L'actualité du dopage



Démantèlement d'un trafic de produits dopants chez les amateurs champenois

09/06/2000 - AFP

Les policiers du SRPJ de Reims ont mis au jour un trafic de produits dopants dans les milieux du cyclisme amateur de la région Champagne-Ardenne, et ont interpellé six coureurs âgés de 20 à 50 ans, a-t-on appris vendredi de source policière.

L'affaire a commencé il y a un an par le malaise, dû à une surdose d'amphétamines, d'un coureur amateur de l'Aisne âgé de 37 ans, après une course dans la région. L'hôpital de Reims avait déterminé que des médicaments qu'il prenait étaient en fait des amphétamines liquides.

Le fabricant du médicament suspecté avait alors porté plainte pour "détournement d'image", provoquant la saisie des policiers rémois.

Après enquête, le fournisseur des substances illicites avait été localisé au Benelux, permettant l'identification de certains utilisateurs parmi les cyclistes amateurs de la région.

Six coureurs - trois Marnais, un Ardennais, un cycliste originaire de l'Aisne et un du Nord - ont été interpellés. Actuellement entendus par les policiers, ils devraient être présentés dans l'après-midi à un juge d'instruction. Leurs noms n'ont pas été révélés.

Un septième coureur originaire de l'Aisne, également impliqué, est actuellement hospitalisé.

Tous les cyclistes interpellés sont impliqués à des degrés divers pour consommation ou revente de produits dopants, parmi lesquels des amphétamines, des corticoïdes, de la cocaïne et de l'héroïne. Aucun président de club ou médecin accompagnateur n'a été inquiété pour le moment.

Parmi les personnes retenues depuis mardi au commissariat central de Reims se trouve un ancien champion de Champagne (Elite), âgé de 32 ans.

Le président de la Fédération française de cyclisme, Daniel Baal, interrogé depuis l'Espagne par Radio France Champagne, a qualifié l'affaire de "très inquiétante". "Il faut agir plus vite et plus loin contre le dopage, comme je le demande depuis longtemps, notamment dans les milieux amateurs qui manquent cruellement de moyens pour effectuer des contrôles plus serrés", a-t-il ajouté.