Actualité du dopage

Froome et le dopage. Legeay : « Si un coureur est malade, alors il ne court pas... »


13/12/2017 - ouest-france.fr - Gaspard Brémond

Roger Legeay est président du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), une association lancée en 2007 ayant pour but de défendre l'idée d'un cyclisme propre. Ancien coureur pro, dirigeant d'équipe pro, il s'exprime sur le contrôle positif de Christophe Froome au salbutamol lors du dernier Tour d'Espagne.

Roger Legeay, quelle est votre réaction à la suite du contrôle positif de Chris Froome ?

C'est dommageable pour le vélo (...). Y aura-t-il des sanctions ou pas ? Par le passé, dans le même genre de cas, il y en a eu. En tout cas, une chose est sûre : il y a un seuil à ne pas dépasser avec le salbutamol, c'est 1000 ng/ml. Au-delà, c'est contraire au règlement de l'Agence mondiale antidopage. Il faut donc être intraitable. Aujourd'hui, on ne peut plus dire « je ne sais pas »...

Chris Froome a déjà souffert d'asthme, pourrait-il se ranger derrière une AUT (Autorisation à usage thérapeutique) ?

Mais il n'y a pas d'AUT pour le salbutamol ! Tout le monde peut prendre quelques bouffées de salbutamol via la Ventoline, avec toutes les problématiques de qualité de l'air, ça peut concerner du monde. Seulement, il ne faut pas dépasser un seuil. Là, on évoque des chiffres de 2 000 ng/ml, c'est à dire deux fois le seuil...

Quelle est votre position, en tant que président du Mouvement pour un cyclisme crédible ?

Au sein du mouvement, qui représente quand même aujourd'hui 66 % du peloton, nous sommes pour une règle très simple : sur la base du volontariat, si un coureur présente une maladie, alors il ne court pas le temps de se soigner. S'il doit prendre des corticoïdes, alors il ne court pas. Point. Il se soigne, bien sûr, mais hors course. En course, pour nous, les corticoïdes devraient être interdits. Si vous êtes malades, alors vous ne gagnez pas de course, ça me paraît logique... Pour faire du sport, il faut être en bonne santé, et ne pas avoir recourt à des artifices.

Et concernant les corticoïdes ?

Il est prouvé que les corticoïdes augmentent les performances et engendrent, en plus, des problèmes graves de santé en cas de situation de stress. Cela peut aller jusqu'à la mort. Donc il faut les interdire en compétition. Ce ne sont que des problèmes... Ce que nous demandons, c'est que les corticoïdes soient placés sur la liste des produits dopants, et qu'il n'y ait plus du tout d'AUT les autorisants. Concernant ce cas précis, pour Froome, le salbutamol, lui, est quantifiable (...). Quelques bouffées, pas plus. Si la Sky, et donc son médecin, avait fait partie de notre mouvement, jamais il n'aurait délivré une dose de salbutamol aussi importante.

Et s'il est contrôlé positif ?

Un coureur contrôlé positif doit être écarté de son équipe, doit être suspendu, et si cette suspension dépasse les six mois, alors il ne doit plus être embauché par une équipe membre du Mouvement.

Pourquoi la Sky n'a-t-elle jamais adhéré au Mouvement ?

Je leur ai demandé régulièrement d'adhérer au mouvement, surtout que je considère que ça pourrait être une équipe motrice au vu de ses résultats. Mais elle m'a toujours répondu que c'était bien ce qu'on faisait, mais qu'elle en faisait encore plus. Après, je ne veux pas montrer du doigt telle ou telle équipe, mais je crois que si tout le monde adhérait au Mouvement, alors nous n'en serions pas là...


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Cette page a été mise en ligne le 13/12/2017