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Tyler Hamilton : la transfusion qui aurait pu me tuer


20/07/2014 - lejdd.fr - Tyler Hamilton, ancien coureur américain, 43 ans

Lundi, les coureurs auront droit à un second jour de repos bien mérité après la traversée des Alpes. Dans mes souvenirs, ces journées peuvent pourtant être aussi quelque peu chaotiques. Pour mon premier Tour, en 1997, j'étais surtout enthousiaste d'avoir tenu jusque-là (il n'y avait qu'un jour de repos à l'époque). J'étais épuisé mais si heureux d'être sur le Tour de France, sous les yeux de mes parents (...). Mais nous étions à peine réunis qu'un membre du staff d'US Postal m'a averti que c'était l'heure de sortir rouler. Hein, quoi, ce n'est pas repos aujourd'hui? C'était surréaliste! J'avais décidément encore beaucoup à apprendre...

Pour mon huitième et dernier Tour en 2004, j'avais appris le métier et les choses étaient différentes. Depuis quelques années, je travaillais secrètement avec le docteur espagnol Eufemiano Fuentes, que vous devez connaître depuis l'affaire Puerto. Ufe, comme je l'appelais, m'avait programmé des transfusions sanguines pour chacun des jours de repos, le 12 juillet, à Limoges, puis le 19, quelque part dans les Alpes. Après la première transfusion, je me suis senti très bizarre : j'avais chaud, puis très froid, j'avais des vertiges, j'étais nauséeux, faible. Vraiment pas l'état d'euphorie ressenti habituellement. Quand j'ai dû aller pisser, j'ai vu avec horreur de l'urine noire remplir la cuvette. J'avais manifestement un problème. Ma poche de sang avait été endommagée. Je m'étais injecté des globules rouges morts! Cela aurait pu me tuer. Comment c'était possible?

Je n'ai rien dit à personne, ni aux médecins, ni à mes coéquipiers, ni à mon directeur sportif. J'étais dans le déni. "Si je ne dis rien, c'est qu'il ne s'est rien passé." J'ai souffert secrètement toute la journée, la nuit aussi, et j'ai repris la course le lendemain comme si de rien n'était. J'ai abandonné trois jours plus tard. J'ai tout de suite appelé Ufe pour le prévenir que nous n'avions plus besoin de nous rencontrer le 19 juillet, comme prévu, pour le "dîner". Mais avant même que je lui raconte ma mésaventure, j'ai senti qu'il était paniqué. Il m'expliqua que son coursier avait été arrêté lors d'un barrage de police, avait paniqué et avait jeté les poches de sang dans un fossé. (...)


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Cette page a été mise en ligne le 21/07/2014