Actualité du dopage

Longo espère s'en sortir, pas Rasmussen


09/11/2011 - velochrono.fr - Baptiste Bouthier

Jeannie Longo n'était pas, ce mardi, devant la Commission de discipline de la Fédération française de cyclisme (FFC). Mais ses deux avocats, Maîtres Pierre Albert et Bruno Ravaz, ont plaidé pour elle... l'irrecevabilité de la procédure engagée suite à ses trois « no-shows », entre 2009 et 2011. Pris en faute pour les mêmes raisons, le Danois Alex Rasmussen est moins mauvais joueur : il reconnaît qu'il « mérite » d'être sanctionné.

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On a un peu tendance à l'oublier, car l'histoire de l'achat d'EPO par son mari Patrice Ciprelli a tout emporté. Mais la première « affaire Longo », en septembre dernier, ne concernait que la championne. Jeannie Longo s'était rendue coupable de trois « no-shows » : autrement dit, à trois reprises, des membres de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) qui souhaitaient faire un contrôle inopiné ne l'avaient pas trouvée à l'endroit où elle avait pourtant indiqué, sur le fameux logiciel ADAMS, qu'elle serait. Depuis, (...) Longo risque une suspension pour manquement à ces règles de localisation. Ce mardi, ses avocats sont allés plaider sa cause devant la Commission de discipline de la FFC. Et ils ont attaqué le dossier sur la forme. Selon eux, la procédure engagée est tout simplement irrecevable. Ils invoquent la loi du 14 avril 2010, qui dispose que « sont tenus de fournir des renseignements précis et actualisés sur leur localisation permettant la réalisation de contrôles [...] les sportifs, constituant le groupe cible, désignés pour une année par l'Agence française de lutte contre le dopage ». Or l'AFLD partait du principe que les coureurs appartenaient au groupe cible jusqu'à notification du contraire.

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Sur le fond, en revanche, les avocats n'ont pas été très originaux. Ils ont ressorti l'argument de la « mesquinerie » de l'AFLD, citant par exemple un contrôle inopiné programmé au dernier jour d'un stage dans le Colorado, aux Etats-Unis, alors que Jeannie Longo devait ensuite participer aux Championnats de France. On peut admettre que ce n'est effectivement pas très « sport » d'y être allé le dernier jour, mais pourquoi diable la Française a-t-elle indiqué sur ADAMS qu'elle se trouvait à Durango ce jour-là, si elle n'y était pas ? D'ailleurs, il y a là un paradoxe. Longo continuait de remplir son agenda sur ce logiciel de localisation, et pourtant elle se considérait comme ne faisant plus partie du groupe cible ? Le procès d'intention que mènent les avocats, en accusant l'AFLD d'avoir à tout prix cherché à prendre leur cliente « en défaut de localisation, et non à faire un prélèvement », semble un peu léger pour lui éviter une suspension, même pour l'exemple.

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Alex Rasmussen, lui, sait qu'il aura le droit à cette suspension. Le sprinteur et pistard danois, pareillement coupable de trois « no-shows » juste avant ces Mondiaux 2011 qu'il devait courir à domicile, l'a reconnu sur sporten.dk : « Je dois être sanctionné, c'est normal », juge l'ancien coureur de HTC - High Road, qui a conscience qu'en l'absence d'une suspension, ce système de lutte contre le dopage par la localisation vacillerait. « Ca ne me préoccupe pas d'être suspendu, mais je pense aussi que la durée de ma suspension doit être proportionnelle à ma faute », poursuit Rasmussen (...). Il se verrait bien suspendu « six mois », ce qui lui permettrait de ne presque rien rater de la saison 2012. (...)


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Cette page a été mise en ligne le 09/11/2011