Dossier dopage



Lancement d'une étude sur la mort subite du sportif

15/04/2005 - nouvelobs.com

Extraits

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Le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) a lancé jeudi 14 avril la constitution d'un registre national recensant sur l'ensemble du territoire français les cas de morts subites de sportifs afin de lutter contre une mort jugée "illégitime" car pouvant être évitée.

"La mort subite est due à une accélération très brutale du coeur, une fibrillation ventriculaire, et il faut un choc pour la casser. Quand quelqu'un tombe, ce n'est pas encore un cadavre et si nous pouvons défibriller tout de suite, on ne devrait pas mourir. C'est ce que j'appelle une mort illégitime", a expliqué le responsable de l'étude, le docteur Xavier Jouven, cardiologue à l'Hôpital européen Georges Pompidou de Paris.

Ce registre répond à une demande du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, choqué par les récentes morts en direct à la télévision de sportifs de haut niveau dans des stades (...).

"Quelques morts subites ont défrayé la chronique et des rumeurs sont nées associant mort subite et dopage. Pour le moment, une telle affirmation est gratuite", a commenté pour sa part le Conseiller scientifique du CPLD, le professeur Michel Rieu.

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Première étape d'un programme global de lutte et de prévention contre ce fléau, le registre national doit donc permettre de déterminer le nombre de morts subites chez les sportifs (sûrement plusieurs centaines, selon le Dr Jouven), de proposer des solutions pour augmenter les chances de survie des victimes puis d'identifier les sujets à risque. Il doit enfin aider à déterminer quelle est la part de responsabilité des produits dopants dans ces morts subites.

Coordonnée par l'équipe d'épidémiologie de la mort subite de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), cette étude (...) collectera de façon exhaustive pendant deux ans tous les cas de morts subites survenues en France chez les licenciés pendant l'effort ou 24 heures avant ou après cet effort.

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Les circonstances du décès seront recueillies systématiquement grâce à une fiche standardisée remplie par les pompiers, le Samu, les médecins des fédérations sportives ou le corps arbitral.

A terme, il s'agira d'éduquer les gens, en priorité les sportifs eux-mêmes, à détecter un cas de mort subite et à intervenir immédiatement par massage cardiaque avant même l'arrivée d'un médecin et la mise à disposition d'un défibrillateur. Une intervention immédiate est cruciale car "les lésions cérébrales apparaissent trois minutes après l'arrêt cardiaque", selon le docteur Jouven.

La barrière actuellement est surtout psychologique. "Pour faire un massage cardiaque, il n'y a pas besoin d'apprendre, il suffi d'appuyer bras tendus sur la cage thoracique cent fois par minute", souligne le docteur Jouven, estimant qu'il faut éduquer petit à petit tout le monde à ce "geste citoyen".

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Chaque année en France 40.000 personnes décèdent de mort subite. Le taux de réanimation est de 2% alors qu'à Seattle (Etats-Unis), où sont menées des expériences, il atteint 20%, selon le CPLD.


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