Actualité du dopage

Grenoble : un an de prison avec sursis requis contre Patrice Ciprelli


19/01/2017 - francebleu.fr - Véronique Pueyo

A la barre du tribunal correctionnel de Grenoble, Patrice Ciprelli a clamé son innocence. Le marie de Jeannie Longo était renvoyé devant la justice pour importation illégal d'EPO, un produit dopant. Le procureur a requis un an de prison avec sursis. Jugement le 9 mars prochain

La salle d'audience du tribunal correctionnel de Grenoble était pleine, cet après midi. Avocats, magistrats, journalistes, tout le monde était là pour... Maître Dupond-Moretti. Le célèbre avocat, qui assurait la défense de Patrice Ciprelli, a fait une entrée théâtrale dans le palais de justice. Casquette vissée sur la tête et sourire aux lèvres devant les caméras qui l'attendaient, il s'est engouffré dans le prétoire et c'est tout juste si l'on remarquait à ses côtés le mari de Jeannie Longo qui comparaissait pour importation de produit illégal, à savoir de l'EPO, entre 2008 et 2011.

A la barre, Patrice Ciprelli, très mince dans un pull à col roulé noir et une veste grise, nie tout en bloc. Il n'a jamais acheté d'EPO, son ordinateur et sa carte bleue ont été piratés. Il est victime d'un complot, car à travers lui, c'est son épouse, la championne cycliste au palmarès jamais égalé, que l'on cherche à salir. Il accuse même les gendarmes d'avoir fabriqué de fausses preuves pour l'accabler.

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Il se tourne également vers les bancs de la partie civile, à savoir la Fédération française de cyclisme et lance aux avocats qui la représentent : "Sur les compétitions, j'ai vu beaucoup de coureurs dont les fesses étaient de vraies passoires, tellement on savait plus où planter l'aiguille. La fédération fermait les yeux, à l'époque. Je suis donc surpris de vous trouver là !"

Pour Maître Balestas, l'un des avocats de la FFC, la stratégie de Patrice Ciprelli ne l'honore pas : "Vous vous défendez comme un trafiquant, les mails, c'est pas moi, les commandes, c'est pas moi, alors que l'enquête, très fouillée, montre le contraire. Vous êtes coupable !"

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C'est aussi l'avis du Procureur de la République qui, dans son réquisitoire, va reprendre l'enquête (...) et qui conclut : "Monsieur Ciprelli est un manipulateur, un être fourbe, sournois, un escroc qui veut se faire passer pour une victime afin d'échapper à ses responsabilités !" Et de requérir une peine d'avertissement d'un an de prison avec sursis.

Des propos que Maître Dupond-Moretti ne peut laisser passer : "Je ne suis pas venu ici pour laisser mon client se faire insulter. D'autant que vous, les juges, le parquet, les douanes, vous vous êtes tous plantés ! Vous vous êtes trompés de texte de loi pour accuser Patrice Ciprelli. En effet, j'ai simplement lu les textes. les voici ! Avant 2012, on n'avait pas besoin d'une ordonnance médicale pour acheter de l'EPO. Donc, Patrice Ciprelli doit être relaxé !" Montre en main, l'avocat aura plaidé un quart d'heure à tout casser. Pour lui, il n'y a même pas rentrer dans le détail du dossier : "Ici, on fait du droit. On n'est pas au café du commerce !"

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A la sortie du tribunal, Maitre Dupont-Moretti a répondu aux questions des journalistes et leur a lancé : "Si vous êtes ici, c'est pour Madame L. et pas pour lui ! On a beaucoup parlé d'elle à l'audience, alors qu'elle n'a rien y voir dans ce dossier !" (...) Jeannie Longo, elle, n'avait bien sûr pas fait le déplacement pour assister au procès de son mari.

L'affaire a été mise en délibéré au 9 mars prochain.


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Notre post-scriptum

Le 19 janvier, Joe Papp, ancien coureur cycliste américain et fournisseur de Patrice Ciprelli publiait une mise au point sur Facebook :

Pour les amis français, les media français, etc.

Au sujet de l’article : ""Cyclisme : le mari de Jeannie Longo devant la justice pour importation d’EPO"" (Par AFP — 17 janvier 2017 à 10:58), pour clarifier :

1. J’ignorais que l'affaire Patrice Ciprelli n'était toujours pas résolue.

2. Je reste disponible pour témoigner des événements de 2007.

3. Je savais que Patrice Ciprelli était l'acheteur de l'EPO.

4. Ciprelli n'a pas déclaré explicitement que l'EPO était pour Jeannie Longo, mais que c'était pour sa compagne/athlète.

5. Je n'avais aucune raison de croire que c'était pour Edwige Pitel plutôt que pour Longo.

Ce communiqué était assorti d’une copie d’écran d’un des courriels échangés avec le mari de Jeannie Longo en avril 2007 :




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Cette page a été mise en ligne le 20/01/2017