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Dossier dopage |
Alors que l'usage de la cocaïne s'était déjà largement répandu chez les sportifs, en 2021 l'Agence mondiale antidopage (AMA) a pris une décision qui a suscité l'incompréhension. Elle a fait passer cette drogue dans le registre des "substances d'abus". Que cela signifie-t-il ? "Lorsque la violation des règles antidopage implique une substance d'abus et que le sportif peut établir que l'ingestion ou l'usage s'est produit hors compétition et sans lien avec la performance sportive, la période de suspension sera de trois mois. En outre, la période de suspension calculée peut être ramenée à un mois si le sportif ou l'autre personne suit de manière satisfaisante un programme de traitement contre les substances d'abus approuvé par l'organisation antidopage responsable de la gestion des résultats." Cette nouvelle disposition a jeté un trouble car elle laisse à penser que la prise de cocaïne est tolérée en semaine (4 ans de suspension en compétition). Les substances d'abus ont été désignées ainsi "parce qu'elles donnent souvent lieu à des abus dans la société en dehors du contexte sportif", définit l'AMA. En cas de contrôle d'un rugbyman en période d'entraînement, la prise de cocaïne n'est d'ailleurs même pas recherchée. "Dans un premier temps, la consommation de cocaïne est interdite pénalement. Et d'un point de vue des chiffres, c'est un mauvais enseignement de croire que maintenant la sanction, ce n'est plus quatre ans mais seulement trois mois et qu'en gros le barème a changé. Depuis 2021, sur les huit affaires qu'on a eues à traiter sur la cocaïne, cinq sportifs ont écopé de trois mois mais les trois autres ont eu une sanction comprise entre trois et quatre ans. Il y a parfois un résumé sur le régime des substances d'abus qui laisse penser que c'est trois mois. C'est faux. Il faut répondre aux critères", confiait à l'Équipe en décembre 2023, Jérémy Roubin, le secrétaire général de l'AFLD, l'Agence française de lutte contre le dopage.
Cette page a été mise en ligne le 26/10/2024