UCI World Tour 2013 : les vrais chiffres du dopage
Les managers d’équipe sont la clé
Mise à jour le 06/06/2013 - cyclisme-dopage.com
« Les managers d’équipe sont la clé », martelait Christian Prudhomme lors de son audition devant la commission d’enquête sénatoriale le 10 avril 2013, tout en reprenant son image favorite : « Le poisson pourrit par la tête. Il y en a des formidables, d’autres qui n’ont encore rien compris […]. Les médecins, les managers ne trinquent pas […]. Qui a le pouvoir de sanction sur les managers ? » Ce qui ne l’empêcha pas un peu plus tard d’assurer : « Quand je parle souvent de changement de génération, je parle des managers. » Ben oui, il faut les ménager tout de même… Ainsi Pierre Ballester, dans son livre "Fin de cycle", qui sort le 6 juin 2013, pose-t-il le sujet des dirigeants d'équipes dont une des missions devrait être de guider les coureurs tout au long d'une carrière honnête et saine. Pas facile quand on ne l'a pas été soi-même en tant que coureur.
A la demande de Pierre Ballester, nous avons analysé les listes de dirigeants d'équipes de l'élite mondiale et française du cyclisme. Ces listes sont généralement disponibles sur les sites des différentes équipes. A défaut, nous avons contacté les équipes et, faute de réponse, nous sommes rabattu sur les données communiquées par l'UCI sur son site. Après n'avoir conservé que les "vrais" dirigeants (exit les masseurs, chauffeurs, attachés de presse, etc), nous avons croisé le fichier obtenu avec l'annuaire du dopage dans lequel nous recensons un maximum d'affaires de dopage.
Dans les équipes UCI World Tour, 69,5% des 151 dirigeants ont eu une carrière professionnelle. Parmi eux, 31,4%, soit 33, % ont été épinglés dans des affaires de dopage. Et on compte sur eux pour encadrer, conseiller, diriger, coacher des équipes jeunes gens. Bonne chance.
Anciens pros épinglés : nombre de dirigeants ayant contrevenu au règlement antidopage.
Entrent dans cette catégorie : les dirigeants d'équipes qui ont été coureurs professionnels et ont été contrôlés positifs (y-compris par constat de carence ou hématocrite > 50%), ont reconnu s'être dopé ou ont été sanctionnés (par la justice, leur fédération ou leur équipe) dans le cadre d'affaires liées au dopage.
N'y entrent pas, par exemple, ceux dont l'échantillon B s'est révélé négatif.
Statistiques Equipes françaises 2013 (UCI World Tour ou équipes continentales professionnelles)
Dans les équipes françaises (UCI World Tour ou équipes continentales professionnelles), 62,5% des 32 dirigeants ont eu une carrière professionnelle. Parmi eux, 20%, soit 4, ont été épinglés dans des affaires de dopage. C'est sensiblement moins qu'au niveau mondial, mais il y aurait moyen de faire mieux, si les sponsors voulaient bien s'en donner la peine.
Anciens pros épinglés : nombre de dirigeants ayant contrevenu au règlement antidopage.
Entrent dans cette catégorie : les dirigeants d'équipes qui ont été coureurs professionnels et ont été contrôlés positifs (y-compris par constat de carence ou hématocrite > 50%), ont reconnu s'être dopé ou ont été sanctionnés (par la justice, leur fédération ou leur équipe) dans le cadre d'affaires liées au dopage.
N'y entrent pas, par exemple, ceux dont l'échantillon B s'est révélé négatif.
Bernaudeau Jean-René (Direction Sportive ) : 1982, constat de carence (non sanctionné) ; 1985, aveux en 1990 (non sanctionné) ; 1986, constat de carence (pas de sanction ?)
Dominique Arnould (Direction Sportive )
Benoît Genauzeau (Direction Sportive )
Pierre Guével (Direction Sportive )
Ismaël Mottier (Direction Sportive )
Andy Flickinger (Direction Sportive )
Sojasun
Stéphane Heulot (Manager / Directeur Sportif)
Nicolas Guille (Directeur Sportif)
Lebreton Lylian (Directeur Sportif) : 1994, aveux en 1998 (pas de sanction ?) ; 1996, aveux en 1998 (pas de sanction ?)