Actualité du dopage

L'ex-médecin de Cofidis, simple témoin


22/06/2005 - Le Monde - Stéphane Mandard

Jean-Jacques Menuet ne comparaîtra pas lors du futur procès de l'affaire Cofidis. Interrogé en tant que témoin assisté, lundi 20 juin, par le juge (...) Richard Pallain (...) l'ancien médecin de l'équipe n'a pas été mis examen. Devant le juge, M. Menuet a nié toutes les accusations qui pesaient sur lui.

"La politique de Menuet, c'est de ne jamais prescrire un produit illicite, de ne jamais amener un produit interdit. Mais, si vous lui apportez ces mêmes produits, non seulement il vous renseigne, mais en plus il est susceptible de vous les administrer", avait expliqué, devant le juge, Philippe Gaumont, mis en examen pour infraction à la législation sur les produits dopants et les stupéfiants (Le Monde du 10 avril 2004).

Le coureur avait accusé le médecin de lui avoir injecté, ainsi qu'à Cédric Vasseur, le reste d'une préparation à base de corticoïdes avant la dernière étape du Tour 2003, ou encore d'avoir pratiqué des perfusions d'oxyglobine, une hémoglobine synthétique, à deux coureurs belges, Chris Peers et Jo Planckaert, avant Paris-Roubaix. Le médecin a également justifié les ordonnances de Cervoxan ou de Nootropyl ­ oxygénateur cérébral et psychostimulant habituellement prescrits à des personnes âgées souffrant de déficits cognitifs délivrées au même Philippe Gaumont : pour traiter les problèmes d'addictions (...) ou d'artère iliaque.

Enfin, contrairement aux affirmations de certains coureurs, dont Robert Sassone, (...) M. Menuet a affirmé que, à l'exception de Philippe Gaumont, il n'était pas au courant de leurs pratiques dopantes. Outre Philippe Gaumont et Robert Sassone, quatre autres anciens coureurs de Cofidis, dont David Millar et Massimiliano Lelli, ont été mis en examen au cours de l'instruction.

Le médecin a en revanche reconnu qu'il avait été confronté à des problèmes de dopage lors de son arrivée chez Cofidis, en 1998, lorsque le leader de l'équipe était (...) Tony Rominger. M. Menuet a assuré qu'il avait essayé d'y remédier, tout en précisant qu'il ne pouvait pas empêcher les coureurs d'aller voir d'autres médecins à l'étranger.

Les deux autres médecins apparaissant dans l'information judiciaire ne seront pas davantage poursuivis. Richard Pallain n'a pas pu étendre son enquête à l'Espagnol Jesus Losa, l'ancien médecin de l'équipe Euskaltel, mis en cause par David Millar pour lui avoir fourni de l'EPO avant le Tour 2003. Et, malgré une commission rogatoire internationale, le juge parisien n'a pas recueilli suffisamment d'éléments pour interroger l'Italien Massimo Deritis, accusé par Philippe Gaumont de pratiquer notamment les transfusions sanguines.

Après avoir interrogé une femme originaire de Nouvelle-Calédonie suspectée d'avoir permis à Robert Sassone de se procurer des produits dopants, le juge Richard Pallain devrait désormais clore une enquête débutée en janvier 2004 (...).


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Notre post-scriptum

En 2008, Moises Dueñas Nevado, contrôlé positif à l'EPO, accuse le Dr Losa de lui avoir fourni des produits dopants. Cliquez ici pour en savoir plus.


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Cette page a été mise en ligne le 22/06/2005