Actualité du dopage

Dopage: des rois du stade scrutés aux JO par leurs globules


04/07/2012 - leparisien.fr avec AFP

Le passeport biologique, mis en place dans certains sports comme le cyclisme et l'athlétisme ces dernières années, viendra renforcer l'arsenal antidopage pour la première fois aux jeux Olympiques à Londres, où les rois du stade seront scrutés via leurs globules.

Si depuis 1968, date des premiers contrôles aux JO, la lutte antidopage consistait essentiellement à rechercher des traces de substances interdites dans les urines ou le sang d'un athlète, elle a franchi récemment une autre étape avec le développement du passeport biologique, qui s'attache à mettre en évidence le dopage par les effets qu'il produit sur l'organisme.

Six fédérations de sports olympiques d'été, le cyclisme, l'aviron, le triathlon, l'athlétisme, la natation et le pentathlon moderne se sont dotés du passeport biologique, même si la plupart n'ont pas un programme aussi avancé que l'Union cycliste internationale (UCI), la pionnière de ce mouvement.

Mardi ce passeport a une nouvelle fois prouvé son efficacité avec la suspension de trois athlètes russes, dont Yevgenia Zinurova et Nailya Yulamanova, respectivement championne d'Europe 2011 du 800 m en salle et vice-championne d'Europe 2010 du marathon, sur la foi de valeurs anormales des profils sanguins des trois athlètes.

L'UCI fut la première à accuser formellement des coureurs de dopage sur la base des anomalies observées dans leur profil. Depuis que le Tribunal arbitral du sport (TAS) a reconnu la validité juridique de la méthode l'an dernier, d'autres sports se sont montrés intéressés, ainsi que des agences nationales antidopage.

"L'introduction d'un profil individuel, qui est la base du passeport biologique, est quelque chose d'extraordinaire qui va nous apporter énormément d'informations", estime Patrick Schamasch, le directeur médical et scientifique du CIO.

Car si les contrôles restent indispensables et toujours plus nombreux -5.000 sont prévus à Londres- ils ont leurs limites scientifiques.

Malgré les progrès de la recherche, certains produits ou méthodes comme les transfusions sanguines autologues (...) sont encore indétectables, ou d'autres ont des fenêtres de détection tellement étroites que les chances sont infimes de tomber sur un cas positif, comme c'est le cas encore pour l'hormone de croissance.

(...)

Le passeport biologique présente surtout l'intérêt de pouvoir mieux cibler les contrôles sur les athlètes dont le profil paraît suspect sans être caricatural.

Comme le premier test de détection de l'EPO en 2000 a permis de mettre un frein aux consommations délirantes de ce produit en vogue dans les années 90, le passeport biologique a déjà forcé ceux qui se dopent à se faire plus discrets.

Des signes observés dans le cyclisme montrent son effet dissuasif. Mario Zorzoli, le conseiller scientifique de l'UCI, cite en exemple les taux de jeunes globules rouges, un paramètre sanguin qu'il est difficile de manipuler artificiellement: "Les profils présentant des valeurs de réticulocytes qu'on peut considérer comme anormales sont devenus rares, contrairement à il y a quatre ans, quand nous avons débuté le passeport".

(...)

Bon complément des tests, le passeport est loin cependant d'être l'outil parfait. Pour l'heure, seul le volet sanguin fonctionne, alors que le module stéroïdien (qui permettra de révéler la prise de testostérone par exemple) et le module endocrinien (l'abus d'hormone de croissance) se font attendre.


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Cette page a été mise en ligne le 04/07/2012