Actualité du dopage

Tim Wellens, coureur cycliste pro, lance un puff dans la mare du dopage


09/01/2018 - parismatch.be - Rédaction Paris Match Belgique

Près d'un mois après le contrôle « anormal » au salbutamol du champion Christopher Froome, le talentueux coureur belge Tim Wellens brise le silence sur l'usage excessif des inhalateurs contre l'asthme dans le cyclisme. Ces derniers pourraient en effet « augmenter de 7 à 8% » les capacités respiratoires des sportifs, dénonce le cycliste anti-dopage.

Ce n'est plus une surprise pour personne, le dopage fait partie intégrante du cyclisme. Si certains produits sont totalement interdits, d'autres sont en revanche tolérés pour les sportifs malades. Avec l'annonce le 13 décembre dernier du contrôle « anormal » au (...) salbutamol du quadruple vainqueur du Tour de France Chris Froome, c'est une problématique de longue date qui refaisait surface : celle de l'utilisation des médicaments contre l'asthme. Scandalisé, Tim Wellens brise aujourd'hui le silence autour de l'usage excessif des puffs dans le peloton.

« Avec un puff, je pourrais augmenter de 7 ou 8% mes capacités respiratoires », déclare le coureur belge, interrogé par la RTBF. Souffrant lui aussi d'asthme à l'effort, comme Chris Froome et plus de 20% de leurs collègues coureurs professionnels, Tim Wellens aurait pu utiliser un inhalateur sans attestation mais le jeune homme de 26 ans s'y oppose fermement. « Je n'ai pas envie d'améliorer ma respiration de 7% de cette façon-là. Et je crois que quand on commence à utiliser des puffs, après on ne sait plus vivre sans. Je refuse d'être dépendant de ce genre de choses. Donc, je suis clairement contre », justifie-t-il.

S'il refuse d'avoir recours à cette méthode pour améliorer ses performances, ils sont peu à le suivre dans sa prise de position. « De très nombreuses personnes en utilisent. Si le public savait combien de coureurs ont un puff... c'est énorme ! » Lorsqu'il était encore chez les débutants, cinq de ses sept coéquipiers en avaient un. « Je veux bien accepter qu'une personne ait besoin d'un puff mais pas cinq sur sept ».

(...)

Pour la RTBF, il existe dorénavant trois catégories de coureurs : les vrais dopés - ceux qui ont pris un produit pour améliorer leurs performances -, les faux dopés - ceux qui ont pris un produit autorisé pour se soigner, ainsi que les anti-dopés - ceux qui refusent toute médication, même malades. Tim Wellens fait partie du club très fermé formé par cette dernière catégorie. Victime d'une allergie au soleil lors de son deuxième Tour de France cet été, le talentueux cycliste belge a tout de même refusé d'être soigné à la cortisone (...).

Contraint à l'abandon, Tim Wellens était déçu mais assume totalement son choix. « On sait tous qu'un produit comme la cortisone provoque beaucoup de bénéfices en terme de prestations physiques. Quand des coureurs l'utilisent, c'est évidemment embêtant. Ça s'appelle... tricher ! Parfois, parce qu'on est malade, on n'a pas le choix, on doit en utiliser. Mais on peut toujours aussi décider d'arrêter », explique l'anti-dopé du cyclisme qui ne regrettera jamais son choix, même au moment de sa retraite. « Non parce que je pourrai me regarder dans le miroir !, poursuit le sportif droit dans ses chaussures de vélo. Jusque maintenant, j'ai jamais rien pris, jamais utilisé une A.U.T., jamais utilisé un puff mais j'ai déjà seize belles victoires ! Je pense que beaucoup de coureurs signeraient à deux mains pour avoir mon palmarès actuel à la fin de leur carrière », déclare le (...) sportif qui aimerait l'adoption de nouvelles règles.


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Cette page a été mise en ligne le 09/01/2018