Dossier dopage

L’hémoglobine humaine de synthèse, un nouveau dopant


15/09/2020 - spe15.fr - Odile Baudrier

H 7379. C’est le produit dopant qu’ont utilisé durant deux ans les cyclistes, et probablement d’autres sportifs. Cette hémoglobine humaine synthétique similaire à l’EPO n’était pas alors disponible sur le marché des médicaments !

H 7379. Le nom n’est plus un inconnu pour les médecins spécialistes de l’anémie et de l’insuffisance rénale. Mais ce sont les cyclistes qui l’ont probablement connu et utilisé bien avant les malades !

C’est ce qu’a révélé, il y a quelques jours, le quotidien belge « HET NIEUWSBLAD », relayé par « Cycling News », dévoilant des éléments obtenus par les polices allemandes et autrichiennes dans le cadre de l’Opération Aderlass, ce scandale de dopage orchestré par le médecin allemand Mark Schmidt, et concernant au départ le ski.

Ces informations auraient été données par un Croate, fournisseur du Dr Mark Schmidt, interpellé en août 2019 dans cette enquête, et qui avait accepté de collaborer avec la police. Pour révéler le nom de cette molécule qui aurait été utilisée par les cyclistes, et probablement d’autres sportifs, durant les années 2016 et 2017. Evidemment à la recherche des bénéfices apportés par cette hémoglobine humaine de synthèse, agissant de manière similaire à l’EPO, en boostant le transfert de l’oxygène dans le corps.

Mais durant ces années-là, l’H7379 qui est fabriqué par les laboratoires allemands Mercks, n’était en réalité pas encore disponible sur le marché du médicament Un élément confirmant une nouvelle fois que les sportifs adeptes du dopage n’ont pas peur de jouer aux apprentis sorciers en utilisant en avant-première un médicament pas encore validé. Et également que le marché du dopage est très bien organisé pour que de tels produits sortent illégalement des laboratoires.

Les aveux du trafiquant croate ont permis aux enquêteurs allemands d’obtenir les noms de certains utilisateurs cyclistes, et c’est dans ce cadre que l’UCI aurait demandé l’automne dernier la réanalyse d’échantillons prélevés justement en 2016 et 2017.

Toutefois selon l’Australien Robin Parisotto, ancien patron de la lutte anti-dopage dans son pays, avant d’être évincé après les JO de 2000, pour cause de « suractivisme » dans cette lutte, cet H 7379 aurait en réalité déjà circulé début des années 2000 en Afrique du Sud !


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Cette page a été mise en ligne le 19/11/2022