 60 %» (...), ont ainsi révélé avoir consommé de l'EPO, poussés à l'aveu par la publication d'un livre écrit par l'ancien soigneur (...) Jef d'Hont. Celui-ci accusait même Walter Godefroot d'être le grand gourou de ce système, présentant l'argument que pour le directeur sportif belge, ne pas se faire prendre signifiait qu'on n'était pas dopé. Celui qu'on présente comme le père spirituel d'Erik Zabel s'est vivement défendu de ces accusations à l'occasion d'une conférence de presse tenue mardi à Gand. «Je n'étais en rien concerné par le suivi médical des coureurs. Je n'ai jamais poussé personne à se doper, mais je sentais que des choses anormales se passaient alors dans le peloton», se défend Godefroot qui a décidé de porter plainte contre D'Hont.

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Le Belge se targue ainsi d'avoir même été un avant-gardiste dans la lutte contre le dopage, écrivant un courrier à l'UCI en 1996 dans ce but. «Peut-être est-ce grâce à mon action que l'on a réduit le taux d'hématocrite à 50 %», se vante Godefroot, oubliant de préciser au passage que cette mesure avant tout illusoire ne combat en rien le dopage puisqu'on peut très bien atteindre le seuil maximal autorisé avec des produits interdits. En tout cas, même s'il dit vrai, il fait figure de bien piètre directeur sportif. Peut-on vraiment n'être au courant de rien quand c'est plus de la moitié, en attendant plus, de l'équipe qui affirme avoir eu recours au dopage ? Dommage que sa curiosité n'ait pas été plus poussée que ça. (...) En niant, Walter Godefroot a donc choisi de caler sa ligne de défense sur celle de son ancien poulain Jan Ullrich, au risque de continuer à susciter la suspicion sur sa personne. (...)


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Notre post-scriptum

Lors du procès Festina, une lettre de la commission antidopage de l'UCI datée du 22/9/1993 alertant les directeurs sportifs sur les dangers de l'EPO avait fait grand bruit. On est prié de croire que Walter Godefroot ne l'a jamais reçue...
Et, bien entendu, un ancien coureur sanctionné trois fois pour dopage, devenu ensuite directeur sportif ne pouvait imaginer que ses poulains tomberaient dans les mêmes travers !


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Cette page a été mise en ligne le 07/06/2007