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ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.comTeam Jayco AlUla - Saison 2024 |
L'équipe Team Jayco AlUla en est à sa treizième saison. Elle a été créée par Gerry Ryan, un homme d'affaires australien. Depuis juillet 2020, elle est dirigée par Brent Copeland, en provenance de Bahrain-Merida. Darach McQuaid, frère de Pat, ancien président de l'UCI, est parti sous d'autres cieux en début d'année.
L'équipe a changé de nom à plusieurs reprises : GreenEDGE, Orica-BikeExchange, Orica-Scott, Mitchelton-Scott, BikeExchange - Jayco et Team Jayco AlUla depuis 2023.
En treize ans, la formation australienne a dû faire face à deux affaires concernant Simon Yates puis Daryl Impey. A cela, il faut ajouter le cas de Jack Bobridge.
Jack Bobridge est arrêté en 2017 pour trafic de drogues et vente de MDMA. Au cours de l'enquête, il reconnait avoir consommé des drogues quand il courait, entre 2010 et 2016, et donc en 2012 quand il portait le maillot de l'équipe australienne.
La principale affaire de dopage pour l'équipe concerne Simon Yates, contrôlé positif à la Terbutaline à l'arrivée de la sixième étape de Paris-Nice 2016. L'équipe Orica-GreenEdge fait alors porter la responsabilité sur le médecin qui aurait commis une erreur administrative en ne présentant pas l'AUT dont bénéficiait le frère jumeau d'Adam Yates pour soigner son asthme. Suspendu quatre mois, Simon Yates ne peut participer au Tour de France. Pas rancunier, il est aujourd'hui encore dans l'équipe australienne.
Robert Stannard a été suspendu quatre ans par l'Union cycliste internationale (UCI) le 6 juin 2024 pour « usage de méthodes et/ou substances interdites ». Il était suspendu provisoirement depuis août 2023, époque où il portait les couleurs Alpecin-Deceuninck mais les infractions ont été commises en 2018 et 2019, lorsque l'Australien roulait pour l'équipe Mitchelton Scott (ancien nom de Jayco AlUla) dont il a fait partie de 2017 à 2021.
La dernière affaire se termine mieux que la précédente. Daryl Impey est contrôlé positif au Probenicide après son succès dans le contre-la-montre des Championnats d'Afrique du Sud 2014. Il est blanchi car il a convaincu les autorités que la prise de la substance était la conséquence d'une contamination et était donc non-intentionnelle. Nous n'avons pas pris ce cas en considération dans le calcul de notre ICCD.
Coureur | Produit | Course | Date | Sanction | Contrôle |
Stannard Robert | Usage de méthodes et/ou substances interdites | 2019 | Oui | Enquête disciplinaire | |
Stannard Robert | Usage de méthodes et/ou substances interdites | 2018 | Oui | Enquête disciplinaire | |
Yates Simon | Terbutaline | Paris-Nice | 2016 | Oui | Contrôle positif |
Bobridge Jack | Trafic de MDMA | 2012 | Oui | Enquête judiciaire et aveux en 2019 |
Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici
Simon Yates est le seul coureur de l'équipe à être épinglé dans notre annuaire du dopage. Un de trop. Nous avons relaté l'affaire ci-dessus et n'y revenons donc pas plus.
Pas moins de quatre encadrants de l'équipe australienne ont été épinglés dans notre annuaire du dopage.
La médecin de l'équipe, Raquel Ortolano, est entendue comme témoin, en février 2013, au tribunal pénal de Madrid, dans le cadre du procès de l'opération Puerto car elle officiait dans les rangs de Liberty Seguros quand les protégés de Manolo Saiz consultaient le docteur Fuentes. Elle officie aussi chez Astana quand les équipes Astana A et B sont victimes d'une véritable épidémie de dopage : cinq coureurs contrôlés positifs, auxquels il faut ajouter Lieuwe Westra qui a avoué s'être dopé à cette période. Dmitri Sedoun le manager de l'équipe B est licencié. Raquel Ortolano n'est pas inquiétée.
Ces coïncidences sont troublante mais c'est insuffisant pour alourdir la barque du team Jayco AlUla.
Le docteur Carlo Guardascione côtoie le milieu cycliste en tant que médecin dès 1997 au sein de la formation italienne Saeco. Depuis 2005, son parcours épouse celui de Brent Copeland, le manager général du Team BikeExchange.
Il œuvre dans l'équipe Saeco en 2000 quand le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD), ancêtre de l'AFLD, découvre que 45% des 96 contrôles effectués lors du Tour de France étaient positifs. Parmi eux, le coureur de Saeco, Salvatore Commesso, qui explique avoir dû soigner une tendinite par des infiltrations de corticoïdes. Le médecin de l'équipe a fourni un certificat et tout était en ordre.
A la Lampre, Guardascione est cité en 2008 dans l'affaire « Via col doping », aussi dite « affaire de Mantoue », en compagnie du Dr Andrea Andreazzoli et de Fabio Telladorre, kiné de la même équipe. Guardascione en sort indemne. En tant que médecin chez Lampre, il a eu à gérer quelques histoires délicates comme les irrégularités du passeport biologique de Pietro Caucchioli en 2009 ou la perquisition au domicile de Bernucci en 2010. En novembre 2012, il suspend Michele Scarponi en raison de ses liens avec le Dr Ferrari.
Deux ans plus tard, il autorise Diego Ulissi à reprendre la compétition malgré un contrôle positif au Salbutamol, ceci « après avoir soigneusement examiné les documents mis à disposition par l'avocat d'Ulissi, [Rocco] Taminelli, et pris en considération les règles et règlements articulés du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), dont Lampre-Merida est membre ».
La même année, il justifie le taux de cortisol effondré de Chris Horner par une prise de cortisone orale pour soigner une bronchite. Chris Horner est écarté de la sélection de l'équipe pour le Tour d'Espagne.
Carlo Guardascione a quitté Bahrain-Victorius à la fin de la saison 2020 pour rejoindre le Team BikeExchange.
TDS the best news arrived on dinner time: special victory gir @DiegoUlissi TTstage #SloveniaTour pic.twitter.com/MnB9qD5ibk
— carlo guardascione (@GuardaCarlo) June 18, 2016
Le 20 août 1998, Tristan Hoffman est interrogé avec six coéquipiers dans le cadre de l'affaire TVM par la police de Reims. Il court alors sous le maillot de l'équipe néerlandaise depuis 1992. Les pandores prélèvent des échantillons de cheveux, d'urine et de sang. Le Dr Pépin, chargé des analyses, trouve des traces d'amphétamine dans les échantillons de Tristan Hoffman. Son avocat tente d'expliquer que cette présence peut avoir pour origine un usage récréatif ou l'opération à l'aine que le coureur a subie avant le début de saison.
Après sa carrière de coureur cycliste, il devient directeur sportif chez Team CSC de Bjarne Riis, Team Columbia, Team Tinkoff Saxo, Bahrain et Team Bikeexchange – Jayco depuis 2021.
Interrogé en juillet 2014 par Wilfred Genee sur le sujet du dopage, dans l'émission de télévision néerlandaise « Tour du Jour », il préfère éluder et répond : « Nous avons convenu de ne pas en parler, n'est-ce pas ? ».
Allan Peiper, coureur professionnel de 1983 à 1992, a été recruté en tant que conseiller en mai 2023. Rappelons que Peiper avait pris 10 minutes de pénalités pour ne s'être pas présenté à un contrôle antidopage lors du Tour de Belgique 1986. Dans son autobiographie A Peiper's Tale publiée en 2005, il écrit : « J'ai essayé de rouler propre, la plupart du temps ». C'est un humoriste visiblement.
Il reconnait avoir utilisé des amphétamines dans les kermesses et de l'hormone de croissance quand il était chez Peugeot dans la première des années quatre-vingt.
Matthew White est contrôlé positif à la Ventoline en 1998 et suspendu deux mois, alors qu'il évolue dans la formation Amore & Vita – Forzacore. Ce n'est pas sa seule casserole.
En 2010, il est mis en cause par Floyd Landis qui explique avoir « passé pas mal de temps avec lui » et partagé ensemble de la testostérone, de l'hormone de croissance et de l'EPO.
Enfin, en octobre 2012, poussé par l'enquête de l'USADA sur Lance Armstrong, il avoue s'être dopé lorsqu'il était à l'US Postal, entre 2001 et 2003. L'Australien quitte brièvement son poste de directeur sportif chez Orica-GreenEdge et est licencié de son poste de sélectionneur pour les Mondiaux et les Jeux olympiques. « Je suis triste de reconnaître que j'ai fait partie d'une équipe où le dopage faisait partie de la stratégie et que j'ai été impliqué dans cette stratégie, annonce Matthew White dans un communiqué. Je n'en suis pas fier et je m'excuse sincèrement auprès des supporters, des médias, de ma famille, de mes amis et auprès des sportifs qui ont choisi de ne pas se doper. » Il écope rétroactivement de six mois de suspension, du 13 octobre 2012 au 13 avril 2013. Son retrait de chez Orica-GreenEdge n'aura duré qu'un instant. Il est y est toujours directeur sportif.
Le tableau ne serait pas complet si on ne rappelait pas qu'il fut licencié par la Garmin-Cervélo en 2011 pour avoir envoyé le coureur Trent Lowe consulter le médecin espagnol Luis Garcia del Moral, celui-là même qui sera suspendu à vie dans l'affaire US Postal. Décidément, White n'est pas tout blanc.
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Depuis 2015 que Frédéric Portoleau scrute les performances de Simon Yates, jamais il n'avait franchi la barre suspecte des 410 WE de moyenne sur le Tour de France.
Tout change en 2023 où il rentre en fanfare dans la zone suspecte avec 422 WE. Comme quoi il vieillit bien malgré son asthme. C'est malgré tout insuffisante pour monter sur le podium à Paris : il termine quatrième.
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Team Jayco AlUla n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.
L'équipe n'adhère pas au MPCC. Trois coureurs et dirigeant seulement adhèrent individuellement. C'est bien peu.
Pour la saison 2024, l'équipe obtient la note de 9,6/20. Ceci la place en 22ème position sur 27.
Le Team Jayco AlUla n'est pas ce qui se fait de pire dans le peloton cycliste mais de là à attribuer un prix de vertu, il y a un pas que rien ne nous incite à remplir. Voilà ce que nous écrivions en 2023. Depuis, on dû déplorer les recrutements d'Alan Peiper et la suspension de Robert Stannard. Cette année, sixième pire équipe, la formation australienne se rapproche dangereusement du bas de classement.