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ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.comUAE Team Emirates - Saison 2022 |
Le Team UAE-Emirates s’est constitué en 2017 dans la continuité de l’historique équipe italienne Lampre, née en 1990. Les cyclistes émiratis ont conservé un fort accent italien puisque Giuseppe Sarroni y a toujours son rond de serviette. Plusieurs coureurs et dirigeants sont issus de la formation au célèbre maillot rose et bleu.
Plus que jamais, son leader est Tadej Pogacar. Le jeune coureur slovène a stupéfait tout le monde lorsqu’il s’est emparé du maillot jaune du Tour de France 2020, à la veille de l’arrivée à Paris. Primoz Roglic et ses coéquipiers de Jumbo-Visma ne s’en sont toujours pas remis. Il a confirmé l’année dernière en se baladant sur les routes du mois de juillet tout en s’adjugeant deux monuments : Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Il a entamé l’année 2022 en dominant son monde aux Strade Bianche puis sur Tirreno-Adriatico, avant de saloper sa copie lors du sprint Tour de Flandres qu’il avait pourtant dominé.
Matxin Fernandez, de son nom complet Joxean Fernández Matxín, ne fait pas partie des dirigeants épinglés dans notre annuaire du dopage. Le cas du « General Manager » de l’équipe mérite cependant qu’on s’y attarde. Il a exercé ses talents dans la glorieuse équipe Saunier-Duval, d’abord dans les rangs amateurs puis professionnels. Par la suite, il a fait un séjour dans l'équipe Quick-Step en tant que détecteur de talents. On le retrouve désormais aux côtés de Gianetti à la tête de l'équipe UAE. Etonnant, non ?
De Lampre à UAE : dîtes 33 !
Entre 1999 et 2016, la Lampre a accumulé les cas de dopage : nous avons comptabilisé pas moins de 31 affaires. Autant dire que cette accumulation plombe sérieusement le score d’UAE.
Sous sa nouvelle dénomination, inaugurées en 2017, l’équipe a gardé le rythme puisque deux affaires sont déjà venues entacher son palmarès : Kristijan Durasek en 2017 et Molano Benavides Juan Sebastián en 2019.
Après avoir été exclu du Giro 2019, le Croate Kristijan Durasek a été suspendu quatre ans dans le cadre de l'opération Aderlass, une affaire de dopage sanguin. L’UCI s’est appuyée sur les informations reçues des autorités policières autrichiennes.
Dernière affaire en date pour UAE, certes moins sérieuse, le coureur colombien Juan Sebastián Molano est mis sur la touche par l'équipe en raison de « valeurs physiologiques anormales », le 3 mai 2019. Il est suspendu préventivement et doit passer des tests pour déterminer les causes de ces résultats. Soulagement, il reçoit l’autorisation de courir à nouveau dès juillet. Le directeur médical de l'équipe, le Dr Jeroen Swart, un transfuge de la Sky, justifie les variations des valeurs physiologiques par une sensibilité aux séjours en altitude : le Colombien avait passé plusieurs semaines à plus de 3000 m.
Coureur | Produit | Course | Date | Sanction | Contrôle |
Molano Benavides Juan Sebastián | Valeurs physiologiques anormales | Tour d'Italie | 2019 | Oui | Contrôle interne |
Durasek Kristijan | Dopage sanguin | 2017 | Oui | Enquête judiciaire | |
Ulissi Diego | Salbutamol | 2014 | Oui | Contrôle positif | |
Ubeto Aponte Miguel Armando | GW501516 | 2013 | Oui | Contrôle positif | |
Bertagnolli Leonardo | Passeport biologique non conforme | 2012 | Oui | Passeport biologique | |
Hondo Danilo | Transfusion sanguines | 2012 | Oui | Enquête judiciaire et aveux en 2019 | |
Petacchi Alessandro | Transfusion sanguine | 2012 | Oui | Enquête judiciaire | |
Hondo Danilo | Transfusion sanguines | 2011 | Oui | Enquête judiciaire et aveux en 2019 | |
Bernucci Lorenzo | Détention de sibutramine | 2010 | Oui | Enquête judiciaire | |
Ballan Alessandro | Usage ou tentative d'usage de substance prohibée | 2009 | Oui | Enquête judiciaire | |
Caucchioli Pietro | Passeport biologique non conforme | 2009 | Oui | Passeport biologique | |
Egeo Bonazzi Fiorenzo | 2009 | Oui | Enquête policière | ||
Bossoni Paolo | EPO | Championnats d'Italie (Route) | 2008 | Oui | Contrôle positif |
Cunego Damiano | 2008 | NSP* | Retard au contrôle | ||
Murro Christian | Furosémide | Contrôle inopiné | 2008 | Non | Contrôle positif |
Vila Errandonea Francisco-Javier | Testostérone | Contrôle inopiné | 2008 | Oui | Contrôle positif |
Bennati Daniele | Betaméthasone | Gand-Wevelgem | 2005 | Oui | Contrôle positif |
Mazzoleni Eddy | Trafic de produits dopants | 2005 | Oui | Enquête policière | |
Petrov Evgueni | Hématocrite > 50% | Tour de France | 2005 | Oui | Contrôle positif |
Scotto d'Abusco Michele | Hématocrite > 50% | Critérium du Dauphiné Libéré | 2005 | Oui | Contrôle positif |
Casagrande Francesco | Hématocrite > 50% | Tour d'Espagne | 2004 | Oui | Contrôle positif |
Loddo Alberto | Caféine | Tour d'Algarve | 2003 | Oui | Contrôle positif |
Rumsas Raimondas | EPO | Tour d'Italie | 2003 | Oui | Contrôle positif |
Ibarguren Taus Jose | Possession de produits interdits | Tour de France | 2002 | Non | Enquête policière |
Rumsas Raimondas | Détention de corticoïdes, testostérone, EPO | Tour de France | 2002 | Oui | Flagrant délit |
Barbero Sergio | EPO | Tour de Romandie | 2001 | Oui | Contrôle positif |
Codol Massimo | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Missaglia Gabriele | Détention de produits illicites | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Flagrant délit |
Nigrelli Guido | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | Oui | Enquête policière |
Piccoli Mariano | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | Non | Enquête policière |
Sciandri Maximilian | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Dierckxsens Ludo | ACTH | Tour de France | 1999 | Oui | Aveux en 1999 |
Piccoli Mariano | Anabolisants | Tour d'Italie | 1999 | NSP* | Enquête policière |
Piccoli Mariano | Corticoïdes | Tour de France | 1999 | Non | Contrôle positif |
* Sanction non connue
Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici
Ils sont cinq à porter les couleurs blanc-noir-vert en 2022 et à avoir déjà été épinglés dans notre annuaire du dopage. Ce sont les cinq même qu’en 2021, preuve s’il en était besoin que leur accorde l’encadrement de la formation.
Trois d’entre eux étaient alignés au départ du Tour d’Italie à Budapest.
Vainqueur du contre-la-montre du Tour du Portugal 2010, Rui Costa qui évolue alors sous le maillot de la Caisse d’Epargne est provisoirement suspendu après avoir été contrôlé positif à un produit stimulant, le methylhexaneamine. Ce produit est interdit depuis quelques mois seulement. Avec son frère, lui aussi contrôlé positif, il explique avoir utilisé « un supplément diététique à base d'arginine ». L'intention de se doper n’ayant pas être prouvée les deux coureurs voient leur suspension levée en février 2011. Rui Costa est conservé par la Movistar. Deux ans plus tard, il devient Champion du monde sur route à Florence, en Italie. Il a rejoint UAE en 2017.
Le coureur colombien Juan Sebastián Molano a est mis sur la touche par l'équipe UAE en raison de « valeurs physiologiques anormales » le 3 mai 2019. Il est suspendu préventivement et doit passer des tests pour déterminer les causes de ces résultats. Soulagement, il reçoit l’autorisation de courir à nouveau dès juillet. Le directeur médical de l'équipe, le Dr Jeroen Swart, un transfuge de la Sky, justifie les variations des valeurs physiologiques par une sensibilité aux séjours en altitude. Le Colombien avait passé plusieurs semaines à plus de 3000 m.
Maximiliano Richeze a fait l'objet d'un contrôle antidopage positif au Circuit de la Sarthe en 2008. Le produit retrouvé dans ses urines est le Stanozolol, le même que celui qui entraîna la chute de Ben Johnson aux Jeux Olympiques de Séoul 1988. L’annonce est faite à la veille du départ du Tour d’Italie à Palerme. Outre une disqualification, Richeze écope d’une suspension de deux ans. Ce faux pas ne l’empêchera pas de poursuivre sa carrière chez Lampre jusqu’en 2015, puis Quick-Step (2016-2019) et enfin UAE, depuis 2020.
Matteo Trentin a été contrôlé positif au Salbutamol lors d’une épreuve de Coupe de Monde junior de cyclo-cross. C’était en 2006 à Hofstade, en Belgique. Il est suspendu deux mois. L’incident ne rebute pas Patrick Lefevere qui le recrute en 2011. Il a rejoint UAE en 2021. L’affaire est oubliée depuis longtemps. Seize ans, c’est long.
Diego Ulissi est contrôlé positif lors de la onzième étape du Tour d'Italie 2014. Le coureur de la Lampre vient alors d’empocher deux victoires d’étapes. On retrouve 1900 nanogrammes de Salbutamol dans ses urines. C’est près du double de la quantité permise. Pour sa défense, il explique avoir utilisé de la Ventoline avant l'étape parce qu'il souffrait de bronchospasmes. Il garde la confiance de la Lampre qui l’autorise à recourir sans même attendre la décision de l’UCI. « J'ai décortiqué tous les documents provenant de son avocat. Avec ces documents et en tenant compte des règles du MPCC, je peux donner un avis favorable comme quoi Diego peut recourir », justifie le docteur Carlo Guardascione, médecin de l’équipe, dans un communiqué. Ulissi est suspendu neuf mois en mars 2015. La Lampre lui renouvèle sa confiance, au point de quitter le MPCC plutôt que de se séparer de son champion.
Avec cinq dirigeants épinglés dans notre annuaire du dopage, l’équipe UAE fait piètre figure, seulement surpassée par Astana et Bahrain.
Mauro Gianetti effectue un début de carrière discret. « Ce cyclisme n'est plus le mien. Je suis en parfaite condition et, pourtant, j'évolue une classe en dessous des autres », se lamente-t-il en 1994. Pourtant, en 1995, tout va subitement mieux. Il remporte coup sur coup Liège-Bastogne-Liège et l’Amstel Gold Race. L’année suivante, il est vice-champion du monde chez lui, à Lugano. Il fait partie des tout premiers coureurs que Marc Madiot recrute quand il lance la Française des Jeux en 1997.
Pendant le Tour de Romandie, le 7 mai 1998, Mauro Gianetti fait chambre commune avec Stéphane Heulot. Selon le coureur breton, Gianetti bricole dans son coin sans être vu. Le lendemain, en pleine ascension du col des Planches, le Suisse est victime d'une spectaculaire défaillance. Il est effectivement hospitalisé en soin intensif au CHU de Lausanne où il est placé en coma artificielle trois jours durant. Il ne sort de l’hôpital que deux semaines plus tard.
En juillet, le docteur Gérard Gremion, déclare dans un journal du canton de Vaud que Mauro Gianetti a fait une réaction au PFC : « Il en avait trop pris. En réalité, il a été victime d’un état de choc et était atteint d’une grave insuffisance rénale et hépatique ». Le PFC présente l'avantage d’échapper aux contrôles sanguins de l'UCI. Cette molécule de synthèse favorise en effet l'oxygénation du sang sans augmenter pour autant l'hématocrite (taux de globules rouges dans le sang).
Fin juillet, le Dr Gremion décide de porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui auprès du procureur du canton de Vaud. La justice helvète ouvre une enquête pour « lésions corporelles graves subsidiairement à la mise en danger de la vie d’autrui ». Ils recherchent qui a bien pu être assez inconscient pour fournir du PFC au coureur. Ce produit en est alors seulement au stade expérimental. Pire, des contrefaçons circulent déjà. Marc Madiot, patron de Gianetti, est entendu par le SRPJ de Versailles, à la demande des enquêteurs suisses.
Officiellement, Gianetti a été victime d’une « hypoglycémie doublée d’une gastro-entérite ». Ou bien « d'une gastroentérite, d'une insolation et d'un choc toxi-infectieux ». Marc Madiot évoque une sévère déshydratation. A sa sortie de l'hôpital, Mauro Gianetti avait quant à lui affirmé avoir souffert d'une infection des voies respiratoires sans doute provoquée par une allergie. Seule certitude, il a frôlé la mort. L’enquête, en revanche est bien morte de sa belle mort, se heurtant au secret médical. De son côté le coureur suisse s’est bien gardé de déposer plainte contre le Dr Gremion.
Mauro Gianetti ne sera pas inquiété par l’UCI. Pourtant, l’institution a eu très peur. Dès le 15 mai, elle dépêche Claude Jacquat, président de la commission « route Elite » au départ du Tour d’Italie. Lors d’une réunion, il met vivement en garde les directeurs sportifs contre les terribles dangers du PFC.
Alors que Riccardo Ricco est éjecté du Tour de France 2008 à coup de pieds dans le derrière, Gianetti se lamente : « Je suis sans voix ! J’avais quelques doutes au début de la saison. Les bruits, vous savez ce que c’est, hein ? Je lui demande s’il est aussi propre qu’il le dit ; il me dit : “Je te jure sur la tête de ma mère que je ne prends rien !” »
Depuis plusieurs mois, l’équipe Saunier Duval domine outrageusement en montagne grâce à Jose Cobo Acebo, Iban Mao, Leonardo Piepoli et donc le fantasque Ricco.
Christian Prudhomme, dit alors de Mauro Gianetti : « J’ai assurément le sentiment que son manager [de Ricco] n’est pas un parangon de vertu. […] Je ne pense pas que j’aurai une opinion différente dans trois mois, six mois, deux ans ou cinq ans, sur la personne en question ».
David Millar, dans son livre Racing through the dark affirme avoir prévenu l’UCI des pratiques douteuses de Saunier-Duval mais, selon lui, Gianetti était en très bon terme avec le Dr Mario Zorzoli, chef de la commission médicale de l’UCI.
Malgré le scandale, Gianetti reste aux manettes de l’équipe.
Les écoutes téléphoniques effectuées entre 2007 et 2009 effectuées dans le cadre de l’enquête sur l’« affaire de Mantou » a mis en évidence une conversation téléphonique entre le pharmacien Guido Nigrelli et Taus Ibarguren, alors médecin chez Fuji – Servetto, nouveau nom de la Saunier Duval, équipe que dirige Gianetti depuis 2003. Devant les enquêteurs, le médecin prend soin d’indiquer qu’il faisait livrer des produits à son domicile pour que son patron ne le sache pas. Le jugement fait pourtant état d’achat et d’administration de produits dopants, dont de la testostérone, dans le but d'améliorer les performances des coureurs de l'équipe Fuji-Servetto (héritière de la Saunier-Duval). Nigrelli sera condamné mais Ibarguren Taus échappera à une condamnation. Gianetti fera part de sa grande déception. Le boulet n’est pas passé loin.
Fabrizio Guidi est heureux comme quand il s’apprête à rejoindre UAE à la fin l’année 2020 en tant que directeur sportif. « C’est une équipe que j’admire depuis longtemps. Je suis ravi et fier de rejoindre une équipe forte et ambitieuse avec un solide projet pour le futur », se satisfait-il. A croire que les équipes de Jonathan Vaughters, avec qui il faisait route depuis 2015, ne le faisaient plus rêver.
Guidi arrive chez UAE avec son passif. Membre de l’équipe Phonak à partir de 2005, il est déclaré positif dès la première année à la suite d'un contrôle antidopage effectué fin juillet pendant la Cyclassics, épreuve du ProTour disputée à Hambourg (Allemagne). Il est alors le quatrième coureur de la Phonak à avoir été déclaré positif en deux ans, après Tyler Hamilton, Santiago Perez et Oscar Camenzind. Heureusement, il est blanchi après analyse de l’échantillon B. A cette époque, l'apport d'EPO exogène dans l'organisme est sujet à interprétation. Le test mis au point par le laboratoire national français et validé en 2001 par l'UCI puis par l'Agence mondiale antidopage (AMA) a déjà donné lieu à ce cas de figure. Il poursuit sa carrière comme si de rien n’était sous casaque Phonak.
En plus d’être directeur sportif chez UAE, Andrej Hauptman est le sélectionneur de l’équipe nationale slovène.
Après la victoire de Tadej Pogacar dans le Tour 2020, il explique la réussite de son poulain au site lequotidiendusport.fr : « Quand j’arrive dans l’équipe, je sens déjà cette exigence du haut niveau. Tout était réuni pour réussir. Je n’ai fait qu’apporter ma pierre à l’édifice. Les progrès se sont faits rapidement et ont permis de tout de suite aller chercher des objectifs de plus en plus hauts. Le plus important, pour moi, était de ne pas brûler les étapes et de toujours faire en sorte que sa santé prime sur le reste. Mais, avec un coureur aussi motivé, c’est difficile de le freiner. Et ce qu’il a fait sur le Tour, c’est remarquable ».
Interrogé sur les raisons du succès des coureurs slovènes, il ajoute : « Il y a eu une grosse base de travail qui a permis à de jeunes coureurs de s’affirmer. Tout le monde a été poussé par les résultats des autres. Les cyclistes slovènes n’étaient pas forcément observés, mais ils méritaient d’avoir une opportunité de s’exprimer. On aura la possibilité de le montrer en sélection nationale ».
Avant tout cela Hauptman, est arrivé avec un passif chargé dans la formation AUE. En 2000, il fait partie des trois coureurs devant participer au Tour de France et qui ont subi des tests sanguins révélant des hématocrites supérieurs à la limite autorisée de 50%. En vertu des règlements de l'UCI, le coureur de l’équipe Vini Caldirola est mis au repos et ne prend pas le départ du Tour, qui s'élançait du Futuroscope.
Sa carrière se poursuit assez discrètement. Il fait un premier passage dans l’équipe Lampre en 2004. L’année suivante, il rejoint la sulfureuse Fassa Bortolo.
En 2002, Manuele Mori, 22 ans seulement, se voit signifier une interdiction de courir en raison d’un hématocrite supérieur à 50%. Il évolue alors dans la catégorie des moins de 23 ans (U23). Sa licence lui est retirée pour une durée de 45 jours et il est écarté de la sélection italienne pour le Triptyque des Ardennes.
Après cette entrée en matière tonitruante, il trouve place en 2004 dans la fameuse armada Saunier Duval. Il est impliqué dans l'affaire de Mantoue, déclenchée en 2008, et dans laquelle sont notamment cités son frère Massimiliano, Giuseppe Saronni, le manager général de la Lampre (et toujours chez UAE), Alessandro Ballan, Marzio Bruseghin, Pietro Caucchioli, Damiano Cunego, Mirco Lorenzetto, Mauro Santambrogio ou encore Michael Rasmussen, pour ne citer que les plus connus. L’épisode ne l’empêchera pas de retrouver une place chez Lampre en 2009, équipe qui devient UAE en 2017 et au sein de laquelle il termine sa carrière en 2019. C’est donc tout naturellement qu’il devient assistant technique en 2020 puis directeur sportif adjoint en 2021.
Manuele Mori a donc effectué l’essentiel de sa carrière de coureur puis de directeur sportif sous la houlette de Joxean Fernández Matxín.
Le champion italien Giuseppe Saronni, rival de Francesco Moser dans les années 1980, a dirigé l’équipe Lampre, devenue UAE, avant de prendre un peu de recul à partir de 2019. Il en est désormais un éminent « conseiller ». Hormis une parenthèse de trois ans où il fait un passage à la Mapei, cela fait trente ans qu’il apparaît dans l’organigramme de l’équipe.
Coureur, Saronni a eu recours à la cortisone lors de sa conquête du maillot rose au Giro 1983, révèle le rapport Donati. Probablement ne sait-on pas tout.
En tant que manager, Il n’a jamais hésité à recruter d’anciens coureurs dopés. Par exemple, à la fin 2009, il embauche Lorenzo Bernucci pour épauler Alessandro Petacchi. Bernuci avait été suspendu un an, à la suite d’un contrôle positif au Tour d’Allemagne 2007.
En 2008, directeur sportif chez Lampre, il est impliqué dans l’affaire de Mantoue. Vingt-huit personnes, la plupart membres ou proches de l’équipe, seront poursuivies « pour avoir en bande organisée, procuré, administré ou au moins favorisé l'utilisation de produits dopants non justifiée médicalement (...) afin de favoriser les prestations des coureurs de la Lampre ». Il envisage un temps de jeter son tablier avant de se raviser. Bien lui en prend car le parquet ne requiert aucune sanction contre lui et il est acquitté en décembre 2015. Le tribunal a estimé que les faits reprochés ne constituaient pas une infraction ou n'étaient pas avérés. En revanche, Sebastian Gimozzi, un coureur amateur, et Guido Nigrelli, un pharmacien que Sarroni présente comme un ami de 30 ans, ont été condamnés à cinq et huit mois de prison avec sursis. Le boulet n’est pas passé loin.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Tadej Pogacar est un prodige. Le jeune slovène l’a encore démontré en écrasant la première semaine de ce Tour de France 2021.
Il se distingue dès le Tour d’Espagne 2019 en réalisant une moyenne de 437 Watts-Etalon après avoir remporté trois étapes et réussi un incroyable raid en solitaire en troisième semaine. Les ascensions étaient toutefois trop courtes pour être prises en compte dans les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
En septembre dernier, il remporte le Tour de France au nez et à la barbe de l’armada Jumbo-Visma. Il dégaine dans une apparente facilité un 421 WE, largement dans la zone suspecte. Dans l’ascension de la Planche des Belles Filles, qui, trop courte, n’est pas un des radars du Tour, il réussit l’exploit de reprendre 1min 46sec à Primoz Roglic à qu’il il chipe le maillot jaune.
Pogacar est le seul coureur d’UAE à avoir allumé les radars mais il l’a fait à un niveau inquiétant pour un si jeune coureur dont la marge de progression devrait être logiquement importante. Si tant est qu’il respecte la logique.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe UAE Team Emirates n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer
.Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.
La Lampre a adhéré au MPCC tant que ça l’arrangeait avant de le quitter à la première occasion.
En mars 2015, Diego Ulissi est suspendu suite à son contrôle positif au Salbutamol. L’équipe italienne préfère s’en aller plutôt que de le licencier. « Nous sommes obligés de prendre cette décision, car certains principes fixés par le MPCC ne sont pas compatibles avec le droit du travail et les règlements de l'UCI », se justifie-t-elle dans un communiqué. En clair, le règlement du MPCC oblige les équipes membres « à ne pas engager, dans les 2 ans qui suivent la suspension, des coureurs reconnus coupables de violation des règles antidopage et qui ont été sanctionnés de plus de 6 mois par l’instance internationale ou leur instance nationale ». C’en est trop pour les dirigeants de la Lampre.
Décidément, quand tout va bien, le MPCC est une couverture confortable pour donner des gages de crédibilité mais elle devient encombrante quand il faut assumer ses responsabilités et faire ce qu’on s’est engagé à faire.
Le MPCC n’est clairement pas en odeur de sainteté dans l’équipe UAE : aucun membre de l’encadrement n’adhère à titre individuel tandis que quatre coureurs ont cette audace.
Pour la saison 2022, nous attribuons à l'équipe la note de 2,2/20. Ceci la place en 28ème position sur 28.
L’année dernière déjà, AUE-Emirates portait déjà le bonnet d’âne de notre premier classement ICCD, une piètre distinction qui jette une ombre sur les l’ensemble des résultats de ses coureurs.
Pour consulter l'article ICCD de l'équipe UAE TEAM EMIRATES en 2021, cliquez ici.