Dossier dopage



Thérapie n'est pas dopage

12/08/2000 - La Gruyère - Entretien avec Patick Vienne, médecin de l'équipe professionnelle suisse Phonak.

Extraits

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- «Tant que l'on admettra les ordonnances, cela veut dire qu'on tolère le dopage», commente le coureur français Christophe Bassons.

Au niveau des instances dirigeantes, il faut que la définition des produits licites et illicites soit claire. Je suis partisan d'une liste de produits autorisés à but thérapeutique plus restrictive encore. Avec cette vision, on pourrait, par exemple, interdire à un sportif qui souffre d'une rage de dent de courir durant le traitement. Mais, d'un autre côté, il ne faut pas oublier que ce sont des professionnels qui gagnent leur vie en pratiquant leur sport. Imaginez un employé de banque souffrant d'un mal de dos qui se voit interdire de travailler durant son traitement !

- Produits thérapeutiques ou dopants. Où se situe la barrière?

Un athlète peut avoir des problèmes de santé qui vont interférer sur ses activités sportives. On ne peut pas parler de dopage si la thérapie sert à rétablir une fonction normale. A l'inverse, on parlera de dopage si l'on essaie d'augmenter la valeur normale d'une fonction. C'est notamment le cas de l'EPO qui favorise de manière artificielle la performance, car elle est administrée alors que la valeur de l'hématocrite est déjà normale.

- Concrètement, comment cela se passe-t-il (...) ?

(...) Si un coureur se sent moins bien ou a des problèmes, on fait un examen clinique et sanguin, comme chez un autre patient. Après diagnostic, on le traitera de la manière la plus optimale possible avec les méthodes autorisées à disposition. (...)

- Payés par les équipes, les médecins jouissent-ils d'une totale liberté d'action?

C'est sûr qu'il peut y avoir des différences suivant les cas. Mais le médecin devrait avoir la conscience professionnelle nécessaire pour agir indépendamment de la performance absolue et des enjeux financiers. Les médecins prêts à prendre des risques se font de plus en plus rares. Les contrôles sont devenus très stricts. Pour une équipe qui se fait pincer, c'est une contre-publicité. Et je ne vois personne qui ait intérêt à être pénalisé.

(...)

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