Actualité du dopage

« Porter ses c... »

05/07/2022 - cyclisme-dopage.com - Antoine Vayer

Faut-il « être couillu » pour gagner au sprint sur le vélo comme les sprinteurs Fabio Jakobsen et Dylan Groenewegen l’ont fait au Danemark ? Non, il faut plutôt « poser le cerveau ». Wout Van Aert aujourd’hui à Calais a monté le cap Blanc Nez en 1'43" pour les 970m à 7,84%, au-dessus de 10 watts/kg, en produisant 750 à 800 watts de puissance stupéfiants, avant de finir seul. Une fois "lancé" en haut de la bosse, le mutant belge a fini SEUL à 61,3 km/h de moyenne depuis le sommet pendant 10min25sec. Il lui restait 10,8 kilomètres avant la ligne. Fallait-il être couillu, pour dire quelque chose ? Non, tellement c’est extravagant. Pourtant, une fois descendu de la selle, il n’a existé personne pour « porter ses c » et émettre le moindre doute.

Les journalistes qui ont avalé pourtant tant de couleuvres, n’ont rien trouvé à redire malgré leurs connaissances sur le fait que le Belge, totalement décomplexé à un niveau de performance jamais atteint en watts sur ce type de final et imitant avec ses bras le vol du Goéland, vient de faire sur les quatre premières étapes : 2ème, 2ème, 2ème et, en solitaire, 1er ! Au contraire. Le consultant Jalabert qui a remporté dans les plus grandes années EPO, par exemple sur le Tour d’Espagne 1995, cinq étapes, et terminé trois fois deuxième et deux fois troisième sur 21 étapes, tout en gagnant le maillot de vainqueur au général, celui de meilleur grimpeur et de meilleur sprinteur a dit, en connaisseur :

- « Il plane ».

Alexandre Pasteur, le « journaliste », a eu le fin mot :

- « ça a de la gueule ! ».

L’expression, comme « porter ses c » est triviale, éminemment masculine. Je ne vois pas comment on pourrait la transposer au féminin. Dans la bouche du Tour, elle sera pourtant abondamment utilisée même si la majorité de la caravane semble extrêmement policée dans les media. C’est dans l’air du temps, le policé et le politiquement correct. En réalité, en « off », c’est tout l’inverse. On se hait, on s’insulte, on se déteste. Jamais en face. Les pseudos-amitiés de ce qu’on appelle « la famille du vélo », c’est fini. Elles ne durent jamais après une carrière, quand elles ne mènent pas à une immonde trahison pendant, sauf avec les espagnols qui semblent plus soudés. C’est un fait. Qui peut-on trahir le mieux si ce n’est ses « amis » qui ont le malheur de se confier ? On ne raconte plus la posologie pour bien utiliser « l’Umatrope 24mg/3ml pdre/solv p sol inj », dans quelle fenêtre de détection avant le Tour pendant les stages, comment on avale les cétones Ketone Aid pendant, mixture non éthique qui sponsorise l’équipe Quickstep de manière officielle désormais ou bien quelle poudre d’acides aminés est la meilleure. Certains la nuit, ceux qui ont des poches sous les yeux et pas de sang à s’injecter, rêvent secrètement de verser un produit dans un bidon d’adversaire, parfois équipier, un produit « qui ne passe pas au contrôle » et qui rendra positif le buveur, voire de la mort aux rats. Un agent me racontait que le mécanicien d’une équipe avait trouvé à l’arrière de son camion un kit de transfusion sanguine planqué là par un membre d’une autre équipe après une arrivée, avant un voyage où il devait passer une frontière bien connue. D’ailleurs, aucun journaliste ne relate d’histoires de copains, ou bien de façade, par intérêt du moment, pour un papier de circonstance, avec une belle photo bien léchée. Avec l’amnésie, la maladie la plus répandue n’est pas le Covid, c’est l’hypocrisie, un signe précurseur de la première.

« Armstrong has only got one ball »

" Hitler has only got one ball,

Göring has two but very small,

Himmler is rather sim'lar,

But poor old Goebbels has no balls at all "

C’est le quatrain d’une des versions de la célèbre chanson anglaise pendant la deuxième guerre mondiale. A l’entraînement je l’ai chantée à tue-tête avec Branton Wild et John Herety, je me souviens. Nous en riions. Lance Armstrong et son cancer des testicules ne soulèvent pas de compassion. C’est le moins qu’on puisse dire. On se gausse d’un de ses attributs qui serait désormais manquant. Moi pas, cela ne me fait pas rire le cancer. Mes proches sont touchés. En revanche, dès le printemps 1999 et dans mes premières chroniques je n’ai eu de cesse de contribuer à dénoncer ce red-neck américain du Texas. J’étais le premier, je pense, ouvertement, en portant mes c justement, avec des déchainements de haine pendant des années à mon encontre encore en vigueur. Je suis désormais blasé et on a reconnu mes mérites même si on se méfie. Une fois suspendu à vie, je me suis arrangé pour contacter le « survivor » et le faire venir à Paris rencontrer Christophe Bassons, manger avec eux. Je suis aussi allé à Londres spécialement voir son manager belge, suspendu lui aussi, qui promettait d’écrire un livre où il dirait tout. J’espérais qu’ils contribueraient à lutter contre les tricheurs, après avoir compris, en étant les premiers à contribuer à une opération « truth and reconciliance » (vérité et réconciliation) qui est la seule solution pour que le cyclisme redevienne crédible. Que nenni. Ils se sont défilés, lâches, mous. Ils n’ont raconté que ce qui leur permettait de ne pas trop amputer leur fortune accumulée pour rester rentier, n’ont rien publié, rien dit, si ce n’est des inepties. Peut-être n’ont-ils pas porté leur c au singulier ?

« Sans culotte et sans c »

Un autre genre, c’est celui des sans culotte et sans c... Ils se prennent pour des Don Quichotte à l’envers, au service de Robin des Bois à l’envers du milieu. Du haut de leurs minarets, ils fonctionnent par projection psychanalytique en imputant aux autres ce qu’ils sont, à grands renforts de watts, mais dans un micro, où ils crient, cachés. C’est assourdissant si vous tentez d’écouter. C’est inaudible et bien sûr, personne ne sait d’où cela vient vraiment. Sauf la police. L’an passé j’avais publié dans notre chronique #10 du Tour 2021 des échanges assez drôles avec des fake « fancybears », du nom de ces hackers russes qui ont bien perturbé un temps le sport, par leurs fuites, en publiant certains de leurs fichiers. Nous avions joué un petit temps en 2020. Cette année, je sens qu’avec quelques-uns qui portent leurs c comme le journaliste d’investigation Thierry Vildary, avec qui j’échange depuis que je lui ai fait rencontrer Marion Sicot pour qu’elle témoigne si courageusement de son harcèlement et dopage dans le milieu féminin. Nous dérangeons beaucoup.

L’an passé, un des chefaillons du service de presse officiel du Tour m’a dit que « je nuisais à l’image du Tour de France »... C’est donc dans l’anonymat complet, qu’un prétendu auteur a utilisé nos échanges avec ces pseudos Fancy Bears. Il se gausse dans un blog de nous avoir « piégé », nous et des journalistes réputés comme Pierre Carrey qui écrit dans le journal Le Temps ou bien Clément Guillou, journaliste au Le Monde. Tous les deux les portent et font partie de ceux qui investiguent également, avant d’écrire ce qu’ils savent, sans inventer ce qu’ils disent comme beaucoup. Tant qu’à faire, l’auteur anonyme a mouillé d’autres méchants journalistes. Ce blog anonyme est hors la loi. La réglementation sur la presse écrite vaut pour lui aussi, même sur Internet. Il vient peut-être de l’entourage du docteur Mabuse qui a fait quelques mois en prison ces derniers temps suite à certaines publications.

Ce blog, va valoir certaines qualifications en justice. En vrac et de manière non exhaustive de la diffamation, de la tentative de corruption. Il n’est pas en règle de la loi de 19 juillet 1881 relative à la liberté de la presse, le nom du directeur de publication ainsi qu’un point de contact qui permettrait de faire-valoir un droit de réponse n’apparait pas. C’est une tentative de calomnie comme en 1942. Cela traduit le niveau de courage des gens en mal de reconnaissance qui gravitent autour des coureurs qu’ils détestent, de fait. Peut-être sont-ils rémunérés par des tiers pour faire cela. Ils font partie de ceux qui ne portent pas leurs c à qui il faut botter les fesses. C’est en cours. Le procédé après lecture est grotesque et se retourne contre son ou ses auteurs. C’est un comble. On en rirait presque. « Comment Antoine Vayer et Thierry Vildary ont piégé un anonyme qui ne porte pas ces c... » devrait être le titre. La mode serait décidément de payer certains journalistes en publiant ainsi n’importe quoi, n’importe comment à ces fins de nuire dans le milieu mafieux du vélo, comme dans le milieu politique ?

« Portet ses c »

Le but de ce milieu mafieux, justement, où règne l’omerta, la loi du silence, c’est aussi de tenter de blesser. Cela s’appelle la camora qui est systématiquement associée. Cela peut virer au harcèlement. Depuis trois ans, pour une semaine dans le journal L’humanité au départ du Tour en 2020, puis conjointement sur chronoswatts.com et cyclisme-dopage.com jusqu’à l’an passé pour la #TeamWatttheFuck, cette année avec #LeTourdAntoine, l’immense auteur et dessinateur #Espé nous accompagne avec ses caricatures. Il illustre nos propos ou nos interprétations des calculs de watts, trop puissants être honnêtes, de notre ingénieur Frédéric Portoleau.

Espé, de son vrai nom Sébastien Portet, voilà bien un artiste « qui en a » (sic). Si vous lisez son immense œuvre, surtout certains de ses albums de bande dessinée, parfois inspirés de sa vie, qu’il publie et qui sont traduits jusqu’aux USA, si vous regardez certaines de ses planches dans Fluide Glacial, vous comprendrez. Cela respire l’intelligence, la sensibilité, l’amour des autres. Après une superbe illustration qui pique, forcément (c’est la fonction de la caricature), d’un de mes articles dans l’Humanité en 2020, le journal qui en a vu d’autres pourtant et qui a lancé Wolinski, a pris peur à cause d’un immense shit-storm orchestré par la presse du milieu auquel appartient la jolie dame caricaturée qui se sentait faussement outragée. Ce journal voulait me garder mais sans Espé pour m’accompagner. J’ai refusé. C’est moi qui ai cessé ma collaboration, bénévole – faut-il le rappeler- et non l’inverse comme on se plait à l’écrire. Je voulais pourtant, avec Emmanuel Ducoin, le rédacteur en chef, fêter les 20 ans de ma première couverture du Tour pour eux, que j’avais couvert de manière quotidienne. Chacune de mes chroniques était illustrée par LUZ de Charlie Hebdo. Il n’aurait pas été censuré à l’époque. Pourtant c’était trash ! Les réseaux sociaux et leur lobbying qui fait peur n’existaient pas, remarquez.

Sans que l’on sache pourquoi, de manière conjointe et presque synchronisée avec l’épisode cité plus haut, des sans culotte et sans c qui se prennent pour des Don Quichotte à l’envers, au service de Robin des Bois à l’envers, l’affaire du dessin d’Espé a été relancée cette année encore dans les journaux et autres plateformes, sans qu’Espé ne puisse dire quoi que ce soit. Sébastien s’est exprimé en citant quelques messages reçus : « Il faut qu'ils commencent à crever tous ces vieux cons »,« connard », « faut lui mettre un bourre pif ! » , « enfoiré » ,« sale type »,« je plains ses gosses » ,« quelque chose que je règlerai en temps voulu »,« assume seul assassin nul pas drôle gribouilleur »,« sale con »,« camp de redressement », etc. etc. etc. etc.


Alors ces dessins du Tour pour L'Huma, c'était comment ?
Source : Espé - chronoswatts.com - 20/09/2020

Il résume : « J’ai reçu cela sur des centaines et des centaines de tweets, messages, lettres... J'ai fait ce que j'ai pu, j'ai essayé de continuer à garder votre conscience et votre esprit de réflexion en éveil avec mes dessins satiriques, mes caricatures, mais là, une deuxième fois, ça ne va pas le faire... Reprendre des insultes sur la tête, être à nouveau accusé d'être l'auteur d'un dessin "dégradant et sexiste", ça suffit. Je ne peux plus. Je vais essayer de me protéger au mieux et je verrai bien ce qui arrive. La société ne veut plus voir le second degré, l'essence même de la caricature... On nous pend en place publique... sans décision juridique, les réseaux sont bien plus puissants... Certains soutiens et certains tweets vieillissent mal... Oui, moi, je suis pour le droit et je serai TOUJOURS Charlie ».

Bien entendu, tout ceci est fait de manière également totalement anonyme, sur les réseaux sociaux notamment, où s’épanchent les sans c qui n’ont pour l’instant pas de prénoms ni de noms. Pour l’instant.

Faut-il supprimer les journalistes d’investigation comme Thierry Vildary & co qui font leur travail ?

Faut-il jeter les livres de Wolinski, Reiser, Gotlib, Choron, Vuillemin, Charb, Cabu, Tignous, Serpieri, Fabcaro (si, si, il y a des dessins sexués), Hugo, Edika, Reuzé, et tellement, tellement d'autres ?

Ai-je le droit ?
Source : Espé - 05/07/2022

La justice ?. Une main courante contre x a été déposée. Les avocats d'Espé ont démontré que quoi qu'on en pense, pour l'instant, cette caricature reste bien dans le domaine de la caricature". Le harcèlement qu’il subit, entretenu par le milieu bien-pensant dans son ensemble est trop fort.

Ils observent « que la caricature est peut-être graveleuse, salace, franchouillarde, mais que la caricature a toujours exploré ce champ ». Et de rappeler Gotlib, Wolinski ou Reiser qui ne faisaient pas dans la délicatesse. Ils précisent qu’affirmer que la seule représentation d’une femme dans une situation sexualisée doit être censurée est totalement hors de propos. Ils demandent : « les dessinateurs doivent-ils désormais s’interdire de faire rire en représentant une personne quelle qu’elle soit dans une situation sexuelle ? ». Ils précisent. « C’est ça l’enjeu, un vrai enjeu de liberté de création pour tous les dessinateurs. Chacun est libre de trouver le dessin déplacé, mais censurer un tel dessin est une vraie atteinte. Au surplus, le dessin ne pose aucun problème sur le terrain juridique. Ce n’est pas une injure. Il n’y a aucune ambiguïté sur la démarche humoristique. Il n’y a aucun caractère outrageant à brocarder une commentatrice qui est en couple avec un sportif dont elle commente les exploits en la représentant sous une forme aguicheuse. On est dans la veine archi classique de la caricature. On montre l’ambigüité de la position de la personne en faisant rires à ses dépens ». Et de rappeler que la cour de cassation a considéré qu’on pouvait faire rire en représentant Marine Le Pen sous forme d’étron Il y a ici une logique de censure qui est poussée à un point tel qu’elle condamne un pan entier de la création dans le domaine de la caricature.

Et vous, êtes-vous toujours Charlie ? Si non, vous cautionnez les tricheurs, les voleurs, les menteurs, les hypocrites ? Vous êtes amnésiques ?

Un conseil : portez-les bien hautes si vous êtes un homme. Si vous êtes de l’autre sexe, on verra cela sur le « Tour de France femmes avec Zwift 2022 », c’est son nom complet.

Précision : nos chroniques sont non genrées.


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Cette page a été mise en ligne le 05/07/2022