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L'actualité du dopage |
Quelles sont les raisons du décès de Denis Zanette, coureur cycliste professionnel décédé le 10 janvier (...) alors qu'il se trouvait chez le dentiste ? La question tourmente le monde du sport italien (...) et scandalise les proches de ce coureur de l'équipe Fassa Bortolo. " La mémoire de Denis ne doit pas être couverte de boue", lance son frère, Claudio.
"Je suis dégoûté par le traitement que les journaux ont réservé à sa mort", lâche son ami, Davide Rebellin, avec lequel il s'était retrouvé sur la sellette dans l'enquête sur le dopage qui avait abouti au coup de filet de San Remo, lors du Tour d'Italie 2001.
(...) Les résultats de l'autopsie sembleraient confirmer une probable pathologie cardiaque congénitale aggravée par une bronchite mal soignée. Le substitut du procureur du tribunal de Pordenone, Antonella Dragotto, a indiqué que le père et le grand-père du cycliste étaient décédés dans des circonstances "analogues". Mais les doutes persistent. La raison de son décès ne pourra venir que des examens toxicologiques exigés par la magistrature, qui enquête pour homicide volontaire.
Vendredi 10 janvier, le coureur (...) s'était rendu chez le dentiste pour un simple détartrage. Il s'est effondré et toute tentative de le secourir a été vaine. Comment est-il possible de mourir ainsi alors que l'on est régulièrement suivi du point de vue médical ? Comment le coeur d'un sportif de 32 ans peut céder d'un coup ? " Il s'agit d'une mort étrange, nous voulons aller au fond de cette affaire", a déclaré Antonella Dragotto. Le magistrat est déjà en contact avec son collègue de Padoue, où Denis Zanette était poursuivi pour dopage à la suite de l'enquête sur le Tour d'Italie 1999. Il avait été trouvé en possession de caféine (...). Des écoutes téléphoniques et même des vidéos confirmeraient d'autre part que Zanette faisait usage d'un produit dopant pour augmenter la production d'hormones de croissance.
Ce n'est pas tout. Denis Zanette avait été suivi dès le début de sa carrière d'amateur puis de professionnel par le professeur Francesco Conconi, actuellement en procès pour dopage à Ferrare. Dans les disquettes saisies dans son laboratoire, le nom de Zanette revient souvent et toujours à côté d'hématocrites dont les variations confirmeraient l'usage d'érythropoïétine (EPO). C'est en correspondance de valeurs élevées, comme le révèle La Repubblica, que Denis Zanette a remporté sa première étape dans le Giro, en 1995.
Dans la presse, on souligne également que cette mort est l'emblème d'un cyclisme qui ne peut plus se passer de pharmacie, où un simple coéquipier comme Zanette est obligé de mettre en péril sa santé pour courir derrière le résultat. "Arrêtons-nous, suggère Ivano Fanini, patron de l'équipe Amore e Vita, en tête de la mobilisation contre le dopage. La farce des contrôles antidopage et les justifications en cas de scandale continuent, même au prix de la vie humaine. La plupart des coureurs de ces quinze dernières années risquent de ne pas arriver à l'âge de 50 ans." Le président de l'UCI, Hein Verbruggen, n'a rien trouvé de mieux que d'inviter sèchement Fanini à quitter le cyclisme.