Dossier dopage

Dopage : pourquoi la Cour des comptes tacle l'agence française de lutte contre le dopage


16/06/2021 - francetvinfo.fr

La juridiction financière demande à l'agence française de lutte contre le dopage (AFLD) une meilleure gestion de ses finances en même temps qu'elle lui offre des moyens d'actions élargis.

A trois ans des Jeux olympiques de Paris, la Cour des comptes s'interroge sur l'efficacité de l'agence française de lutte antidopage, critique la gestion de son laboratoire et lui demande notamment de revoir sa politique de contrôles, dans un référé publié mercredi 16 juin et adressé au Premier ministre Jean Castex. (...)

Des dépenses à mieux maîtriser

Dans ce référé, adressé au premier ministre le 8 avril et qui fait suite à un audit de l'AFLD, la Cour des comptes suggère notamment que l'agence réduise les coûts des analyses de son laboratoire de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), "qui ont cru de 11% depuis 2014 "alors "que les prix du marché sont en baisse continue".

Le laboratoire, qui doit être transféré d'ici 2022 à l'université de Paris-Saclay (Essonne), "doit faire la preuve de sa capacité à être aussi compétitif que ses concurrents accrédités", précise le référé.

Plus de contrôles pour les athlètes de haut niveau

Les sages de la rue Cambon estiment également qu'une "réorientation des contrôles est nécessaire", préconisant de contrôler davantage les sportifs de haut niveau, alors que 30% de l'activité de l'AFLD "reste consacrée aux amateurs". La Cour préconise également de mieux cibler les athlètes en soumettant "un plus grand nombre" aux "obligations de localisation".

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Des pouvoirs élargis en matière d'instruction

La Cour demande également que l'AFLD puisse bénéficier d'une extension de ses pouvoirs d'enquête, ce qui a été récemment fait à travers une ordonnance publiée fin avril après les recommandations de l'agence mondiale anti-dopage (AMA).

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Une circulation des informations à fluidifier

Mais la Cour des comptes ne s'arrête pas là et souligne également le besoin d'une meilleure coopération avec les "services chargés de la lutte contre les trafics de substances dopantes", en préconisant la levée des obstacles juridiques à l'échange d'informations". Les magistrats font notamment référence au service de gendarmerie, l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), avec qui les relations peuvent "ne pas être fluides" selon une source proche de l'antidopage en France.

Contactée par l'AFP, l'agence a estimé que "plusieurs" de ses actions depuis 2020 "satisfont" les recommandations formulées par la Cour des comptes, en citant notamment "l'instauration de pouvoirs d'enquête", "l'élargissement du groupe cible", la "facilitation des échanges d'informations entre les services de l'Etat", ainsi que "le rapprochement du laboratoire d'analyse" avec l'université Paris-Saclay.


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Cette page a été mise en ligne le 18/06/2021