Dossier dopage

Pourquoi faut-il interdire le dopage ?


Non daté - cyclisme-dopage.com



Les principales raisons

- Pour préserver l'éthique du sport

Les règlements sportifs interdisent le dopage. Toute entorse à cette règle, qu'elle soit volontaire ou non, constitue un non-respect du principe d'égalité des chances et, par conséquent, de l'éthique sportive.

Doper c'est tricher. Tricher avec soi-même et avec ses adversaire

Doper c'est voler. Voler les victoires, la gloire et l'argent de ses adversaires, voler le rêve de ses admirateurs.

- Pour protéger la santé du sportif

Les conséquences du dopage sur la santé peuvent être dramatiques : surdoses, thromboses, problèmes cardiaques, toxico-dépendance, dépressions ; hépatite et SIDA (par transmission de seringue), etc.
A titre d'exemple, on peut citer le rapport du docteur en pharmacie chargé d'expertiser les produits saisis dans la chambre du médecin de Festina le 15/8/1998 : "L'embout des (...) seringues est (...) à l'air libre, ce qui est contraire à toute pratique médicale car le contenu des seringues était destiné à être injecté aux cyclistes".

- Pour protéger la santé des enfants du sportif

Bien qu'à notre connaissance aucune étude épidémiologique n'est été réalisée sur la descendance des enfants de sportifs dopés, les rumeurs de nombreux cas d'enfants malades vont bon train. Elles sont étayées par des témoignages directs tels que celui de Christiane Knacke, nageuse est-allemande des années 1970, qui a affirmé que sa fille avait du être hospitalisée dix-huit mois pour soigner les répercussions des produits dopants absorbés par la nageuse (Source Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, page 37). De son côté cyclisme-dopage.comm recueillait en 2003 le témoignage d'une ancienne épouse de coureur dopé dont le fils est handicapé.

- Pour conserver la valeur exemplaire du sport

Sur ce sujet, consulter les résultats du colloque "Règles du jeu et violence dans le sport", organisé les 20 et 21 mars dans le cadre des Entretiens de l'Insep : cliquer ici

- Parce que sport n'est pas spectacle


- Pour respecter la déontologie médicale

"Notre métier consiste à empêcher les gens de se détruire. Or, nous savons pertinemment que tous les sportifs prenant des produits dopants risquent tôt ou tard d'en mourir. De l'embolie pulmonaire à l'arrêt cardiaque, en passant par le cancer du foie ou la dégénérescence cérébrale, c'est une réalité. Et l'EPO a déjà tué. Nous gesticulons en permanence pour sonner l'alarme, mais les décès se multiplieront."

Alain Duvallet - Maître de conférences universitaire, médecin du sport et praticien à l'hôpital Tarnier à Paris

Lire l'article en entier


- Parce que tous les coureurs ne sont pas égaux face au dopage

Un lieu commun voudrait que "si tous sont dopés, alors l'équité est respectée". Pourtant il n'en est rien. Tout d'abord, tous les coureurs n'abordent pas le dopage de la même façon : certains ont des réticences morales, des craintes vis à vis de leur santé ou du risque de se faire prendre. Ceci peut les mener à modérer leur consommation, à s'orienter vers certains produits plutôt que d'autres. Ils ne partent donc pas tous sur un pied d'égalité.

D'autre part, un même produit n'a pas les mêmes effets sur tous les organismes comme le rappelle Jean-François Quénet à propos d'Alex Zülle :

"Alex Zülle (...) s'était toujours refusé, par crainte des risques pour sa santé, à recourir à la somatotrophine ou hormone de croissance - cette crainte se trouvait donc être aussi un facteur d'inégalité - jusqu'à ce que, fin juin 1998, il se décide, en vue du Tour de France qu'il voulait tant remporter, à solliciter et à obtenir des injections de cette substance dont il constata qu'elle n'a pas d'effets notables sur lui, ce que d'autres avaient déjà pu éprouver constatant même des conséquences négatives : Alex Zülle n'a donc jamais pu bénéficier des effets positifs de l'HGH. En conséquence, il a pu se produire que se (... ) [trouve] dans l'impossibilité de suivre ses adversaires avantagés par l'HGH."

Jean-François Quénet - Le Procès du dopage - La Vérité du Jugement - Editions Solar 2001

Philippe Gaumont, au détour d'une phrase dans son livre Prisonnier du dopage ne dit pas autre chose : "Je pense que parmi nous, Yvon Ledannois - qui ne supportait pas le produit - et Eddy Seigneur - par choix - étaient les seuls à ne pas tourner à l'EPO.".

- Pour éviter un phénomène d'engrenage

Un coureur sera d'autant plus tenté par le dopage qu'il aura le sentiment que ceux qui le devancent sont dopés et que rien n'est fait pour les démasquer. Ne pouvant se faire justice lui même, il recourera aux mêmes armes que ses adversaires...


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