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Actualité du dopage |
Patron de Jumbo – Visma depuis 2013, année lors de laquelle il a repris l'équipe sur les cendres de la sulfureuse Rabobank, Richard Plugge assure n'avoir aucun doute sur la probité de Jonas Vingegaard. Il invite même à « regarder les détails que (Jumbo) accorde à tout et tout ce que (l'équipe) fait pour gagner ».
La suspicion est montée d'un cran cette année autour des performances de Jonas Vingegaard, désormais double lauréat du Tour de France (2022, 2023). Le doute s'est installé chez de nombreux observateurs mais Richard Plugge, le patron de l'équipe Jumbo – Visma, l'assure : « Les choses ont vraiment changé depuis (les affaires de dopage) ».
Le Néerlandais n'a pour cela ?« aucun doute » sur la probité de Jonas Vingegaard et invite ces mêmes observateurs a analysé le succès de l'équipe dans son ensemble. ?« Tout le monde devrait regarder les détails que l'on accorde à tout, tout ce que l'on fait pour gagner, mais également ce que ne font pas les autres équipes », déclare-t-il. Entretien.
Richard Plugge, quelle est la différence entre ces deux Tours de France remportés ?
Comme on avait déjà gagné l'an passé, on a été plus relax, je crois, et plus confiants cette année. On savait un peu la marche à suivre. Chaque jour, on avait un plan. Je crois aussi que l'an dernier, on a vraiment eu une journée où nous avons fait la différence (l'étape du Granon), tout était prévu depuis janvier. Cet été, nous avons vraiment roulé à la perfection tout le Tour.
Vous avez repris la structure en 2013. Vous étiez loin d'imaginer, sans doute, que dix ans plus tard elle aurait déjà gagné deux fois le Tour et au total six grands tours
Ça n'est pas une surprise car nous l'envisagions, quand même. Nous avions bâti un plan assez rapidement pour progresser année après année. Nous avons gagné notre premier grand tour en 2019 sur la Vuelta, nous démontrions déjà que nous étions sur le bon chemin, mais nous visions évidemment le Tour de France. Là, le gagner deux fois c'est incroyable.
« Jonas a gagné quarante secondes sans pédaler »
Vous avez repris la formation sur les cendres de la sulfureuse équipe Rabobank
Au début, c'était dur. Nous devions dire au revoir à l'ancienne façon de travailler de l'équipe (Rabobank, mêlée à plusieurs affaires de dopage). Ils bossaient à l'ancienne, comme dans les sales années, comme beaucoup d'autres formations à l'époque. J'ai appelé cette structure au début « Blanco », car je voulais justement repartir d'une feuille blanche. Créer une équipe autrement, différente. On devait trouver des sponsors, on l'a fait, et c'est ensuite parti
Il n'empêche que vous gagnez le Tour, pour la deuxième fois, et les suspicions sont toujours là
Moi, je n'ai pas le moindre doute sur Jonas. Tout le monde devrait regarder les détails que l'on accorde à tout, tout ce que l'on fait pour gagner, mais également ce que ne font pas les autres équipes. Sur le chrono, Jonas (Vingegaard) a gagné quarante secondes sans pédaler parce que nous n'avons pas changé de vélo. En descente, il a gagné vingt secondes au moins car il a une position parfaite et a roulé au millimètre.
C'est dur de faire face à la suspicion ?
Ce sport a son histoire, des gens présents avant 2012 nous ont laissé le cyclisme dans un mauvais état. Il y a encore beaucoup de doutes qui restent, car cette époque n'est pas si lointaine, mais les choses ont vraiment changé depuis. L'Agence mondiale antidopage dit désormais que le cyclisme est dans le top 3 des sports en termes de prévention, de contrôles, alors qu'avant il était le pire.
Jonas Vingegaard n'était pas un coureur très impressionnant chez les jeunes
Mais ce n'est pas parce que vous avez été champion en juniors que vous devenez un champion. Plein de coureurs qui étaient de grands juniors ne sont pas devenus des champions. Parfois, un coureur se révèle plus tard. Les meilleures années arrivent plus tard, souvent, en cyclisme.
Cette page a été mise en ligne le 31/12/2023