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Actualité du dopage |
L'Union cycliste internationale (UCI) reproche à l'AMA d'avoir divulgué son rapport sur le Tour 2003 auprès de «l'Equipe». «Honteuse», selon Dick Pound, le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), «déplorable» selon le ministère français des Sports et... silence radio à la Société du Tour de France. Telles étaient hier les premières réactions à la nouvelle attitude de l'Union cycliste internationale (UCI), qui refuse d'accueillir en 2004 des observateurs de l'AMA sur les compétitions qu'elle organise. Le Tour 2004 se déroulera donc sans regard indépendant en matière de contrôle de la lutte antidopage.
(...) Raison de la colère de l'UCI ? La fuite dans (...) l'Equipe du rapport des observateurs de l'AMA sur le Tour 2003, quelques heures avant sa publication officielle sur le site de l'agence. (...) L'AMA, dans son rapport, se félicitait des progrès de la lutte antidopage sur le Tour. Elle soulignait toutefois quelques dysfonctionnements. Comme le fait de prévenir les coureurs contrôlés du jour vingt minutes avant l'arrivée de la course. Ce qui laisse le temps d'absorber un dopant à effet rapide. Idem pour le prologue ou le contre la montre individuel où l'avertissement est donné cinq minutes avant le départ du coureur.
«Quand les esprits se calmeront, ce sera une honte pour le Tour et pour les athlètes s'il n'y a pas d'observateurs indépendants», a donc affirmé le président de l'AMA (...).
Au ministère français des Sports, on regrettait hier ce nouveau pas de clerc en matière de lutte antidopage. Dans l'entourage de Jean-François Lamour, on «déplore l'attitude de l'UCI qui se désengage d'un protocole mis en place à l'issue de longues négociations». Le ministère avait bataillé en vain avec l'IAAF, la fédération internationale d'athlétisme, pour la présence de l'AMA lors des championnats du monde, en août, à Saint-Denis.
A la société du Tour de France, personne n'était joignable hier. «Cela tombe en plein debriefing du Tour 2003,» explique-t-on au siège d'ASO, la société mère. (...)
(...) La lutte antidopage ne manquait déjà pas de ratés. (...) L'UCI fait partie des fédérations qui bataillent ferme depuis des années pour obtenir la dépénalisation des corticoïdes, dopant le plus répandu dans le cyclisme. Or l'AMA a adopté hier sa liste de produits interdits qui dépénalise deux stimulants, la caféine et la pseudoéphédrine, mais continue d'inclure les corticoïdes. N'est-ce pas là la vraie raison de la mauvaise humeur de l'UCI ? Les pays et les fédérations sont invités à ratifier la liste avant les Jeux olympiques d'Athènes l'an prochain. Dick Pound est confiant. Il est un peu seul. L'AMA, qui n'a touché que 63 % de son budget, a dû en outre mettre en place une procédure contre les mauvais payeurs.
Cette page a été mise en ligne le 03/07/2005