Dossier dopage

Baal: "Concentrons-nous sur les vrais problèmes"


26/10/2000 - Sports.com - Frédéric Waringuez - Entretien avec Daniel Baal, Président de la FFC

La décision de l'UCI de faire pratiquer à l'étranger, au laboratoire de Cologne plutôt qu'à Chatenay-Malabry, les analyses des contrôles antidopage des Championnats du monde, a jeté un froid sur Plouay. L'imbroglio entre l'UCI et les autorités françaises est à son comble. Daniel Baal, le président de la FFC, tente de concilier les deux parties mais a bien du mal à se faire entendre.

Président, pouvez-vous nous décoder cette nouvelle polémique entre l'UCI et le Ministère de la Jeunesse et des Sports?

(...) Tout part d'un problème purement technique qui est à cent lieues des problèmes de fond de la lutte contre le dopage. Aujourd'hui, il y a deux problèmes pour l'UCI par rapport à la France.

Le premier concerne les procédures disciplinaires. La loi française dit que, en première instance, pour un licencié d'une fédération agréée, c'est celle-ci qui doit mener la procédure. Le CPLD (...) peut se saisir du dossier derrière s'il estime que la fédération n'a pas correctement fait son travail. Pour un non-licencié en France, c'est-à-dire tous les étrangers, le CPLD se considère comme immédiatement compétent.

(...)

Cela signifie que dès qu'il y a un cas positif au sens de la liste française, dont il faut savoir qu'elle est différente de celle de tous les autres pays, le CPLD avise ce coureur étranger en lui demandant s'il veut une contre-expertise... Le coureur étranger ne peut pas comprendre ça parce qu'il ne peut se référer qu'aux procédures normales de sa fédération. En plus, il peut être contrôlé positif sur un produit uniquement interdit en France mais qui ne figure pas sur la liste internationale. Cela ne tient pas la route.

Si c'est véritablement un produit interdit, c'est l'UCI qui mène la procédure. Donc un coureur étranger qui est contrôlé positif en France peut être amené à répondre devant deux instances disciplinaires avec par exemple deux demandes de contre-expertise. Or, il n'y a qu'un flacon. Qu'est-ce qu'on fait dans ce cas-là? C'est vraiment une source de complication et je considère que sur le plan technique, on est dans une impasse.

Que proposez-vous?

La proposition que j'ai faite, sur laquelle l'UCI est d'accord, mais pas encore le CPLD et le Ministère, consiste à traiter les étrangers de la même manière que les Français. Il s'agit de faire confiance dans un premier temps à l'UCI et à ses fédérations nationales pour qu'elles mènent la procédure. Si le CPLD n'est pas satisfait des décisions prises, qu'il s'en saisisse, comme il le fait pour un Français. Cela aurait l'immense avantage de traiter de la même manière Français et étrangers. La loi française n'a pas pour objet de faire de la discrimination. Aujourd'hui, c'est le cas. Je suis Français et je ne supporte pas ça.

Il y a un deuxième problème concernant les listes de produits interdits...

Oui, un deuxième problème qui est complémentaire. Aujourd'hui, il y a une certaine harmonisation des listes au plan international notamment au niveau du CIO, de l'UCI et du Conseil de l'Europe. Le Conseil de l'Europe a approuvé une liste qui s'applique dans tous les pays signataires du Conseil. La France en fait partie. Malheureusement, pour des raisons de complexité administrative dont on est coutumier en France, l'arrêté introduisant en France la liste du Conseil de l'Europe n'a pas encore été pris alors que cette liste date du mois de mars. On a donc eu en France, toute la saison, une liste différente.

(...)


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Cette page a été mise en ligne le 28/11/2005