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Actualité du dopage |
Le tribunal correctionnel de Nanterre a prononcé (...) des peines de principe et des relaxes dans le procès du dopage au sein de l'équipe (...) Cofidis, tout en pointant du doigt la structure sportive qui "ne pouvait ignorer le phénomène notoire du dopage ni son ampleur".
L'Ecossais David Millar, ex-champion du monde de contre-la-montre 2003 déchu de son titre pour dopage, qu'il a reconnu (prise d'EPO notamment), et l'Italien Massimiliano Lelli ont été relaxés. "Il n'est pas établi que les infractions reprochées aient été commises sur le territoire national", a expliqué la présidente du tribunal, Ghislaine Polge.
L'ex-soigneur Boguslaw Madejak a été condamné à un an de prison dont neuf mois avec sursis. Ayant déjà effectué 6 mois de détention provisoire, il ne retournera pas en prison.
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Les coureurs Philippe Gaumont, Robert Sassone, Marek Rutkiewicz et Daniel Majewski ont été condamnés à six mois avec sursis, contre trois mois avec sursis pour le coureur Médéric Clain et Oleg Kozlitine, ex-entraîneur de troisième division.
Enfin, le pharmacien parisien Pierre Ben Yamin (...) a été condamné à six mois avec sursis, 3.000 euros d'amende, et 3.000 euros de dommages et intérêts à verser à l'Ordre des pharmaciens, partie civile.
Les sportifs ont reconnu l'utilisation entre 2001 et 2004 de produits dopants (amphétamines, hormones, anabolisants) et de diurétiques pour "couvrir" le tout.
Au procès, la Fédération française de cyclisme (FFC), qui recevra 10.000 euros de dommages et intérêts des sportifs en tant que partie civile, a stigmatisé un "petit peloton d'égarés". Mais les débats ont plutôt mis en évidence une "culture de la seringue" toujours omniprésente dans l'ensemble du peloton cycliste où règne "l'omerta".
Les sociétés Cofidis SA (maison-mère) et Cofidis Compétition (structure sportive), parties civiles, ont été déboutées de leurs demandes, "non fondées" selon le tribunal.
En effet, a expliqué Mme Polge, Cofidis "plaide l'atteinte à son image mais n'invoque pas de baisse consécutive de son chiffre d'affaires". De plus, Cofidis a "fait souscrire à ses coureurs des contrats de courte durée assortis de fortes primes de résultat".
Cette "pression subie par les coureurs, qui devaient absolument obtenir un résultat sous peine de voir leurs contrats non renouvelés et de perdre tout espoir de carrière", ajouté au "contexte sportif international de très haut niveau, à la limite des possibilités humaines, (...) ne pouvaient que conduire les coureurs à modifier leurs capacités sportives naturelles" par le dopage, selon le jugement.
Pour le tribunal, Cofidis Compétition et Cofidis SA, "par leur implication dans le milieu du cyclisme professionnel, leur connaissance avérée du dopage et l'absence de mesures significatives prises pour l'enrayer, ne pouvaient ignorer le phénomène notoire du dopage ni son ampleur, d'autant que des personnalités du monde médical et sportif avaient de longue date stigmatisé ces pratiques connues de tous".
"Cela nous satisfait en ce que nous sommes reconnus victimes. (...) Arrêtons de nous mettre en accusation", a commenté Me Raymond Dehors, avocat de Cofidis.
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Cette page a été mise en ligne le 19/01/2007