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ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.comTeam Jayco AlUla - Saison 2025 |
L'équipe Team Jayco AlUla a été créée en 2012 par Gerry Ryan, un homme d'affaires australien. Depuis juillet 2020, elle est dirigée par Brent Copeland, en provenance de Bahrain-Merida.
L'équipe a changé de nom à plusieurs reprises : GreenEDGE, Orica-BikeExchange, Orica-Scott, Mitchelton-Scott, BikeExchange - Jayco et Team Jayco AlUla depuis 2023.
La formation australienne a dû faire face à trois affaires concernant Simon Yates, Daryl Impey et Robert Stannard. A cela, il faut ajouter le cas de Jack Bobridge.
Jack Bobridge charged with selling MDMA | https://t.co/g0ayPZWS7A pic.twitter.com/Ye2bI9iz8q
— Cyclingnews (@Cyclingnewsfeed) August 25, 2017
Jack Bobridge est arrêté en 2017 pour trafic de drogues et vente de MDMA. Au cours de l'enquête, il reconnait avoir consommé des drogues quand il courait, entre 2010 et 2016, et donc en 2012 quand il portait le maillot de l'équipe australienne.
La principale affaire de dopage de l'équipe australienne concerne Simon Yates, contrôlé positif à la Terbutaline à l'arrivée de la sixième étape de Paris-Nice 2016. Orica-GreenEdge fait alors porter la responsabilité sur le médecin qui aurait commis une erreur administrative en ne présentant pas l'AUT dont bénéficiait le frère jumeau d'Adam Yates pour soigner son asthme. Suspendu quatre mois, Simon Yates ne peut participer au Tour de France. Pas rancunier, il est resté sous les couleurs australiennes jusqu'en 2024.
.@ORICA_GreenEDGE defend use of Terbutaline saying:
— ¯\_(?)_/¯ (@LackOfToast) April 28, 2016
"There has been no wrong-doing on Simon Yates’ part" pic.twitter.com/NxFA72s7vr
Revue de presse de l'affaire Simon Yates
Robert Stannard a été suspendu quatre ans par l'Union cycliste internationale (UCI) le 6 juin 2024 pour « usage de méthodes et/ou substances interdites ». Il était suspendu provisoirement depuis août 2023, époque où il portait les couleurs Alpecin-Deceuninck mais les infractions ont été commises en 2018 et 2019, lorsque l'Australien roulait pour l'équipe Mitchelton Scott (ancien nom de Jayco AlUla) dont il a fait partie de 2017 à 2021. Son cas est donc à mettre au passif de la formation australienne.
Il a rejoint Bahrain – Victorious en août 2024 après avoir purgé sa suspension.
Daryl Impey est contrôlé positif au Probenicide après son succès dans le contre-la-montre des Championnats d'Afrique du Sud 2014.
Pour sa défense, Impey explique avoir acheté des capsules de gélatine chez un pharmacien pour les remplir de bicarbonate de soude et les utiliser en course. Le pharmacien qui a préparé les capsules aurait eu les mains contaminées par du probénécide servi à un client précédent.
Il annonce avoir été blanchi en août 2014 car il a convaincu les autorités que la prise de la substance était la conséquence d'une contamination et était donc non-intentionnelle. « Je suis reconnaissant qu'on m'ait donné la chance d'effacer tout doute à mon égard » déclare-t-il. Logiquement, nous ne l'avons pas épinglé dans notre annuaire du dopage… jusqu'à ce qu'une étude plus attentive de son cas ne nous conduise à découvrir qu'il est toujours répertorié sur le site de l'agence antidopage sud-africaine (South African Institute for Drug-Free Sport) pour avoir été sanctionné d'un avertissement.
Nous avons interrogé l'Agence antidopage sud-africaine qui s'est abritée derrière les Standards internationaux pour la protection des renseignements personnels et privés de l'AMA pour ne pas informer plus avant sur cette affaire qui date de plus de 10 ans.
Rétrospectivement, il semble bien que nous ayons eu sous les yeux un modèle de communication de crise : quand il reçoit son avertissement en août 2014, Impey est simultanément autorisé à courir à nouveau. Le coureur et son équipe communiquent alors à fond sur la bonne nouvelle, laissant de côté la mauvaise. L'ensemble de la presse et nous même diffusons alors le message selon lequel Impey aurait été blanchi. Plus de dix ans plus tard, nous rétablissons les faits et épinglons Impey dans notre annuaire du dopage !
Coureur | Produit | Course | Date | Sanction | Contrôle |
Stannard Robert | Usage de méthodes et/ou substances interdites | 2019 | Oui | Enquête disciplinaire | |
Stannard Robert | Usage de méthodes et/ou substances interdites | 2018 | Oui | Enquête disciplinaire | |
Yates Simon | Terbutaline | Paris-Nice | 2016 | Oui | Contrôle positif |
Impey Daryl | Probénécide | 2014 | Oui | Contrôle positif | |
Bobridge Jack | Trafic de MDMA | 2012 | Oui | Enquête judiciaire et aveux en 2019 |
Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici
Simon Yates a longtemps alourdi la note du Team Jayco AlUla. Il exerce désormais chez Visma-Lease a Bike qu'il a rejointe en ce début d'année..
Aucun coureur actuellement dans l'équipe Team Jayco AlUla n’a été épinglé dans notre annuaire du dopage.
Trois encadrants de l'équipe australienne ont été épinglés dans notre annuaire du dopage. Ils étaient quatre en 2024 mais Allan Peiper a jeté l'éponge en raison de graves problèmes de santé.
Raquel Ortolano, médecin de l'équipe depuis 2024, est entendue comme témoin, en février 2013, au tribunal pénal de Madrid, dans le cadre du procès de l'opération Puerto car elle officiait dans les rangs de Liberty Seguros quand les protégés de Manolo Saiz consultaient le docteur Fuentes. Elle officie aussi chez Astana quand les équipes Astana A et B sont victimes d'une véritable épidémie de dopage : cinq coureurs contrôlés positifs, auxquels il faut ajouter Lieuwe Westra qui a avoué s'être dopé à cette période. Dmitri Sedoun le manager de l'équipe B est licencié. Raquel Ortolano n'est pas inquiétée.
Ces coïncidences sont troublantes mais c'est insuffisant pour alourdir la barque du team Jayco AlUla.
Le docteur Carlo Guardascione côtoie le milieu cycliste en tant que médecin dès 1997 au sein de la formation italienne Saeco. Depuis 2005, son parcours épouse celui de Brent Copeland, actuel manager général du Team BikeExchange.
Il œuvre dans l'équipe Saeco en 2000 quand le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD), ancêtre de l'AFLD, découvre que 45% des 96 contrôles effectués lors du Tour de France étaient positifs. Parmi eux, le coureur de Saeco, Salvatore Commesso, qui explique avoir dû soigner une tendinite par des infiltrations de corticoïdes. Le médecin de l'équipe a fourni un certificat et tout était en ordre.
A la Lampre, Guardascione est cité en 2008 dans l'affaire « Via col doping », aussi dite « affaire de Mantoue », en compagnie du Dr Andrea Andreazzoli et de Fabio Telladorre, kiné de la même équipe. Guardascione en sort indemne. En tant que médecin chez Lampre, il a eu à gérer quelques histoires délicates comme les irrégularités du passeport biologique de Pietro Caucchioli en 2009 ou la perquisition au domicile de Bernucci en 2010. En novembre 2012, il suspend Michele Scarponi en raison de ses liens avec le Dr Ferrari.
Deux ans plus tard, il autorise Diego Ulissi à reprendre la compétition malgré un contrôle positif au Salbutamol, ceci « après avoir soigneusement examiné les documents mis à disposition par l'avocat d'Ulissi, [Rocco] Taminelli, et pris en considération les règles et règlements articulés du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), dont Lampre-Merida est membre ».
La même année, il justifie le taux de cortisol effondré de Chris Horner par une prise de cortisone orale pour soigner une bronchite. Chris Horner est écarté de la sélection de l'équipe pour le Tour d'Espagne.
Carlo Guardascione a quitté Bahrain-Victorius à la fin de la saison 2020 pour rejoindre le Team BikeExchange.
TDS the best news arrived on dinner time: special victory gir @DiegoUlissi TTstage #SloveniaTour pic.twitter.com/MnB9qD5ibk
— carlo guardascione (@GuardaCarlo) June 18, 2016
Le 20 août 1998, Tristan Hoffman est interrogé avec six coéquipiers dans le cadre de l'affaire TVM par la police de Reims. Il court alors sous le maillot de l'équipe néerlandaise depuis 1992. Les pandores prélèvent des échantillons de cheveux, d'urine et de sang. Le Dr Pépin, chargé des analyses, trouve des traces d'amphétamine dans les échantillons de Tristan Hoffman. Son avocat tente d'expliquer que cette présence peut avoir pour origine un usage récréatif ou l'opération à l'aine que le coureur a subie avant le début de saison.
Après sa carrière de coureur cycliste, il devient directeur sportif chez Team CSC de Bjarne Riis, Team Columbia, Team Tinkoff Saxo, Bahrain et Team Bikeexchange – Jayco depuis 2021.
Interrogé en juillet 2014 par Wilfred Genee sur le sujet du dopage, dans l'émission de télévision néerlandaise « Tour du Jour », il préfère éluder et répond : « Nous avons convenu de ne pas en parler, n'est-ce pas ? ».
Matthew White est contrôlé positif à la Ventoline en 1998 et suspendu deux mois, alors qu'il évolue dans la formation Amore & Vita – Forzacore. Ce n'est pas sa seule casserole.
En 2010, il est mis en cause par Floyd Landis qui explique avoir « passé pas mal de temps avec lui » et partagé ensemble de la testostérone, de l'hormone de croissance et de l'EPO.
Enfin, en octobre 2012, poussé par l'enquête de l'USADA sur Lance Armstrong, il avoue s'être dopé lorsqu'il était à l'US Postal, entre 2001 et 2003. L'Australien quitte brièvement son poste de directeur sportif chez Orica-GreenEdge et est licencié de son poste de sélectionneur pour les Mondiaux et les Jeux olympiques. « Je suis triste de reconnaître que j'ai fait partie d'une équipe où le dopage faisait partie de la stratégie et que j'ai été impliqué dans cette stratégie, annonce Matthew White dans un communiqué. Je n'en suis pas fier et je m'excuse sincèrement auprès des supporters, des médias, de ma famille, de mes amis et auprès des sportifs qui ont choisi de ne pas se doper. » Il écope rétroactivement de six mois de suspension, du 13 octobre 2012 au 13 avril 2013. Son retrait de chez Orica-GreenEdge aura été très bref. Il y est toujours directeur sportif.
Le tableau ne serait pas complet si on ne rappelait pas que Matthew White fut licencié par la Garmin-Cervélo en 2011 pour avoir envoyé le coureur Trent Lowe consulter le médecin espagnol Luis Garcia del Moral, celui-là même qui sera suspendu à vie dans l'affaire US Postal. Décidément, White n'est pas tout blanc.
Début mai cette année, GreenEdge Cycling a annoncé le départ avec effet immédiat de Matthew White. Les motifs n'ont pas été communiqués. Ayant entamé l'année dans l'équipe, sa présence reste au débours des australiens.
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun coureur actuellement dans l'équipe Team Jayco AlUla n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Team Jayco AlUla n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.
L'équipe n'adhère pas au MPCC. Quatre coureurs et la nutritionniste Laura Martinelli sont les seules individualités à faire partie du mouvement. C'est bien peu. Pire, le coureur Michael Matthews a démissionné du MPCC en mai 2024. Peut-être ne croit-il plus en un cyclisme crédible ?
Pour la saison 2025, l'équipe obtient la note de 15/20. Ceci la place en 13ème position sur 28.
Les départs de Simon Yates et d'Alan Peiper permettent à l'équipe australienne de remonter sérieusement dans notre classement. Le départ de Matthew White lui permettra-t-il de confirmer cette tendance en 2026 ?