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Actualité du dopage |
La coureuse cycliste Shari Bossuyt s'est expliqué lundi matin devant la presse au sujet de son contrôle antidopage positif au métabolite létrozole. "Je n'avais jamais entendu parler de ce produit. Je ne l'ai jamais utilisé consciemment", a-t-elle expliqué. La championne du monde 2022 de l'Américaine (avec Lotte Kopecky) espère prouver rapidement son innocence.
(...) C'est ce même médicament qui est à l'origine de la suspension de deux ans (jusqu'en février 2024) infligée au coureur de cyclo-cross Toon Aerts contrôlé positif le 19 janvier 2022.
Toon Aerts, qui avait déjà exprimé son soutien à Shari Bossuyt, était présent à la conférence de presse au palais des sports de Zwevegem. La gorge nouée, Shari Bossuyt a raconté la "situation irréelle" dans laquelle elle s'est retrouvée. "Je n'ai jamais été en contact avec le létrozole et je ne l'ai jamais utilisé consciemment. Je n'avais jamais entendu parler de ce produit. Tout indique qu'il s'agit d'une contamination, on pense à la viande ou au lait. J'espère clarifier très vite et prouver que nous ne sommes pas des tricheurs."
Ce ne sera pas facile. Il faut d'abord prouver la non-intentionnalité. "Mais dans ce cas Shari Bossuyt sera toujours suspendue deux ans selon le règlement de l'UCI", explique le manager Yannick Prévost. "Et c'est beaucoup trop sévère".
Prévost comprend qu'il y aura une sanction, il n'ose pas espérer une disculpation complète, car "un athlète est responsable du fait que quelque chose est présent dans son corps", mais il espère une réduction de la sanction. C'est possible si le cas de contamination est reconnu.
Prouver la contamination pour réduire la sanction
Shari Bossuyt doit pour cela pouvoir prouver elle-même la source de la contamination. C'est pourquoi les compléments alimentaires qu'elle a pris sont actuellement analysés. Les chances d'y trouver le létrozole sont "très faibles" souligne Yannick Prévost. "Shari roule à l'eau et au pain", a-t-il déclaré en souriant. "Elle n'a pris que six compléments alimentaires".
Il est une autre hypothèse à laquelle Bossuyt et Prévost croient davantage : la contamination par l'alimentation. Toon Aerts a été contrôlé positif trois jours après sa Coupe du monde à Flamanville en Normandie (...). Shari Bossuyt a été contrôlée positive un jour après son arrivée à Flamanville. "Ce n'est pas une coïncidence si les deux athlètes ont été contrôlés positifs dans la même région", affirme Prévost. "Ils n'ont pas dormi dans les mêmes hôtels, mais dans des hôtels distants de 15 kilomètres. Nous savons qu'ils ont tous deux mangé de la viande et utilisé des produits laitiers dans la même région. Y a-t-il un agriculteur qui utilise le létrozole ? C'est notre hypothèse que, certes, nous ne pouvons pas étayer aujourd'hui".
Prévost s'est déjà penché sur la question. "L'élevage utilise le létrozole chez les vaches ou les moutons dans le processus de fécondation. Cela permet de s'assurer que les vaches ovulent toutes en même temps et qu'elles peuvent ensuite être inséminées en même temps. Nous ne savons pas si cela entraîne une contamination".
La démonstration sera très difficile et prendra beaucoup de temps, craint M. Prévost. "Nous espérons donc que le bon sens l'emportera, car les concentrations sont très faibles. 1,2 nanogramme par millilitre, c'est une concentration incroyablement faible. C'est "zéro zéro zéro zéro ... (...)".
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Cette page a été mise en ligne le 05/06/2023