Actualité du dopage

Bradley Wiggins : «on essaie de me salir»


06/03/2018 - sport24.lefigaro.fr - Cédric Callier

Alors qu'une commission parlementaire britannique laisse entendre que l'équipe Sky a détourné l'usage de certains médicaments à des fins de dopage, le coureur s'est vivement défendu sur la BBC.

«A aucun moment de ma carrière nous n'avons franchi la ligne éthique. Je réfute ces accusations à 100% ! C'est malveillant et cela vient de personnes qui veulent me salir.» Dans un long entretien accordé à la BBC, Bradley Wiggins(...) n'a pas tardé à réagir à la publication d'un rapport d'enquête du parlement britannique estimant que la Sky avait utilisé des corticoïdes non pas pour soigner ses coureurs, mais pour améliorer leurs performances, notamment à l'occasion du Tour de France 2012 que le Britannique avait remporté. Un rapport que Wiggins assimile à «une chasse aux sorcières». Les parlementaires anglais disposent cependant d'un témoignage précieux en la personne de Shane Sutton, l'ancien entraîneur de la Sky qui, auditionné, aurait déclaré : «Ce que Brad faisait était contraire à l'éthique, mais pas contraire aux règles antidopage.»

Forcément, la frontière entre les deux s'avère extrêmement mince. Surtout aux yeux de l'opinion publique. «Shane sait exactement pourquoi je prenais ce médicament», rétorque Wiggins (...). «Mes inhalateurs pour traiter mon asthme m'ont suivi tout au long de ma carrière. Je me plaignais de ces problèmes pendant le Dauphiné, je me plaignais après le Dauphiné. Je suis allé voir un spécialiste en dehors de l'équipe afin de voir comment je pouvais gérer ce problème, comment je pouvais faire en sorte qu'il ne m'empêche pas de pouvoir concourir au plus haut niveau alors que j'avais tellement travaillé pour cela.» Et Wiggins d'ajouter, amer : «Ça me fait vraiment mal que quelqu'un comme Shane dise ça.»

Au coeur du problème pour l'ancien leader de la Sky, deux faits : un colis suspect qu'il aurait reçu lors du Dauphiné en 2011 et des autorisations à usage thérapeutique (...) pour de la triamcinolone, avant le Tour de France 2012. Un produit qu'il est accusé d'avoir utilisé à de multiples reprises, toujours dans un timing proche de grandes épreuves. Ce qu'il justifie ainsi : «A cause du type de pollen de graminées auquel je suis allergique, c'était autour de cette période. Le pollen de graminées varie selon les saisons, et cette variété particulière était plus intense en juin et juillet.» Et là encore Wiggins de se réfugier derrière l'AUT : «Il y avait des règles à l'époque. Je ne suis pas allé dans une pharmacie en réclamant d'avoir ce médicament. Il y avait un processus à suivre, un spécialiste à voir, un panel de l'UCI qui l'autorisait...»

Et Wiggins de conclure : «Le terme intention, c'est la clé. Oui, il y avait peut-être amélioration de la performance avec ce produit mais à l'époque, c'était le seul moyen de traiter mon problème. C'est ce que l'on m'a prescrit à l'époque. Je ne suis pas médecin, je n'ai pas les connaissances pour juger du bien fondé de tel ou tel traitement. Si on me dit que je dois prendre ce médicament pour pouvoir concourir normalement, je le fais. Ces allégations, ce sont les pires choses car c'est très difficile pour moi de prouver ma bonne foi. Je pense que dans cette affaire, j'aurais eu plus de droit si j'avais tué quelqu'un...»


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Cette page a été mise en ligne le 10/03/2018