|
ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.comAlpecin - Deceuninck - Saison 2025 |
L'équipe belge, dont Alpecin est le parrain principal depuis 2020, est née en 2009. Elle était alors tournée principalement vers le cyclo-cross. Auparavant, elle s'est appelée BKCP-Powerplus, BKCP-Corendon, Beobank-Corendon puis Corendon-Circus. Après avoir été associée avec Fenix, Alpecin est associée avec Deceuninck depuis le 1er juillet 2022. Fenix reste le partenaire des équipes femmes et développement.
Philip en Christoph Roodhooft, de broers achter de succesploeg van Mathieu van der Poel: “Met twee heeft een dag 48 uur” https://t.co/bwaOVKXhey pic.twitter.com/zHHVqAbUgD
— Gazet van Antwerpen (@gva) June 7, 2020
Dirigée par les frères Roodhooft, la formation occupe le devant de la scène grâce au sprinter Jasper Philipsen et surtout au prodige Mathieu van der Poel, petit fils d'un certain Raymond Poulidor. Elle a participé à son premier Tour de France en 2021. D'emblée, van der Poel remporte une étape et porte le maillot jaune pendant six jours. En 2025, van der Poel, le « mutant » comme le surnomme Alexandre Pasteur, s'adjuge deux monuments en dominant Tadej Pogacar : Milan-San Remo puis Paris-Roubaix.
Mathieu est aussi le fils d'Adrie van der Poel, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 1988 et de l'Amstel Gold Race 1990, mais aussi contrôlé deux fois positif (strychnine, éphédrine). Tel grand-père, tel petit-fils ? Tel père, tel fils ? Mathieu s'inscrira-t-il dans la lignée de Raymond, populaire et à la réputation (presque) pas entachée ? Ou s'inscrira-t-il dans celle calamiteuse d'Adrie, caricature du coureur des années pré-EPO ?
Mais cessons de parler dopage. D'ailleurs, « les gens qui parlent de dopage à notre sujet sont des cons », explose Christophe Roodhooft, le manager d'Alpecin-Fenix, lorsque d'aucun s'interroge sur les performances fantastiques de son champion de Mathieu. De son côté, le champion néerlandais assure : « Ils pourront retester mes échantillons dans 50 ans. (…) C'est en mangeant sainement, en récupérant bien qu'on y arrive ». Il ajoute tout de même : « Bien sûr, il y aura toujours des menteurs, c'est pareil dans la vie de tous les jours, donc je ne mettrais pas ma main au feu pour tout le monde ».
Sans doute taquin, Christophe Roodhooft organise les stages d'altitude de l'équipe à Dénia, dans le sud de l'Espagne, dans un hôtel ouvert par l'ancien professionnel Alexandr Kolobnev, où toutes les chambres simulent l'effet de l'hypoxie. Alexandr Kolobnev, vous vous souvenez ? Le Russe avait été le seul coureur à être contrôlé positif pendant le Tour de France 2011. Il avait été exclu pour absorbé de l'hydroclorotiazide, un diurétique.
L'équipe est pénalisée dans son Indice de Confiance par la suspension en 2010 de l'italien Enrico Franzoi. L'enquête sur l'affaire de Padoue avait révélé des appels téléphoniques entre Franzoi et le Dr Michele Ferrari en 2010. Le coureur écope alors d'une suspension de trois mois et n'est pas conservé dans l'effectif de la formation belge.
A side note: Enrico Franzoi was sanctioned for contacting Ferrari while riding in BKCP-Powerplus (now Alpecin). Roodhooft said they didn't notice anything unusual, and if he had doped it didn't work. pic.twitter.com/ul43sm1BGO
— Fraudatium (@triviumcolombia) May 27, 2022
L'affaire Enrico Franzoi est à ce jour la seule à avoir touché directement la formation belge. Le souffle du canon n'est toutefois pas passé loin l'année dernière lorsque Robert Stannard, coureur Alpecin depuis 2022 est suspendu provisoirement par l'UCI pour « usage de méthodes et/ou de substances interdites ». Heureusement, cet usage remonte à 2018 et 2019, alors qu'il évoluait sous les couleurs de l'équipe Mitchelton Scott. Depuis, il a écopé de quatre ans de suspension. De retour de suspension, il a file chez Bahrain Victorious. Cet accroc n'affecte donc pas la note de l'équipe de Mathieu van der Poel.
Coureur | Produit | Course | Date | Sanction | Contrôle |
Franzoi Enrico | Association avec Dr Ferrari | 2010 | Oui | Flagrant délit |
Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici
Aucun coureur actuellement dans l'équipe Alpecin - Deceuninck n’a été épinglé dans notre annuaire du dopage.
Michel Cornelisse en bleu
Tour de Picardie 2011 - Abbeville
© www.cyclisme-dopage.com
Michel Cornelisse figurait jusqu'en 2023 comme directeur sportif adjoint de cette équipe. Depuis 2024, il a quitté l'effectif sans pour autant partir très loin : il exerce toujours pour les équipes femmes (Fenix-Deceuninck) et développement (Fenix-Deceuninck Development Team).
Cornelisse a été contrôlé positif aux amphétamines lors du critérium Téléport Derny en 1996. Le produit semble bénin à une époque où une large part du peloton tournait à l'EPO, alors indétectable. Il est suspendu 6 mois et poursuit sa carrière jusqu'en 2000.
En 2024, nous comptabilisons certaines personnes quand bien même elles n'ont pas été épinglées ou flashées. Michel Cornelisse fait partie de celles-ci. En effet, rien n'indique qu'il ne fasse pas parfois bénéficier l'équipe « première » de ses services.
Jan Kuyckx a été testé positif à l'éphédrine et à la norpseudoéphédrine lors d'un contrôle urinaire effectué en juin 2005 pendant le Ster Elektro Tour, une course se déroulant aux Pays-Bas. Il évolue alors dans l'équipe Davitamon-Lotto. La contre-expertise a confirmé ces résultats. Pour sa défense, Kuyckx explique avoir pris de la pseudoéphédrine sous surveillance médicale pour soigner un rhume et une allergie. En décembre de la même année, il est blanchi par la Commission Disciplinaire de la Fédération Belge de Cyclisme (KBWB) qui considère sa positivité comme involontaire. Nous l'épinglons toutefois dans notre annuaire du dopage.
Jan Kuyckx est mécanicien chez Alpecin depuis l'été 2022.
Christophe Roodhooft reageert verrast op keuze Niels Albert http://t.co/qbpGXXUyEL #wielrennen
— Wielerjournaal (@wielerjournaal) September 2, 2014
Lorsque la police fédérale belge perquisitionne le domicile de Christophe Roodhooft en février 2006, elle trouve dans une armoire plusieurs ampoules de DHEA, un produit hormonal. Les forces de l'ordre ont été mises sur la piste de Roodhooft par Jan Vervecken, un coureur amateur qui venait d'être pris en flagrant délit de dopage.
Christophe Roodhooft, qui est alors le manager du champion du monde de cyclo-cross Niels Albert, reconnait les faits. Il est reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Turnhout (Belgique) en 2009. Il bénéficie d'une suspension du prononcé de la condamnation (équivalent belge du sursis) pendant trois ans.
Aujourd'hui à la tête de l'équipe Alpecin avec son frère Philip, Christophe Roodhooft sait encore filouter. Il s'y essaie le 15 juillet 2022 en offrant un magnifique abri derrière sa voiture à Caleb Ewan qui venait de chuter sur la route vers Saint Etienne. Roodhooft était hautement intéressé au retour du petit sprinter dans le peloton : ses coureurs s'étaient alliés aux Lotto pour rentrer sur les échappés. Le commissaire UCI qui assistait à la scène n'a pas goûté la manœuvre et a intimé l'ordre au directeur sportif de laisser Ewan se débrouiller seul et de s'acquitter d'une amende de 500 Francs suisses.
En 1983, Adrie Van Der Poel est contrôlé positif à la strychnine au Grand Prix de Francfort. La faute à quoi ? A une tourte au pigeon mangée chez les Poulidor ! C'est en tout cas son explication.
En 1987, il est à nouveau contrôlé positif. A l'éphédrine cette fois. C'était pendant la Semaine Sicilienne 1987. Il est suspendu quatre mois dont un avec sursis et doit s'acquitter d'une amende de 10125 Francs (environ 1500 Euros).
L'année suivante, en 1988, il remporte une étape du Tour de France avec le maillot de l'équipe PDM. Les carnets de Bertus Fok, le soigneur de l'équipe, sont révélés en 2013 par volkstrant.nl. Ils décrivent par le menu le protocole de dopage des coureurs de la formation néerlandaise, y-compris celui d'Adrie Van Der Poel.
Premier supporter de son fils, Adrie Van Der Poel exerce aussi un rôle de chauffeur de luxe pour Alpecin-Deceuninck.
Professionnel de 1986 à 1999, un des rares coups d'éclat de Rik Van Slycke est son contrôle positif au Tour de Suède 1988. Il évoluait alors sous les couleurs de l'équipe Sigma - Fina - Diamant qui subit une véritable épidémie de contrôles positifs cette année-là : Paul Haghedooren au tour du Limousin, Roger Ilegems à Bordeaux-Paris, Stan Tourné aux championnats du monde sur piste et donc Van Slycke.
L'année suivant son contrôle positif, sur le Tour de France, le coureur belge enfourche une moto avec son maillot Histor. Nous ne lui en tiendrons pas rigueur. Ouf !
Yo me Quedo con lo Vintage..
— David Etxebarria (@tatxu73) October 31, 2020
No hay color..???? pic.twitter.com/XBOujZGukB
Au soir de la dernière étape du Tour de France 2007, Van Slycke qui est alors directeur sportif de Quick Step, répond vertement à la journaliste du Parisien : « Le dopage, on s'en fout maintenant. Je ne veux plus en parler. J'associerai 2007 au maillot vert de Tom Boonen. »
Non conservé par la Quick Step à la fin 2022, il a trouvé refuge au poste de directeur sportif chez Alpecin-Deceuninck depuis 2023.
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun coureur actuellement dans l'équipe Alpecin - Deceuninck n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
Les radars placés sur les étapes clés des grands Tours consistent à mesurer les performances des meilleurs coureurs sur les ascensions qui seront parcourues à quasi-100% de leur capacité. La moyenne de ces performances peut ensuite être calculée. Seules sont prises en compte les dernières ascensions d'étape dont la durée est supérieure à 20 minutes. Les performances des forçats de la route sont classées en quatre catégories. Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Alpecin - Deceuninck n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer.
Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.
En décembre 2023, Alpecin-Deceuninck annonçait un partenariat avec le fabricant deltaG Ketones. Le communiqué expliquait : « Les cétones deltaG joueront un rôle central dans la stratégie nutritionnelle d'Alpecin-Deceuninck. Au-delà de l'amélioration des performances, les cétones deltaG seront utilisées pour augmenter l'acuité mentale, affiner les temps de réaction et faciliter une récupération plus rapide pour l'équipe ». Le médecin de la formation belge, Peter Lagrou, un ancien d'Astana (2009-2010), Vacansoleil (2012) et Saxo Tinkoff (2013-2016), soutient lui aussi l'utilisation des cétones.
Alors qu'elle était membre du MPCC depuis 2020, Alpecin-Deceuninck en tire les conséquences et s'en retire 19 décembre 2023. Rappelons que le MPCC conseille comme l'UCI de ne pas utiliser les cétones et d'attendre les recommandations de celles-ci.
Aujourd'hui, une seule personne y adhère à titre individuel. Il s'agit du coureur Jense Plowright. Une étourderie ?
Pour la saison 2025, l'équipe obtient la note de 13,2/20. Ceci la place en 18ème position sur 28.
La publication de son organigramme et un plus grand engagement individuel auprès du MPCC aurait pu permettre à l'équipe de se placer plus haut dans notre classement. La petite équipe qui fait peur aux grosses est dans le ventre mou de notre classement. Signe inquiétant, elle recule d'année en année.