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Dossier dopage |
Des boîtes de médicaments vides qui jonchent le sol et Marco Pantani gisant, sans vie, au pied du lit dans une chambre d'hôtel glauque de la côte adriatique en plein hiver. Arrêt cardiaque fatal, avec congestion pulmonaire et oedème cérébral. Le coureur, qui venait de fêter ses 34 ans (...) rejoint le caveau surpeuplé des sportifs morts trop tôt comme l'heptathlonienne américaine Florence Griffith-Joyner disparue à 38 ans (...).
L'hécatombe fait des ravages dans le vélo. Pas moins de trois pros ont disparu l'année dernière: le Français Fabrice Salanson (23 ans) mort dans son sommeil, l'Italien Denis Zanette, foudroyé chez son dentiste, et l'Espagnol Jose Maria Jimenez (34 ans), emporté par un arrêt cardiaque dans une chambre d'hôpital psychiatrique. Le carnage n'épargne aucune discipline. Aujourd'hui on meurt même en plein match comme (...) le basketteur letton Raimond Jumikis (23 ans) ou (...) le footballeur hongrois Miklos Feher (24 ans). Déjà, en juin dernier, la Coupe des Confédérations avait été fatale à Marc-Vivien Foe (28 ans), le milieu de terrain international du Cameroun.
Le dopage, cause de la mort? Il faudra plusieurs semaines aux experts pour se prononcer sur le cas Marco Pantani. Mais cette hypothèse est rarement admise dans les milieux sportifs. Bien sûr, il y a une quinzaine d'années, l'absorption d'un analgésique inoffensif pour soigner un lumbago a été fatale à l'athlète allemande Birgit Dressel (27 ans), dont les proches ont reconnu qu'elle avait essayé une bonne centaine de produits dopants pendant sa carrière. Mais la plupart du temps, les autorités du sport-business évoquent plutôt des malformations cardiaques non détectées à temps. Dans le cyclisme, la seule mort par dopage reconnue officiellement remonte à trente-six ans: Tom Simpson poussé au collapsus cardiaque par un usage immodéré d'amphétamines sur les pentes du mont Ventoux lors du Tour 1967.