ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.com

BORA - hansgrohe - Saison 2024


cyclisme-dopage.com - 12/06/2024

Sommaire

Introduction Une affaire de dopage Aucun coureur épinglé Deux dirigeants épinglés Deux coureurs flashés Aucun dirigeant flashé L'équipe adhère MPCC ICCD : notre indice de confiance

Introduction

L'équipe allemande Bora-Hansgrohe a été créée en 2010 par l'ancien cycliste Ralph Denk. Elle s'appelle alors NetApp. Depuis 2017, année où elle rejoint le WorldTour, elle est sponsorisée par BORA et Hansgrohe. En 2024, Red Bull, fabricant de boissons « énergisantes » à base de caféine, devient actionnaire majoritaire des sociétés RD Pro Cycling et RD Beteiligungs qui appartiennent à Ralph Denk.

En 2013, Jens Heppner, ancien coureur et directeur sportif depuis 2010, est écarté. La commission d'enquête sénatoriale avait mis en évidence qu'il consommait de l'EPO en 1998 lorsqu'il courait pour Telekom.

L'équipe a recruté Rolf Aldag en 2022 en tant que directeur sportif. Tout comme Jens Heppner, il a été coureur. En 1998. Chez Telekom. Et il consommait aussi de l'EPO. Conclusion, les motifs qui valaient exclusion en 2013 n'empêchent pas de se faire embaucher en 2022. Jens Heppner devrait renvoyer son curriculum-vitae à Ralph Denk !


Côté coureurs, Peter Sagan a été sa tête de file entre 2017 et 2021. En 2022, Bora-Hansgrohe recrute les grimpeurs Jai Hindley, Sergio Higuita et Aleksandr Vlasov. En 2024, c'est au tour de Primoz Roglic de rejoindre l'équipe.


Histoire de l'équipe

En 14 ans, l'équipe n'a connu qu'une affaire de dopage. Il s'agissait de Ralf Matzka, contrôlé positif hors compétition en mars 2016 au tamoxifène, un médicament qui permet de stimuler la production de testostérone naturelle. Pour défendre son coureur, Ralph Denk, explique que cette positivité est due à la consommation d'une eau minérale contaminée. Devant le Tribunal Antidopage de l'UCI, Matzka soutient la même thèse. Il ne convainc pas et écope d'une suspension de deux ans. C'est le coup de grâce pour le coureur qui met un terme à sa carrière.


Liste des affaires de l'équipe
Coureur Produit Course Date Sanction Contrôle
Matzka Ralf Tamoxifène 2016 Oui Contrôle positif

Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici


Les coureurs épinglés

Aucun coureur actuellement dans l'équipe BORA - hansgrohe n’a été épinglé dans notre annuaire du dopage.


Les dirigeants épinglés

carton jaune

L'équipe ne publie pas son organigramme sur son site Internet. Nous l'avons donc sollicitée directement à plusieurs reprises sans obtenir la moindre réponse. Ce manque de transparence nous conduit à lui appliquer une pénalité dans notre comptabilité du score ICCD.

Depuis l'été dernier 2024, Ralf Scherzer, n'est plus responsable de la communication. Cela aurait pu faire un dirigeant à casserole en moins dans l'équipe mais c'était sans compter sur l'arrivée de Patxi Vila en provenance de la Movistar.

Torsten Schmidt

Torsten Schmidt a été recruté comme directeur sportif par Bora en 2022.

Alors qu'il était coureur, en 1998, il débute une collaboration avec le Dr Georges Mouton. « Après avoir signé avec Team Chicky World, je cherchais un médecin du sport près de chez moi. Quelqu'un m'a parlé de Georges Mouton, mais je ne me souviens plus de qui il s'agissait ni des circonstances aujourd'hui », évoque l'Allemand interrogé en 2012 par le journal norvégien Verdens Gang. Il refuse de dire s'il savait que Mouton prescrivait des préparations illégales ou s'il s'était lui-même dopé. Il explique qu'il a dit tout ce qu'il savait lorsqu'il a témoigné dans le procès contre le médecin belge en 2000.

En 2012, Steffen Kjærgaard, un autre coureur qui, lui, est passé aux aveux accuse Schmidt de l'avoir mis en relation avec le Dr Mouton. Il ne cache pas son objectif : c'était pour « professionnaliser son propre usage du dopage » .

En 2014, un autre coureur, Sebastian Lang accuse Schmidt de l'avoir incité au dopage quand il débutait sa carrière chez Gerolsteiner: « Torsten m'a dit en 2002 que j'étais un bon cycliste, mais que je pouvais devenir encore meilleur coureur. (…) Ce commentaire ambigu était probablement un indice clair. Cela ne veut pas dire qu'il est venu me voir et m'a directement encouragé à prendre des produits dopants. Mais c'est un fait que j'ai été confronté au sujet, et cela m'a fait prendre clairement position contre le dopage ».

Après sa carrière de coureur, chaudement recommandé par Kim Andersen, Schmidt devient directeur sportif dans l'équipe CSC de Bjarne Riis en 2008. Il s'illustre en 2010 dans le changement de vélo catastrophique de Matti Breschel pendant le Tour des Flandres. Après un cafouillage mémorable, le coureur danois repart avec le vélo de Stuart O'Grady. C'est dans cette même édition que Fabian Cancellara procède à deux changements de vélo suspects alimentant les soupçons de dopage mécanique.

Il y a donc peu de chance que Torsten ait été recruté par Bora pour ses talents de mécanicien.

En 2024, contrairement aux années précédentes, nous comptabilisons certaines personnes quand bien même elles n'ont pas été épinglées ou flashées. Il nous apparait que les accusations émises à l'encontre de Torsten Schmidt justifient que nous le comptabilisions.

Rolf Aldag


En 2007, Jef D'Hont, ancien soigneur de l'équipe Deutsche Telekom, met Rolf Aldag directement en cause et affirme qu'au moins huit des dix-sept coureurs de la Telekom, dont Aldag, se dopaient en 1993-1994. L'Allemand n'avoue pas pour cette période mais reconnait s'être dopé à partir de 1995 et jusqu'en 2002. « J'ai menti, je m'en excuse, mais je l'ai fait parce que je savais que je ne pouvais pas être pris », explique-t-il tout en jurant être « désireux de construire un cyclisme propre ». Aldag soutient mordicus être un cas isolé. Il faut dire qu'au moment de ses aveux, il a trouvé un poste de directeur sportif chez T-Mobile depuis l'année précédente et qu'il serait malvenu pour lui de dénigrer son employeur.

Le coureur Jorg Jaksche, lui, a la parole plus libre : « La direction de l'équipe savait tout. Le problème de Godefroot n'était pas d'éviter que quelqu'un se dope, mais d'éviter qu'il le fasse maladroitement », affirme-t-il.

A l'époque des faits, Aldag se fait injecter de l'EPO associée à de la vitamine B12, du fer et de l'acide folique.

Avant cela, en 1998, Aldag daubait les coureurs qui se faisaient les avocats d'un cyclisme propre : « [Ce sont] toujours les mêmes porte-parole, des coureurs qui se sont effondrés pendant le Tour », geint-il dans le SüddeutscheZeitung.

Il a débarqué dans l'équipe Bora en début d'année 2022. Son passage chez Bahrain n'aura duré que le temps de la saison 2021. Peut-être n'a-t-il pas apprécié l'irruption des gendarmes pendant le Tour de France ?

Patxi Vila


Francisco Javier Vila Errandonea, dit Patxi Vila, a été contrôlé positif à la testostérone. Il a subi à son domicile un contrôle inopiné diligenté par l'Union cycliste internationale (UCI) le 3 mars 2008. L'annonce de sa positivité intervient peu de temps avant le départ du Tour d'Italie, où il devait être le leader de l'équipe Lampre.

Pour sa défense, il avance que le contrôle positif est dû au fait qu'il a pris des acides aminés possiblement contaminés avec de la testostérone. Suspendu deux ans par la Fédération Espagnole de Cyclisme, il fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui lui accorde une réduction de peine de 6 mois. Dès la fin de sa suspension, il retrouve place dans l'effectif de la Lampre. Il y reste jusqu'à la fin de sa carrière en 2017, la Lampre étant entre temps devenue UAE Team Emirates.

Après avoir été le « préparateur » de Peter Sagan chez Bora entre 2017 et 2019, il rejoint la Movistar en 2020 en tant que responsable de la performance. Il fait son retour dans la formation allemande en 2024.


Les coureurs flashés

Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.

Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :

Jai Hindley [420 WE - seuil suspect]


L'Australien Jay Hindley a débuté sa carrière en 2017 avec l'équipe Mitchelton-Scott. Il n'y reste qu'un an et arbore les couleurs du Team Sunweb / DSM de 2018 à 2021. Il rejoint Bora-Hansgrohe en 2022.

Il décroche la deuxième place du Tour d'Italie post-Covid en 2020. Il réalise sa meilleure ascension dans la montée vers Piancavallo, terme de la quinzième étape. Avec son coéquipier Wilco Kelderman, il dynamite le peloton, et signe un 448 WE sur un peu moins de 38 minutes d'ascension. Sur l'ensemble de l'épreuve, il réalise 414 WE de moyenne. C'est sa première incursion dans la zone « suspecte ».

Il remporte le Giro en 2022 avec un niveau de performance encore plus élevé, atteignant 420 WE de moyenne. Il prend le maillot rose au terme de l'avant-dernière étape de montagne où il distance tous les favoris dont Richard Carapaz. Il est escalade le Passo Fedaia à 423 WE.

Avec le même niveau de performance, 420 WE de moyenne, il ne peut faire mieux que septième du Tour de France 2023 après avoir porté le maillot jaune pendant une petite journée.

Primoz Roglic [420 WE - seuil suspect]


Descendu des tremplins de saut à ski, Primoz Roglic s'éclate à bicyclette dès que la route s'élève. Le tout sous le crépitement des radars. Dès le Tour de France 2018, il dégaine un impressionnant 414 WE. Un an plus tard, à la Vuelta, c'est 443 WE, certes sur des montées courtes. En 2021, il montre une impressionnante constance à haut niveau : 419 WE au Tour de France puis 420 WE au Tour d'Espagne. Clairement dans la zone « suspecte ».

En 2022, il sort un impressionnant 422 WE pendant 40 minutes dans l'ascension du Turini. Il remporte l'étape. Après avoir abandonné le Tour de France, il se requinque au Tour d'Espagne : 423 WE de moyenne. Las, il abandonne encore sur chute.

En début d'année 2023, il sort un incroyable 476 WE dans l'ascension de Lo Port (23 minutes et 50 secondes) sur le Tour de Catalogne. Il confirme au Tour d'Italie qu'il remporte avec un solide 420 WE de moyenne. A cette occasion, son dauphin Geraint Thomas a toutefois fait encore mieux avec 423 WE. Au Tour d'Espagne, il fait encore mieux qu'au Giro en sortant 428 WE de moyenne. Il faut dire que la bagarre a un temps été rude avec ses coéquipiers et adversaires Jonas Vingegaard et Sep Kuss.

Celui qui est depuis quelques années maintenant un des plus gros moteurs du peloton confirme utiliser des cétones depuis 2019. Son nouveau manager en 2024, Rolf Aldag, préfère toutefois parler de l'hygiène de vie ascétique du Slovène : « Il estimait qu'on avait trop de salades différentes au buffet. La nutrition est hyper importante aujourd'hui dans le cyclisme, donc l'idée est : de quoi on a besoin, comment on le prépare, et on y va totalement, sans laisser le choix. Sinon, le coureur va se demander : "Aujourd'hui, je prends quoi ? Une salade aux calamars ? Mais est-ce que j'en ai besoin ?" Nos chefs, en collaboration avec nos nutritionnistes, font un très bon menu, mais un seul. Voilà un exemple concret de ce qu'apporte Primoz ». Et vous ? Etes-vous plutôt Cétones ou salade ?


Les dirigeants flashés

Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.

Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :

Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe BORA - hansgrohe n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.


Attitude vis-à-vis du MPCC

Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.

L'équipe adhère au Mouvement Pour un Cyclisme Crédible depuis 2012 mais très peu de coureurs et d'encadrants y adhèrent à titre individuel.


Liste des coureurs adhérents du MPCC
Liste des membres de l'encadrement adhérents du MPCC


ICCD : notre indice de confiance

Pour la saison 2024, l'équipe obtient la note de 13,2/20. Ceci la place en 13ème position sur 27.

Note ICCD 2024 BORA - hansgrohe

La publication de son organigramme et un plus grand engagement individuel auprès du MPCC aurait pu permettre à l'équipe de se placer plus haut dans notre classement où elle apparait dans le ventre mou.

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