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ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.comLotto Soudal - Saison 2022 |
Filant tout droit vers son quarantième anniversaire, l’équipe n’a pas pu traverser ces années sans quelques accrocs. Le premier d’entre eux s’appelle Marc Sergeant. Celui qui était encore directeur sportif chez Lotto jusque l’année dernière est tombé par deux fois dans les pièges tendus par les contrôleurs antidopage. La première fois en 1983, avant son arrivée chez Lotto, il est contrôlé positif lors de la Ruta Del Sol. Deux ans plus tard, il trébuche encore, sur ses terres cette fois et sous le maillot Lotto-Merckx, au Grand Prix de l'Escaut. Arrivé troisième, il est éjecté du podium et suspendu.
L’accalmie dure douze ans avant qu’en 1997, le sprinter ouzbek Djamolidine Abdoujaparov réussisse l’exploit d’être contrôlé positif aux amphétamines et au Clenbuterol sur six épreuves différentes : Trois jours de La Panne, Grand Prix de Rennes, Côte Picarde, Quatre jours de Dunkerque, Critérium du Dauphiné libéré et enfin Tour de France. C’est un probable record du monde qui ne lui vaudra qu’un an de suspension après intervention du Tribunal Arbitral du Sport. Abdou est éjecté de la Grande Boucle avec son soigneur qu’il met en cause : « Le soigneur de l’équipe avait un médicament en poudre dans une petite boîte de pellicules photos. Il m’a dit : "Prends ça et tu respireras mieux". Je lui ai demandé : c’est pas positif ? "Non, tu peux compter sur moi" ». Il ne fallait pas. Lotto le licencie et le coureur met un terme à sa carrière.
Varios han pedido foto de Djamolidine Abdoujaparov. He encontrado alguna y comparto una de su época en Lotto. Creo que querían ver al uzbeko al menos @pajaroroa1 y @CheliFdez pic.twitter.com/jyO4LUlWNV
— Andrés Cánovas (@andrescanovas) March 16, 2020
La dernière affaire en date remonte à 2018 avec Tosh Van Der Sande. Suspendu à titre provisoire après un contrôle antidopage positif effectué pendant les Six Jours de Gand, le coureur plaide l’« erreur administrative ». L’UCI se montre clémente et le blanchit. Van Der Sande a été conservé dans l’équipe jusqu’à la fin de la saison 2021. Il a depuis rejoint la Jumbo-Visma.
* Sanction non connue
Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici
Il y a dix ans, les contrôleurs antidopage rencontraient des difficultés à trouver Roger Kluge. Il avait alors manqué trois contrôles antidopage en l'espace de 18 mois, ce qui aurait pu lui valoir une suspension. Le troisième contrôle manqué de l'Allemand datait d'avril 2010, alors qu'il roulait sous les couleurs de la Milram. Heureusement, il avait échappé à la sanction après avoir démontré qu'il n'était pas responsable des contrôles manqués.
C’est aujourd’hui le seul coureur Lotto-Soudal a avoir eu les honneurs de notre annuaire du dopage.
John Lelangue, Directeur Général de Lotto-Soudal depuis 2019, n’est pas épinglé dans notre annuaire du dopage. Sa présence ne pénalise donc pas l’équipe dans notre classement. Il est toutefois difficile de ne pas s’attarder quelques instants sur son cas. Son parcours a été associé à plusieurs affaires de dopage dont une des plus retentissantes de ces dernières années : le contrôle positif de Floyd Landis au Tour de France 2006. Lelangue était à l’époque le manager de la Phonak.
Avant cela, il a été l’adjoint de Jean-Marie Leblanc à la Société du Tour de France. Il est écarté par Patrice Clerc et Gilbert Ysern soucieux d’assainir la maison. Finalement, c’est Clerc et Ysern qui seront mis sur le côté. Mais c’est une autre histoire. Lelangue a visiblement du talent pour entretenir des bonnes relations avec les principales parties prenantes du sport cycliste. Le 27 novembre 2003, il reçoit un trophée des mains de Pat McQuaid, Président de l’UCI, pour l’organisation réussie des championnats du monde femmes sur route. Après l’épisode Phonak et avant son arrivée chez Lotto-Soudal, John Lelangue travaille directement pour l’UCI. « J'ai notamment travaillé sur le développement du cyclisme en Chine et dans d'autres pays d'Asie, c'était une très belle expérience », se réjouit-il.
Mais venons-en au Tour de France 2006. Quand le contrôle positif de Landis est annoncé, Lelangue réagit prudemment : « Maintenant, il faut attendre la contre-analyse », fait-il savoir. Sans doute faut-il aussi gagner du temps. Landis nie. Il est licencié. Lelangue garde sa place. Mais en 2010, Floyd Landis balance. Dans un courriel adressé à la Fédération USA Cycling, il charge Lelangue et Andy Rihs, propriétaire de la Phonak : « Très important : j'ai expliqué à Andy Rihs ce que l'on faisait (à propos du dopage), quels risques je prenais, et je lui ai demandé sa permission, qu'il m'a accordée en finançant les opérations que je lui ait ais décrites. J'avais également informé John Lelangue et Andy Rihs avait consulté Jim Ochowicz avant d'accepter. »
Lelangue réagit fermement : « Mais quelle crédibilité a-t-il ? Il a nié pendant quatre ans, même sous serment. Il a écrit un livre, il a fait le tour des Etats-Unis pour lever des fonds afin de protester de son innocence. Et maintenant, il balance tout et tout le monde le reprend sans se poser de questions. Comment répondre ? Contrairement à ce qu'il dit, je n'ai donné aucun accord sur son programme (de dopage). Ma conscience est nickel, je n'ai pas besoin de la laver. Ce qui me dérange, c'est que l'on prenne ce qu'il dit pour argent comptant. Sans se poser de questions. Pourquoi a-t-il dit le contraire pendant quatre ans, même sous serment ? », déclare celui qui est devenu entretemps manager de BMC. Lelangue se garde bien de porter plainte pour diffamation.
A la demande de l’UCI, il est convoqué par une commission spéciale de la fédération française de cyclisme (il a une licence française). « Cette commission spéciale a toute latitude pour instruire à charge et à décharge » explique David Lappartient, alors président de la FFC. Elle avait sans doute des questions précises à poser, mais j’ignore s'il y aura d'autres auditions. Il ne s'agit pas d'un organe disciplinaire, mais d'une commission d'instruction. Son rapport permettra de décider s'il y a lieu d'ouvrir une procédure ». Il faut croire que la commission accouchera d’une souris puisque Lelangue réussira le tour de force de se faire embaucher par l’UCI.
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Lotto Soudal n’a été épinglé dans notre annuaire du dopage.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun coureur actuellement dans l'équipe Lotto Soudal n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer
.Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Lotto Soudal n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer
.Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.
L’équipe Lotto adhère au MPCC depuis 2012. Seulement deux coureurs y sont inscrits à titre individuel. Du côté des dirigeants, il ne reste plus que John Lelangue. Au vu de son pedigree étalé ci-dessus, c’est presque cocasse.
En 2021, six encadrants dont trois médecins adhéraient au MPCC. Ils ont disparu. Etonnant, non ?
Pour la saison 2022, nous attribuons à l'équipe la note de 15,2/20. Ceci la place en 13ème position sur 28.
Le passé handicape indéniablement l’équipe au maillot rouge. Et rappelons que le cas de John Lelangue n’est pas pris en compte dans nos calculs.
Pour consulter l'article ICCD de l'équipe LOTTO SOUDAL en 2021, cliquez ici.