ICCD : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.com

Bahrain - Victorious - Saison 2022


Mise à jour le 20/08/2022







Sommaire

Introduction

Bahrain Victorius est née en 2017 à l’initiative du prince Nasser ben Hamed Al Khalifa, fils du souverain bahreïnien, plus habitué des champs de course que des bords de route du Morvan. Le prince, par ailleurs accusé de torture par plusieurs ONG, fait appel aux compétences de l'ancien coureur slovène Milan Erzen qui devient manager. Ce slovène est celui qui a révélé son compatriote Primoz Roglic et l’a accompagné à ses débuts dans l’équipe Adria Mobil.

Mais où Mohoric a-t-il trouvé la force de gagner ?
Source : Espé - 02/07/2021

Histoire de l'équipe

Un coureur positif à l’EPO dès la deuxième saison

Une autre affaire de dopage a éclaboussé encore plus directement l’équipe Bahrain. Le biélorusse Kanstantsin Sivtsov est contrôlé positif à l’EPO à l’occasion d’un contrôle hors compétition effectué le 31 juillet 2018. Il est immédiatement suspendu par la formation qui précise qu’elle n’avait pas prévu de renouveler son contrat. « Nous sommes très sévères pour tout agissement contraire à notre règlement interne. Ce comportement n'est pas accepté par l'équipe et des procédures seront engagées à l'encontre du coureur », annonce le manager Brent Copeland. Passé par Dimension Data et Sky, Sivtsov sera suspendu quatre ans.


L'Opération Aderlass

L’équipe a seulement deux ans en 2019 quand l’UCI annonce ouvrir une enquête sur le patron de l’équipe, Milan Erzen, soupçonné d’être impliqué dans l'Opération Aderlass, une affaire de dopage sanguin.

Kristjan Koren et Borut Bozic comptent pour du beurre

Kristjan Koren a été directement impliqué dans l’affaire Aderlass. Il est suspendu par l'UCI le 15 mai 2019 et doit quitter le Giro. Il est licencié. Les faits le concernant remontant à 2011 et 2012, années où il évolue sous les couleurs de la Liquigas, nous ne mettons toutefois pas cette affaire au débours de l’équipe Bahrain.

Borut Bozic lui aussi aurait pu alourdir la note de Bahrain-Victorious. L’ancien coureur et directeur sportif slovène ne fait toutefois plus partie des effectifs de la formation bahreïnienne depuis 2019. Il a été suspendu deux ans par l'UCI en raison de son implication dans l’affaire Aderlass. Seuls des faits remontants à 2011 et 2012 ont été retenus. Nous n’en tenons donc pas compte dans le calcul de notre indice de confiance.

Tour de France 2021 : alerte Tizanidine

En plein Tour de France 2021, l’équipe Bahrain-Victorious est la cible d’une descente de gendarmerie à son hôtel, à Pau. Voitures, bus, ordinateurs et téléphones portables sont saisis ou fouillés. Des tests capillaires avaient été effectués sur les coureurs. Une enquête préliminaire est ouverte par le parquet de Marseille pour des « chefs d’acquisition, importation d’une substance ou méthode interdite aux fins d’usages par un sportif ».

Deux jours plus tard, Matej Mohoric s’impose au Creusot une seconde fois après un raid solitaire de 30 kilomètres. Il franchit la ligne en mimant chut avec son doigt et avant de zipper sa bouche, geste symbole de l’Omerta. « On m’a traité comme un criminel. Pour moi, ça montre qu’on a été contrôlé et que rien n’a été trouvé. C’est quand même compliqué de voir un policier venir fouiller dans votre chambre. Je n’avais rien à cacher », explique-t-il.

Quelques mois après cet épisode, les analyses effectuées par un laboratoire strasbourgeois révèlent l’utilisation de Tizanidine par plusieurs coureurs. Ce relaxant musculaire est habituellement prescrit aux personnes souffrant de sclérose en plaques ou de blessure à la moelle épinière. Il ne figure pas dans la liste des produits interdits par l’AMA mais son utilisation par plusieurs sportifs en bonne santé d’une même équipe laisse perplexe.

L’enquête est toujours en cours comme en attestent les perquisitions effectuées par plusieurs polices européennes avant le départ du Tour de France 2022. Tout cela fait mauvais genre mais n’impacte pour le moment pas la note de Bahrain-Victorious dans le calcul de notre Indice de Confiance.

Nouvelles perquisitions chez Bahrain
Source : Espé - 01/07/2022
Liste des affaires de l'équipe
Coureur Produit Course Date Sanction Contrôle
Erzen Milan Achat d'une centrifugeuse 2019 Non Enquête judiciaire
Erzen Milan Achat d'une centrifugeuse 2019 Non Enquête judiciaire
Sivtsov Kanstantsin EPO Contrôle inopiné 2018 Oui Contrôle positif

Pour voir plus d'informations sur l'équipe dans l'annuaire du dopage, cliquez ici

Les coureurs épinglés

Deux coureurs Bahrain-Victorious ont été épinglés dans notre annuaire du dopage.

Damiano Caruso

En 2012, alors qu’il porte le maillot Liquigas, l’italien Damiano Caruso est rattrapé par une affaire de dopage datant de 2007. Il était encore amateur. Le Comité International Olympique Italien (CONI) l’accuse de « complicité de tentative d’acquisition de substances interdites ». Caruso explique à la Gazzetta dello Sport : « Ça s’est passé pendant un stage d’été (2007) avec l’équipe (Mastromarco) sur le Stelvio. Albino Corazzin (alors son coéquipier) m’a demandé comment entrer en contact avec un masseur controversé et si je pouvais lui fournir certains produits. Au début, je lui ai dit que j’allais voir ce que je pouvais faire, puis je me suis rendu compte que j’allais me mettre dans un sacré pétrin et j’ai laissé tomber. Quand le Coni m’a auditionné (…), j’ai dit la vérité, parce que j’ai la conscience tranquille. Je n’ai rien fait d’autre ». Le CONI ne l’entend pas de cette oreille et lui inflige une suspension rétroactive d’un an.

Il évolue chez Bahrain depuis 2019.


Luis Leon Sanchez Gil

En 2013, l'Espagnol Luis Leon Sanchez a été provisoirement suspendu par son équipe, Blanco (ex-Rabobank et future Jumbo-Visma), en raison de ses liens avec le médecin espagnol Eufemiano Fuentes, au centre de l’affaire Puerto. La police espagnole aurait établi que le coureur était un client du docteur Fuentes en 2006, à l'époque où il défendait les couleurs de la formation Liberty Seguros, ce que le coureur a nié. Par ailleurs, il est soupçonné d’avoir eu des liens avec le Dr Michele Ferrari. L’équipe le blanchit officiellement mais rachète son contrat en fin d’année pour pouvoir s’en séparer. Il lui restait normalement deux ans à effectuer dans la formation néerlandaise.

De la ONCE de Manolo Saiz en 2003, où il débute comme stagiaire, à Bahrain aujourd’hui, son parcours laisse à tout le moins songeur. Sanchez est passé par Liberty-Seguros et Astana (2004-2006), Caisse d’Epargne (2007-2010), Rabobank (2011-2012), Blanco-Belkin (2013), Caja Rural (2014), Astana (2015-2021).


Les dirigeants épinglés

Pas moins de sept directeurs sportifs de Bahrain-Victorious sont épinglés dans notre annuaire du dopage. A croire que c’est un prérequis pour prétendre à ce poste.

Milan Erzen

Dans une autre vie, Milan Erzen a été coureur entre 1997 et 2002 dans la modeste équipe KRKA Telekom. En 2005, il devient entraîneur d’Adria Mobil où il lance le jeune Primoz Roglic.

Il peut aussi se targuer d’avoir découvert l’Italien Vincenzo Nibali. Il le fait venir en 2017 dans la toute nouvelle équipe Bahrain que monte Nasser ben Hamed Al-Khalifa. Milan Erzen place Brent Copeland, auparavant manager de l’équipe italienne Lampre, à la direction de la formation Bahrainie. Les deux hommes se sont côtoyés à la Lampre. Erzen recrute également Kristijan Durasek, qui tombera dans l’affaire Aderlass. Il a également entraîné Tomasz Nose, Kristian Fajt et Janez Brajkovic, tous tombés pour faits de dopage .

Véritable patron de l’équipe cycliste Bahrain-Merida, Milan Erzen n’avait pourtant pas sollicité de licence auprès de l’UCI. En 2019, à la demande de la fédération internationale, il fait une demande de licence pour un poste… d’assistant.

L’équipe a seulement deux ans cette année-là quand l’UCI annonce ouvrir une enquête sur Milan Erzen soupçonné d’être impliqué dans l'Opération Aderlass, une affaire de dopage sanguin. Erzen serait en relation avec le médecin allemand Mark Schmidt, lequel sera condamné à quatre ans et dix mois de prison en première instance. Il a fait appel. Selon Le Monde, Erzen serait entré en contact avec Schmidt pour acheter une centrifugeuse, un équipement utilisé pour séparer les globules rouges du plasma en vue de réaliser des transfusions sanguines. Il nie fermement. A ce jour, l’enquête n’a débouché sur aucune condamnation.

Quand l’affaire éclate, Primoz Roglic prend prudemment ses distances : « Pendant un an, c'était mon coach, mon directeur. On s'entendait bien, il n'y avait pas de problème. Il m'avait fait part de son envie de me signer, un jour, mais je n'ai pas gardé davantage de contacts avec lui depuis. »

En dehors du cyclisme, Erzen s’adonne à l’entraînement des chevaux de courses, très populaires au Bahreïn.

Xavier Florencio Cabre

Xavier Florencio Cabre est exclu par son équipe Cervélo Team à la veille du départ du Tour de France 2010 en raison d’un contrôle positif à l’éphédrine. Le coureur qui avait débuté sa carrière en 2000 dans la mythique ONCE, explique qu’il s’est fait prescrire un médicament par un médecin non autorisé par l’équipe.

Quatre ans plus tard, il devient directeur sportif chez Katusha qu’il quitte en 2020 pour rejoindre Bahrain.


Roman Kreuziger

En juin 2014, l’UCI lance une procédure disciplinaire à l'encontre de Roman Kreuziger. Le coureur tchèque doit expliquer des anomalies sur son passeport biologique en 2011 et 2012, pendant ses années chez Astana. Kreuziger avait déjà reçu une lettre d'avertissement de l’UCI le 28 juin 2013, l’invitant à s’expliquer sur ces irrégularités sur son passeport. Après une longue bataille juridique, il est acquitté par la Commission d'arbitrage du Comité Olympique tchèque (COC). L'UCI qui avait la possibilité de faire appel devant le TAS renonce. Entre temps, il est accusé par son ancien coéquipier chez Liquigas, Leonardo Bertagnolli, d’avoir été un patient du Dr Michele Ferrari.

C’est donc grace à la mansuétude de l’UCI que Kreuziger a pu terminer tranquillement sa carrière de coureur chez Gazprom en 2021 et enchaîner au volant d’une voiture Bahrain Victorious cette année.


Franco Pellizotti

En 2009, Franco Pellizotti est accusé par Ivano Fanini, mécène historique de l’équipe "Amore & Vita", de collaboration avec le Dr Michele Ferrari. Dans les colonnes du site Tuttobiciweb, Fanini affirme avoir vu Ferrari rouler derrière certains coureurs en scooter, dont Pellizotti et Nibali, entre Livigno et Saint Morritz.

Selon neuf experts unanimes qui examinent son passeport biologique, Franco Pellizotti, alors chez Liquigas, affiche des « valeurs anormales » pendant le Tour d’Italie 2009 qu’il termine troisième. L'UCI demande à la Fédération Cycliste Italienne d'ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre du coureur du Frioul. D’abord acquitté en 2010 pour insuffisance de preuve, il est finalement suspendu 2 ans, écope d’une amende de 115000 euros et est disqualifié de tous ses résultats obtenus à partir du 7 mai 2009.

Alors que l'UCI fait appel devant le TAS, Pellizotti demande de son coté en vain des dommages et intérêts (200.000 euros). Il nie toujours s’être dopé. Les attendus du jugement du TAS mettent pourtant en avant le dopage sanguin comme seule explication plausible aux variations des valeurs hématologiques du coureur italien.

En 2012, le coureur de la Lampre Leonardo Bertagnolli remet une pièce dans les accusations de collaboration avec le Dr Ferrari en affirmant devant la justice que Pellizotti le consultait et que l’équipe Liquigas le savait.

De retour de suspension, Pellizotti signe avec la modeste équipe Androni Giocattoli-Venezuela avant de pouvoir finir en beauté chez Bahrain-Merida. Le vélo raccroché, il entame une carrière de directeur sportif toujours chez Bahrain.


Enrico Poitschke

Enrico Poitschke est contrôlé positif à la bétaméthasone, un corticoïde synthétique, à l’issue de la course Hessen Rundfahrt en 2004. Il bénéficiait d’une AUT qu’il avait omis de présenter au moment du contrôle. Il s’en sort avec un simple avertissement et une pénalité de 1% de son temps. Son équipe Wiesenhof le conserve dans son effectif. Il intègre le Team Netapp dès sa création en 2010 en tant que directeur sportif.

Il a rejoint l’équipe Bahrain en 2022.

Gorazd Stangelj

Le slovène Gorazd Stangelj remporte son championnat national en 2000 mais est contrôlé positif à l’éphédrine. Il est suspendu deux semaines seulement.

Par la suite, son nom apparaît à nouveau dans deux scandales de dopage, dont il sort toutefois indemne : le Blitz du Giro 2001 dont un des personnages centraux est le médecin de son équipe (Liquigas – Pata) et le raid de Rieti mené dans les hôtels de Terminillo et Rieti avant la 4ème étape de Tirreno-Adriatico 2002, alors que Stangelj court chez Fassa Bortolo, une équipe sulfureuse s’il en est.

Par la suite, il persiste dans le sulfure en portant successivement les maillots de Saeco (2004), Lampre (2005-2007), Liquigas (2008-2009) et enfin Astana en 2011. C’est dans cette équipe qu’il débute en tant que directeur sportif en 2012. Il y reste cinq ans avant de signer chez Bahrain en 2017.


Neil-Anthony Stephens

Neil Stephens la fameuse équipe Festina en 1997. « Pour l’argent », explique-t-il clairement. De manière tout aussi claire, les compétences sportives mais aussi extra-sportives, pour ne pas dire médicales, du transfuge de la ONCE intéressent l’équipe de Richard Virenque. Débaucher un coureur est un des plus sûr moyen de percer les secrets plus ou moins avouables d’une formation concurrente.

Stephens met fin à sa carrière de coureur en 2000 et devient directeur sportif adjoint de l'équipe Linda McCartney. En 2006, il est recruté au même poste par Liberty Seguros, la formation de Manolo Saiz. Il participe en 2012 à la création de l’équipe australienne GreenEDGE. Il fait l’objet d’une enquête interne. Le propriétaire Gerry Ryan affirmera ne pas avoir eu connaissance des aveux passés de son directeur sportif. Matthew White fera les frais de l’investigation initiée par l’ASADA mais Stephens passe entre les gouttes.

Pris dans la tourmente Festina en 1998, Stephans avait quitté le Tour de France en catimini, rejoignant son frère par la forêt pour filer en Espagne. Il avoue la consommation d’EPO en garde à vue à Lyon, tout en affirmant que le Dr Ryckaert lui faisait croire qu’il s’agissait de vitamines C et E ainsi que de sels minéraux. Les attendus du jugement de l’affaire Festina l’accablent pourtant : « En 1997, ce que corrobore l'agenda de Willy VOET, il a reçu, sur l'instigation du docteur Rickjaert et pendant le Tour de France, des injections sous-cutanées d 'E.P.O. et d'H.G.H., injections pratiquées par Eric Rickjaert, Willy Voet ou encore lui-même. Au tour d'ESPAGNE de la même année, c'est Fernando Jimenez-Diaz qui lui a fourni ces produits. Ce qu'il a omis de déclarer et que l'agenda du soigneur a révélé c'est qu'avant -les 22 et 24 mai 1997- et pendant le CRITERIUM DU DAUPHINE LIBERE les 10 et 13 juin 1997- il avait bénéficié d'une première cure d 'E.P.O., substance qui lui avait déjà été injectée le 13 mars 1997 soit le quatrième jour de la course PARIS-NICE. Neil STEPHENS explique sa motivation (D787) : « J'avais peur de ne plus être au même niveau de performances ... je voulais mettre toutes les chances de mon côté et prolonger mon contrat en 1999 avec cette équipe ou une autre. Il me fallait être performant pour assurer mon avenir en tant que coureur ». Aussi est-il demandeur de la même préparation en vue du TOUR DE FRANCE 1998 qui, pour lui comme tous ses co-équipiers, devait être écourté par l’exclusion de l'équipe ». Sur le plan sportif, il échappe à une suspension mais met un terme à sa carrière.

Après Orica GreenEdge, il devient directeur sportif d’UAE Team Emirates en 2019 puis de Bahrain-Victorious depuis l’année dernière.


Alberto Volpi

Alberto Volpi est contrôlé positif à la hCG, une hormone sécrétée par les femmes enceintes, lors de la Leeds Classic 1993. Il est déclassé, puni d’une amende de 3000 CHF, suspendu 3 mois avec sursis et ses points à la Coupe du Monde sont retirés. Le coureur de l’équipe Mecair s’en sortira toutefois grâce à un vice de forme. Victime collatérale, le docteur Walter Polini, qui est attaché à l’équipe Mecair, préfère quitter le cyclisme, écœuré par les « pratiques en cours » et l’usage massif de produits, dont l’EPO. Cette année-là des coureurs aussi fameux que Moreno Argentin, Evgueni Berzin, Andreas Kappes ou Piotr Ugrumov portent le maillot de la formation italienne.

Quatre ans plus tard, pendant le Tour de Suisse 1997, les contrôleurs de l'UCI visitent les hôtels de Telekom, Asics et Batik pour procéder à des tests d’hématocrite. A l’hôtel Batik, c’est le désert. Toute l'équipe a subitement changé d'hôtel la veille au soir. Le manager de l’équipe déclare qu'ils n'avaient trouvé personne à l'entrée de l'hôtel pour les accueillir. De son côté, l'hôtelier affirme pourtant que les soigneurs de l’équipe Batik avaient apporté tout le matériel dans l'après-midi et les avaient répartis dans les chambres des coureurs. Ils sont revenus dans la nuit et ont récupéré tout leur équipement. L'équipe Batik avait-elle été prévenu de l’imminence du test sanguin ? Ce qui est sûr, c’est qu’Emiliano Volpi et ses collègues n’ont pu être contrôlés par les vampires de l’UCI. La plupart (Evgueni Berzin, Luca Colombo, Nicola Minali, Jon Odriozola) seront plus tard impliqués dans d’autres affaires.

Le nom d’Alberto Volpi, alors retraité depuis un an, revient encore à la une en mars 1999 quand L’Equipe publie des chiffres issus d’une perquisition effectuée à Ferrare dans le cadre d’une enquête autour de l’équipe Gewiss. Ces chiffres témoignent de variations saisonnières d’hématocrite étonnantes, dont certaines supérieures à 20%. Selon ces documents, l’hématocrite du coureur italien passe de 38,5% à 52,6% entre le 14/01/1995 et le 24/05/1995.

Alberto Volpi est directeur sportif depuis 1998. Il est notamment passé par la Fassa Bortolo, Barloworld, la Liquigas. Il exerce au sein de Bahrain depuis 2017.

Il se fait remarquer pendant la 8ème étape du Dauphiné 2017 quand il remorque littéralement Antonio Nibali, frère de Vincenzo. Le coureur et le directeur sportif seront mis hors course. Nous n’avons pas inclus le remorquage de coureurs parmi nos critères pour le calcul de l’ICCD. Ouf !


Les coureurs flashés

Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :

Damiano Caruso

Nous livrons ci-dessous in-extenso l’analyse de Frédéric Portoleau, publiée conjointement sur notre site et sur chronoswatts.com le 4 juin 2021.

CARUSO, monsieur + 5%

A presque 34 ans, Damiano Caruso termine le Tour d'Italie 2021 à une surprenante 2ème place, son meilleur résultat dans un grand tour depuis le début de sa carrière. Avec le statut de leader protégé, il avait déjà terminé 8ème de son tour national en 2015 et 9ème du Tour d'Espagne 2014. Il avait aussi fini 10ème du Tour de France 2020 en étant au service de Mikel Landa chez Bahrain Victorious. Caruso a toujours été un bon coureur de grand tour, avec de bonnes qualités de récupération. A son aise sur tous les terrains, il a cependant toujours été un cran en-dessous du meilleur niveau mondial.


Sur le Giro 2021, sa puissance moyenne étalon est de 415 watts sur les 5 ascensions répertoriées avec des durées d'ascension de 33 minutes en moyenne. Il s'agit de sa meilleure performance sur un grand tour sur les derniers cols des étapes de montagne depuis ses débuts professionnels, et de loin. De plus, les conditions météo ont été difficiles pour les coureurs cette année avec de nombreuses étapes disputées sous la pluie ou avec du froid en montagne. Caruso a été très régulier pendant les 3 semaines de course. Ce qui saute aux yeux également, c'est son âge en 2021. Une telle progression après 30 ans alors qu'il y a longtemps qu'il court dans des équipes World Tour laisse songeur. Par comparaison, alors qu'il était aussi leader protégé, il avait réalisé 397 watts étalon sur le Tour d'Espagne 2014, 393 watts étalon sur le Tour d'Italie 2015 et 384 watts sur le Tour de France 2017. Dans une situation de lieutenant de Landa, il avait développé 399 watts étalon sur le Tour de France 2020. Les durées d'ascension étaient entre 29 et 37 minutes pour les épreuves citées. L'altitude a fait baisser légèrement la puissance moyenne sur le Tour de France 2017. On peut alors considérer qu'il n'a jamais été capable de dépasser les 400 watts de moyenne sur les derniers cols avant 2021.

Récapitulatif des watts-étalon de Damiano Caruso sur les grands tours
Source : chronoswatts.com - 05/06/2021

Ses principales performances par col sont visibles dans le graphique suivant. Caruso semble être dans une très bonne année 2021 avec une remarquable performance réalisée dès le mois de mars sur Tirreno Adriatico sur la montée de Prati di Tivo. Sa montée de l'Alpe di Mera sur le Giro apparaît comme la performance la plus haute en w/kg sur son profil de puissance (presque 6.3 w/kg sur 30 minutes si 67 kg). Les conditions de courses étaient favorables pour développer de la puissance : course de côte avec une arrivée vers 1500m, profil de l'étape relativement facile et bonnes conditions météo. Néanmoins elle a été faite en 3ème semaine quand la fatigue doit se faire sentir.

Auparavant, pour des montées de 25 à 30 minutes, il avait réalisé en 2020 des performances de haut niveau au col de Peyresourde sur le Tour de France, à Campitelo Matese sur le Giro 2015 et à Villars sur Ollon au tour de Suisse 2017. Cependant, ces 3 performances restent environ 10 watts en dessous de ce qu'il a pu développer à l'Alpe di Mera en 2021 !

Le profil de puissance de Damiano Caruso
Source : chronoswatts.com & cyclisme-dopage.com - 04/06/2021
Mikel Landa

A ses débuts, Mikel Landa apparait comme un vainqueur potentiel d’un Grand Tour. Il évolue régulièrement au-dessus des 400 Watts-Etalon de moyenne en passant devant les « radars » posés par Frédéric Portoleau et Antoine Vayer. Pendant le Tour d’Espagne 2015, il atteint 415 WE, nettement dans la « zone suspecte » dont le seuil est placé à 410 WE. Après plusieurs années où se calme, évoluant entre 400 et 410 WE, il revient en zone suspecte l’année dernière à l’occasion du Tour de France : 417 WE.


Les dirigeants flashés

Pour en savoir plus sur le calcul des Watts élaborée par Frédéric Portoleau et sur la méthode des radars proposée par Antoine Vayer, visitez les pages suivantes :

Aucun membre de l'encadrement actuellement dans l'équipe Bahrain - Victorious n’a allumé les radars de Frédéric Portoleau et Antoine Vayer

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Attitude vis-à-vis du MPCC

Le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) est une association créée en 2007 par des équipes cyclistes professionnelles dont le but est de défendre l'idée d'un cyclisme propre, en imposant le strict respect du code éthique de l’UCI et pouvant aller jusqu’à imposer des règles plus strictes que ne l’impose le Code Mondial Antidopage édicté par l’AMA. En plus des équipes, le MPCC offre la possibilité aux coureurs et membres de l’encadrement des équipes d’adhérer à titre individuel.

Bahrain-Victorious n’adhère pas au MPCC et seulement deux coureurs, Jasha Sutterlin et Gino Mäder adhèrent à titre individuel.


Liste des coureurs adhérents du MPCC
Liste des membres de l'encadrement adhérents du MPCC

ICCD : notre indice de confiance

Pour la saison 2022, nous attribuons à l'équipe la note de 6/20. Ceci la place en 26ème position sur 28.

Cinquième pire équipe en 2021, Bahrain-Victorious monte donc cette année sur le podium. Un titre de gloire peu enviable qui jette, s’il en était besoin, la suspicion sur les performances de tous les coureurs.

Pour consulter l'article ICCD de l'équipe BAHRAIN VICTORIOUS en 2021, cliquez ici.