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ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.comRed Bull - BORA - hansgrohe - Saison 2025 |
L'équipe allemande Bora-Hansgrohe a été créée en 2010 par l'ancien cycliste Ralph Denk. Elle s'appelle alors NetApp. Depuis 2017, année où elle rejoint le WorldTour, elle est sponsorisée par BORA et Hansgrohe. En 2024, Red Bull, fabricant de boissons « énergisantes » à base de caféine, devient actionnaire majoritaire des sociétés RD Pro Cycling et RD Beteiligungs qui appartiennent à Ralph Denk.
Le premier incident notable de l'équipe date de 2013. Jens Heppner, ancien coureur de la célèbre Deutsche Telekom, devenu directeur sportif chez NettApp en 2010, est écarté. La commission d'enquête du Sénat français venait de mettre en évidence qu'il consommait de l'EPO pendant le Tour de France 1998.
In wake of 1998 EPO positives, Jens Heppner loses role with NetApp Endura http://t.co/d4ERUjciJm
— Shane Stokes (@SSbike) July 30, 2013
L'épisode Heppner ne dissuade pas les dirigeants de Bora de recruter Rolf Aldag en 2022 en tant que directeur sportif. Tout comme Jens Heppner, il a été coureur. Tout comme Jens Heppner, il courait chez Telekom en 1998. Tout comme Jens Heppner, il consommait de l'EPO. Conclusion, les motifs qui valaient exclusion en 2013 n'empêchent pas de se faire embaucher en 2022. Jens Heppner devrait renvoyer son curriculum-vitae à Ralph Denk !
Côté coureurs, Peter Sagan a été la tête de gondole des Bora entre 2017 et 2021. Puis la formation a recruté les grimpeurs Jai Hindley, Sergio Higuita et Aleksandr Vlasov. En 2024, c'est au tour de Primoz Roglic de rejoindre l'équipe. L'hiver dernier, le débauchage de l'espoir Maxim Van Gils, pourtant engagé jusqu'en 2026 avec la Lotto fait grand bruit. L'agent de Van Gils, Alex Carrera est aussi l'agent de Tadej Pogacar.
Depuis sa création, l'équipe n'a connu qu'une affaire de dopage. Il s'agissait de Ralf Matzka, contrôlé positif hors compétition en mars 2016 au tamoxifène, un médicament qui permet de stimuler la production de testostérone naturelle. Pour défendre son coureur, Ralph Denk explique que cette positivité est due à la consommation d'une eau minérale contaminée. Devant le Tribunal Antidopage de l'UCI, Matzka soutient la même thèse. Il ne convainc pas et écope d'une suspension de deux ans. C'est le coup de grâce pour le coureur qui met un terme à une carrière qui n'a jamais décollé, avec ou sans testostérone.
Coureur | Produit | Course | Date | Sanction | Contrôle |
Matzka Ralf | Tamoxifène | 2016 | Oui | Contrôle positif |
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Aucun coureur actuellement dans l'équipe Red Bull - BORA - hansgrohe n’a été épinglé dans notre annuaire du dopage.
Depuis l'été dernier 2024, Ralf Scherzer, n'est plus responsable de la communication. Cela aurait pu faire un dirigeant à casserole en moins dans l'équipe mais c'était sans compter sur l'arrivée la même année de Patxi Vila en provenance de la Movistar. Rebelotte en 2025 avec l'arrivée du directeur sportif Enrico Poitschke, transfuge de Bahrain Victorious.
Bernhard Eisel va tirer la langue
Tour de France 2010 - Longjumeau
© www.cyclisme-dopage.com
En 2007, Jef D'Hont, ancien soigneur de l'équipe Deutsche Telekom, met Rolf Aldag directement en cause et affirme qu'au moins huit des dix-sept coureurs de la Telekom, dont Aldag, se dopaient en 1993-1994. L'Allemand n'avoue pas pour cette période mais reconnait s'être dopé à partir de 1995 et jusqu'en 2002. « J'ai menti, je m'en excuse, mais je l'ai fait parce que je savais que je ne pouvais pas être pris », explique-t-il tout en jurant être « désireux de construire un cyclisme propre ». Aldag soutient mordicus être un cas isolé. Il faut dire qu'au moment de ses aveux, il a trouvé un poste de directeur sportif chez T-Mobile depuis l'année précédente et qu'il serait malvenu pour lui de dénigrer son employeur.
Le coureur Jorg Jaksche, lui, a la parole plus libre : « La direction de l'équipe savait tout. Le problème de Godefroot [NDLR : patron de l'escouade allemande] n'était pas d'éviter que quelqu'un se dope, mais d'éviter qu'il le fasse maladroitement », affirme-t-il.
A l'époque des faits, Aldag se fait injecter de l'EPO associée à de la vitamine B12, du fer et de l'acide folique.
Avant cela, en 1998, Aldag daubait les coureurs qui se faisaient les avocats d'un cyclisme propre : « [Ce sont] toujours les mêmes porte-parole, des coureurs qui se sont effondrés pendant le Tour », geint-il dans le SüddeutscheZeitung.
Il a débarqué dans l'équipe Bora en début d'année 2022. Son passage chez Bahrain n'aura duré que le temps de la saison 2021. Peut-être n'a-t-il pas apprécié l'irruption des gendarmes pendant le Tour de France cette année-là ?
Enrico Poitschke est contrôlé positif à la bétaméthasone, un corticoïde synthétique, à l'issue de la course Hessen Rundfahrt en 2004. Il bénéficiait d'une AUT mais avait omis de la présenter au moment du contrôle. Il s'en sort avec un simple avertissement et une pénalité de 1% de son temps. Son équipe Wiesenhof le conserve dans son effectif.
Il intègre le Team Netapp à sa création en 2010 en tant que directeur sportif. Il y reste jusqu'en 2021. Entre temps, l'équipe s'est rebaptisée Bora – Hansgrohe. Il part à la Bahrain en 2022 mais revient au bercail cette année.
Francisco Javier Vila Errandonea, dit Patxi Vila, a été contrôlé positif à la testostérone. Il a subi à son domicile un contrôle inopiné diligenté par l'Union cycliste internationale (UCI) le 3 mars 2008. L'annonce de sa positivité intervient peu de temps avant le départ du Tour d'Italie, où il devait être le leader de l'équipe Lampre.
Pour sa défense, il avance que le contrôle positif est dû au fait qu'il a pris des acides aminés possiblement contaminés avec de la testostérone. Suspendu deux ans par la Fédération Espagnole de Cyclisme, il fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui lui accorde une réduction de peine de 6 mois. Dès la fin de sa suspension, il retrouve place dans l'effectif de la Lampre. Il y reste jusqu'à la fin de sa carrière en 2017, la formation étant entre temps devenue UAE Team Emirates.
Après avoir été le « préparateur » de Peter Sagan chez Bora entre 2017 et 2019, il rejoint la Movistar en 2020 en tant que responsable de la performance. Il fait son retour chez Bora en 2024.
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
L'Australien Jay Hindley a débuté sa carrière en 2017 dans l'équipe Mitchelton-Scott. Il n'y reste qu'un an et arbore les couleurs du Team Sunweb / DSM de 2018 à 2021. Il a rejoint Bora-Hansgrohe en 2022.
A la surprise générale, il décroche la deuxième place du Tour d'Italie post-Covid en 2020. Il réalise sa meilleure ascension dans la montée vers Piancavallo, terme de la quinzième étape. Avec son coéquipier Wilco Kelderman, il dynamite le peloton et soutient 448 WE sur un peu moins de 38 minutes d'ascension. Sur l'ensemble de l'épreuve, il réalise 414 WE de moyenne. C'est sa première incursion dans la zone « suspecte ».
Il remporte à nouveau le Giro en 2022 avec un niveau de performance encore plus élevé, atteignant 420 WE de moyenne. Il prend le maillot rose au terme de l'avant-dernière étape de montagne où il distance tous les favoris dont Richard Carapaz. Il escalade le Passo Fedaia à 423 WE.
Avec le même niveau de performance, 420 WE de moyenne, il ne peut faire mieux que septième du Tour de France 2023 après avoir porté le maillot jaune pendant une petite journée. Il termine la Grande Boucle 2024 à une anonyme 18ème place sans avoir affolé les radars.
Descendu des tremplins de saut à ski, Primoz Roglic s'éclate à bicyclette dès que la route s'élève. Le tout sous le crépitement des radars. Dès le Tour de France 2018, il dégaine un impressionnant 414 WE. Un an plus tard, à la Vuelta, c'est 443 WE, certes sur des montées courtes. En 2020, il montre une impressionnante constance à haut niveau : 419 WE au Tour de France puis 420 WE au Tour d'Espagne. Clairement dans la zone « suspecte » mais insuffisant pour ramener la tunique jaune à Paris. On se souvient du hold-up du gamin Tadej Pogacar à la Planche des Belles Filles.
En 2021, il quitte prématurément le Tour de France avant de se rattraper à 420 WE à la Vuelta.
En 2022, il sort un impressionnant 422 WE pendant 40 minutes dans l'ascension du Turini. Il remporte l'étape. Après avoir abandonné le Tour de France, il se requinque au Tour d'Espagne : 423 WE de moyenne. Las, il abandonne encore sur chute.
En début d'année 2023, il sort un incroyable 476 WE dans l'ascension de Lo Port (23 minutes et 50 secondes) sur le Tour de Catalogne. Il confirme au Tour d'Italie qu'il remporte avec un solide 420 WE de moyenne. A cette occasion, son dauphin Geraint Thomas a toutefois fait encore mieux avec 423 WE. Au Tour d'Espagne, il surpasse ses résultats du Giro en sortant 428 WE de moyenne. Il faut dire que la bagarre a un temps été rude avec ses coéquipiers et adversaires Jonas Vingegaard et Sep Kuss.
Mais on n'avait encore rien vu : il s'adjuge le Tour d'Espagne en étant l'auteur d'un époustouflant 438 WE de moyenne.
Celui qui est depuis quelques années maintenant un des plus gros moteurs du peloton confirme utiliser des cétones depuis 2019. Son nouveau manager en 2024, Rolf Aldag, préfère toutefois parler de l'hygiène de vie ascétique du Slovène : « Il estimait qu'on avait trop de salades différentes au buffet. La nutrition est hyper importante aujourd'hui dans le cyclisme, donc l'idée est : de quoi on a besoin, comment on le prépare, et on y va totalement, sans laisser le choix. Sinon, le coureur va se demander : "Aujourd'hui, je prends quoi ? Une salade aux calamars ? Mais est-ce que j'en ai besoin ?" Nos chefs, en collaboration avec nos nutritionnistes, font un très bon menu, mais un seul. Voilà un exemple concret de ce qu'apporte Primoz ».
Alors qu'il courait encore chez Jumbo Visma, Primoz Roglic avait déjà fait parler de lui avec un autre ingrédient « diététique » : un gel à base de bicarbonate de soude. « Et pendant ce temps, on ne parle pas d'autre chose », s'agaçait alors Jean-Pierre Verdy. L'ancien responsable des contrôles à l'AFLD ajoutait : « A un moment, il faut rester sérieux. (…) On a un dopage de riches qui monte avec les procédés génétiques. Ce n'est pas ça qui peut expliquer telle ou telle performance à l'heure actuelle ». Et vous ? Etes-vous plutôt Cétones, bicarbonate de soude ou salade ?
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Red Bull - BORA - hansgrohe n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.
L'équipe adhérait au Mouvement Pour un Cyclisme Crédible depuis 2012 mais a décidé d'en sortir en début d'année. Ce retrait est la conséquence de l'arrivée en 2024 comme parrain principal de Red Bull, connu pour sa boisson énergisante fortement dosée en taurine et caféine. Cette dernière n'est plus considérée comme produit dopant par l'AMA depuis 2004, bien que ses effets sur la performance soient bien documentés. Les usages déviants de la caféine font partie des sujets de préoccupation du MPCC, comme le rappelait encore un communiqué du mouvement en 2021.
Dans la foulée de leur équipe, Nico Denz, Jai Hindley et Matteo Sobrero ont démissionné du MPCC le 04/02/2025. Il reste quatre coureurs et un directeur sportif adhérents du MPCC.
Pour la saison 2025, l'équipe obtient la note de 12,2/20. Ceci la place en 19ème position sur 28.
Depuis l'année dernière et la montée en puissance de l'équipe favorisée par l'arrivée de Red Bull, la tendance est inquiétante. Le retrait du MPCC en début d'année est le signe de la mise en arrière-plan du souci de la probité dans les résultats sportifs.