L'actualité du dopage



Le docteur Kerrest devant le Conseil national de l'Ordre des médecins - L'affaire en délibéré

29/06/2001 - Le Télégramme - Catherine Magueur

Extraits

(...)

Flash-back. Fin 1998. L'affaire démarre par un contrôle banal. Un agent de la Sécu examine les feuilles de remboursement. (...) . Ce dernier s'étonne de voir une prescription d'hormones et de corticoïdes à un patient. (...) Le patient ne lui est en rien inconnu : il vient de gagner une course...

La Caisse d'Assurance maladie replonge dans les prescriptions du médecin et trouve d'autres cas de patients, cyclistes amateurs également, qui demandaient aussi des remboursements pour des traitements du même type : corticoïdes, androgènes, amphétamines, des produits considérés comme dangereux. Au total, 19 ordonnances entre novembre 97 et août 98.

Le docteur Kerrest, médecin généraliste qui exerçait à Plouescat, fait l'objet d'une plainte. Le Conseil départemental de l'Ordre des médecins du Finistère estime que sa démarche est contraire à l'éthique, qu'il a mis en danger la vie d'autrui. Appel. Etape suivante : le Conseil régional de l'Ordre qui lui rejette cette plainte, le 11 décembre 1999, estimant que les traitements prescrits par le docteur Kerrest étaient bien nécessaires, que le médecin, qui suivait 300 sportifs, avait bien traité cinq cas pathologiques. Le Conseil national de l'ordre des médecins va-t-il suivre le conseil départemental ou régional ? Réponse dans quatre à six semaines.

Maître Brigitte Lombard, qui défend les intérêts de la CPAM, estime que les corticoïdes et les androgènes ont été détournés de leur but. (...) L'avocate a souligné que les coureurs concernés avaient d'ailleurs fait une très bonne saison 1998. Yves Dantec, président de la CPAM du Nord-Finistère, a tenu hier à expliquer sa démarche : « Nous sommes là, dit-il, pour rembourser des médicaments faits pour soigner, pas pour mettre en danger ou détruire la santé d'autrui ! ». (...).

« Je ne suis pas d'accord ! » : Maître Humbert, qui défend le docteur Kerrest, estime qu'il y a « extrapolation de ces affaires de dopage ». Le docteur Kerrest, dit-il, est expérimenté, diplômé de la médecine sportive, « une médecine qu'il connaît bien pour soigner les coureurs dans le respect de la déontologie et de la loi. Il a fait son métier de médecin ».

L'avocat a souligné que les coureurs soignés par le Docteur Kerrest « l'avaient été hors compétition, en hiver en automne ». Yves Kerrest (...) est intervenu, hier, pour rappeler qu'il a été, il y a 30 ans, à l'origine des contrôles anti-dopage en Bretagne. « C'est, dit-il, cette double casquette qui a créé des animosités à mon égard ».

La prescription de corticoïdes était-elle la bonne méthode pour soigner quelqu'un de fatigué ? Une anémie ? Les membres du Conseil national de l'Ordre des médecins ont posé hier les questions. A eux maintenant de dire si Yves Kerrest a fait son travail de médecin. Ou pas.



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Le post-scriptum de cyclisme-dopage.com

Le 30/12/1970, dans le journal L'Equipe, un jeune docteur exposait ses idées pour "sauver le cyclisme". Son nom : Yves Kerrest !