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Actualité du dopage |
Mathias Flückiger (33 ans), en argent à Tokyo et vainqueur de la Coupe du monde l’année dernière, a été contrôlé positif au zéranol le 5 juin dernier après sa victoire au championnat de Suisse à Leysin. Swiss Sport Integrity l’a immédiatement suspendu provisoirement avant l’analyse de l’échantillon B demandée par le coureur.
Avec le zéranol, on pouvait se demander si SSI n’avait pas été trop vite en besogne : ce très mauvais dopant chez les hommes (un estrogénique à propriétés anabolisantes) n’a donné lieu ces dernières années qu’à trois cas positifs non volontaires et c’est un contaminant alimentaire régulièrement retrouvé dans l’alimentation, et pas seulement dans la viande traitée.
Le 8 septembre, on apprenait enfin que la quantité de zéranol retrouvée dans l’échantillon positif du suisse était quinze fois inférieure à celle habituellement retrouvée à la suite d’une ingestion de viande contaminée. Pire (mais au bénéfice du cycliste), l’échantillon positif avait été dosé dans un laboratoire différent (celui de Lausanne) des autres échantillons prélevés. Mathias Flückiger a révélé avoir présenté des résultats négatifs à deux prélèvements effectués avant et après son contrôle positif. Avec tous ces éléments, il devenait clair que l’on s’acheminait vers une erreur du laboratoire de Lausanne qui avait abaissé son seuil de détection et qui n’avait pas tenu compte des directives de l’AMA de juin 2021 pour cette substance.
Il ne reste plus qu’à Swiss Sport Integrity de suivre l’avis de l’AMA qui recommande de classer l’affaire. L’agence suisse aurait donc agi par excès de zèle et dans la précipitation. Flückiger, suspendu provisoirement depuis le 5 juin a manqué les dernières épreuves de Coupe du Monde. Il est en droit de demander une compensation financière. Il a déjà demandé au Pr Pascal Kintz une analyse de ses phanères pour pouvoir être totalement disculpé. On s’attend à ce qu’il intente un procès à Swiss Sport Integrity. Il est temps maintenant de revoir les procédures de dosage des contaminants alimentaires. Les machines de détection, sensibles à quelques dizaines de picogrammes par ml, ne sont-elles pas trop performantes et ne faudrait-il pas instaurer des seuils pour tous les contaminants alimentaires comme le préconise l’USADA ?
Cette page a été mise en ligne le 19/09/2022