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ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.comMovistar Team - Saison 2022 |
L’équipe Movistar est née en 1980, comme Alejandro Valverde. Elle a eu cinq noms : Reynolds (1980-1989), Banesto (1990-2003), Illes Balears (2004-2005), Caisse d’Epargne (2006-2010) puis Movistar depuis 2011. Valverde, un de ses coureurs emblématiques, en a eu deux : Valverde puis ValvPiti puis à nouveau Valverde. Le vétéran a toujours bon pied bon oeil. Il a failli s'imposer en Andore.
La liste des affaires de l’équipe est désespérément longue. On y retrouve (presque) au hasard : Angel Arroyo (1982), Julian Gorospe (1987), Thomas Davy (1996), Abraham Olano (1998) ou Marco Fertonani (2007). Mais on y trouve aussi deux vainqueurs du Tour de France (Pedro Delgado et Miguel Indurain) et deux Champions du Monde (Alejandro Valverde et Rui Costa).
Chacun se souvient du contrôle positif au Probénicide du maillot jaune Pedro Delgado pendant le Tour de France 1988. Ce produit masquant permettant de dissimuler la prise de stéroïdes anabolisants est interdit par le CIO mais pas encore par l’UCI. Le coureur espagnol sauve son maillot grâce à un imbroglio juridique dont l’antidopage a le secret.
Interrogé par Damien Lemaître dans le livre Secrets de Maillots Jaunes , publié en 2018 (Editions Hugo Sports), il revient sur cette affaire : « J’ai été contrôlé tous les jours jusqu’à Paris à partir de l’étape de l’Alpe d’Huez (...) et cette molécule n’est apparue qu’une seule fois. Si j’avais vraiment voulu masquer quelque chose, je l’aurais prise tous les jours, non ? J’ai la conscience tranquille. J’ai dû prendre une pastille à l’hôtel, le soir de l’étape de l’Alpe d’Huez ou le lendemain matin, je ne m’en souviens plus. Peut-être qu’on me l’avait administrée. L’étape de l’Alpe avait été très difficile. Le lendemain, il y avait ce contre-la-montre individuel et il fallait bien nettoyer le corps, éliminer les toxines C’était une aide, rien de plus. Je ne savais pas du tout ce que c’était. Dans l’équipe, tout le monde était en état de choc ». Autant dire que Delgado prenait ce qu’on lui donnait pour « nettoyer le corps », sans trop se poser de questions.
Pedro Delgado a alors pour équipier un certain Miguel Indurain. Le Navarrais est un jeune plein de promesses. Accompagné de José Miguel Echavarri, le manager de l’équipe, il passe des tests en Italie à la clinique de Ferrara, dirigée par le Dr Francesco Conconi. Le médecin italien est célèbre pour avoir dirigé la seconde partie de carrière de Francesco Moser et l’avoir mené au record du monde de l’heure en remettant au goût du jour les transfusions sanguines. Indurain en revient avec un plan sur cinq ans, basé essentiellement (et officiellement) sur un travail spécifique et une perte de poids : Indurain pesait alors 90 kg.
About #Jaja and Ferrari, I just find this interesting piece, from the italian police investigation "Il prezzo del silenzio" in 2000... #Valverde @festinaboy @lancearmstrong pic.twitter.com/Hkfm3Ult8T
— Stéphane Mandard (@StephaneMandard) October 1, 2018
Cinq ans plus tard, en 1991, Indurain est effectivement devenu un autre coureur. Il commence à piaffer dans l’ombre de son leader Pedro Delgado. Quelques mois plus tôt, il a commencé à travailler avec le docteur Sabino Padilla. Ses tests sont excellents, meilleurs que ceux de Delgado. Ils se confirment en course puisqu’Indurain remporte son premier Tour. Le vainqueur de l’année précédente, Greg LeMond , ne comprend plus rien : « Des vitesses jamais atteintes devinrent la norme. De bons coureurs certes, mais pas des champions patentés, se mirent à survoler la discipline. Ceux qui tenaient le haut du pavé jusqu'alors étaient devenus trop vieux, trop gras ou trop fainéants pour préserver leur rang », écrit-il en 2009.
Patatras, le 15 mai 1994, Miguel Indurain, est contrôlé positif au Salbutamol, un produit destiné à soigner l’asthme, plus connu en France sous le nom de Ventoline. En septembre, Indurain est blanchi par la formation disciplinaire de la Ligue du cyclisme professionnel français, composée de (journaliste de L'Equipe, du groupe Amaury, comme ASO, organisateur du Tour de France), Cyrille Guimard (directeur sportif), Thierry Cazeneuve (organisateur du Dauphiné Libéré) et Jean-François Lachaume (juriste). Tout comme son coéquipier Delgado en 1988, Indurain bénéficie d’une ambiguïté des règlements : le Salbutamol est autorisé sous certaines conditions en France et par le Comité international olympique (CIO), et sans restriction par l'Union cycliste internationale (UCI).
En 1995, l'équipe Banesto embauche le coureur français Thomas Davy. Entendu lors du procès de l'affaire Festina, il témoignera : « Dans cette équipe, notamment en 1995, j'ai été amené à prendre de l’EPO je pense. Le médecin, Sabino Padilla, venait dans les chambres des coureurs après l'étape. Les seringues étaient déjà préparées... Lorsque nous demandions ce qu'il y avait dans les seringues, nous n'avions jamais de réponse... Jamais personne n'a réussi à savoir. Ces injections étaient systématiques lors des grands rendez-vous notamment sur le Tour de France (...) ... nous nous doutions qu'il devait y avoir autre chose que des produits de récupération... nous marchions en général mieux après ces injections... on m'a également fourni des gélules de Pantestone ».
A la fin de la saison 1995, le Dr Padilla décide subitement de quitter la Banesto pour s’occuper du club de football Atletico Bilbao. Le 3 janvier 1996, Jose Miguel Echavarri se rend alors à Milan à la recherche d’un nouveau médecin : « Je recherche une collaboration avec [les médecins] Casoni, Alfieri et Lodi. (...) Sabino Padilla a laissé un vide. (...) Il nous faut donc trouver un nouveau médecin, que ce soit en Espagne ou en Italie, mais probablement à l'Université de Ferrara ».
Miguel Indurain est aussi le coureur « mutant » par excellence, selon la définition d’Antoine Vayer. Il a explosé tous les compteurs. Même Lance Armstrong n’a pas fait mieux, et de loin.
Source : Le Monde 08/06/2013
Pour en savoir encore plus sur Miguel Indurain, on peut lire son portrait ici : portraits/indurain.htm.
Coureur | Produit | Course | Date | Sanction | Contrôle |
Faria Da Costa Rui Alberto | Methylhexaneamine | Tour du Portugal | 2010 | Non | Contrôle positif |
Fertonani Marco | Testostérone | Tour Méditerranéen | 2007 | Oui | Contrôle positif |
Valverde Alejandro | Utilisation ou tentative d'utilisation de produits interdits | 2006 | Oui | Enquête judiciaire (Opération Puerto) | |
Mateos Perez Rafael | Grand Prix Pino Cerami | 2003 | Oui | Contrôle positif | |
Pascual Rodriguez Javier | 2003 | Oui | Contrôle positif | ||
Arrieta Lujambio José Luis | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Bruseghin Marzio | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Lastras Garcia Pablo | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Latasa Lasa David | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Navas Chica David | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Odriozola Mugarza Jon | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Osa Eizaguirre Unai | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Solaun Solana César | Possession de produits interdits | Tour d'Italie | 2001 | NSP* | Enquête policière |
Beltran Manuel | EPO | Tour de France | 1999 | Non | Enquête du laboratoire |
Beltran Manuel | Corticoïdes | Tour de France | 1999 | Non | Contrôle positif |
Beltran Manuel | EPO | Tour de France | 1998 | Non | Commission d'enquête sénatoriale |
Garmendia Aitor | Hématocrite > 50% | Tour de Catalogne | 1998 | Oui | Analyse sang |
Olano Abraham | EPO | Tour de France | 1998 | Non | Commission d'enquête sénatoriale |
Casero Angel | Nandrolone | Classica Alcobendas | 1996 | Non | Contrôle positif |
Davy Thomas | Ephédrine | Tour des Asturies | 1996 | NSP* | Contrôle positif |
Davy Thomas | Pseudoéphédrine (Rhinalair) | Tour d'Aragon | 1996 | Oui | Contrôle positif |
Davy Thomas | EPO | 1995 | Non | Aveux en 1998 | |
Indurain Miguel | Salbutamol | Tour de l'Oise | 1994 | Non | Contrôle positif |
Jimenez José-Maria | Memorial Galera | 1993 | NSP* | Contrôle positif | |
Delgado Pedro | Probénécide | Tour de France | 1988 | Non | Contrôle positif |
Gorospe Julian | Nortestostérone | Tour du Pays Basque | 1984 | Oui | Contrôle positif |
Laguia Martinez José-Luis | Tour du Pays Basque | 1983 | Oui | Contrôle positif | |
Arroyo Angel | Ritaline | Tour d'Espagne | 1982 | Oui | Contrôle positif |
Azcarate Juan-Maria | Classique de San Sebastian | 1981 | Oui | Contrôle positif |
* Sanction non connue
Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici
Alejandro Valverde, qui rejoint l’équipe Iles Baléares (actuelle Movistar) en 2005, est passé professionnel trois ans plus tôt chez Kelme, formation où le dopage est institutionnalisé. Jesus Manzano témoignera devant le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) en 2009 que chaque coureur suit alors un programme médical à base d’EPO et de testostérone établi par le fameux Dr Eufemiano Fuentes. Les injections sont pratiquées par le docteur lui-même quand il n’envoie pas des seringues préremplies aux coureurs.
Pendant le courant de l’hiver 2002, alors que l’équipe est réunie à l’hôtel Patilla de Santa Paula sur la côte méditerranéenne, le Dr Fuentes distribue des seringues de « pela », nom de code pour EPO. Manzano voit aussi Valverde utiliser des patches de testostérone. Quelques mois plus tard, pendant la Vuelta, le Dr Fuentes injecte 2000 unités d’EPO à Valverde à l’hôtel Reconquista. Le traitement est complété par de la cortisone.
Un an plus tard, en vue du Tour d’Espagne 2003, les coureurs de la Kelme, Valverde y-compris, se font prélever du sang à la clinique madrilène du Dr Merino Batres, complice du Dr Fuentes. Pendant l’épreuve, les coureurs reçoivent des patches de testostérone qu’ils portent pendant deux heures seulement pour déjouer les contrôles antidopage. Quant au sang, il est réinjecté vers la mi-course.
En 2004, la Garde Civile espagnole entame discrètement une enquête qui deviendra célèbre deux ans plus tard sous le nom d’« Opération Puerto ». Au cours de leurs investigations, les enquêteurs interceptent une conversation téléphonique au sujet de Valverde entre le Dr Fuentes et le directeur sportif adjoint de l'équipe de Valverde, Ignacio Labarta.
Le 7 avril 2005, alors que le coureur espagnol participe au Tour du Pays Basque, il reçoit une transfusion. Le contrôle antidopage pratiqué ce jour-là est négatif. Normal, il s’agissait d’un simple contrôle urinaire. La saison terminée, en décembre, Valverde reçoit à son domicile Jon Riva, un compatriote journaliste. Piti, le sympathique berger allemand du coureur est un témoin privilégié de la conversation.
Le 6 mai 2006, des poches de sang sont retrouvées dans un frigo du Dr Fuentes. L’une d’elle deviendra célèbre. Elle porte le code « 18 VALV. (PITI) ». Piti... comme le chien de Valverde.
Le 23 mai 2006, le Dr Fuentes est arrêté en possession d’une carte de l’hôtel Silken au dos de laquelle figure en clair le nom de Valverde. La Garde Civile saisit aussi le parfait attirail du médecin dopeur ainsi qu’environ 200 poches de sang ou de plasma. Le laboratoire de Barcelone, qui analyse en août 2006, 99 poches retrouvées chez Fuentes, trouve de l’EPO recombinante dans 9 d’entre elles, dont la fameuse poche n° 18.
Il faudra pourtant attendre novembre 2006 pour que le nom de Valverde soit évoqué publiquement dans l’affaire Puerto . Ceci ne l’empêche pas de garder de nombreux soutiens dont celui de son équipe Caisse d’Epargne qui le conserve dans son effectif jusqu’à sa retraite annoncée à la fin de la saison 2022.
Alors que Valverde participe au Tour de France 2008, il fait l’objet le 21 juillet à Prato Nevoso en Italie d’un contrôle antidopage de routine. Ou presque, car le Comité National Olympique Italien (CONI) envoie au juge d’instruction espagnol, le 6 novembre 2008, une commission rogatoire lui réclamant un échantillon de sang contenu dans la poche n° 18. L’objectif est de comparer l’ADN de la poche avec celui du prélèvement sanguin de Prata Nevoso qui porte le numéro A-278350. C’est chose faite le 2 février 2009. Bingo. Confondu par son ADN, Valverde est bien le fameux « VALV. (PITI) ». Il est convoqué par le CONI pour le 16 février 2009. Il obtient un report de l’audition au 19 février. Miraculeusement, le juge d’instruction espagnol rédige le 18 février, une « Ordonnance de Révocation » annulant celle autorisant l’utilisation de l’échantillon de la poche n° 18 par le CONI. S’ensuit une longue bataille juridique menée par Valverde et ses avocats pour faire obstacle au CONI, à l’UCI et à la justice italienne. Il faudra encore plus d’un an pour que les arbitres du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) statuent et décident à l’unanimité de le suspendre pour une période de 2 ans, à compter du 1er janvier 2010. « [S'ils me sanctionnent], je reviendrai au cyclisme et je continuerai de gagner. Sans états d'âme », avait déclaré Valverde quelques semaines plus tôt. De fait, revenu en 2012 sous le maillot de la Movistar, il n’a de cesse d’enrichir son palmarès.
No hay palabras para describir lo de @RafaelNadal, historia viva del deporte. Muchas felicidades por el 12º #RolandGarros, campeón ?? pic.twitter.com/uzwD76h5TT
— alejandro valverde (@alejanvalverde) June 9, 2019
Le manager José Luis Arrieta s’étant fait débarquer à la fin de la saison 2021, on aurait pu penser que l’encadrement de la Movistar s’en trouverait quelque peu assaini. C’était sans compter sans le recrutement de deux anciennes « stars » de la formation Saunier-Duval : Leonardo Piepoli et le Dr José Ibarguren. Décidément, Movistar ne recule devant rien pour rester en bas de notre classement !
Le curriculum-vitae du Dr Jose Ibarguren Taus est impressionnant. Avant de rejoindre l’équipe espagnole, il a pu parfaire ses connaissances au sein d’équipes plus ou moins sulfureuses (souvent plus) les unes que les autres : Euskatel-Euskadi, Lotto, Banesto, Lampre, Saunier Duval et Quick-Step. Dès 1999, Willy Voet l’accuse de doper les coureurs de l’équipe Lotto. Il dément.
Le 28 juillet 2002, aux portes de Lyon, pendant le Tour de France, un camping-car griffé Lampre est arrêté par la police. Ils y trouvent des valises appartenant au Dr Ibarguren contenant des corticoïdes, des seringues et d'autres produits suspects. Interrogé, le médecin se défend fermement : « aucune forme de dopage n'a été administrée à l'équipe Lampre », soutient-il.
En 2009, il est directement impliqué dans « l’affaire Mantoue ». Les écoutes téléphoniques effectuées entre 2007 et 2009 ont mis en évidence une conversation téléphonique entre le pharmacien Guido Nigrelli et Taus Ibarguren dans laquelle ce dernier déclare : « j'ai besoin d'un petit quelque chose... (…) Ce que vous m'avez envoyé pour la Vuelta, j'ai continué à la maison ». Le jugement fait état d’achat et d’administration de produits dopants (le « petit quelque chose », dont de la testostérone, dans le but d'améliorer les performances des coureurs de l'équipe Fuji-Servetto (héritière de la Saunier-Duval. Nigrelli sera condamné mais Ibarguren Taus échappera à une condamnation.
#Espé #JoseIbargurenTaus #WolfPack pic.twitter.com/XcwhmXvTSH
— ??ntoine VAYER ????? (@festinaboy) November 3, 2021
Pablo Lastras Garcia, déclare à ABC en novembre 2014, au moment de prendre sa retraite de coureur : « Le cyclisme aujourd'hui est sain. Nous avons déjà payé les erreurs du passé. [...] Avant, le vélo était très familial, désormais il est plutôt commercial. Ni meilleur, ni pire ».
Auparavant, il est pris pendant le Blitz du Giro 2001. Il est alors en possession de produits interdits. Il ne sera pas sanctionné. C’est sans doute ce qu’il appelle avoir « payé les erreurs du passé ». Il intègre l'encadrement technique de la formation espagnole Movistar au mois d'octobre 2016, un an après avoir rangé son vélo au clou.
Contrôlé positif au salbutamol lors du Tour d'Italie 2007, qu’il avait terminé meilleur grimpeur, Leonardo Piepoli est suspendu en juillet par son équipe Saunier-Duval. Pour sa défense, il explique disposer d'une autorisation thérapeutique pour « soigner [son] allergie ». « Je ne sais pas le nombre de pouf pouf (des inhalations) que j'ai fait. J'en prends toutes les fois que j'en ai besoin », renchérit-il. La Fédération monégasque, où il est licencié, bonne poire, accepte l’explication.
L’année suivante, Piepoli enflamme le Tour de France en gagnant à Hautacam devant son coéquipier l'Espagnol Juan Jose Cobo. Les jours précédents, un autre coéquipier, Riccardo Ricco, avait remporté deux étapes. Patatras, Ricco est contrôlé positif à l’EPO. Il est licencié sur le champ et doit quitter le Tour de France entre deux gendarmes. Leonardo Piepoli est lui aussi licencié « pour violation du code éthique de l'équipe ». Ses échantillons restent dans un premier temps négatifs mais en octobre, deux d’entre eux, ceux du 4 juillet à Brest et du 15 juillet à Lescar, reviennent positifs à l’EPO-CERA, une nouvelle forme d’EPO. Le coureur italien continue à nier et demande une contre-expertise qui confirme évidemment la première analyse. Devant le Comité olympique italien (Coni), il dément toujours avoir pris des produits dopants « de son plein gré ». Il écope cette fois de deux ans de suspension.
Retiré des pelotons, il entraîne à titre individuel plusieurs coureurs professionnels dont Joaquim Rodriguez, Davide Formolo et Alberto Bettiol, vainqueur du Tour des Flandres 2019.
Il rejoint la Movistar en 2022 en tant que « coach ». Il y retrouve son ancien compère chez Banesto (2000-2001) et Saunier Duval (2006-2008), le Dr José Ibarguren qui vient de quitter la Quick-Step.
Maybe ask his coach Leonardo Piepoli ? https://t.co/DDHZ9f8gCS pic.twitter.com/8BiR9SZjao
— Ufe (@oufeh) March 4, 2021
Le directeur sportif Maximilian Sciandri, né à Derby (Grande-Bretagne) mais d'origine italienne, est passé sous les couleurs de la Grande-Bretagne avant les Jeux olympiques de 1996 et a remporté le bronze dans la course sur route, derrière le Suisse Pascal Richard, futur coéquipier de Linda McCartney. Après sa carrière de coureur, il devient entraîneur et directeur sportif. Il encadre l'équipe de Grande-Bretagne des moins de 23 ans, où il se lie d’amitié avec Mark Cavendish, avant d'intégrer l'équipe BMC Racing en 2011. Lorsque celle-ci change de nom et de sponsor en 2019, il rejoint la Movistar.
Bernard Sainz, plus connu sous le sobriquet de Docteur Mabuse, se targue de lui avoir prodigué des conseils : « Max Sciandri, coureur italien de la Française des jeux, dont je me suis occupé autrefois, me téléphone un jour pour un problème de toux mal soignée, qui est en train de dégénérer en bronchite chronique. Je lui demande s'il a encore des gélules d'huile de Haarlem, un produit destiné à nettoyer l'organisme. Devant sa réponse négative, je lui demande avec qui il partage sa chambre. Il m'apprend qu'il s'agit d'Yvon Ledanois. J'appelle Yvon, qui a lui aussi recours à mes compétences. Je le sonde d'abord un peu, afin de connaître les rapports qu'il entretient avec Max, car j'ai pour principe de ne pas divulguer les noms de mes « poulains ». Yvon me met tout de suite à l'aise. Max et lui sont très proches. Il va le dépanner sans problème ».
Plus sérieux et grave, Sciandri été un des clients de Luigi Cecchini à l’époque où il courait dans l’équipe Motorola. Luigi Cecchini est un des plus sulfureux médecins de l’histoire du cyclisme. Nous en avons fait le portrait ici.
Ce n’est pas tout pour Sciandri ! Ciblé par le Blitz du Tour d’Italie 2001, il est pris en flagrant délit de possession, de six comprimés du médicament dénommé "PRO PLUS COFFEINE PP PRODUITS" à base de caféine.
I never followed him very much. Pure sprinters never got me excited. The first years of his career he lived in Quarrata, 20 km from me, at the beginning guest of Maximilian Sciandri (ex coach GB Team).
— Alessandro Benedetti (@AleBenedetti64) June 28, 2021
I had read of his depression problems, and seeing him reborn is a pleasure. pic.twitter.com/UUQMu135cy
En janvier 2005, Iban Velasco Murillo se voit infliger par la Fédération Espagnole de Cyclisme une amende de 1000 Francs Suisses pour avoir enfreint le règlement antidopage. En 2004, année de l’infraction, il est membre de l’équipe amateur Serbitzu-Kirolgi - Oreki F.T.E.. L’incident ne l’empêche pas de passer professionnel en 2006 dans l’équipe Orbéa.
Après sa retraite sportive, il rejoint l'équipe Astana en 2019 avec pour mission de développer le matériel. Il fait son arrivée chez Movistar en 2022 en tant que « spécialiste technique ».
Francisco Javier Vila Errandonea, dit Patxi Vila, a été contrôlé positif à la testostérone. Il a subi à son domicile un contrôle inopiné diligenté par l'Union cycliste internationale (UCI) le 3 mars 2008. Suspendu deux ans par la Fédération Espagnole de Cyclisme, il fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui lui accorde une réduction de peine de 6 mois.
Après avoir été le « préparateur » de Peter Sagan chez Bora, il arrive à la Movistar en 2020 en tant que responsable de la performance.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Après un passage d’un an dans l’équipe réserve Quick Step, Enric Mas intègre la grande maison belge en 2016. Il passe à la Movistar en 2020. Cette année-là, il dépasse les 410 WE au Tour de France (disputé en septembre) en réalisant 413 WE de moyenne. Au Tour d’Espagne, il grimpe à 416 WE. Depuis, il a plutôt faibli avec tout juste 410 WE au Tour d’Espagne 2021.
Sur l’ensemble de sa carrière et avec tout ce qu’il s’est mis dans le cornet, ValvPiti a évidemment allumé les radars d’Antoine Vayer et Frédéric Portoleau. Dès 2014, il réalise 424 WE à la Vuelta. Par la suite, il prend un rythme de croisière au-dessus de 400 WE.
Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :
Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Movistar Team n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer
.Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.
La Movistar n’adhère pas au MPCC. Le coureur Max Kanter est le seul de toute la formation espagnole à adhérer à titre individuel. Un moment d’égarement sans doute !
Pour la saison 2022, nous attribuons à l'équipe la note de 8/20. Ceci la place en 25ème position sur 28.
En dépit d’un gros recrutement à l’intersaison, la Movistar échoue au pied du podium des pires équipes 2022. Mais on va dire que nous sommes moqueurs.
Pour consulter l'article ICCD de l'équipe MOVISTAR TEAM en 2021, cliquez ici.